Kingsman - Services secrets (The Secret Service - Kingsman)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Un jeune rebelle devient agent secret grâce à son oncle.


Auteurs britanniques BDs adaptées en film Histoires d'espions Icon Comics Marvel

Un agent secret britannique décide de prendre sous son aile son neveu rebelle à peine sorti de prison. Pour le jeune homme, c’est une nouvelle vie qui commence : il troque ses vêtements de sport contre des costumes sur mesure et se transforme en gentleman espion. Sillonnant la planète, il devra enquêter sur l’enlèvement de célébrités et sur des phénomènes de violence collective inexpliqués… Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Février 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Kingsman - Services secrets © Panini 2015
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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13/09/2016 | Gaston
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Par Présence
Note: 4/5
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Dense, rapide, divertissant et conformiste - Ce tome comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2012. Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, indépendante de toute autre. Elle est écrite par Mark Millar, assisté de Matthew Vaughn (le réalisateur de Kick Ass et X-Men : le commencement) pour l'intrigue. Les dessins ont été réalisés par Dave Gibbons (le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, et "Martha Washington" de Frank Miller). Gibbons a encré le premier épisode, les épisodes 2 à 6 sont encrés par Andy Lanning. La mise en couleurs est assurée par Angus Mckie. À Zermatt en Suisse, un commando d'une demi-douzaine d'hommes armés est en train d'enlever Mark Hamill (l'acteur qui interpréta Luke Skywalker). Leur opération est interrompue et compromise par Bimbo, un espion au service secret de sa majesté. Il prend Hamill en charge et ils fuient sur une motoneige. À Peckham (un quartier du sud de Londres), Gary London (un jeune adulte) sort de l'appartement qu'il occupe avec Sharon sa mère et Ryan son petit frère. le logement est payé par Dean, un individu brutal sans éducation qui trouve drôle de faire rouler un cône à Ryan qui a moins de 10 ans, devant ses potes. Gary rejoint ses copains, vole une voiture et ils se payent une virée dans les rues de Londres, bientôt suivis par une voiture de police. Dans une restaurant de luxe, Jack London (l'oncle de Gary, un agent secret) apprend de Sir Giles (haut fonctionnaire du MI6) le décès d'un autre agent et la nature de sa prochaine mission. Avant même de découvrir cette histoire, le lecteur a conscience qu'il s'agit d'un produit prêt à servir de base à un film, ce qui est le cas. Avec cette idée en tête, il est difficile de lire ce récit, sans rechercher et identifier les éléments qui ont été inclus dans le but affiché de servir d'arguments de vente pour un réalisateur (Matthew Vaughn lui-même). Néanmoins, dans la mesure où Mark Millar est un vrai scénariste, le lecteur bénéficie d'un vrai comics, plus que d'un synopsis. Première séquence, première impression : il s'agit d'une scène de pré-générique d'un film de James Bond, avec un gros clin d'oeil aux passionnés de culture populaire, grâce à la présence de Mark Hamill. Deuxième séquence : c'est bien Mark Millar qui est aux commandes, immédiatement reconnaissable par son humour provocateur et trash. Ça commence avec cet enfant qui roule un pétard devant des adultes bas du front et hilares. Ça continue avec Sir Giles qui se plaint des restrictions budgétaires qui l'obligent à justifier ses notes de frais dans des grands restaurants. Millar pointent du doigt les prolétaires ignares et irresponsables, et juste après les privilégiés se gavant. le début du deuxième épisode combine la recherche de scènes à fort potentiel cinématographique avec une provocation gratuite et adolescente : une scène de mariage de groupe qui finit en bain de sang. Dave Gibbons effectue un travail rigoureux. Il a conservé cette approche descriptive qu'il utilisait déjà dans Watchmen, sans que ses dessins n'en deviennent encombrés. Il réalise toujours un découpage de planche qui repose sur des cases rectangulaires, mais sans s'astreindre à la matrice de 9 cases par page de Watchmen. Tout au long de ces épisodes, le lecteur apprécie le juste dosage entre cases dépourvues d'arrière plan, et cases où le décor est représenté. En fait, il faut faire un effort pour se rendre compte que certaines cases ne disposent pas de décor, Gibbons les gérant avec intelligence et parcimonie. Chaque séquence se déroule dans un lieu décrit dans le détail, avec des spécificités qui le rendent unique. De la même manière, Gibbons a conçu une apparence physique spécifique pour chaque personnage, ce qui permet de les identifier du premier coup d'oeil. Là encore, le réalisme prime, avec des morphologies diverses et variées, et un soupçon de multiculturalisme, même si les blancs prédominent largement (ce qui est en cohérence avec le scénario). Les contours des personnages ou des éléments de décors donnent une impression de légère rondeur et de simplification, mais lorsque le regard s'arrête sur une case ou un détail, il apparaît qu'il ne s'agit que d'une impression et que chaque élément visuel a bénéficié d'une savante composition. Tout au long du récit, le lecteur ne peut pas se défaire de la sensation que Millar et Vaughn le flattent à grands coups de clins d'oeil démagogiques. Chaque séquence comporte une ou plusieurs références à la culture geek. Il y a donc ce mélange de James Bond premier degré, avec une technologie bénéficiant d'une légère anticipation. Il y a ces virées avec les potes pas futés de quartier, ce petit jeune qui veut s'en sortir mais qui ne le sait pas, et qui bénéficie d'une chance inouïe grâce à son tonton qui est agent secret. Cette figure paternelle réussit à lever des poulettes avec plus d'aisance que le petit jeune qui peut voir son oncle dans le feu de l'action au lit, grâce à des lunettes high-tech. Il y a le jeune milliardaire qui évoque un croisement entre Bill Gates et Mark Zuckerberg (le créateur de Facebook). En même temps, le lecteur constate que les auteurs ne sont pas moqués de lui. Les pages sont bourrées à craquer d'information, d'action, et d'interaction entre les personnages, tout en restant facilement lisibles grâce aux dessins soupesés de Gibbons, et à des dialogues travaillés. L'intrigue principale recèle plusieurs surprises intelligentes. Les scènes d'action sont spectaculaires et innovantes, pas seulement décalquées sur les conventions d'un film de James Bond. Le récit n'est pas seulement calibré pour son coeur de cible, il est aussi écrit de manière fluide et rythmée. Certes certaines explications semblent un peu trop explicites ou didactiques, comme si les auteurs voulaient avoir l'absolue certitude de ne perdre personne, même pas leurs lecteurs un peu moins futés (comme les potes de Gary). Certes Gary révèle ses aptitudes inattendues au moment opportun, sans grande surprise. Certes aucun des clichés propres au film de James Bond n'est épargné au lecteur, mais ils ne servent pas de béquille au récit. Ils arrivent juste à point nommé et sont insérés pour respecter les conventions du genre, sans les questionner ou les déconstruire. Cette histoire constitue une lecture très agréable et très divertissante, réalisée par des professionnels maîtrisant leur art. Il persiste donc cette sensation de démagogie, plus amusante qu'irritante. Il finit également par émerger un constat plus inattendu. Millar s'assure régulièrement d'insérer également une situation choquante, à l'encontre des bonnes mœurs, ajoutant ainsi une dimension provocatrice. Pourtant, la morale de cette histoire est de nature réactionnaire. Millar et Vaughn ne font pas que se plier aux conventions du genre James Bond, ils les reproduisent avec respect. Alors que le lecteur supputait une forme de rébellion de la part de Gary London, il le voit rentrer dans le moule et prôner une intégration par la réussite qui surprend fortement par rapport à une mentalité geek, un peu en marge de la société normalisatrice. Malgré quelques moments chocs et iconoclastes, les auteurs racontent un récit très conformiste. Cette histoire constitue un divertissement alerte et intelligent, réalisé par des professionnels très compétents. le lecteur l'appréciera d'autant plus qu'il se prêtera au jeu d'identifier les éléments inclus pour mieux parler au cœur de cible, dans une démarche démagogique affichée, d'une franchise désarmante.

22/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

En me remettant un peu aux comics, je tombe sur cet album, j'aperçois vite fait le dessin et d'emblée ça me botte, donc je lis. Le résultat n'est pas en demi-teinte, mais disons que je trouve que ça sent un peu le déja vu dans la mesure où ça a été pas mal traité au cinéma ces 10 dernières années ; l'espionnage de la franchise Jason Bourne a laissé des traces, sans parler des Mission Impossible avec Cruise et même le Bond de Dan Craig obligé de se rénover complètement la façade depuis le début des années 2000 avec Casino Royale. Et justement, ce que vise Millar, c'est de faire un clin d'oeil assumé au plus célèbre agent anglais : James Bond en personne, mais surtout de redonner un véritable coup de fouet à cette figure iconique de l'agent britannique. C'est avec une touche légèrement acide que Millar change le stéréotype de l'agent et tâcle carrément le côté smart, et secoue la société britannique et ses travers. Et le plus beau, c'est qu'il propose une histoire au ton survitaminé, parfaitement dosée en action et en parties de flingues et scènes violentes qui font écho aux films d'action modernes. C'est donc très efficace, malgré ce côté banalisé et standard qu'on peut y trouver quand on a comme moi trop vu de films de cet acabit. Mais qu'importe, je n'avais pas envie de bouder mon plaisir et de faire le difficile, donc j'ai marché dans cette histoire. Pour illustrer cette relecture de l'agent secret, il fallait un dessinateur qui soit une pointure, et c'est Dave Gibbons ! Alors Gibbons c'est Watchmen évidemment, c'est même grâce à lui que j'ai pas entièrement détesté Watchmen, et ici, il ne me déçoit pas encore une fois. Son dessin à l'ancienne, est plus dépouillé et plus dynamique, encré plus épais je trouve, et ses cadrages sont typiques des comics modernes actuels, il ne s'impose pas les contraintes techniques qu'il avait utilisées sur Watchmen, tout en restant dans un style suranné qui s'accorde parfaitement avec les références à l'ancienne de Millar. Depuis, il y a eu les films Kingsman, j'ai adoré le premier, un peu moins le second, et je trouve qu'il y a une petite variante dans ce comics au niveau technologique, moins présente dans les films. Un bon album, efficace et passionnant.

01/06/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Tout le monde connaît de près ou de loin les films Kingsman, de Matthew Vaughn, mais étonnamment, beaucoup moins de gens ont lu les comics, malgré les grosses pointures qui sont derrière... Pour ma part, je suis un fan absolument inconditionnel des 3 films (à ce jour) de Vaughn, et c'est donc avec une certaine appréhension que je me suis tourné vers le comics original, craignant que l'histoire fonctionne moins bien sur le papier qu'à l'écran, et que le récit perde une partie de sa magie... La première chose qui m'a frappé, c'est le dessin de Dave Gibbons. Certes, il est très bon, mais quand a s'est pris la baffe monumentale de Watchmen dans la gueule, on ne peut que remarquer que quelque chose a changé. C'est un style très réaliste et très clair, mais aussi très statique, et surtout, le trait est ici très épais, ce qui enlève aux graphismes une bonne partie de leur finesse, d'autant que les décors sont souvent assez vides. Encore une fois, c'est un peu un caprice d'enfant gâté, car le dessin est vraiment réussi, je souligne juste la comparaison avec Watchmen, l'écart de 28 ans qui sépare les deux oeuvres ne jouant pas en faveur de Kingsman. Peut-être aussi est-ce la couleur qui atténue un peu la force du dessin de Gibbons, je ne sais pas. Néanmoins, le dessin reste très efficace, rien à redire là-dessus. En tous cas, on oublie vite cette petite réserve quand on commence à s'immerger dans l'histoire. La comparaison avec le film joue plutôt en défaveur du comics au début, car le film a nécessairement plus d'occasions de développer ses personnages, d'ajouter des petits détails qui leur donnent du caractère, de la complexité, accentuent la force de l'intrigue, etc. Surtout, le film profite du génial Matthew Vaugh, qui transforme tout ce qu'il touche en or. Là, ça fonctionne, mais il manque un petit quelque chose au début. Et puis, plus on avance dans la lecture, plus on se rend compte qu'en fait, Mark Millar a quand même eu le temps de construire quelque chose. Les liens entre les personnages sont suffisamment développés, on s'attache volontiers à chacun d'entre eux, en tous cas les trois principaux (Gary, son oncle et sa mère), et Millar parvient tout-à-fait à insuffler un joli discours au travers de son récit, qui trouve son apothéose dans la lettre posthume de l'oncle Jack à la fin, subtile et à la hauteur du personnage. Mais bien sûr, quand on pense à Kingsman, on pense à sa représentation de la violence, tout-à-fait inédite au cinéma. Evidemment, c'est beaucoup plus conventionnel dans les pages du comics, mais on retrouve tout de même cette tonalité très "sale gosse", qui unit visiblement la créativité de Millar et celle de Vaughn. Ce mélange entre l'aspect britannique, classe, pince-sans-rire, un peu guindé, et une violence débridée à l'américaine, est tout-à-fait jouissive, et renforce largement le plaisir de lecture. Si le discours quasi-politique du film sur la société de consommation et la banalisation de la violence ne se retrouve pas trop dans le comics, l'utilisation du gore, quoique plus rare, se fait tout de même avec une certaine générosité. Enfin, on appréciera tous les changements qui ont été faits entre le comics et le film, permettant de donner aux habitués du film une vision légèrement décentrée et relativement inédite de l'histoire, le grand méchant ayant été totalement remanié dans sa version cinéma (et tant mieux, parce que Samuel L. Jackson y trouvait un de ses meilleurs rôles), et plusieurs détails significatifs se voyant transformés. Néanmoins, l'humour très britannique est bien présent, et trouve toujours sa justification dans les pages de ce récit geek, haletant, mené avec brio. Evidemment, ça ne remplace pas la vision des incroyables films de Matthew Vaughn, mais ça leur donne une belle base pour s'amuser à faire ce qui reste sans nul doute à ce jour et à mes yeux le meilleur pastiche de James Bond.

26/01/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2,5 Un oncle agent secret veut faire de son neveu un agent secret alors que c'est un rebelle minable qui passe son temps à faire des conneries. Le scénario n'est pas mauvais, mais je trouve que c'est banal la plupart du temps. L'évolution du neveu est prévisible et son entrainement prend la majeure partie de l'album. En lisant cette histoire, je pensais à "Wanted'" parce que là aussi le personnage principal était un loser qui devenait super badass, sauf que dans "Wanted'" son entrainement prend moins de temps et ça se passait dans un monde dominé par des super-villains alors qu'ici on est dans une histoire d'espionnage qui se passe dans notre monde (il y a même des célébrités qui apparaissent dont Mark Hamill !). Ça se laisse lire, mais ça ne devint excitant que dans le dernier chapitre. Le dessin de Gibbons et diffèrent de ce qu'il faisait avec Moore dans les années 80. Je trouve son style plus froid et moins personnel, mais c'est lisible et dynamique.

13/09/2016 (modifier)