L'Étrange
Par un dessin fort et épuré, l'auteur met en scène le parcours d'un clandestin poussé par la pauvreté à tenter sa chance dans un pays jamais nommé.
Amnesty International Les petits éditeurs indépendants Réfugiés et Immigration clandestine
Par un dessin fort et épuré, l'auteur met en scène le parcours d'un clandestin poussé par la pauvreté à tenter sa chance dans un pays jamais nommé. Débarqué dans un pays inconnu dont il ne parle pas la langue, seul et sans papiers, cet homme est ce qu'on appelle un «étrange»…. Traité à hauteur d'homme, ce récit captivant met en lumière le destin dramatique des clandestins, en croisant les points de vue sur cette question d'actualité sensible. Texte : Editeur.
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Date de parution | 17 Mars 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai eu de l'intérêt, malgré quelques réserves, à la lecture de cette série militante de Jérôme Ruillier. La thématique de l'immigration clandestine (ou pas) est vraiment fondamentale. Ainsi les projections démographiques sont telles que les parcours identiques au "héros" de l'auteur ne peuvent que se multiplier. La construction du récit est vraiment originale. Les pays de départ et d'arrivée ne sont jamais nommés ce qui donne un caractère d'universalité au récit. On pourrait ergoter que cela évacue le passé colonialiste du lien entre les pays puisque les deux pays n'ont pas la même langue ce qui reste encore un facteur fort du choix de migration (intercontinentale). Le récit des mésaventures administratives du bon gros nounours de Ruillier est parsemé de situations qui exhalent le vécu. L'universalité du récit de Ruillier possède sa limite puisqu'il existe des parcours de réussite. Ruillier préfère travailler sur l'absurde de certaines situations et le positionnement ambigu de fonctionnaires qui sont pris entre des procédures rigides issues du politique et la réalité humaine d'une détresse côtoyée au quotidien. Ainsi j'ai bien aimé le discours du policier qui préfère sa mission en interpellant des braqueurs qu'en remplissant des quotas conjoncturels. Tout le récit transpire cette transposition de témoignages de migrants, de fonctionnaires ou d'associatifs assemblés pour en faire un récit fluide, cohérent avec une belle tension dramatique. Toutefois mon avis ne sera pas totalement sans réserve. J'ai eu du mal à accrocher au dessin trop minimaliste et le côté animalier m'a perturbé. Enfin je ne comprends pas pourquoi Ruillier fait rentrer son personnage avec des faux papiers. Cela met de facto son personnage en position de tricheur difficilement défendable dans tous les pays. Cela reste une lecture ( rapide) très intéressante. Un bon 3
Je retrouve Ruillier sur un sujet qui lui tient à cœur après Les Mohamed. Ici il n’adapte pas le livre d’une autre, mais fait œuvre originale. Si cela le prive des témoignages forts des Mohamed, cela lui laisse plus de liberté pour la narration, qui du coup est plus intéressante, là où le format BD des Mohamed ne se justifiait pas forcément. Mais il y a quelques constantes, outre le sujet (l’immigration), en particulier au niveau du dessin, là encore très minimaliste, et l’utilisation de tête animalières pour les personnages. Ces deux aspects ne gênent en rien la lecture. Au final, ce « roman graphique » fortement inspiré de « faits » ou de « personnages » réels est agréable à lire, et donne une véritable humanité à un phénomène traité souvent de façon lapidaire et instrumentalisé dans beaucoup de médias, à savoir l’immigration. Une lecture rapide, que j’ai bien aimée en tout cas. Note réelle 3,5/5.
Jérôme Ruillier (né à Madagascar mais aujourd’hui isérois !) a publié plusieurs albums sur le thème de l’immigration et de la tolérance. J’ai notamment lu son adaptation du roman Les Mohamed, qui m’avait beaucoup plu, mais qui comportait certains défauts inhérents à ce genre d’exercice (la lourdeur de la narration, notamment). « L'étrange » est une œuvre originale, écrite pour le medium de la BD, et cela se ressent à la lecture. La narration est maîtrisée et ingénieuse. L’auteur raconte les déboires du protagoniste sans jamais lui donner la parole (puisqu’il ne parle pas notre langue), au travers des yeux des gens (et animaux !) autour de lui. C’est bien vu, d’autant plus que le silence de l’intéressé ajoute un message fort, et renforce le sentiment d’isolement. A noter aussi que le pays et l’époque des événements sont passés sous silence, ce qui donne une certaine universalité temporelle et géographique à l’histoire. Le récit est très humain et se focalise surtout sur les réactions et les émotions des personnages. On voit de la cruauté et de l’intolérance, bien entendu, mais aussi de la bonté et du militantisme qui font chaud au cœur. Le « réseau » n’est une nouvelle fois pas nommé, et représente j’imagine le travail de nombreuses associations (France Terre d’Asile, Amnesty etc.) L’album aborde aussi le thème du déchirement familial et des retrouvailles pas toujours faciles (sa fille avait 1 an lors de leur séparation forcée, elle en a maintenant 5, je vous laisse imaginer la chose). Voilà, il y a beaucoup à dire sur cet album, mais finalement le mieux serait de le lire !
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