Forçats
Albert Londres raconte le bagne...
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La forêt vierge, les serpents venimeux, la chaleur étouffante… et le bagne. L’existence des forçats ne tient qu’à un fil : l’espoir fou de s’évader de cette île du malheur. Au milieu des ténèbres, deux hommes : l’anarchiste Eugène Dieudonné, incarcéré depuis 10 ans pour un crime qu’il n’a pas commis, et le grand reporter Albert Londres, venu « porter la plume dans la plaie » de ce monde inhumain. Leur amitié va changer l’histoire de ce bagne. (texte : Ki-oon)
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Date de parution | 07 Septembre 2016 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Emprunt à l'aveugle, je n'ai pas lu le résumé et le dessin m'intriguait. C'est un superbe diptyque, mais attention à la réappropriation des faits ? Mon premier plaisir a été la découverte de l'époque et du lieu. Si je savais que le bagne avait été pratiqué en France, je ne savais pas le dater ni le situer, ni comprendre son origine et sa fin. A travers cette histoire singulière et les postfaces, tout s'éclaire! Le second plaisir, c'est le dessin. Un aviseur a donné une similitude avec Brüno, et c'est vrai que les ombrages, et peut-être aussi la colorisation, m'ont refait penser à Atar Gull. Là encore j'aime beaucoup l'ambiance qui s'en dégage. Le trait plutôt minimaliste des personnages permet de dégager une expression franche, crue. C'est une belle association avec le ton du récit. Aussi je trouve le personnage d'Albert Londres très classe et charismatique. Un truc me chiffonne. Si je comprends bien, les postfaces indiquent que Albert Londres ne s'est jamais positionné en tant qu'abolitioniste du bagne (il voulait améliorer les conditions des forçats), et pourtant c'est comme ça que j'ai interprété le personnage. Aussi, il est dit que son reportage s'est élaboré à des fins politiques, pour fragiliser Poincaré. Là encore dans le récit, le journaliste semble agir en toute indépendance et grâce à ses propres convictions. Du coup, je reste prudent sur ce récit, dans lequel l'auteur chercherait subtilement à rendre son personnage plus bon qu'il ne l'est déjà. J'aurais préféré avoir une certaine fidélité historique plutôt que l'idéalisation d'un individu. J'ai vu ça d'un mauvais œil du coup. Enfin peut être que mon interprétation est fausse... à vous de juger ! Bref, une fois qu'on a dit ça, eh bah c'est pas si grave, le récit est vraiment très bien monté. C'est une belle pépite que je vous invite à emprunter, et pourquoi pas acheter.
J’adore ! Voilà une bande dessinée instructive particulièrement réussie. C’est l’histoire d’Eugène Dieudonné accusé à tort d’être un membre de la bande à Bonnot. Il est dans un premier temps condamné à la peine capitale avant que Raymond Poincaré commue sa peine en travaux forcés à perpétuité au bagne de Iles du Salut en Guyane. Les conditions sont horribles. Sa vie est un enfer. Son seul espoir ? S’évader pour fuir ce cloaque putride. Il sera finalement gracié après les campagnes d’Albert Londres venu à sa rencontre. Nous sommes immédiatement sous le charme de ce journaliste d’investigation. Sa pugnacité et sa volonté de justice est juste incroyable. Quel homme cet Albert ! Il respire l’honnêteté, la respectabilité et la bienveillance. Et peu importe les conséquences. C’est grâce à ses articles dénonçant le scandale carcéral de la Guyane dans le petit parisien, que les autorités françaises ont décrété le glas du bagne. Je regrette un peu d’avoir découvert ce diptyque à travers l’intégral en noir et blanc. Je pense que j’aurais encore mieux apprécié le récit dans sa version colorisée mais bon, je vous rassure, cela ne fait pas trop mal aux yeux. Avec cette histoire, on tergiverse entre le récit historique et récit d’aventure. Et vous savez quoi ? c’est juste magnifique d’avoir en parallèle le travail effectué par Albert Londres et d’un autre côté le quotidien nauséabond d’Eugène Dieudonné. Que dire de plus si ce n’est que de vous précipiter sur cette série que je recommande chaudement.
Mon avis porte sur la version en noir et blanc de l'intégrale paru chez "Les arènes BD" "Le métier de journaliste n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie" - Albert Londres Que voila un diptyque grandement nécessaire comme le fut le travail du journaliste A. Londres ! Bien sûr c'est un document sur les conditions de "vie" au bagne de Cayenne en Guyane peu de temps avant sa fermeture. Ce récit pose deux questions à mon sens essentielles, la prison est-elle conçue pour que l'homme qui s'y trouve enfermée puisse se réhabiliter ? La nature du crime commis doit elle excuser les conditions inhumaines qui nous sont montrées ici ? Ces deux albums n'y répondent pas, le journaliste se contentant d'être un spectateur, un rapporteur de faits. À chaque lecteur de se faire son opinion. Le lecteur se trouve vite embarqué dans un récit qui recèle plus de l'aventure humaine que du documentaire proprement dit. Un dessin tranché, percutant qui n'est pas sans rappeler le travail de Brüno où le noir et le blanc s'accorde finalement parfaitement bien avec ces paysages de jungle oppressante. Sur le fond le scénario de Perna s'appuie solidement sur les écrits d'A. Londres et d'Eugène Dieudonné. De par son fonctionnement, le bagne de Cayenne n'est pas sans rappeler ce qui se fera plus tard dans les camps de concentration, de par son fonctionnement j'insiste, avec des gardiens sadiques, des portes-clés etc... Une lecture à mon sens essentielle dont l'achat est bien sûr plus que conseillé.
Après L'Homme qui s'évada, c'est la deuxième fois que le livre-reportage d'Albert Londres sur le bagne guyanais est adapté en BD. Pat Perna semble avoir intégré un peu plus Londres à son récit, ses sources semblent être plus diverses que celles de Laurent Maffre, comme la biographie de Londres et l'ouvrage d'Eugène Dieudonné. Cela donne un récit très vivant, avec un point de vue peut-être plus extérieur. Un reportage qui se transforme peu à peu en récit d'aventure, rythmé par les tentatives d'évasion de Dieudonné. J'avais beaucoup aimé le ton du premier tome, alors que le second est bien différent. Pat Perna nous propose en effet de suivre encore Albert Londres, dans son combat, après son retour, afin d'améliorer les conditions de vie des forçats à Cayenne. L'action y est moins présente, même si Dieudonné parle de façon plus libérée (et pour cause). Un tome plus calme, mais pas moins intéressant que le premier. Le dessin de Fabien Bedouel est puissant, presque mégalithique, il se montre à l'aise dans les extérieurs autant qu'avec des décors froids de prison. L'apport aux couleurs de Florence Fantini est essentiel, elle confère des ambiances presque inoubliables à ce récit rondement mené.
Je m'attendais à lire un documentaire comme indiqué sur la fiche mais ce n'est pas vraiment un reportage mais plutôt une aventure tirée de faits malheureusement réels. Il s'agit en fait d'une dénonciation des pires conditions pénitentiaires de notre pays à savoir des bagnes de la Guyane (1846-1936). Tout autour de moi, la majorité des gens que je côtoie pense qu'il faudrait rétablir la peine de mort même pour les enfants à partir de 16 ans, qu'il faudrait que les prisons cessent d'être des hôtels de luxe pour détenus avec la TV et les portables, qu'il faudrait revenir au temps de Cayenne et des forçats. En réalité, cela reflète la majorité de l'avis populaire. Je n'y souscris point sans avoir la mentalité d'un intellectuel parisien bien-pensant trop éloigné des réalités de la nature humaine. Quelle que soit la nature des crimes qu'ils ont commis, les hommes ne méritent pas le traitement qu'on leur inflige et qui les prive de toute humanité. La République se montre parfois très indigne. Il faut le courage d'opinion de ce journaliste avec ce regard avisé qui va essayer de démontrer que Cayenne est marquée par le sceau de l'ignominie. Il faudrait sans doute recommencer de nos jours mais il est vrai que cela avait atteint des proportions bien plus néfastes dans ce département français au bout du monde. Il y a un parti-pris graphique assez étonnant avec ses ombrages appuyés et cette encre noire prédominante. Cela donne un ton résolument sombre et sobre à la fois. Après le fameux Kersten, médecin d'Himmler, le duo d'auteur frappe encore très fort.
J'ai adoré le début quand trois hommes s'évadent du bagne et essaient de s'enfuir tout en affrontant plusieurs dangers. C'est très bien fait et j'ai vraiment ressenti de la tension tout le long de ses pages. Malheureusement pour moi, la suite est un peu moins bien. Cela reste une bonne BD historique que je recommande aux fans du genre, mais j'ai tellement aimé les premières pages que je ne peux ressentir une certaine déception. L'histoire est pas mal et je n'avais même pas remarqué que c'était en fait une adaptation en bande dessinée d'un livre reportage d'Albert Londres. Je pensais juste que c'était une bd historique normale qui montait un moment intéressant dans la vie du grand reporté. Le dessin est pas mal pour créer des ambiances, mais je ne suis pas trop fan des visages. J'ai bien envie de lire la suite.
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