DareDevil - Guerre et amour (DareDevil: Love and War)
La bien-aimée du Caïd refuse de parler depuis des années. Alors, le roi de la pègre embauche de force un psychologue pour l’aider. Mais l’aveugle cornu en collants rouges veille…
BDs controversées Daredevil Frank Miller Marvel Super-héros Univers des super-héros Marvel
Sous des dehors bourrus de gros salaud assassin, le Caïd, seigneur du crime, a un cœur. Il est fou amoureux d’une jeune femme, Vanessa. Mais celle-ci est dans un état semi-comateux depuis des années. Pour la guérir de son mutisme prolongé, il va s’attacher les services d’un éminent psychologue. Pour le forcer à travailler pour lui avec toute la passion nécessaire, il fait kidnapper son épouse, une belle aveugle. Mais DareDevil ne l’entend pas de cette oreille (il est aveugle, pas sourd*) et décide de sauver la belle des griffes du Caïd. *J’ai honte.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Mai 1989 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Thriller intense, magnifié par les illustrations - Il s'agit d'une histoire complète en 63 pages publiée sous forme d'une graphic novel en 1986. le scénario est de Frank Miller et les illustrations peintes par Bill Sienkiewicz. Vanessa Fisk (la femme de Wilson Fisk, le Kingpin) est dans une léthargie dont elle ne sort qu'à de brefs intervalles. Or le Kingpin est toujours amoureux d'elle. Il a donc décidé de prendre les choses en main et de lui trouver le meilleur docteur en psychiatrie qui soit. Mais engager Paul Mondat ne lui suffit pas, il veut être sûr d'obtenir son entière implication pour soigner sa femme. Donc plutôt que de simplement lui demander de soigner Vanessa, il fait enlever Cheryl Mondat, sa femme qui est aveugle) par un individu prénommé Victor qui se révèle être un dangereux psychopathe pas bien du tout dans sa tête. de son coté Daredevil a le sentiment que le Kingpin est sur un gros coup ; donc il se rend Chez Josie, un bar mal fréquenté, pour faire pression sur Turk Barrett, indicateur pas très futé. 3 ans après avoir quitté la série de Daredevil, Frank Miller revient au personnage pour une histoire complète illustrée par un artiste exceptionnel. Ils collaboreront à nouveau pour Elektra, l'intégrale. Dès les premières pages, le lecteur assiste à un spectacle extraordinaire, hors du commun. La première est une illustration pleine page figurant l'horizon des immeubles newyorkais, avec le building du Kingpin dépassant de plusieurs étages cet horizon et captant toute la lumière du soleil. Les bâtiments en dessous sont essentiellement représentés par des rectangles striés de traits de pinceau horizontaux et verticaux pour évoquer les divisions en étages et en fenêtres. La deuxième page comporte 4 cases de la largeur de la page où le lecteur découvre le visage apaisé d'une jeune femme au milieu de draps d'un blanc étincelant dans un lit immense. La seconde case est mangée au deux tiers par une sorte de tissu imprimé dont la troisième case montre qu'il s'agit des motifs sur le gilet du Kingpin. Il est représenté comme une masse imposante (5 fois celle de sa femme), avec un torse disproportionnée et une toute petite tête ronde perdue au milieu. Tout au long de l'histoire, Sienkiewicz va adapter son style graphique à la scène qu'il représente. Le lecteur passera ainsi d'un style de peinture évoquant le stylisme de magazine féminin (la première fois que l'on voit le visage quasi angélique de Cheryl Mondat, pas Monday), à des représentations symboliques tels les tuyaux pour figurer les canalisations des égouts, ou des bruits directement représentés à la peinture dans la case (le vacarme assourdissant de la rame de métro), en passant par une aquarelle pleine page dans laquelle un chevalier s'en va vers le soleil couchant, en chevauchant sa monture dans un ciel embrasé. La mise en images de cette histoire constitue une incroyable aventure graphique qui transfigure un récit bien tordu d'enlèvement d'une jeune femme sans défense, réduite à l'état de pion dans un jeu de pouvoir pervers. Sienkiewicz fait fi de tous les codes graphiques propres aux superhéros, pour interpréter chaque scène, en donner une vision amalgamant des éléments figuratifs, avec des formes symboliques traduisant l'état psychologique des individus où la manière dont ils sont perçus par ceux qui les entourent. Cet emploi de différents styles graphiques peut constituer soit une débauche de moyens démesurés par rapport au récit, soit une révélation de la manière dont un artiste doué peut donner à voir des sensations, et des paysages intérieurs des individus. De son coté, Frank Miller a amélioré ses techniques de narration par rapport aux épisodes de Daredevil, et le fait de livrer une histoire complète lui évite de s'éparpiller. le lecteur de ses épisodes de Daredevil retrouve avec plaisir le Kingpin, ainsi que Turk Barrett et le bar Chez Josie. Mais arrivé à la moitié du récit, il se rend compte que Daredevil n'est que l'un des 2 personnages principaux, l'autre étant Victor, ce tueur psychopathe. En effet il apparaît dans 26 pages sur 63. Et Miller a développé pour lui une écriture en flux de pensée qui rend compte de l'état de perturbation de ses processus mentaux. Il n'y a pas de bulles de pensées à proprement parler, mais des brèves cellules de texte accolées au personnage dans lesquelles ses pensées sont retranscrites comme un flux (Mondat, not Monday), avec des phrases inachevées, qui passent d'un sujet à un autre. Cette technique est d'une efficacité incroyable pour rendre compte des pulsions antagonistes qui se bousculent dans ce cerveau dérangé. Bien sûr la mise en image non conventionnelle de Sienkiewicz permet d'encore accentuer l'effet déstabilisant et finit par rendre angoissante une petite culotte à fleurs dans un placard. Victor est la grande réussite de cette histoire avec un accès à ses pensées établissant son caractère dangereux et incontrôlable comme dans peu de récits. La contrepartie de la place accordée à Victor est que Daredevil parait presque invité dans cette histoire, plutôt que de remplir la fonction de (super)héros conventionnel. Ce décalage est encore accentué par le fait qu'il ne participe que peu à la résolution du conflit principal. Par contre la nature finie du récit permet également à Miller de développer une thématique selon plusieurs points de vue, aboutissant à un fil conducteur des plus sardoniques (celle du chevalier et de la princesse à sauver). La collaboration entre Miller et Sienkiewicz atteindra un stade encore supérieur dans "Elektra assassin". Ce récit constitue la première collaboration entre 2 créateurs d'exception dont les forces s'additionnent pour aboutir à un récit bien noir, magnifié par des illustrations à base de styles différents pour mieux traduire la vision de la réalité de chaque personnage. Un tour de force graphique.
C'est du Bill S., encore plus que du Frank Miller. Pour une fois, c'est directement par le dessin que le sujet est mis en abîme, tant la stylisation des personnages est poussée pour mettre en avant leurs spécificités -caractères et/ou situation dans l'intrigue. Daredevil n'est presque plus qu'une trainée de couleur entre les façades des ruelles, et le Caïd lui-même, énorme et quasi sphérique, va jusqu'à figurer la Lune sur la couverture originale ! Il écrase tout dans les planches où il apparait, faisant de sa femme, Vanessa, une frêle créature dont on a du mal à imaginer l'âge véritable tant le procédé la rajeunit -mais Miller l'avait déjà dépeinte de cette manière dans la série régulière, en complète opposition de ses premières figurations dans celle de Spiderman, où elle accusait une apparence plus mature, et plus en rapport avec l'âge supposé de son mari -ou celui de leur fils. Sinon pour le dilemme personnel qu'affronte le maitre de la pègre New-yorkaise, le scénario un peu léger laisse la part belle aux images ; et Bill Sienkiewicz s'étale -gentiment- sur les cases (à peine dérangées sur ce coup-là !) et nous offre un très joli dépliant touristique de la ville, toute enluminée de néons et de neige. ... Je suis fan alors, bien sûr, je trouve que ça vaut le coup !
J'ai encore voulu voir une autre version de mon Daredevil préféré, et encore une fois, rien à faire, pour moi, c'est lamentable. De toute façon avec Miller qui a relancé le personnage dès la fin des années 70, je m'attendais à quelque chose de tordu ou de spécial. L'histoire en elle-même n'est pas le pire, encore que ça soit très noir, très sombre, mais d'aspect confus et à laquelle je n'ai sans doute pas compris grand chose...mais ceci est secondaire quand je vois l'aspect graphique ; ouah, quelle horreur ! le dessin de Sienkiewicz est probablement le plus hideux que j'ai vu sur des versions modernes de super-héros, terriblement brouillon, vitreux, brumeux, brut quoi... et ça ne peut que me révulser quand on a connu comme moi les graphismes à la Gene Colan ou Kirby. Pour un vieux fan comme moi, c'est donc une nouvelle et profonde déception.
Oula, attention ovni ! Le dessin est très original. Moi je n'y ai pas trop accroché...trop froid, trop anguleux. De plus, la mise en page est un peu étrange et n'aide pas à la compréhension du récit. Ce dernier est d'ailleurs fort confus, on a du mal à comprendre la relation entre les personnages (notamment le caïd et sa ...femme?) et certains personnages n'ont vraiment rien à faire là et prennent de la place pour rien (le psychopathe qui se prend pour un chevalier). Bref, c'est très brouillon, le style graphique est bizarre et le tout est difficilement compréhensible. Je manque sans doute de connaissances de l'univers de Daredevil pour comprendre cette histoire. A réserver aux fans du personnage.
Je découvre ou plutôt redécouvre Daredevil dans cet album qui m'a emmené loin des sentiers battus et de mes classiques en matière de comics. La plus grosse connaissance que j'ai du casse-cou s'est faite par le biais du film sorti en 2003...C'est dire mon niveau ! autant le dire tout de suite, cet album n'a rien à voir avec ce que j'attendais. Ceci explique aussi surement en partie pourquoi j'ai autant aimé cet album. Etre pris au dépourvu et se faire emporter sans pouvoir lutter est une sensation agréable. le scénario n'a rien de très dynamique ; pas de grande bataille, pas de conflit, pas de bagarre. L'opposition ici se fait à distance entre Daredevil et le caïd. Très peu de dialogues, mais beaucoup de voix-off nous faisant rentrer dans les pensées intimes des personnages. Du coup, les plus sombres pensées peuvent nous être livrées, nous emmenant sur des sentiers glissants, surtout par l'entremise de l'homme de main du caïd, drogué à mort, avec une tête effrayante, son affection pour une femme tourne à l'obsession, et avec Daredevil, il y a de fortes chances que cela soit une obsession mortelle... C'est donc un drame auquel nous avons à faire, un drame plus psychologique que physique. Toute la violence est psychologique, les rares moments "physiques", finalement, deviennent banals et seules les pensées qui nous sont livrées prennent de l'ampleur. Un scénario livré de main de maitre. Ce scénario noir est porté par le dessin et les couleurs magnifiques de Sienkiewicz. Là encore, rien à voir avec les comics des années 70-80 en ligne claire et aux couleurs criardes. ici, le dessin est encore plus sombre, plus torturé que la santé mentale des personnages. D'une parfaite lisibilité malgré le style assez brut, la maitrise de son art est un plaisir pour les yeux. Les 2 auteurs se sont parfaitement trouvés et parfaitement compris. Le travail final, pour ma part aux antipodes de mes connaissances des comics, est une découverte que tout le monde devrait expérimenter.
Je n'ai jamais été fan de Daredevil, je le connais peu d'ailleurs. Ce n'est pas avec ce one shot que mes connaissances vont progresser, ni mon intérêt pour ce héros. Le dessin ne m'a pas plu du tout avec ses couleurs baveuses, la narration est pénible limite prétentieuse. L'histoire est limitée, le scénario m'a paru fait de beaucoup de vides. A ce niveau de rejet, la lecture fut une réelle perte de temps...
Au début, je n'aimais pas le dessin que je trouvais moche, mais à la fin je trouvais ce style joli et original. Dommage que je ne peux pas en dire autant du scénario. L'histoire ne contient rien qui m'a captivé. L'idée de départ est bonne, mais elle est développée de façon peu intéressante. Le scénario est aussi un peu confus par moment car on change souvent de point de vue sans être averti. Et puis je ne comprends pas trop pourquoi le Caïd kidnappe la femme du psychologue qu'il a engagé. C'est vraiment n'importe quoi !
J'ai abordé cette histoire en me disant que je l'avais déjà lue... Etrange... Il faut dire que j'étais un "gros" lecteur des productions Marvel dans les années 80. Et Daredevil était l'un de mes personnages favoris. Mais, curieusement, je n'ai pas retrouvé dans cette histoire le parfum que je connaissais dans mes vieux Strange... Peut-être parce que le côté onirique est ici plus accentué, peut-être parce que le dessin de Sienkiewicz n'est pas celui que je préfère, peut-être que cette atmosphère éthérée me semble un peu surannée... Allez savoir. Je ne nie pas le talent graphique de Sienkiewicz, simplement il ne me plaît pas. Je trouve que ça manque de caractère, d'épaisseur... Mais par contre, l'écriture de Frank miller est magnifique ! Quel talent d'écrivain, gâché par une fin que je n'ai pas comprise... Que devient la femme de Fisk ?
Le dessin de Bill Sienkiewicz est tout simplement superbe. Inventif, troublant, pas toujours super évident à suivre mais tout simplement génial. Il enferme tant de trouvailles graphiques. Il vient justement contrebalancer un scénario un brin trop prévisible et pas spécialement palpitant. En fait ce qui marche le mieux dans cette bd, c'est le caractère étrange, décalé, de chaque séquence et la manière dont elles sont mises en scène, plus que leur véritable contenu dramatique. Le scénario est, dans sa trame principal, plutôt banal, je trouve. En tout cas, on a connu Miller plus original. A lire! Mais à réserver avant tout aux fans des deux auteurs.
Le Caïd est désespéré : sa femme et amour de sa vie, Vanessa a sombré dans une espèce d'autisme et refuse de lui parler... Il fait venir de Paris un certain Paul Lunda, éminent psychanalyste et sa femme Cheryl qui a comme particularité d'être atteinte de cécité... Pour être sûr que Lunda mette le plus de diligence et d'assiduité possible pour soigner Vanessa, Wilson Fisk fait enlever Cheryl par Victor un junkie complètement disjoncté de la réalité et mythomane à ses heures. C'est là que Daredevil, alors en pleine croisade contre le caïd, vient mettre son grain de sel sous les bons auspices du sieur Turk... La passion selon Frank Miller : Grandeur et décadence de ceux qui en sont victimes, car comme disait Pier Paolo Pasolini la passion n'obtient jamais de pardon... La passion pour laquelle tout être humain est capable des pires atrocités comme des gestes d'un altruisme insoupçonné (très bien évoqué par FM avec le parallèle Victor/Wilson)... Passion pour une femme (Le Caïd, Paul Lunda), pour la drogue (Victor), pour la justice aussi (DD). Même si le protagoniste absolu de ce récit reste le Caïd... Rarement on l'aura vu sous sa carapace de rhinocéros si vulnérable si désespéré, si malheureux aussi et luttant pour conserver toute sa lucidité malgré toute sa tristesse...Et on ne peut qu'éprouver de la sympathie et de la compassion et à l'instar de Daredevil à la fin, prier pour cet homme en dépit de tous les crimes qu'il a pu commettre par le passé... Cette histoire chargée d'émotion est évidemment sublimé par Sienkiewicz qui quand il donne toute la mesure de sa "zampata del genio" montre combien des gens comme Dave McKean, J.J Muth, Scott Hempel, Kent Williams, George Pratt, David Mack et Ashley Woods devraient lui ériger un monument. Chaque planche est un tableau (il faut voir sa représentation du Caïd, époustouflante et encore meilleure que celle de Miller si c'est possible, avec ce gilet-tapisserie) impressionniste au pinceau ou par le biais de simples crayonnées, le tout souligné par une mise en couleur somptueuse avec des tons pastels qui restent littéralement gravés dans vos pupilles... Vraiment Sienkiewicz est sans doute le seul de son école qui arrive à faire des planches d'une beauté trouble (c'est pour cela que parfois je regarde le monde sans mes lunettes) à vous donner les frissons. Il n'utilise pas son trait pour n'illustrer que le sordide, mais arrive à saisir mieux que personne toute la beauté d'un couché de soleil sans tomber dans les clichés... Alors pour tout cela, pour être capables de nous faire rire, pleurer et rêver à partir de deux simples dimensions, pour nous faire parvenir dans une autre dimension à l'atmosphère qui nous permet de voir l'autre côté de la réalité (celle du rêve) qui d'habitude est voilée et opaque, merci Messieurs Miller et Sienkiewicz ...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site