L'Adoption
L’amour ne se vole pas. L’amour ne s’achète pas. L’amour se mérite.
Adoption Le Meilleur de Bamboo Les prix lecteurs BDTheque 2016
Lorsque Qinaya, une orpheline péruvienne de 4 ans, est adoptée par une famille française, c’est la vie de tous qui est chamboulée. Mais pour Gabriel, ce sera encore plus compliqué : il lui faudra apprendre à devenir grand-père, lui qui n’a jamais pris le temps d’être père. Des premiers contacts un rien distants aux moments partagés, Gabriel et Qinaya vont peu à peu nouer des liens que même le vieux bourru était loin d’imaginer. (Texte : Bamboo)
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 04 Mai 2016 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (premier cycle terminé en 2 tomes) 5 tomes parus |
Les avis
Ces 4 tomes de l'Adoption (un 5ème est annoncé pour 2024) alternent le très sympathique et le légèrement décevant. Comme souvent, les tomes 1 des différents cycles me sont apparus plus agréables. Parce qu'il est naturellement plus simple d'ouvrir sur une nouvelle thématique intéressante, que de relier puis conclure efficacement une intrigue. Mais même dans leurs temps faibles, ces récits en apparence légers diffusent de plaisants sentiments doux-amers, une belle mélancolie pointe et les émotions affleurent à la lecture de ces tranches de vie. De par les couleurs chaleureuses, le trait rond sympathique, des récits certes simples mais à la thématique originale, ces BD ne peuvent qu'être recommandées : peu s'y ennuieront. Et peu s'agaceront de ce "feel good" copieux, mais non dégoulinant. ------------------------------------- Le tome 5 est une évolution importante et modifie les équilibres décrits précédemment. L'histoire se développe cette fois-ci en un unique tome ; elle est moins centrée sur la thématique de l'adoption (aussi parce qu'idyllique donc moins mouvementée, avec des enjeux narratifs moins intenses dramatiquement) et davantage sur les liens familiaux en découlant. Le dosage en ingrédient "feel good" est cette fois-ci particulièrement corsé : double deuil, chaleureuses évocations des êtres aimés en scénettes souvenirs. L'intrigue est ainsi mieux construite, mais flirte avec l'indigeste tant le surdosage "guimauve-mélo" est important. Une agréable lecture et une belle occasion de clore définitivement cette série globalement réussie : il serait sage de ne pas reprendre du dessert.
Voilà une BD que j’attends depuis… très longtemps. Non que je fus au courant du projet depuis ses débuts, mais plutôt par rapport à son sujet facial, l’adoption. Il s’agit d’un sujet complexe, casse-gueule, et parmi la foule des albums qui s’y sont intéressés de façon frontale, peu peuvent se targuer d’y avoir réussi, à part « Couleur de peau : miel » et « Un drôle de père » (sur un registre différent, cependant). Vous l’aurez compris, le sujet me tient à cœur, et je suis intransigeant quant au traitement que l’on fait de ce genre de sujet. Et Zidrou, comme il l’a prouvé avec Lydie, peut aborder des sujets lourds et graves, même s’il a débuté comme auteur « à gros nez », ceci écrit sans aucun sous-entendu négatif. J’ai TOUT aimé dans ce premier volet d’un diptyque. Le traitement de l’arrivée de l’enfant, pudique. L’apprivoisement mutuel de Qinaya et sa nouvelle famille, particulièrement ses grands-parents, entre retenue et chaleur. Les dialogues entre Gabriel et ses amis, ainsi qu’avec son épouse, d’un réalisme bluffant. Les situations compliquées entre Gabriel et son fils Alain, laissant entendre que leurs rapports vont être au cœur du tome 2. Les moments de silence, ces regards qui en disent long sur les pensées des protagonistes. On est à la place de Gabriel, ce bourru qui s’est installé dans une routine active depuis sa retraite et va peu à peu se laisser conquérir par ces grands yeux et ce petit minois venus du Pérou… Une adoption qui se passe bien, tout va bien madame la Marquise ? Non, parce que l’adoption internationale c’est compliqué (Zidrou ne s’attache d’ailleurs qu’à l’étape après l’arrivée de l’enfant), et derrière une histoire heureuse se cache parfois un drame. Le scénariste ne l’oublie pas, en saupoudre savamment son récit, avant de fermer ce premier volet sur un coup de théâtre fort bien amené. Le deuxième volet est très différent : Gabriel, dans l'après, est dans une forme de quête personnelle. Il est présent dans quasiment toutes les cases, dans un décor tout à fait différent. Zidrou réussit là encore à nous étonner, à placer son histoire sur des rails inattendus. La fin est encore une fois très émouvante, et finalement très logique, sans verser une seule seconde dans le sentimentalisme. Je suis le travail d’Arno Monin presque depuis ses débuts, et c’est un bonheur à chaque fois. Pour ce diptyque il a encore varié ses ambiances, musclé son encrage et son style rond et coloré fait des merveilles. Agréablement surpris par l'accueil public et critique du premier diptyque, les auteurs ont décidé de remettre le couvert pour un second diptyque, cette fois-ci avec comme sujet le petit Wajdi, réfugié de son Yémen natal, qui a fait 4 800 kilomètres pour fuir la guerre avec sa mère et sa soeur. Et se retrouver... seul. Zidrou ne montre -presque- rien de la vie d'avant de Wajdi, hormis les images qu'un enfant de 10 ans (au passage, il en paraît 5, ce qui m'a troublé tout au long de ma lecture) peut garder de l'enfer qu'il a traversé. La fin de l'album apporte un évènement inattendu, mais probablement inéluctable, qui va plonger la famille Guitry dans une situation très difficile. J'ai hâte de lire la suite et fin de ce deuxième diptyque. Arno Monin a encore une fois fait un travail formidable, particulièrement sur le jeune Wajdi, qui a un regard... inoubliable, et dont la gestuelle révèle le traumatisme qu'il a subi et subit encore au sein de cette famille qui ne le comprend pas, malgré toute sa bonne volonté. Et un entourage qui ne facilite pas les choses. J’aurais aimé écrire cette BD. Mais d’autres l’ont fait et bien fait, avec le respect, le recul et le talent nécessaires. Bravo !
Voilà un diptyque qui se laisse lire très facilement et plutôt agréablement, l’intrigue et le dessin se complétant parfaitement pour fluidifier la lecture. Mais c’est aussi un genre d’œuvres à propos desquelles j’aurais toujours du mal à m’enthousiasmer – affaire de goût essentiellement, moi qui n’accroche pas forcément à un roman graphique un peu trop sirupeux (même si Zidrou évite quand même de tomber trop dans le mièvre et le mélodrame). Le premier tome, dans lequel on découvre Qinaya, la jeune péruvienne récemment « adoptée », est en fait centré sur le grand père, véritablement le personnage principal, autour duquel tournent un grand nombre de personnages satellites (sa femme, le couple ayant adopté – dont le fils du « grand père », les « Gégés », copains du septuagénaire, et donc Qinaya). De vieux bonhomme bourru, celui-ci se transforme en « grand-père poule », redécouvrant des joies à côté desquelles il était semble-t-il passé avec ses enfants. Les relations entre le vieil homme et Qinaya sont un peu cousues de fil blanc, Zidrou jouant un peu là la facilité. Le deuxième tome est encore plus centré sur le grand père, avec une nette rupture de ton. C’est ici plus grave, et très décalé par rapport au tome précédent. Le dessin de Monin, comme je l’ai déjà dit, est très bon, assez proche d’autres collaborateurs de Zidrou (comme Roger), ou du dessin de Cauuet (ce qui renforce d’ailleurs quelques accointances avec Les Vieux Fourneaux, notamment avec les passages autour des Gégés !). Un trait classique et bon donc, mais avec une colorisation que je n’ai par contre pas toujours aimé (à l’ordi ?). Bref, un diptyque très bien réalisé, que je ne note pas forcément très bien, n’étant pas totalement fan de ce genre de production. Mais je conçois que d’autres puissent davantage l’apprécier.
J’ai beaucoup aimé la première partie de ce diptyque, un peu moins la seconde même si je trouve le cheminement réalisé dans celle-ci assez intéressant (et quelque part plus original que dans le premier). Zidrou use de ficelles déjà souvent exploitées avec ce grand-père bourru mais sympathique et cette enfant adoptée peu loquace mais attachante. Et comme c’est un grand scénariste qui a un don certain pour écrire des dialogues qui sonnent juste et qui touchent, la sauce prend immédiatement. Et puis arrive le twist à la fin de ce premier tome, un twist bien amené par quelques passages où l’on sent que tout n’est pas net, qu’il doit y avoir un grain de sable quelque part. Je m’attendais à un second tome convenu, et de ce point de vue j’ai été agréablement surpris. Les auteurs nous entrainent sur d’autres voies. Ce n’est pas inintéressant (bien au contraire) mais je trouve que le récit perd de son humour, de sa légèreté. Au final, je me demande quelles étaient les intentions premières des auteurs. Il y a une telle cassure entre les deux tomes que, en ma qualité de lecteur, je me trouve un peu le cul entre deux chaises. Le premier tome distrait, touche et amuse, le second est moins émouvant mais soulève de bonnes questions. Du coup, je ne suis pas sûr d’avoir toujours envie d’enchaîner ces deux lectures dans le futur (oui, je sais, c’est un sentiment bizarre mais je lis souvent en fonction de mon état d'esprit). Au niveau du dessin, rien à dire. Le trait convient parfaitement à l’esprit de la série. Les douces couleurs illuminent le premier tome. Les personnages sont bien croqués avec des visages très expressifs. Le trait se fait dynamique au besoin et les décors ne sont pas oubliés (même si pas essentiels). A lire, très certainement. Et à posséder si vous êtes sensibles à ce type d’histoire très humaine et proche des gens ordinaires.
Tome 1: Qinaya Au fil des dernières années Benoit Zidrou s'affirme comme un des scénaristes incontournables de la bd franco-belge. Les histoires familiales comme Les Beaux Étés ou encore Le Beau Voyage voire Le Crime qui est le tien demeurent le terreau de son imagination. Avec "L'adoption", il franchit une étape supplémentaire dans l'émotion. Certes, à travers le personnage de Gabriel, on ne peut s'empêcher de rapprocher cet album de celui intitulé Les Vieux Fourneaux, mais qu'importe, les bons sentiments font aussi, contrairement à une idée reçue, de bonnes histoires. Ce premier volume est drôle, touchant et dégage une émotion qui ne peut vous laisser indifférent. Très concerné par le sujet (j'ai adopté 3 enfants sur les 6 que j'ai élevés, deux en provenance du Portugal et un de Grande Bretagne), j'ai retrouvé certains gestes que mon père a eu envers mes enfants adoptifs, surtout sur la petite que j'ai adoptée. Non seulement cette bd est drôle mais donc aussi très réaliste. J'ajoute que le dessin de Monin, tout en rondeur et assez lumineux, colle parfaitement au scénario de Zidrou. Je conseille vivement l'achat de cet album (fortement recommandé par mon libraire) et sa lecture, qui se conclut par un final qui ne peut que vous pousser pour l'achat du second et dernier volume. Très bel album. Tome 2 : La Garua Avec ce second volume, Zidrou nous amène sur un terrain assez inattendu. Et ce choix audacieux, s'il casse quelque peu l'atmosphère dégagée dans le premier volume, est heureux. En recentrant l'histoire sur les pérégrinations de Gabriel, le grand père (la bande des gégés est quasiment absente de cet album, au détriment de Marco, nouveau compagnon de Gabriel), le ton est plus grave (même si les dialogues sont toujours aussi drôles et savoureux) mais aussi plus tendre. Zidrou nous livre ici un regard sur la paternité, mais là où on ne l'attendait pas, celle de Gabriel. J'avoue que c'est assez fort. Au final, l'album est très émouvant à plus d'un titre. En plus, pour ne pas gâcher notre plaisir, le dessin et les couleurs d'Arno Monin sont tout à fait remarquables. Ce second volume faisait partie des albums dont j'attendais la parution avec impatience dans une année marquée, à mon avis, par une qualité éditoriale assez faible pour le moment, et je n'ai pas été du tout déçu. Une de mes meilleures lectures depuis un moment.
D'ordinaire, je ne suis pas très client de ce genre de récit parce que je prévois presque toujours ce qui va se passer, la teneur de l'histoire et le côté pathos qui peut en découler. Et pas manqué, comme le dit un posteur précédent, c'est très prévisible, avec des situations convenues, attendues et parfois même cliché, mais c'est un récit doux-amer, qui apporte une petite réflexion et de l'émotion, c'est joliment fait, avec des personnages attachants, spécialement le couple de petits vieux qui gardent la petite Qinaya, Gabriel étant un portrait parfaitement campé de grand père méfiant, raisonneur, questionneur et en même temps attendrissant. La Bd est en plus soutenue par un très joli dessin au trait fin et doux qui est une sorte d'étrange crayonné colorié, ce qui donne beaucoup de caractère. Le seul détail que je reprocherais, c'est que les auteurs insistent surtout sur certains personnages (le couple qui adopte, les parents qui gardent la petite et les 2 copains de Gabriel), d'autres sont laissés de côté, on les voit au début mais on ne sait rien d'eux, et Brigitte n'est pas encore tellement définie. Je m'attendais donc à sombrer dans un récit de type sentimental et affectif tout gentil et propret comme l'appelle ce genre d'histoire, quand tout se brise par ce final plutôt étonnant et soudain ; on comprend évidemment que c'est un pont pour un second tome, car en lui-même, ce récit aurait pu se conclure gentiment en one-shot ; mais là, ça prend un virage radical et peu commun dans ce type de récit. Donc attendons.
Je commence à m'habituer aux histoires toutes douces et jolies de Benoît Zidrou. M'y habituer au point que je finis par les trouver un peu prévisibles. J'attends de les voir mettre en place doucement leur récit plein d'humanité, de voir les personnages devenir de plus en plus attachants et finalement l'émotion s'installer sans faille. Une fois de plus, il est aidé en cela par un très bon dessinateur qui nous offre des planches justes et belles, avec des personnages pleins de vie. Bon, le coup de gros yeux ronds de la petite fille pour la rendre plus mignonne et touchante, c'est facile mais ça marche toujours. Et c'est avec ce joli dessin qu'on a envie de se laisser bercer par une histoire toute en émotion. Sauf que là, je m'y attendais un peu trop, trop habitué que j'étais, et je n'ai pas su me laisser autant touché que j'aurais pu l'espérer. Un peu trop de passages convenus. Par chance, la fin du premier tome apporte une vraie surprise à laquelle je ne m'attendais qui relance le scénario d'un coup. D'autant plus que je croyais lire un one-shot mais qu'il appelle effectivement le second tome encore à paraître.
Je suis un peu moins enthousiasmé que les autres posteurs bien que je trouve que c'est une bonne BD. Je n'ai rien à dire contre le dessin qui est superbe, particulièrement au niveau des couleurs. Le scénario est pas mal et traite bien du sujet de l'adoption. C'est bien fait, il y a des dialogues savoureux et des moments touchants. C'est juste qu'il manque quelque chose pour que je trouve le tout passionnant à lire. Heureusement, la première partie se termine par un rebondissement inattendu qui me donne envie de connaitre la suite. La seconde partie promet d'être mieux que la première et si c'est le cas, ma note va peut-être augmenter !
En entamant ma lecture, je n’avais pas remarqué que cet album appelait une suite. Du coup, je fus surpris par le final un peu rude … qui sert finalement de tremplin pour le tome suivant. Ouf ! :) Zidrou reste fidèle à lui-même en axant son propos sur la complexité des relations humaines (familiales en particulier). Il choisit cette fois ci comme décors l’adoption (sujet délicat s’il en est). Je pense qu’il ne s’en tire pas trop mal en évitant l’écueil de trop en faire tout en parsemant son récit de dialogues savoureux. L’originalité du propos, au-delà du sujet traité, réside dans la relation entre Qinaya et son papy d’adoption. Cette petite fille va casser la carapace de cet homme rustre et bougon d’apparence. C’est bien amené et assez prenant. Côté dessin, le trait laissé au stade de crayonné donne un aspect feutré et doux, accentué par la mise en couleurs. A recommander.
Il faut savoir que l’année dernière soit en 2015, sur 5000 ouvrages environ, 25% était de la pure création. Oui, cela veut dire que dans l’engorgement actuel, un quart seulement concerne la nouveauté. Les maisons d’édition préfèrent ne pas prendre de risque et continuer sur des valeurs sûres. Du coup, la créativité est en forte diminution depuis quelques années. L’âge d’or est terminé. Or, nous avons là une bd originale à souhait et inventive. Sortir de l’ordinaire est déjà quelque chose de formidable en soi dans un tel contexte. L’auteur arrive à bien camper ses personnages ce qui leur confère une forte densité. J’aime les personnages qui ont du caractère mais où on découvre également des hauts et des bas ce qui les rendent terriblement humains. Il faut également dire que cette bd est épaulée par un scénario solide. Je n’en attendais pas moins de Zidrou qui signe là l’une de ses meilleures œuvres. J’ai été également attiré par une belle couverture qui est en soi une invitation à entrer dans l’album et à découvrir ses mystères. Les dessins sont exceptionnels car ils sont remplis de détails avec une mise en couleur éclatante. Ce graphisme magnifique confère à un certain dynamisme. L'ambiance qui se dégage de cette bd est indescriptible de force et d'émotion. J’ai eu du mal à trouver un défaut à cet album. On ressort de la lecture franchement époustouflé. Je n’ai pas décroché de cette lecture. Il y a incontestablement une bonne maîtrise de la part de l’auteur. Au final, je dirai que c’est une bd à ne pas manquer comme à un anniversaire d’ailleurs. Moi, je l’ai adopté en tout cas.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site