La Banlieue du 20 heures
Jeune journaliste, Jimmy fait ses débuts au service des faits divers du journal télévisé. On l'envoie couvrir la banlieue : il découvre alors comment on fabrique l'information sur ces quartiers populaires.
Banlieue BD Reportage et journalisme d'investigation Documentaires Journalistes
Jeune journaliste, Jimmy fait ses débuts au service des faits divers du journal télévisé. On l'envoie couvrir la banlieue. Il découvre alors comment on fabrique l'information sur ces quartiers populaires.
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Date de parution | 31 Août 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
2.5 Le problème avec ce documentaire c'est que si on est moindrement politisé, il y a pas grandes surprises. Alors on suit un journaliste débutant qui apprend le métier et évidemment il va être confronté à la dure réalité de la manipulation. Les patrons décident des sujets et de comment les aborder. On oriente le reportage via le montage en montrant que ce que l'on veut que les téléspectateurs voient. Ah oui et bien sûr les politiciens de tous bords ont déjà leurs réponses toutes prêtes pour les reportages qui font du buzz. J'ai tout de même appris quelques trucs comme les étapes pour un reportage et que des jeunes peuvent vraiment être cons face à une caméra (la fin m'a d'ailleurs fait rigoler) et cela reste un bon album si on connait rien au sujet.. Ce qui m'a surtout fait à moitié décrocher c'est le dessin que j'ai trouvé pas terrible. Je n'aime pas du tout comment les personnages sont dessinés.
Comme bien souvent dans cette collection, rien d’extraordinaire, pas de scoop ni de gros effets. La maquette elle-même, avec un petit format à la couverture souple, ne paye pas de mine). Mais pourtant, c’est relativement bien fait, et, à défaut de révolutionner nos connaissances, c’est une piqure de rappel pas inutile, et un dépoussiérage de nos yeux trop facilement habitués aux paillettes des JT. En effet, cet album, qui reprend une enquête menée par un journaliste, montre bien comment l’actualité est « montrée », voire construite, et comment des stéréotypes sont ressassés, pour tourner en boucle au point qu’on peut presque parler davantage de désinformation que d’information. Les stars du milieux, bien rémunérées et mises en avant sur les écrans, décident des sujets traités et surtout de l’angle d’attaque – qui, sous l’influence de la concurrence et des médias d’info continue, recherchent dans les sujets sur la banlieue le sensationnalisme, le buzz, au détriment d’une réalité plus nuancée, et surtout pas forcément dominée par les faits divers, la violence et/ou le radicalisme. Ce petit album montre bien que les soutiers du métier (comme le héros de cette « histoire »), souvent pigistes, précaires, en tout cas mal payés, se voient confier des reportages « à charge », sans temps ni moyens pour développer une réflexion. Par facilité, on se contente d’appeler un contact dans la police, qui va livrer quasi clés en main témoins, affaire et reportage, le tout mouliné par les montages, le résultat reprenant immanquablement en les renforçant, les clichés sur la banlieue, clichés auxquels une partie des jeunes qui y vivent se conforment sans s’en rendre compte (ce que j’avais pu vérifier en travaillant plusieurs années dans ce type de banlieue). Journalistes, policiers, politiciens de tous bords n’ont plus ensuite qu’à ressortir les mêmes rengaines, s’appuyant sur des reportages qui renseignent plus sur ceux qui les commanditent et les diffusent que sur ceux qui en sont l’objet d’étude. Quant au travail journalistique, eh bien presque toutes les qualités théoriquement requises (déontologie, travail sur les sources différentes et vérifiées, etc), elles sont allègrement mises de côté. Édifiant et triste. Il y a quelques années, Rufin avait publié des articles dans le Monde diplomatique sur ce sujet, en mettant en avant la précarisation des journalistes de terrain. L’ironie de l’histoire, c’est que ce sont eux qui sont caillassés, honnis par certains jeunes dégoûtés de l’image donnée de la banlieue par les médias, alors même qu’ils sont eux-aussi victimes de cette course à l’audience et de cet aveuglement de classe qui ne montre les milieux populaires que sous l’angle de la délinquance… Intéressant donc, même si, format ou choix obligent, cela manque un peu de fond.
Je ne suis pas fan du style graphique de Helkarava (Julien Guerri de son vrai nom) mais, avec ce type de bande dessinée, ce n’est pas spécialement grave. En effet, la collection Sociorama traite de sujets sociaux à la manière d’un reportage. L’accent est donc bien plus mis sur le fonds que sur la forme. Donc un dessin expressif et clair, même si je le trouve par ailleurs peu à mon goût, me convient pourvu que le sujet m’intéresse. Le sujet m’intéressait, de prime abord et j’ai donc entamé ma lecture avec envie. Malheureusement, je n’ai pas appris grand-chose via cet album (mais ce sera peut-être différent pour d’autres lecteurs) et j’en sors donc quelque peu frustré. Nous y suivons un jeune journaliste dans son apprentissage du métier au quotidien. Ici, pas de reportage d’investigation, il faut servir au peuple sa soupe du soir. Les reportages formatés doivent répondre à une certaine vision qu’a une chaîne de télévision de sa clientèle, en respectant ses convictions politiques. En soi, l’album est bien réalisé. Il est vivant malgré son côté « témoignage », honnête et sincère. Et si vous ignorez tout de ce domaine, je pense qu’il vous apportera un éclairage intéressant du journalisme au quotidien. Mais si ce sujet vous intéresse déjà par ailleurs, cet album ne fera que confirmer ce que vous savez déjà. A lire tout de même si le sujet vous intéresse.
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