La Maison (La Casa)
Will Eisner Award 2020 : Best U.S. Edition of International Material Le récit d'une fratrie qui se retrouve dans la maison de leur père suite à son décès.
Auteurs espagnols Espagne Format à l’italienne Le deuil Mirages Will Eisner Awards
Quand un être cher disparaît, la dispersion des objets qu’il a rassemblés sa vie durant donne le sentiment d’une seconde mort. Mais l’émotion est plus troublante encore lorsque ce décor était aussi celui de votre enfance. Un an après le décès de leur père, deux frères et leur sœur reviennent dans la maison de leur enfance pour en organiser la vente. Mais chacune des vieilleries qu’ils jettent réveille une part enfouie de leur mémoire. La crainte que les souvenirs de cette vie passée au côté de leur père s’évanouissent au fur et à mesure que la poubelle se remplit les engage dans un échange empreint de nostalgie.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Traduction | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 11 Mai 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Clairement pour amateur de roman graphique fleurant bon une certaine nostalgie ! Mais, dans le genre, c’est vraiment bien fait, équilibré, ne jouant pas trop sur la fibre émotionnelle. La mort du grand-père est l’occasion pour la fratrie de se retrouver, dans la maison qu’il habitait avant de mourir, et dans laquelle ils ont tous plein de souvenirs. Les uns après les autres, ils vont se remémorer ces bons moments, construisant un puzzle qui livre l’histoire familiale (pas exempte de rancœurs et non-dits), ces petits moments partagés qui sont du bonheur, même si ce n’est que bien plus tard qu’on en prend conscience. La narration est fluide, le dessin agréable, Paco Roca réussit là un bel album. Une lecture sympathique et recommandable.
D'habitude, ce genre de roman graphique qui raconte des moments de la vie, n'est pas ma tasse de thé. C'est en voyant le résumé de la quatrième de couverture, que je me décide à l'emprunter à la bibliothèque, parce que c'est pile un épisode que j'ai vécu il n'y a pas si longtemps. Et là j'avoue que c'est impressionnant de vérité. Je me suis fait plusieurs fois la réflexion : mais, mais, mais, cette phrase là, je l'ai prononcée, exactement, au mot près ! Et ces petits désaccords entre les membres de la famille (salut frérot :-)) sentent le vécu, je vois qu'on n'est donc pas les seuls à se poser la question de ce qu'on garde ou pas et pourquoi. On sent bien dans le récit ce tiraillement entre ce qu'on pense que les anciens auraient voulu et les impératifs de vie des uns et des autres. L'oubli aussi, qui viendra forcément petit à petit avec la génération suivante... J'ai bien aimé aussi le fait de voir la situation à partir du lieu de vie du parent et surtout en se mettant successivement à la place de chacun des membres de la fratrie. La diversité des points de vue, la divergence même, le vécu différent sur ce même lieu, sont enrichissants pour le récit. Le dessin colle parfaitement à l'histoire : simple, tout en douceur, il ne s'impose pas et « laisse la place » aux émotions. Mais ce n'est pas larmoyant, c'est juste simple, vrai, le reflet de la vie.
La maison est un récit sensible dans lequel deux frères et une sœur vont se remémorer des souvenirs de jeunesse en retapant la maison de leur père décédé (dans l’espoir de pouvoir la vendre rapidement). Entre la charge de travail que représente l’entretien de cette maison, les souvenirs heureux et malheureux, le sentiment de culpabilité de l’un ou l’autre, les tensions entre frères et sœur, Paco Roca nous livre un portrait familial touchant et juste. Ce récit qui se présente dans un format à l’italienne, nous propose un découpage soigné, parfois audacieux mais extrêmement bien réalisé. Rien de spectaculaire mais à première vue on se demande un peu dans quel sens il faut lire ces cases alors que dans la pratique c’est juste évident et parfait. La narration est fluide et sonne de manière naturelle. Les personnages grandissent et leurs caractères s’affinent au fil du récit. Vraiment, j’ai trouvé cela touchant. C’est un bel hommage à l’esprit familial… pas démonstratif, pas versé dans le pathos mais juste et humain.
Ce n'est certes pas la première fois que je lis ce genre de bd sur des enfants qui perdent leurs parents et qui doivent se séparer de la maison familiale empreinte de souvenirs. La trame est hyper classique. Alors, on essaye de se raccrocher à autre chose comme par exemple la sympathie des personnages. Encore faut-il les apprécier ce qui ne sera pas gagné d'avance. Mais bon, ce genre de bd joue sur la nostalgie du passé, sur les non-dits et sur le fait qu'un enfant se détache progressivement de ses parents pour voler de leur propres ailes. L'auteur Paco Roca m'avait habitué à mieux. Ce n'est pas mauvais mais c'est déjà trop vu sans qu'il y ait ce petit plus qui ferait alors toute la différence sur d'autres oeuvres traitant exactement du même sujet. En tout cas, très déprimant pour ceux qui viennent de perdre un parent. Mais bon, c'est la vie.
Deux frères et une soeur, adultes, reviennent dans la maison de vacances de leur père un an après sa mort pour la restaurer un peu avant de la vendre. Là, ils retrouvent les lieux et objets qui ont forgé leur jeunesse et les souvenirs affluent, faisant un peu revivre l'esprit de leur père. Ce n'est pas un sujet foncièrement original. Il y a déjà eu quelques BD sur le thème d'enfants ou d'amis qui se retrouvent pour parler et se souvenir d'un proche disparu. Mais il est abordé avec justesse et réalisme. La narration est un peu originale puisqu'elle se centre sur le lieu plutôt que sur les personnages, comme si on voyait le tout par les yeux d'un fantôme resté sur place, et on voit ainsi passer les frères l'un après l'autre avant qu'ils se retrouvent ensemble un peu plus tard. Le dessin de Paco Roca est agréable et ses couleurs chaudes, quoiqu'un peu désaturées, donnent une bonne atmosphère au récit. L'histoire est un peu touchante mais pas très marquante quand même. Il n'y a pas de surprises, juste des sentiments assez prévisibles, petites brouilles entre frangins et nostalgie du passé. Une bonne lecture mais pas un indispensable à mes yeux.
Le format à l’italienne va comme un gant à ce roman graphique. Est-ce parce qu’ayant la forme de la maison en question, il nous aide à y pénétrer plus aisément ? Tout comme le thème, celui de la perte d’un parent, qui fait vibrer en nous la corde sensible et permet de s’identifier très facilement aux personnages, car plus que de la mort, l’histoire parle de l’absence et de son inhérente nostalgie. Cette situation, beaucoup d’entre nous l’ont vécu ou seront appelés à le vivre à plus ou moins longue échéance. Peut importe donc que l’œuvre soit autobiographique ou non. Dans le cas présent, on a davantage affaire à une évocation qu’à une histoire vraiment scénarisée. On entre dans cette maison comme dans une rêverie diurne baignée par le doux soleil méditerranéen et imprégnée d’une nostalgie douce-amère. Même si le géniteur n’est plus de ce monde, la demeure, qu’il a construite à la sueur de son front car de condition modeste, chaque objet, chaque plante, tout semble encore vibrer de son souvenir. C’est ainsi que les enfants, réunis le temps d’un week-end dans la demeure du pater familias, vont réaliser qu’ils sont plus attachés au lieu qu’ils ne le pensaient. Vendre la maison n’équivaudrait-il pas à provoquer la seconde mort de ce père tant aimé ? Tout en sobriété et en finesse, le dessin de Paco Roca accompagne très bien son récit, car l’auteur espagnol semble aussi à l’aise pour raconter une histoire que pour la dessiner. Qu’il se centre sur les feuilles d’un arbre bruissant sous la brise, sur le tuyau d’arrosage du jardin ou sur la tonnelle, si primordiale pour le père, le cadrage sait parfaitement exprimer l’indicible, sans qu’il soit nécessaire d’ajouter des mots. Faut-il le rappeler, c'est aussi cela qui donne tout son sens à la bande dessinée. Paco Roca signe ici un roman intimiste, subtil et juste, dont les protagonistes, dépeints avec tendresse et sensibilité, nous ressemblent. L’auteur a su aborder un sujet grave sans pour autant éconduire l’humour, conférant à l’ouvrage une certaine légèreté, évitant tout pathos. Cette maison, si simple soit-elle, vaut donc vraiment la visite, et c’est d’ailleurs cette simplicité même qui est d’autant plus touchante.
Touchante évocation d'une fratrie qui hérite de la maison de vacances du père. Les deux frères et la sœur sont donc obligés de se retrouver, les vieilles rancœurs ressortent, les pièces rapportées tempèrent, les enfants distraient... Une situation que nous sommes presque tous, peu ou prou, amenés à connaître, pour moi cette lecture est comme une anticipation d'un avenir probable, et peut-être aussi le vague souvenir de mon père vidant avec son frère et sa sœur, l'appartement de leur mère... D'autres personnages, d'autres souvenirs, mais les mêmes tensions latentes, les rires, les éclats de voix, un certain partage des personnalités (où chaque enfant et repoussé dans son rôle dans la fratrie), peut-être le dernier travail en commun... Comme dans la Nueve, c'est un passé que l'on reconstitue au contact de cette maison abandonnée depuis un an, et qu'il faut retaper un peu pour la vendre. Ou pas. J'ai retrouvé le trait simple et efficace que j'avais apprécié dans "La Nueve", avec des couleurs sans prétention, et des lumières qui suffisent à sortir de la ligne claire. Un morceau de vie, décrit avec justesse, et sans pathos inutile.
Je n'avais jusqu'ici rien lu du travail de Paco Roca. C'est donc une totale découverte, et ma fois une très agréable. Déjà, j'ai une affection particulière pour les albums au format à l'italienne. Cela donne presque toujours lieu à des mises en pages et des narrations originales. La couverture aux tons chauds pose tout de suite une ambiance et la première pierre de cette construction d'émotions et de sentiments qui vont transpirer de cet album. Car à travers cette bâtisse, c'est l'histoire simple mais pourtant universelle de la vie d'un homme, de la maison qu'il a construite et des souvenirs de famille qui vont ressurgir. N'attendez pas d'action ; ici tout passe par le ressenti. Cette fratrie composée de deux frères et une sœur qui vont se retrouver un an après le décès de leur père va faire ressurgir tout un tas de souvenirs, oscillant entre joies et nostalgie. C'est subtil, les personnages sont criant de réalisme et on est très vite pleinement immergé dans cette histoire de famille pourtant des plus banale, mais qui nous renvoie à notre propre existence de façon percutante. Ça sent le vécu, le vivant, la vie avec ses tracas et ses petites et grandes tragédies. Le dessin de Paco Roca, tout en ligne claire très épurée n'en est pas moins des plus expressif et appuie pleinement les intentions et les sentiments qu'il veut nous faire partager. Surtout que sa mise en couleur, très douce mais tout en contraste, va également appuyer cette volonté. Paco Roca s'amuse également du format à l'italienne quitte à parfois un peu brouiller les pistes narratives classiques dans sa mise en page, mais sans jamais nous perdre. Bref, vous l'aurez compris, avec "La Maison", vous avez entre les mains un petit écrin de nostalgie, mais qui ne donne pas non plus dans le larmoyant, simplement dans le vivant et ce qui fait une vie.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site