Joséphine Baker

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)

Entre glamour et humanisme, la vie tumultueuse de la première star mondiale noire.


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Joséphie Baker a 20 ans quand elle débarque à Pris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l'idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s'impose comme la première star noire à l'échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d'Alexandrie à Londres. Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale. La preuve par l'exemple : au cours des années 1950, dans son château des Milandes, elle adopte douze orphelins d'origines différentes, la tribu arc-en-ciel. Elle chantera l'amour et la liberté jusqu'à son dernier souffle.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Septembre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Joséphine Baker © Casterman 2016
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)
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07/09/2016 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

Il faut s'accrocher pour arriver au bout des 450 pages de l'ouvrage de Catel et Bocquet, je ne compte que la partie BD. Les auteurs ont choisi un format de récit biographique chronologique très détaillé. Pour une personnalité aussi atypique que Joséphine Baker le risque est de mélanger l'important et l'accessoire voire le dérisoire. J'ai trouvé que les auteurs nous proposaient chaque élément de la vie de Jo comme d'égale importance sans y inclure beaucoup de relief factuel ou émotionnel. Or il y de nombreux passages que j'ai trouvé assez répétitif à en devenir ennuyeux. Par exemple le long passage entre son arrivée à Paris et la guerre m'a laissé une impression de lecture fastidieuse avec toutes ces rencontres de personnalités connues, résumées en tableaux de quelques planches sans grand intérêt à mon goût. Je ne suis pas un fin connaisseur de cette artiste mais je trouve que sa biographie est assez paradoxale. En effet cela donne l'impression d'une artiste qui laisse à la postérité l'interprétation d'une seule chanson et dont le talent correspond à l'esprit d'une époque bien particulière. Après un début à St Louis bien raconté et accrocheur il faut revenir à ses positions sur les droits civiques ou sa belle et généreuse utopie des Milandes pour faire rebondir ma lecture. De même le graphisme ne m'a pas vraiment séduit. Comme le montre la couverture, l'accent est mis sur le dynamisme et l'élasticité gestuelle de Baker. Mais le manque de détails pour différencier les époques via les costumes, les intérieurs des Clubs ou les chorégraphies m'ont donné une impression de fixité artistique un peu déprimante. C'est amplifié par la reprise quasi systématique de seulement deux titres : "J'ai deux amours" et "La Tonkinoise". Quand je compare les capacités de Baker avec d'autres artistes de cette époque je ne comprends pas, à travers ma lecture, quel magnétisme avait Joséphine Baker pour obtenir une telle popularité et un tel succès. C'est ce que j'aurais aimé ressentir à la fin de ma lecture mais j'en suis très loin. 2.5

14/07/2023 (modifier)
Par Solo
Note: 2/5
L'avatar du posteur Solo

Cette dame force le respect par ses idéaux audacieux, pleins de justice et de générosité. Mais je ne vais pas confondre la femme et cette bande dessinée, qui n'a pas réussi à me plaire des masses. Déjà, je pars du constat que l'on se trouve dans une biographie pure et dure. En cela qu'elle est absolument centrée sur Joséphine Baker. Pas vraiment sur la portée de ses actions, ni sur les mouvements sociaux auxquels elle a participé. Cette BD regorge (et déborde) de faits issus de sa vie intime et de son cercle d'amitiés. Pas plus. Si cela avait été une autobiographie, ç'aurait été du "moi je... moi je..." à tire-larigot. Du coup, là c'est du "elle elle... elle elle". Baoui. Alors oui, c'est marrant au début, quand on la suit sur la route de la gloire, on croise du beau monde dans les soirées mondaines et tout, la période des années folles se ressent beaucoup à travers Baker. Mais, à force, ça m'est devenu pesant. Déjà, je n'ai eu de cesse de me paumer. Les personnages croisés furtivement, parce-que Joséphine va à 2000 à l'heure toute sa vie, créent tout un casse-tête inutile pour moi. Je pense que l'on aurait du nous faire comprendre autrement que Joséphine Baker faisait partie de la haute, pas concrètement ainsi. En effet, fallait-il envoyer une foule de stars à chaque chapitre ou presque? Ca fait mal à la tête et, au fond, ça ne m'intéresse que très peu. Inutile, parce-qu'on se mange de l'idolâtrie de surface tout au long du récit. Vraiment. L'écriture est super agréable, là-dessus y'a rien à dire c'est super fluide. Mais bon sang, pourquoi envoyer des envolées de "vous êtes inoubliables Madame Baker", "ma petite Joséphine tu es la plus belle", et j'en passe... On trouve ces commentaires à une fréquence frénétique, c'est insupportable. A-t-on besoin de lire concrètement qu'elle a attiré le regard de tous les mecs qu'elle croisait ? Ne peut-on transmettre cela autrement ? Au-delà du forçage, j'interprète le ton du récit comme si c'était l'être humain parfait. Un minimum de nuance quand même! Je ressors tout juste de cette BD et j'ai l'impression d'être gavé comme une oie. Pourtant, je l'ai vraiment lu en éclaté sur 3-4 jours. Je retiens davantage la période de son enfance (bien amené et rafraîchissant malgré la gravité de sa situation) ou la perte de son châââteau plutôt que ce pour quoi elle est entrée au Panthéon récemment... Savoir qu'elle dégageait de la joie h24, qu'elle était heureuse d'être riche et qu'elle bénéficiait d'aides de ses amis/amants haut placés, franchement... Je m'en cogne un petit peu et ça n'est pas ce que je veux retenir d'elle. Trop people Le dessin ne m'a pas rebuté, mais disons qu'il ne m'emballe pas vraiment. Avec toute la gaieté enfantine et dansante que l'on ressent à chaque planche, je trouve l'ambiance graphique trop monotone. Il manque des couleurs pour que tout cela pétille vraiment! Et non seulement je me suis perdu à travers la surcharge de personnages, mais en plus j'ai eu du mal à les identifier lorsqu'ils reviennent dans le récit. Mais bon, sans jamais avoir été conquis, le dessin passe encore. La richesse biographique est bien là en tout cas, on a le sentiment d'avoir tout vu de sa vie. Au risque d'avoir des moments moins intéressants que d'autres. Dommage que la structure de la BD casse le rythme: ces petits chapitres qui passe d'année en année ne créent pas de véritable fil rouge pour moi. Même si le récit est foncièrement linéaire, je ne ressens pas d'évolution. L'histoire est coupée par petits bouts sans transition entre eux. Aïe, cette BD ne passe pas. Je freine maintenant des quatre fers pour lire les autres biographies créées par ces 2 auteurs.

22/04/2022 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
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Ca a vraiment été une lecture en deux temps pour moi. J’ai beaucoup aimé toute la première partie, où l’on suit le parcours de Joséphine Baker de son enfance à son arrivée à la gloire à Paris, finalement assez jeune. Je ne sais pas si on peut qualifier l’enfance de Joséphine Baker de “malheureuse”, mais en tout cas elle n’était pas facile du tout. Elle s’est fait battre par une dame chez qui elle exerçait le métier de bonne, sa mère et son beau père étaient assez pauvres, et elle ne voyait son père que très occasionnellement. Mais ce qui saute aux yeux, c’est la force de caractère de cette femme, qui passait son temps à sourire, à rire et à faire le clown, même lorsque les choses n’allaient pas fort pour elle. Elle n’a jamais douté, a pris les choses comme elles arrivaient et comme elle avait envie de les prendre. C’est le cas pour sa carrière professionnelle, mais aussi pour les hommes. Elle semblait faire comme bon lui semblait, et pour une femme noire dans le début du 20e siècle, ça force l’admiration. J’ai donc beaucoup admiré cette Josephine Baker. Et même si, au 21e siècle, on peut être un peu dubitatif sur la fameuse “revue nègre” qui l’a lancé et le spectacle ou elle était nue et présentée un peu comme une sauvage, l’artiste, elle, ne se fait pas prier, on sent qu’elle prenait du plaisir, qu’elle était heureuse de faire ce qu’elle faisait, et elle en a bien profité. Et elle a eu bien raison. J’ai donc apprécié cette première partie du récit où “La Baker” s’en fiche de tout, déborde de joie, se balade à poil dans sa loge et sur le bateau avec Le Corbusier, et croque la vie et tout ce qui se trouve à sa portée. J’ai beaucoup moins apprécié la deuxième partie, celle où Joséphine Baker est au top de sa gloire. D’une part parce que je trouve ça moins intéressant (décrire la vie d’une riche artiste est moins intéressant que décrire son chemin pour parvenir à la gloire) ; et d’autre part parce qu’il m’a semblé que les auteurs en faisaient trop. J’ai trouvé cette Joséphine là bien moins attachante, à part pendant la période où elle est résistante et qu’elle veut absolument aller se produire devant les soldats, notamment ceux de couleur. Mais sinon, elle semble plus hautaine, enfermée dans ses rêves de grandeur. J’ai alors commencé à ne plus trop aimer cette Joséphine là, et du coup j’ai eu du mal à apprécier la fin de ma lecture. Même lorsqu’elle accomplissait des actes nobles et justes, comme se battre pour les droits civiques et adopter plusieurs enfants de toutes les origines pour fonder une famille, j’ai eu du mal, notamment lorsqu’elle précise qu’elle ne veut que des garçons (elle a quand même adopté au final). Je ne sais pas, je la trouve dure avec ses enfants, et j’ai eu du mal à avoir de la compassion pour elle lorsqu’elle perd son château. Si tu perds ton château, c’est déjà que t’en as eu un. On dirait qu’elle n’a plus rien en commun avec ce qu’elle était et ce qui m’avait plu au début. Certes, l'insouciance au début me plaisait quand elle faisait ce qu’elle voulait, et m’agaçait à la fin quand elle se plaignait d’avoir perdu le château parce qu'elle gérait n’importe commun son argent. En fait, c’est peut-être juste de vieillir que je trouve moche. En tout cas pour elle, j’ai trouvé que ça ne lui réussissait pas tant que ça. Elle semble avoir totalement oublié d’où elle venait, et est dure avec ses enfants alors qu’elle semble elle même avoir souffert de la sévérité de sa mère. En fermant ce livre, on est quand même obligé d’avoir de l’admiration pour cette femme et pour son parcours exceptionnel. Et j’ai vraiment beaucoup apprécié la première partie. C’est donc le dessin qui m’a fait pencher la balance entre le 3/5 et le 4/5. Et malheureusement, je ne l’ai pas énormément apprécié. Il est simple, et j’ai bien aimé cette simplicité, la façon dont il dessine Joséphine Baker jeune et dansante. Mais ça manque de vivacité, de pep’s. Et les personnages autres que les principaux ne sont pas facilement reconnaissables. Je ne suis pas un grand fan de ce noir et blanc là, je pense que la couleur aurait pu apporter un vrai plus. Mais ce qui m’a le plus dérangé, c’est la gestion de l’âge de Joséphine Baker. Elle garde le même visage de 20 à 50 ans, et d’un coup, paf ! Elle change totalement de visage, elle devient vieille. Et elle rechange de visage lors de sa dernière tournée. Je veux bien qu’il y ait l’effet du maquillage, mais bon quand même. Je n’ai donc pas trop apprécié l’aspect graphique de cet ouvrage. Je n’ai pas détesté non plus, mais je pense vraiment que ça aurait pu être un peu mieux. Il n’en reste pas moins que je conseille la lecture de cette bd, ne serait-ce que pour découvrir ce personnage haut en couleur, dont je connaissais seulement le nom et pas l’histoire.

05/02/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Cet album est une biographie dans le sens le plus classique du terme, même si on sent l'affection particulière que les auteurs portent à celle dont ils décrivent la vie, ne serait-ce que dans la somme d'informations et le nombre de pages qu'ils nous offrent. Nous avons droit à un rappel des faits de toute la vie de Joséphine Baker, de sa naissance jusqu'à sa mort, présentés de manière factuelle et externe, avec le plus souvent son bon côté mis en valeur et quelques plus rares fois ses quelques menus défauts, notamment avec ses différents amants qu'elle n'a pas toujours bien traités. Il faut dire que j'ai été surpris par la quantité d'amants qu'elle a eue : on dirait que dès qu'elle rencontrait un nouvel artiste, écrivain ou autre, il finissait immanquablement dans son lit, qu'elle soit déjà mariée ou pas. Cette vie est mise en image avec le dessin de Catel que je trouve techniquement limité. On sent un manque d'aisance dans les visages, notamment dès que ceux-ci sont très connus comme ceux de Gabin, Charles de Gaulle ou Grace Kelly et où les angles de vues sont alors figés et le trait parait différent. Certains dessins sont même vraiment ratés comme celui où une Joséphine triste enlace son guépard. Malgré ces reproches, la narration graphique est bonne et la lecture agréable. En ce qui concerne le récit en lui-même, j'ai trouvé les débuts et l'arrivée à la gloire de Joséphine Baker intéressants. Savoir comment elle a fini par enfin réussir est instructif, sur sa motivation, son état d'esprit et l'époque dans laquelle elle vivait. J'ai été par contre étonné d'à quelle vitesse elle est passée de la misère à la grande fortune : j'ai du mal à comprendre comment des spectacles de music-hall pouvaient rapporter autant d'argent à l'époque où ils n'étaient bien sûr pas diffusés à la télévision ou autres. Ensuite les quelques années avant la guerre où elle est au faîte de sa gloire sont un peu plus ennuyeuses et j'ai légèrement décroché. L'intérêt est revenu avec la façon dont elle s'est impliquée aux côtés de la France Libre pendant la seconde guerre mondiale puis il s'est réinstallé pour de bon avec ses ambitions et réalisations en faveur du multi-culturalisme et de la fraternité entre tous les peuples. Même si elle manquait de réalisme, notamment financier, son combat et son message sont vraiment à féliciter. Bref, c'est une biographie intéressante et instructive. Elle ne m'a pas passionné mais j'ai pris plaisir à la lire.

16/04/2017 (modifier)
Par canarde
Note: 4/5
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Comme d'habitude : chapeau l'artiste, pour Catel (et son co-équipier !) N'hésitez pas à les lire tous, ce sont des sommes d'information et en général d'énergie en pages, qui donnent la pêche et éblouissent par leur malice puissante : Kiki de Montparnasse, Olympe de Gouges, Benoîte Groult et Joséphine Baker, 4 femmes époustouflantes décortiquées avec sympathie et précision. Un cadre un peu toujours le même, mais très efficace, où les lieux de la vie forment des chapitres du livre et des étapes du parcours. Ces albums resteront comme une encyclopédie des femmes bien plus vivante et édifiante que toutes celles écrites jusque-là. On pourra reprocher ce caractère systématique, voire monotone :toujours des femmes, les scénarios chronologiques, les cours chapitres très nombreux, le trait vif et épais, dans un noir et blanc sans variations, les destins féminins héroïques avec souvent une sorte de glissade finale où la lumière des grandes heures finit par décroître. Mais il faut bien comprendre que ce n'est pas une simple BD, c'est un travail documentaire indispensable qui n'a jamais été fait, qui ne tait pas les moments difficiles à défendre et considère le personnage avec empathie. Bravo !

15/04/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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La biographie de Joséphine Baker qui est, si je ne me trompe pas, la première femme noire qui a atteint la célébrité mondiale. Cet album est intéressant. On voit la vie de Baker de sa naissance à sa mort. On voit ses grands moments et aussi les moments où elle avait des difficultés. J'ai bien aimé lire cette biographie, quoique je trouve qu'il manquait quelque chose pour rendre cette histoire vraiment immanquable à mes yeux. J'ai eu du plaisir durant ma lecture, mais les auteurs n'ont pas réussi à me faire communiquer certaines émotions comme la tristesse ou la rage face aux injustices sociales que vivaient Baker et les noirs à l'époque. En fait, je me demande si je ne trouvais pas Baker plus charismatique comme personnage secondaire récurrent dans "Odilon Verjus'" ! Oui, je pense que j'aime mieux voir des personnages historiques dans des oeuvres de fiction ou dans une biographie mélangeant la fiction et la réalité (comme le faisait Tezuka) que dans une biographie 'pure'.

05/02/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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Suis-je un gros inculte ? Sincèrement, je ne le pense pas. Moi également, je ne connaissais pas la Miss Joséphine Baker. Et pourtant, c‘était un personnage qui a marqué son époque à savoir les années folle. Mon arrière-grand-mère l’aurait sans doute mieux connu que moi. C’est daté. Pour autant, je suis étonné qu’on n’en parle plus à notre époque. C’est comme ces choses qui ont marqué leur temps en brillant intensément puis un siècle plus tard, on est totalement passé à autre chose. A-t-elle réellement influencé la danse moderne ? Il faut sans doute suivre les cours d’art dramatique pour connaître la réponse. En tout cas, cette biographie se concentre surtout sur le mondain. Alors, oui, elle a vraiment connu toutes les personnalités de l’époque que cela soit de grands écrivains ou artistes (Dali, Jean Gabin…) et même un célèbre architecte (Le Corbusier). Elle a eu d’innombrables aventures dans une vie un peu débridée où on lâchait prise. Par contre, rien sur les techniques de danse ou le travail accompli afin de se démarquer pour être une grande vedette. Certes, il y avait les pitreries sur scène qui faisait rire la bourgeoisie. Mais bon, c’est peu. Quelques scènes n’ont un peu marqué. Au début, nous avons une enfance dans un milieu très pauvre. Elle devient la bonne à tout faire d’une vielle dame qui l’a maltraite au point où l’on se prend de pitié pour elle. Mais visiblement, cela ne semble pas la marquer car elle est d’humeur toujours joyeuse. Les mauvais côté du personnage sont également présents car elle était assez volage et peu fidèle. Cependant, c’est un très gros pavé qui compile toutes les anecdotes de sa vie. On a l’impression qu’elle a vécu dix fois. Il y aura une quantité de personnages différents et il faudra suivre (du genre elle aura deux fois un mari portant le même prénom Willie). C’est assez passionnant à lire malgré l'impressionnante quantité de pages. J’ai beaucoup aimé le style graphique ainsi que la mise en scène. C’est frais et aérien. Le divertissement est assuré avec une telle femme. Je garderai un souvenir joyeux de la première célébrité black qui s'est également battu pour les droits civiques et qui aimait notre pays au point d'avoir été naturalisé.

08/12/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Quelle dame ! Bon sang ! Quel parcours ! Que de rencontres ! Quelle grandeur d’âme ! C’est vraiment mon cri du cœur après la lecture de cette biographie. Je ne connaissais pas grand-chose de Joséphine Baker. Grâce à cet album, j’ai rencontré un personnage hors du commun. Avec un tel phénomène, les auteurs tenaient un sujet en or. Mais encore fallait-il éviter les traditionnels pièges de la biographie pour rendre ce récit passionnant. Et, tout comme sur Kiki de Montparnasse, ils relèvent le gant avec talent, humour et humanité. Pourtant, l’album se présente comme une biographie traditionnelle et l’on suit dans un ordre résolument chronologique les différentes étapes de la vie de Joséphine Baker. Mais tout cela nous est raconté avec un tel naturel, une telle simplicité que l’on se croirait face à une gentille fiction plutôt que devant un récit historique. Et alors que, sur l’ensemble de sa carrière, Joséphine Baker va croiser un nombre incroyable de célébrités, ce qui aurait pu ressembler à une énumération fastidieuse de noms connus se transforme en une ronde étourdissante de rencontres étonnantes. J’en suis sorti grisé, légèrement étourdi pour tout dire ! Comment peut-on rencontrer autant de personnes dans une seule vie ? Comment peut-on accomplir autant de choses avec des journées de 24 heures ? Cette accumulation d’événements et de rencontres ont quelque chose d’enivrant dont je me suis repu. La structure du récit, en chapitres plus ou moins courts, procure un sentiment de manque qui pousse a toujours lire un chapitre de plus avant de faire une pause. Résultat : alors que l’album est copieux, il se lit en peu de temps, tant il est difficile de l’abandonner en cours de route. Le dessin, en noir et blanc, est très expressif et confère une ambiance joyeuse, enjouée même si certains passages ne prêtent pas vraiment à rire. Mais là encore, le trait se fait alors plus sombre sans perdre de son expressivité. Ce style, pas très rigoureux diront certains, convient parfaitement à mes yeux pour illustrer ce type de biographie plus centrée sur l’âme des personnages que sur la nature de la pierre qui couvrait tel bâtiment (ce qui ne nous empêchera pas de reconnaître les lieux traversés, mais en conservant l’idée que l’essentiel ici, ce sont les personnages). Le copieux dossier en fin d’album permet de revenir plus en détail sur les faits marquants de la vie de Joséphine Baker mais aussi et surtout sur les différentes personnalités (de Luis Bunuel à Georges Simenon en passant par Grace Kelly, Le Corbusier, Jean-Claude Brialy ou Colette). Seul petit reproche que l’on pourrait faire : les auteurs évitent toute polémique vis-à-vis de leur personnage, ne retenant que les côtés positifs de Joséphine Baker et occultant certains aspects moins reluisants de sa personnalité. Cet album doit donc plus être vu comme un hommage à la grande dame que comme une biographie rigoureusement complète.

07/09/2016 (modifier)