Mon père était boxeur
Une histoire, vraie, pudique et délicate sur les relations entre une fille et son père.
La BD au féminin La Boxe Nouveau Futuropolis Photographie
Son père était boxeur, grand et massif. Elle, était une petite fille, fragile. Une petite brindille. Cette bd, c'est l'histoire de leur relation. Une relation compliquée, car l'ex-boxeur, s'il a raccroché ses gants n'en a pas pour autant fini avec la violence. Ses "crises de fureur", c'est la mère de la petite fille qui en fait les frais. Et même si la brindille offre un fragile garde-fou, le couple finira par divorcer. Une relation qui se refera, toutefois, grâce à un reportage sur l'univers de la boxe réalisé par Barbara Pellerin, devenue photographe et cinéaste.
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Date de parution | 26 Mai 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n'ai pas vraiment était atteint par ce récit autobiographique, parce-que je lui reproche déjà d'avoir un ton "seulement" biographique. Je n'ai jamais réussi à entrer dans la relation ambivalente entre la fille et le père. La réappropriation du scénario par Kris donne une vision trop objectiviste, certaines scènes trop passives, et puis les dialogues ne m'ont pas apporté grand chose. Le film, réalisé et filmé par Barbara elle-même, doit toucher davantage. Ici vraiment je ne trouve pas le caractère personnel, je ne suis pas non plus empathique sur la souffrance cachée du père. Comme précisé par Barbara Pellerin en postface, c'est en effet un exercice très particulier que de partager sa vie intime à d'autres (les auteurs) en sachant qu'elle sera diffusée pour d'autres encore (les lecteurs). Mais puisqu'elle a voulu le faire, autant mettre les 2 pieds dedans si j'ose dire et exprimer franchement ses réflexions. Là, le texte semble être une coquille vide, comme s'il y avait eu trop de consignes de prudence pour ne pas exhiber l'intimité. Les scènes d'adultes sont les plus intéressantes, quand l'un ou l'une aimerait bien s'ouvrir à l'autre mais n'y parvient pas. Comme précisé en postface, la question universelle se pose ici : "comment parler avec son père ?". On ressent les remords, la domination du mutisme et la difficulté de cicatriser un passé douloureux. Le dessin n'a pas à rougir, j'apprécie le travail de Vincent Bailly, mais il ne permet pas de combler le manque de matières venant du scénario. Par voie de conséquence, il ne m'a donc pas transporté non plus. Une histoire qui se parcourt assez rapidement mais qui ne restera pas en mémoire chez moi. Le disque du film est compris avec la BD, dommage de ne pas avoir ce qu'il faut pour visionner, j'aurais aimé découvrir la réalité des images dans cet environnement familier (Barentin, Rouen). Le rendu doit être beaucoup plus concret, personnel et émouvant que la version BD.
Je suis tombé sur cette bd un peu par hasard à la bibli, et vu que les critiques étaient bonnes, je l'ai lu. Je ne dirais pas que j'ai été déçu, mais pas non plus de coup de coeur. Nous suivons ici une jeune femme qui essaie de renouer des liens avec son père à travers sa passion, la boxe. Elle a surtout le souvenir d'un homme violent, qui frappait sa mère et la terrorisait elle même. Mais on ne verse jamais ici dans le pathos, la fille essayant de revoir son père, de le comprendre tout en se remémorant les souvenirs les plus tristes mais aussi les quelques souvenirs joyeux. C'est plutôt bien fait dans l'ensemble, et si le dessin ne m'attirait pas de prime abord, il faut avouer que ça se prête bien à l'histoire. Alors pourquoi seulement 3, me direz vous? Et bien parceque j'ai bien aimé, mais sans plus, ça ne m'a pas particulièrement touché ni ému. J'ai trouvé ça intéressant, notamment la relation entre une fille et son père qui battait sa mère, mais ça ne m'a pas passionné, et je n'ai pas eu, en refermant le livre, ce sentiment qui m'habite après avoir lu une oeuvre marquante pour moi. J'ai peut-être loupé un truc, mais je reste quand même satisfait de ma lecture.
Lorsque j’ai commencé cette lecture, je n’étais pas trop convaincu. Le graphisme n’est pas celui que je préfère avec cette imprécision du trait étant plutôt un adepte du réalisme. Pour autant et c’est bien la première fois que je l’avoue, ce dessin m’a séduit car il arrive à faire passer les émotions des personnages entre une jeune fille Barbara et son père, un ancien boxeur professionnel ayant pris beaucoup de coup pour ne pas dire une sacré raclé. Il y a quelque chose de beau jusque dans les décors ou même la couleur qui semble varier selon les atmosphères ou les époques. J’ai également été touché par le récit de cette fille qui n’avait pas forcément une bonne image de son père et qui a fait l’effort de vouloir le découvrir, ce qu’il était réellement. J’ai adoré la teneur psychologique dans cette relation complexe fille-père. Cela sonne vrai et c’est presque naturel. Bref, le réalisme que je recherche est bien présent. A la fin, j’ai eu une surprise quand j’ai vu qui était l’un des auteurs de cette œuvre. Je n’avais pas fait attention avant de commencer. Bref, quand j’ai découvert que c’est Kris qui est derrière cette œuvre, je me suis dit forcément. Il est pour moi l’un des rares auteurs à faire ressentir une telle émotion dans ses personnages. Oui, c’est du grand art. Au final, nous avons là une bd humaine, poignante et réalisée tout en délicatesse.
L'histoire d'un père boxeur et de sa fille devenue réalisatrice et d'ailleurs il y a un film dvd comme bonus. C'est une histoire assez touchante. On voit des tranches de vie de cette famille et on voit comment l'agressivité a fait en sorte que cette relation père-fille soit plutôt distante quoique cela s'est arrangé avec le temps. La narration est fluide, ça se lit bien et il y a des bonnes scènes. Il manque juste quelque chose pour que je trouve que cette BD sort du lot, mais au moins j'ai passé un bon moment en lisant ce one-shot. Le dessin est très bon et le style me rappelle un peu ce que fait Baru.
Une jolie histoire sur les difficultés des rapports père/fille, surtout lorsque le père en question (un ancien boxeur) s'avère être violent. Bien sur il est très difficile de parcourir toute une vie faite de douleurs, d'incompréhension, mais aussi de joies malgré tout, en 70 pages. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, Barbara PELLERIN dont s'inspire cette histoire a réalisé un film sur ce père colérique; le film étant joint à l'album. Un album qui passe en revue plusieurs tranches de vie, et qui s'achève au jour ou cette réalisatrice apprend la mort de son père. On pense alors immanquablement à cette chanson poignante de Daniel Guichard Mon vieux, qui raconte cette relation ratée entre un père et son fils, faite d'incompréhensions, de dialogues impossibles et de rendez vous ratés. Vincent Bailly reste fidèle à son style, ou le dessin n'est jamais totalement abouti, et ressemble plus à un crayonné ou une esquisse, mais avec des couleurs chatoyantes, comme dans ses précédents albums. On notera ici, l'utilisation de la couleur rouge symbole de cette couleur, jamais véritablement montrée, mais toujours suggérée. Cette violence qui au final aura coupé un père des siens, pour le conduire dans une profonde solitude.
"Cadet d’une famille de quatorze enfants, mon père a l’habitude de se faire respecter avec les poings. À 18 ans, galvanisé par un titre de champion de France Espoir, il interpella ma mère dans la cour de la filature Badin [à Barentin, en Seine-Maritime] pour lui raconter un rêve qu’il avait fait la nuit même : l’épouser. Durant dix-sept ans, ma mère accompagna ses victoires et ses défaites. Pourtant, de leur histoire je ne me souviens que des disputes, de mon père fou de rage, fou d’amour, fou de jalousie, fou d'une violence qui le dépassait." - Résumé Futuropolis J'ai lu cette bd hier, et j'en suis encore toute émue. C'était pas une bd facile à "faire" pour les auteurs. Je sais pas comment Kris s'est débrouillé pour "fictionnariser" une histoire vraie, vécue par une petite fille devenue femme, une histoire de liens qui se délient, qui se relient entre une fille et son père. Je ne sais pas comment il a fait pour traiter ça avec respect pour tout le monde, sans pathos, avec pudeur mais sans froideur. Je ne sais pas non plus comment Vincent Bailly a fait pour ingérer cette histoire, ces personnages qui ont existé. Dépasser la caricature de ce père souvent violent, ce type qui prend autant de place, mais dans le fond est tellement fragile. J'ai aimé le dessin de Vincent. Cette aquarelle, ces jaunes qui illuminent les cases et ces rouges de violence. J'ai aimé cette aquarelle transparente qui laissent voir les traits, les bouilles, les sourires, les désarrois. Cette bd là, c'est ce que j'aime trouver dans une bd. Une intelligence, un respect, une humanité chez les auteurs. Je n'ai pas encore visionné le film. Et puis il y a un deuxième thème, que l'on aperçoit après, un peu comme un parfum (vous savez les notes de tête, de coeur et de fond ), c'est l'importance du film. Le film super 8 des souvenirs de famille, donc forcément de joie de la petite fille. Et le film qu'elle fait, adulte, de son père. Et le fait qu'on la voit parler à son père, en même temps qu'elle le fait son film. Un peu comme si elle avait besoin de sa caméra pour entrer en contact avec lui. Et ça, pour moi, ça me laisse une impression bizarre. Le lien se reconstruit, certes. Un lien indirect, tout de même, un début de lien bien fragile. A la fin de l'album, une superbe postface écrite par Barbara Pellerin, qui rend hommage au travail tout en nuance de Kris et Vincent.
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