Berlin 2.0
Comment peut-on être berlinois aujourd’hui ? Inspirée de sa propre expérience outre-rhin, Mathilde Ramadier raconte le parcours d’une jeune femme partie à Berlin en quête d’une vie meilleure, dans cette ville moderne toujours en mouvement, où le marché de l’emploi semble davantage prometteur avec ses start-up sur internet, alors que la France s’épuise à vaincre une crise économique inquiétante. Mais, petit à petit, le modèle allemand ultra libéral révèle des failles...
Allemagne Berlin La BD au féminin
Septembre 2011. Margot, 23 ans, décide de quitter Paris pour Berlin et débuter sa vie professionnelle dans le milieu de la culture. Berlin est une des villes parmi les moins chères d’Europe de l’ouest et bénéficie surtout d’une image tellement plus débonnaire, créative, plus vivante, moins affolante que Paris où elle étouffe. Là-bas, le marché du travail semble plus prometteur. Une fois installée, alors qu’elle prend des cours d’allemand avec des jeunes venus du monde entier, Margot sent qu’elle a fait le bon choix. Tout lui semble possible : la vie est plus douce et les premières rencontres lui permettent de s’intégrer rapidement. Vernissages d’expos, sorties au parc ou en club techno, le temps passe vite… il lui faut maintenant une activité rémunérée. Ici, les boulots se trouvent via les réseaux sociaux, sur le net ou par Facebook. Plusieurs opportunités s’offrent à elle assez vite dans des start-up. L’ambiance y est jeune et décontractée. Mais, comme le lui conseille une amie : « Après, le salaire… ce sera à toi de juger. Mais c’est toujours une histoire de compromis. » De simples stages non rémunérés aux contrats précaires payés 400 € par mois pour des horaires à rallonges avec licenciement sans préavis, Margot va alors découvrir la face cachée de ce « modèle allemand ». L’optimisme et la motivation de cette émigrée diplômée sont mis à l’épreuve lorsque la réalité de la ville et de la crise européenne finissent par se confronter à ses attentes. Texte: L'éditeur
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 11 Février 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une lecture intéressante et instructive. La ville de Berlin me tient à cœur, j'y ai "vécu" onze mois, le temps de mon service militaire en 91/92, au quartier Napoléon, non loin de Kurt Schumacher-platz, dans le quartier de Reinickendorf.La ville était en pleine transformation après la chute du mur. Ce qui saute aux yeux, c'est sa superficie, huit fois plus grande que Paris, elle est jalonnée de parcs et forêts. Une ville où il fait bon vivre. Berlin 2.0 nous fait découvrir une toute autre facette de cette capitale cosmopolite. Mathilde Ramadier nous dévoile un libéralisme qui ne fait aucun cadeau où les jeunes sont exploités et payés au lance-pierre. Et oui, l'image que renvoie Berlin n'est pas la réalité, ce n'est pas un eldorado, surtout dans le monde de l'art et de la communication, celui de Mathilde. Et elle sait de quoi elle parle, puisque cet album raconte sa vie dans la capitale allemande. Un récit bien construit qui se focalise un peu trop sur les points négatifs et je comprends qu'elle veuille appuyer là où ça fait mal, mais Berlin ce n'est pas que ça. Un peu plus de nuances auraient été le bienvenu. Un dessin sobre et statique, des couleurs ternes, c'est efficace mais pas spécialement beau. Cela reste une lecture recommandable.
A l'échelle internationale, Berlin jouit d’une excellente image. Pour beaucoup, elle reste une ville de culture, cosmopolite, bohème et créative. A Berlin, tout le monde est cool, « jeune » et motivé. On peut s’y faire plein d’amis, les loyers ne sont pas chers et les opportunités d’emploi dans les start-ups abondent via les réseaux sociaux. Avec ce récit doux-amer et via le personnage de Margaux, Mathilde Ramadier évoque sa propre expérience, lorsqu’au début des années 2010, elle avait quitté Paris, trop étouffante, pour rejoindre la capitale allemande où elle espérait faire fructifier ses compétences dans le domaine culturel. Mais la jeune femme va très vite déchanter en découvrant l’envers du décor. Sous cette coolitude des apparences, la réalité du libéralisme le plus impitoyable se fait jour, avec notamment ses minijobs précaires à 400 €, et l’absence de couverture maladie… Et pourtant, malgré elle, elle finit par l’apprécier cette vie de bohème au jour le jour, où la peur du lendemain semble atténuée par le flegme bienveillant des Berlinois. Peut-être parce que comme l’avait si bien dit un maire social-démocrate, « Berlin est pauvre mais sexy »… Le trait apaisé et nonchalant d’Alberto Madrigal, associé à la clarté de ses couleurs pastels, colle parfaitement à l’ambiance berlinoise. Et comme « Berlin 2.0 » se rapproche parfois du carnet de route, le dessinateur utilise à bon escient le cadrage pour souligner les spécificités architecturales, culinaires ou sociales (par exemple, se déchausser dans le logement de son hôte) de la capitale allemande. « Berlin 2.0 » constitue une excellente peinture de l’Allemagne à l’heure de l’économie numérique, même si Berlin n’est pas forcément représentative de l’ensemble du pays. Mais l’ouvrage fait voler en éclat les clichés sur le fameux modèle social allemand que l’on a longtemps considéré comme la référence absolue de ce côté-ci du Rhin. Il faut dire que la chute du mur est passée par là, suivie des très libéraux gouvernements Schröder et Merkel. Depuis, la pression de la gauche et des Verts a permis d’instaurer un salaire minimum à 8,50 € avec des sanctions pour les employeurs qui ne respecteraient pas la loi. Tout cela est très bien détaillé dans l’annexe à la fin du livre. L’ouvrage est conseillé à tous ceux qui s’intéressent à la manière dont nos voisins vivent les mutations économiques en cours, et particulièrement aux plus jeunes tentés par l’aventure berlinoise.
Il faut sans doute être un européen pour savoir ce que Berlin représente. Quoique. Il y avait un célèbre président américain qui n'hésitait pas à scander : "ich bin ein Berliner" avant de finir assassiné. Il est vrai que la formule a été reprise depuis dans des circonstances bien plus sombres entre Charlie, Paris, Nice et à nouveau Berlin. C'est une ville décomplexée et attractive qui bouillonne car elle a su renaître de ses cendres après avoir affronté deux guerres mondiales ainsi qu'une guerre froide qui l'a divisé en deux jusqu'en 1989 et la chute du mur. Elle appelle à la liberté mais celle-ci a toujours un prix. On va découvrir également la face sombre du pays leader en Europe façonnée par l'indétrônable Angela Merkel. Il est très intéressant de suivre une jeune femme de 23 ans à savoir Margot future doctorante en philo qui a quitté Paris pour venir s'installer à Berlin, capitale européenne de la culture et de la fête. Si vous aimez la techno e ytles boites de nuit, Berlin semble être le paradis sur terre. Êt puis, même les punks respectent le feu rouge au passage protégé. La fête chez un convive se fait en enlevant ses chaussures. Et puis, pas d'embrassade la première fois qu'on rencontre une personne chez des amis communs. N'oubliez pas de payer à chaque fois que vous arrivez en retard comme par exemple au travail. Après tout, on vous paye 600€ le mois avec vos diplômes en travaillant d'arrache-pied dès le premier jour. Oui, Berlin a également ses mauvais côtés avec ses stages sous-rémunéré. Derrière le paradis techno, il y a l'enfer libéral. C'est ce qu'on appelle le réalisme. Bref, c'est un témoignage qui m'a bien plu car fait en sincérité tout en restant parfaitement lucide et objectif. Cela peut donner un aperçu pour les futurs migrants.
Le récit parle d'une française qui va passer sa vie à Berlin et c'est apparemment basé sur l'expérience qu'a vécue là-bas la scénariste. La jeune femme française aime bien l'Allemagne au début. La vie semble tellement plus facile qu'en France, mais elle va se rendre compte que tout n'est pas rose et qu'il y a plein de patrons qui font tout pour exploiter leurs employés. Ce n'est pas totalement inintéressant, mais la plupart des scènes de l'album m'ont ennuyé. Le personnage principal n'a aucun charisme et les seuls passages que j'ai aimé sont lorsqu'elle découvre les mauvaises côtes de l'Allemagne, mais comme cela ne représente qu'une partie de l'album et que la majorité de l'ouvrage ne m'a pas plu, je pense que cela ne mérite pas mieux que 2 étoiles. Le texte à la fin est plus intéressant que la BD. Le dessin me laisse indifférent.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site