Sherlock Holmes (Le Verger éditeur)

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

Les “aventures régionales” de Sherlock Holmes, lors de ses voyages en Alsace, alors province allemande.


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Auteurs italiens Grand Est Les petits éditeurs indépendants Sherlock Holmes et cie

1909  : l’Europe redoute une guerre. Et les services de renseignement s’interrogent  : pourquoi l’empereur d’Allemagne s’est-t-il acharné à relever la ruine du château du Haut-Koenigsbourg  ? Et pourquoi, depuis que le bâtiment a été inauguré, y reçoit-il secrètement son état-major  ? Depuis sa victoire sur Moriarty et sa longue disparition, Sherlock Holmes s’était éloigné du crime. Mais cette affaire autour de la forteresse va l’obliger à reprendre du service. Qu’est-ce qui se trame entre l’empereur, l’architecte, le chapelier, le légat du pape et la jolie historienne  ? Dans cet échiquier diplomatique et militaire, qui est un ami, qui est un espion  ? Élémentaire  ? Pas tant que ça, mon cher Watson… [Texte de présentation de l'éditeur pour le tome 1]

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Mai 2013
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Sherlock Holmes (Le Verger éditeur) © Le Verger 2013
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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15/07/2016 | Eric2Vzoul
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L'avatar du posteur bamiléké

Je vais contredire l'avis précédent car je suis fan de Sherlock Holmes et je n'ai pas du tout accroché à cette série. Que l'on vante les charmes patrimoniaux d'une région est légitime. Par contre utiliser de façon indue la notoriété d'un illustre personnage pour vendre une soupe tiède m'ennuie fortement. Notre héros débarque en touriste dans un scénario vide et peu crédible qui se partage entre résumé historique d'un syndicat d'initiative et pseudo récit d'espionnage qui tourne vite au ridicule. Pour gonfler un scénario qui hésite entre Mata-Hari et Da Vinci Code les auteurs piochent dans les méchants et stupides prêtres du Vatican pour donner du corps à un récit très creux. Les dialogues sont d'une grande banalité et presque aucun code traditionnel du héros n'est respecté. Pour compléter ce quasi sacrilège, le graphisme de Manunta ne m'a pas convaincu. Sherlock Holmes déjà mûr est présenté comme un jeune dandy au look très moderne. Les personnages sont très figés avec une mise en couleur criarde qui enlaidit les beaux villages alsaciens. L'introduction du personnage de l'espionne n'a pour unique but de proposer une page de nue chère à l'auteur. Une lecture qui m'a déplu de bout en bout.

16/08/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Encore des aventures apocryphes de Sherlock Holmes… Les auteurs ont choisi de les situer en Alsace, à la fin du XIXe et au début du XXe, donc à une époque où ce territoire était allemand. À travers des histoires policières, il est clair qu'il s'agit pour eux de faire la promotion du patrimoine régional. Le premier opus bénéficie d'ailleurs du soutien de la DRAC locale. Dans ces conditions, on pourrait se trouver face à un de ces médiocres albums locaux qui n'ont guère d'autre justification que de permettre à des auteurs de gagner leur pain en récupérant une subvention dans le cadre d'une commande publique. Il faut bien que tout le monde vive, j'en conviens, surtout les auteurs de BD, mais il faudra un jour que j'ajoute sur le site des chefs d'œuvre comme Le pacte de Vauban ou Histoire de Bretagne pour dire tout le mal que je pense de ces initiatives touristico-commerciales… Dans le cas présent, ce sont deux auteurs talentueux qui s'y collent, et ils ne se sortent pas si mal de l'exercice. Roger Seiter est un scénariste confirmé qui a commis quelques excellentes séries policières comme Special Branch et surtout Fog. Il aime ces ambiances fin XIXe. D'ailleurs, Roger (tu permets que je t'appelle Roger et que je te tutoie ?), sans vouloir le commander, puisque les éditions Emmanuel Proust renaissent, ce serait bien ce conclure Les Fantômes du passé. Seiter devait tôt ou tard s'attaquer au détective de Baker Street. Il a aussi régulièrement écrit des récits historiques alsaciens pour de petits éditeurs (Haut-Koenigsbourg : le siège de 1633, Mur Païen, La messagère du Nouveau-Monde…). Il est donc dans son élément. Pour le premier album de cette série, il adapte un roman de l'écrivain local Jacques Fortier. En 1909, Holmes, alors à la retraite, part enquêter au château du Haut-Kœnigsbourg sur la demande son frère Mycroft. En effet, le Kaiser y cacherait une arme secrète. C'est surtout l'occasion pour Holmes et Watson de visiter le patrimoine des environs, car l'énigme ne pose pas longtemps problème au roi des détectives. Le second opus est plus intéressant, peut-être parce que c'est un scénario original. Il prend place en 1891, alors que Sherlock Holmes cherche à fuir Moriarty et ses sbires. On y apprend comment le héros échappe à la mort aux chutes du Reichenbach et pourquoi il disparaît ensuite. Giuseppe Manunta n'est pas un débutant non plus, même s'il n'est pas aussi connu. Il faut dire que son genre de bande dessinée de prédilection a longtemps été destiné à un public très adulte (Les 5 sens d’Éros, Giunchiglia…) et qu'il n'est venu que récemment aux albums grand public comme Zombie Walk ou Artemis. En tous cas, au moins, il sait dessiner les corps, et ses couleurs directes sont agréables. Les paysages et bâtiments sont maîtrisés ; je le soupçonne d'être moins à l'aise avec les trains et automobiles. Ces deux aventures alsaciennes de Sherlock Holmes ne marqueront pas forcément d'une empreinte indélébile la production des nombreux successeurs de Sir Arthur Conan Doyle, mais peu sont à même d'y parvenir, hormis le génial Holmes de Brunschwig. Il faut par conséquent en réserver la lecture aux fans du détective, il passeront un bon moment. Ce n'est déjà pas si mal.

15/07/2016 (modifier)