La Légèreté
La renaissance de Catherine Meurisse, survivante de l'équipe de Charlie Hebdo après le massacre du 7 janvier 2015.
Attentat contre Charlie Hebdo Charlie Hebdo Ecole Estienne Paris Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs La BD au féminin
Le 7 janvier 2015, Catherine Meurisse est en partie morte. Mais pas complètement. Nous assistons à sa renaissance, au travers de la quête de la beauté, du détachement, sur les traces de Proust, Stendhal...
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Date de parution | 29 Avril 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’attentat contre Charlie Hebdo a maintenant plus de 9 ans. Cette expérience a été traumatisante à l’échelle du pays mais aussi et surtout pour ceux qui l’ont vécu au plus près. De cet évènement est né différentes oeuvres que je trouve toutes plus belles et inspirantes les unes que les autres, je parle dans mon post précédent de Catharsis de Luz, mais je ne pouvais pas ne pas dédier un post entier à La Légèreté. Cette oeuvre se déroule un an après les attentats et parle de la lente reconstruction de Catherine Meurisse. Je trouve les oeuvres de Catherine Meurisse, Luz et Coco très complémentaires dans le sens où leurs expériences sont similaires mais que chacun l’a raconté avec un délai différent suite à l’évènement ce qui a pour conséquence de proposer des étapes différentes du traumatisme. À travers de sublimes dessins faits à l’encre de Chine et à l’aquarelle, la dessinatrice raconte sa quête pour retrouver la légèreté qu’elle a perdu le 7 janvier. Une quête vers la beauté, la recherche d’un syndrome de Stendhal auto-infligée qui nous fait voyager dans des paysages de beauté naturelle, humaine et artistique. En faisant cela, Catherine Meurisse produit une oeuvre qui pourrait être elle-même la définition de la beauté.
J’ai lu « La Légèreté » par curiosité sans savoir de qui et de quoi ça allait parler. J’avoue que je ne savais pas du tout qui était Catherine Meurisse. Il s’avère finalement qu’elle a été dessinatrice à Charlie Hebdo et qu’elle a échappé de peu aux massacres du 7 janvier 2015. Et justement, « La légèreté » est un récit sur comment elle a vécu le post-attentat. C’est donc un récit assez touchant, intimiste, parfois drôle, souvent triste (surtout dans la première moitié) que nous raconte Catherine Meurisse. C’est assez difficile d’émettre un avis sur ce genre de bande dessinée car on se retrouve devant un récit où l’autrice nous fait partager ses états d’âme et questionnements sur la vie en général. J’y ai apprécié le ton franc qu’a employé Catherine Meurisse notamment le passage sur sa réaction au sujet d’ « Obama », une scène/anecdote qui m’a vraiment choqué. Son séjour dans la villa Médicis m’a très intéressé. Cette bande dessinée est majoritairement dessinée d’une manière dite « minimaliste » mais certaines planches faites à l’aquarelle sont vraiment magnifiques ! Difficile donc d’émettre un avis après la lecture de « La légèreté », ce récit m’a touché. C’est raconté d’une façon franche et sans haine. Malgré son dénouement optimiste, ce n’est pas un album que je relirai de sitôt mais je ne le regrette pas de l’avoir feuilleté.
En 2015, le 7 janvier a tristement rejoint la grande famille des dates qui nous restent dans la tête. Depuis elle est restée ancrée en nous, comme ses « grandes sœurs » 11 septembre 2001 (New York), 11 mars 2004 (Madrid), 7 juillet 2005 (Londres), 13 novembre 2015 (Paris), 22 mars 2016 (Bruxelles), 14 juillet 2016 (Nice), et les toutes les autres… Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi font irruption dans les locaux de la rédaction de Charlie Hebdo et ouvrent le feu. Parmi les victimes se trouvent notamment les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski (parlons d’eux puisque nous sommes sur un site de bandes dessinées). Pour sa part, Catherine Meurisse échappe à la tuerie… mais pas à l’horreur, à la culpabilité d’avoir survécu et au chagrin d’avoir perdu ses amis et collègues. Se relever, continuer… pour eux, pour elle… oui mais comment ? « La Légèreté » est justement le récit intime et courageux de ce parcours. Catherine Meurisse nous explique comment elle a surmonté cette épreuve et retrouvé un semblant de légèreté, justement. Certains passages sont amusants, voire carrément drôles et grinçants. D’autres sont plus tristes, touchants et doux. Avant toute chose, cet album a sans doute été un moyen thérapeutique pour son autrice. Toutefois, la narration m’a posé pas mal de difficultés. En effet, comme le relève Gaston, ça part un peu dans tous les sens, l’histoire étant racontée en un bloc, sans chapitre. S’il y a bien un fil rouge sous la forme de la quête de la légèreté, Catherine Meurisse fait de nombreuses parenthèses et anecdotes, qui, si elles apportent toujours quelque chose, hachent le récit et rendent le tout brouillon. Le dessin est plutôt inégal. Les planches les plus belles et les plus travaillées (plage, musées, etc.) sont un peu perdues au milieu de pages plus proches du style graphique des dessins de presse de Charlie Hebdo. Les émotions véhiculées en pâtissent malheureusement. Le support de l’album aurait à mon sens dû être mieux exploité. Ces points négatifs m’ont dérangé et expliquent la note, finalement anecdotique une fois mise en perspective avec le contexte. J’espère simplement que Catherine Meurisse a pu continuer son chemin vers la légèreté. Note réelle : 2.25/5
C'est le second album d'un survivant de la tuerie de Charlie Hebdo que je lis. C'est assez intéressant de lire les pensées de Catherine Meurisse et j'ai vraiment ressenti son angoisse face à ce qui est arrivé. Toutefois, j'ai mieux aimé 'Catharsis'. Une des raisons c'est que Luz avait divisé son album en différentes histoires alors que ce n'est pas le cas de celui de Meurisse. Du coup, comme il n'y a pas vraiment de coupure, j'ai eu l'impression que l'album allait dans tous les sens, mais en même temps je pense que cela montre que l'auteure ne savait pas quoi faire exactement pour survivre à cette horreur. Il y a des moments touchants et aussi des moments humoristiques qui m'ont fait sourire. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça m'a passionné (je trouve des scènes moins bonnes que d'autres), mais c'est un honnête témoignage qui m'a un peu touché.
Je ne connaissais pas Catherine Meurisse mais j'avais déjà entendu son histoire de survivante de l'attentat de Charlie Hebdo qui ne relève non pas de la chance mais de la tragédie. Quand on échappe à une mort certaine, on est victime d'un syndrome terrible: celui d'être un survivant et d'assumer ce statut si particulier. Ce récit auto-biographique est une thérapie psychologique qu'elle nous livre sans aucune concession. On peut le voir comme le témoignage d'une dessinatrice de la bande à Charlie. C'est assez touchant et parfois très poignant. Elle livre également un bel hommage à ses compagnons qui étaient sa seconde famille. On pénètre véritablement dans sa psychologie qu'on ne peut que comprendre après tant d'horreur. Cependant, au-delà de cela, je n'achèteras pas cette bd que je trouve à classer dans une oeuvre trop intime et surtout trop triste malgré une fin tendant à aller de l'avant. L'auteure retrouvera sa légèreté et on lui souhaite que le meilleur pour l'avenir.
Je n'ai pas lu l'album Catharsis de Luz sur le même sujet, mais c'est en tout cas bien à une catharsis que se livre Catherine Meurisse dans cette BD. Elle nous transmet au fur et à mesure ses émotions et souvenirs suite aux attentats de Charlie Hebdo qui ont tué ses proches et brisé sa manière de vivre et de travailler, et nous présente son traumatisme et son travail sur elle-même pour retrouver un peu plus de légèreté d'esprit et peut-être même le sourire. Si le début de l'album est assez parlant sur le choc et la réaction post-traumatique de l'auteure, c'est une lecture un peu plombante. Catherine Meurisse transmet aux lecteurs son trouble, sa démotivation, sa dissociation et ses vaines tentatives de s'en défaire et de se remonter le moral. On peut se faire un aperçu de ce qu'elle a dû ressentir mais en même temps c'est un récit qui parlera surtout à des lecteurs qui ont vécu un traumatisme similaire et peuvent s'y retrouver. Par la suite, même si elle reste très affectée, l'auteure tente de se soigner par une recherche de l'Art et de la beauté et j'ai trouvé intéressant son séjour à la villa Médicis de Rome. On suit la lente évolution de son état d'esprit et sur la fin elle réussit à bien transmettre l'émotion de beauté qu'elle peut ressentir face à certaines œuvres. J'ai été assez touché par ces petits moments là et la touche d'optimisme qui conclut l'album.
J’avais découvert le travail de Catherine Meurisse au travers d’albums où – comme dans Moderne Olympia, elle évoquait ses amours artistiques en traitant le sujet sur un mode parfois absurde, comique. Ici, il est aussi beaucoup question d’art, de littérature, de peinture, de sculpture, de recherche de la beauté : l’art n’est plus pour l’auteur un sujet sérieux traité par le biais du comique, mais un sujet très sérieux, sérieusement traité, pour lutter contre la tragi-comédie du réel. Car, au travers de Proust, ou du Stendhal des « Voyages en Italie », Catherine Meurisse cherche à retrouver goût à la vie, à retrouver le goût de la vie. Cet album s’avère cathartique, nous suivons les questionnements de l’auteur suite au traumatisme qu’elle a subi. Car Catherine Meurisse faisait partie de l’équipe de Charlie Hebdo, elle est – hasard des retards – l’une des « rescapés » de ce massacre, et cet album nous montre ses efforts de reconstruction – rendus difficiles par les échos du massacre du Bataclan – durant l’année qui a suivi ce 7 janvier 2015. Traversé par d’autres questionnements (« peut-on rire de tout » ; « la beauté est-elle plus forte que la connerie et la folie des hommes ») les états d’âme de Catherine Meurisse, qui dévoile là ses failles au point qu’on a un peu l’impression d’être debout, à l’écouter parler allongée sur un divan, sont souvent poignants. Sans cri de haine, ni flots de pathos, elle donne des signes de vie – comme Luz avec son Catharsis. Son dessin est assez minimaliste, son propos bien plus touchant et « construit » (voir les réflexions sur l’art et sa prise sur le réel lors de son passage à la Villa Médicis). Mais, si je fais abstraction du contexte, et de l’horreur qui l’a frappée (ses amis sont morts, et elle ne doit la vie qu’ à pas grand-chose), je ne sais pas si j’aurais envie de relire cet album épais, mais qui se lit pourtant assez vite…
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