Apache
Paris, 1934. Un vieux bouclard du quartier de la Bastille. Un serveur derrière le comptoir nettoie ses verres en rêvant, manches relevées, tatouages apparents sur des bras musclés et blancs.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Bichromie Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Format à l’italienne Les petits éditeurs indépendants Paris Style Atome
La nuit est tombée, la porte s'ouvre. Entre une très jeune et très jolie métisse, cheveux courts, garçonne, la silhouette fine. La femme est accompagnée d'un homme d'un certain âge, gros, riche, transpirant et essoufflé. Son micheton sans doute. Bientôt viendra les rejoindre le chauffeur de l'homme riche, aussi louche que patibulaire... Dans un huis clos étouffant leurs histoires vont se mêler, histoires de tranchées, de vols, de courses, de frangins, d'amour et de trahison. Au bout, il y aura la mort pour deux des quatre protagonistes. Oui, mais pour qui la faucheuse ?
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Date de parution | 02 Mars 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je découvre cet auteur avec cet album et j’irai voir bien volontiers ses autres productions. Une histoire type thriller/polar un peu « basique » mais dans un cadre bien trouvé et superbement réalisé, j’ai bien adhéré, l’album dégage du charme. Déjà bravo à Sarbacane pour ce beau livre à l’italienne, une belle édition. Et pis surtout chapeau à l’auteur, il assure tout lui même, j’ai bien accroché à son travail. Une couverture que je trouve très réussie, comme le titre, on se demande où ça va nous amener. A l’intérieur, toujours du bon boulot, un dessin en bichromie rouge, un trait un peu désuet fleurant avec l’underground, une narration maîtrisée (ah cette course de chevaux). Le récit se place en 1934 dans un troquet parisien, un petit huis clos avec 4 personnages en place : le barman (excellent personnage), un riche client en panne, sa pouf’ et le chauffeur. On dirait un mauvais vaudeville, mais l’histoire déroule gentiment jusqu’au finish, classique mais réussi. Il manque au scénario le petit plus pour marquer davantage mais une heureuse lecture.
Un huis-clos sympathique qui vaut plus par son ambiance que par l’intrigue en elle-même. L’ambiance est apportée par plusieurs éléments. Et le premier est clairement le dessin, bien mis en valeur par le format à l’italienne du bouquin. Ce trait caricatural et épuré dégage un charme désuet et m’a fait penser aux œuvres de certains artistes flamands. Ensuite vient la narration : des dialogues principalement, avec un vocabulaire d’époque (mais facile à lire) et une calligraphie « grand format » qui amènent à nouveau un aspect esthétique au récit, une ambiance particulière. Enfin, les personnages aux caractères caricaturaux portent cette histoire de magouille et de vengeance. L’histoire, elle ? Bwoa, ça va mais c’est pas le truc le plus surprenant que j’ai pu lire. Il y a même assez bien de rebondissements rapidement prévisibles. Mais c’est agréable à suivre… surtout pour l’ambiance générale. Au final, j’ai trouvé là un chouette bouquin. Très certainement à essayer mais pas assez marquant dans son intrigue pour que je le considère comme un indispensable.
Je serais moins enthousiasme que Ro. J'ai eu un peu de difficulté avec le dessin. Je ne sais pas trop pourquoi, mais il y a quelque chose dans le design des personnages que je n'ai pas aimé et je ne serais pas trop dire pourquoi. Quant au scénario, il se laisse lire et ce n'est pas ennuyeux, mais j'ai trouvé que malgré le cadre original, ce polar était au final assez prévisible dans ses péripéties. Un divertissement peu mémorable qui fait passer le temps en ce qui me concerne.
La couverture laisse penser à une histoire de mœurs, à deux homos façon motards gays tatoués et moustachus qui partagent leur lit avec une fille peu farouche. En réalité, il s'agit d'une histoire bien plus virile, plus proche du polar. Cela se passe en 1934 dans un bar miteux et dépeuplé. Le barman est un ancien boxeur, ancien bagnard mais aussi ancien apache, le nom des loubards parisiens au début du 20e siècle, d'où le titre de l'album. Alors qu'il est tard, voilà qu'une très jolie jeune femme et un gros type arrogant et libidineux, qui considère la femme comme sa propriété, entrent pour écouter le résultat des courses à la radio suite à la panne de leur voiture. Puis arrive le chauffeur du type. Voilà les 4 protagonistes d'un huis-clos qui verra se croiser une magouille pour récupérer un gros pactole, des histoires de tranchées, de vengeance et de cul. Et il y aura des morts aussi. Outre un cadre relativement original, le graphisme fait également la force de cet album. Le format est à l'italienne, assez classe. Et le dessin est dans un style rappelant le Style Atome, élégant et rétro. L'esthétisme est en outre souligné par une bichromie en rouge délavé et l'utilisation de trames pour les ombrages. Les personnages et l'encrage épais rappellent la patte de Mezzo et Pirus. C'est plutôt joli. L'histoire tient la route malgré une paire de grosses coïncidences. Elle fait penser à une pièce de théâtre avec son nombre réduit de protagonistes et de décors. Les personnages ne sont pas mauvais, assez originaux même si un petit peu caricaturaux parfois. L'ambiance d'époque est bien rendue, notamment dans la façon de parler et de se comporter des personnages, même si on aurait pu tout aussi bien l'imaginer dans l'immédiat après Première Guerre Mondiale plutôt que 15 ans après. L'intrigue amène quelques surprises qu'on ne voit pas venir d'emblée. Et sa fin est sympathique même si un petit peu facile.
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