La Différence invisible
Marguerite a 27 ans, en apparence rien ne la distingue des autres. Elle est jolie, vive et intelligente. Elle travaille dans une grande entreprise et vit en couple. Pourtant, elle est différente.
Autisme Documentaires Douleurs intimes Handicap La BD au féminin Mirages
Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d’elle-même et découvrir qu’elle est autiste Asperger. Sa vie va s’en trouver profondément modifiée.
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Date de parution | 31 Août 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est la seconde BD sur l’autisme que je lis et celle-ci fut bien plus agréable à lire que la précédente qui n’est même pas sur le site. Contrairement à l’autrice, j’ai été diagnostiquée tôt, soit à 10 ans, ce qui est apparement assez rare dans l’autisme féminin. J’ai beaucoup apprécié le graphisme, noir et blanc avec quelques teintes de rouges et d’autres couleurs. Le thème de l’autisme est bien abordé, bien entendu c’est un spectre donc je me reconnais pas dans tout mais dans la majorité quand même. Une bonne BD pour parler d’autisme, au point de vue d’une concernée.
C'est en lisant cette BD que j'ai repensé à Les Petites Victoires et que je ne peux que constater l'écart énorme entre les deux BD. "Oui, mais l'une parle d'un parent d'enfant autiste, et l'autre d'une autiste. Évidemment que c'est pareil !" pourrait-on me répliquer, et j'ai envie de répondre que l'une parle de comprendre et l'autre d'imposer. Je voulais faire cette parenthèse en ouverture, parce que c'est ce qui m'a frappé d'entrée de jeu quant à la façon dont la BD se construit. C'est une plongée dans l'enfer que vivent ces personnes non diagnostiquées et qui doivent essayer de vivre avec toute la difficulté que cela représente. Et c'est très bien mené : le dessin retranscrit les difficultés sensorielles, le malaise social, la bulle de confort que représente la maison, etc ... A travers la BD, c'est une plongée dans sa vie, ses émotions, ses sensations. Lorsque le diagnostic arrive, il est assez évident pour un lecteur moyen qui a noté que quelque chose ne tournait pas rond. Mais c'est ça qui est brillant, montrer que lorsqu'on vit cette différence, elle est juste normale. Quotidienne, banale. Ordinaire. Et là se trouve le bon choix que les autrices ont fait dans la BD : choisir de représenter cette normalité qui est la sienne, ne pas juger, ne pas imposer de fatalité. L'autisme n'est pas une maladie, comme elle le rappellera aux gens avec qui elle parle, ce n'est pas une souffrance ni une malédiction. C'est une façon d'être, différent, tout simplement. A ce niveau, la fin montre clairement que parfois, après diagnostique, il faut aussi savoir trier dans ses fréquentations pour son propre bien. Je ne pense pas que la BD soit une merveille, mais elle fait du bien lorsqu'on compare à ce qui peut se dire sur l'autisme et le neuroatypique de manière globale. Les petites phrases à la fin sonnent trop réaliste pour que ce ne soit pas ce qu'elle a entendu dans la vraie vie. La BD se veut un éclairage, une compréhension sur ces gens normaux, mais différemment. A lire pour comprendre et informer !
Un bon conseil, si vous voulez garder la surprise en cours de lecture, ne lisez surtout pas le résumé de cette bande dessinée ! J’ai feuilleté « La Différence invisible » sans avoir lu la préface et sans savoir de quoi ça parle vraiment… et c’est tant mieux ! Du coup, j’ai pris du plaisir à découvrir cette histoire basée sur le destin réel d’une personne qui vit avec un handicap. Je ne vous dirai pas de quoi l’héroïne a été diagnostiquée histoire de vous laisser le suspens en cours de lecture (même si je ne fais pas d’illusion sur le fait que vous saviez déjà de quoi ça parle)… J’y ai appris beaucoup de choses sur sa situation d’handicap, sur comment elle le vit et comment elle est perçue par son entourage. A titre personnel, le comportement de la plupart des gens « normaux » vis-à-vis de la protagoniste principale ne m’a guère surpris. Cette bande dessinée confirme encore ce que j’ai moi-même conclu : Dans ce genre de situation, il ne faut pas hésiter à faire le tri parmi les personnes que l’on fréquente quitte parfois à s’écarter des diktats régis par la société pour être « bien dans sa peau ». Ne vous inquiétez pas pour l’héroïne et cette fois-ci, je vous donne un indice : ce récit se termine par un happy end… M’ouais, la protagoniste est encore jeune ; par conséquent et c’est heureux, elle a encore toute sa vie devant elle mais je serai bien curieux de découvrir ce qu’il en sera dans 10 ou 20 ans : est-ce qu’elle aura encore cette envie de se battre contre les préjugés et (supporter ?) tous ceux qui la font ch… ?. Pour le reste, alors oui, cette bande dessinée est très agréable à feuilleter grâce à sa bonne narration, à la sincérité des propos et au graphisme plaisant qui sied bien au récit mais… Pourquoi diable avoir fait cette préface (oui, je reviens dessus !) et dévoiler tout de go de quelle situation d’handicap il s’agit ? Cela pourrait enlever beaucoup à la satisfaction qu’éprouveraient les lecteurs sur cette bande dessinée. Bon, en dehors de ça, « La Différence invisible » est tout de même un bon récit et je suis bien heureux d’avoir appris de nombreuses choses sur cette « pathologie ».
Je savais, en prenant cette BD, de quel sujet elle traite. Et je pense que j'aurais préféré en faire la découverte pendant ma lecture, en même temps que le personnage de Marguerite. Car les autrices ont fait le choix très judicieux, je trouve, de ne pas avertir le lecteur qu'il est sur le point de lire une histoire pour présenter le syndrome d'asperger, forme particulière d'autisme. J'aime beaucoup le fait qu'on nous présente simplement un personnage, avec son mode de vie propre, réglé comme une horloge, sans imprévu, avec un contrôle maximal (autant qu'elle le peut) sur tout ce qui l'entoure. Tout bavardage, bruit de fond, ou autre représente un agacement, et chaque bruit est représenté dans les cases par des mots : "bavardage" écrit en boucle par exemple, pour les bruits de conversation. Cet exemple est d'ailleurs intéressant car il montre la perception qu'a le personnage de ces sons, et l'on comprend très vite, avec tous ces éléments, que l'on a affaire à une personne un peu marginale, qui perçoit le monde très différemment des autres qui prennent bien des choses pour acquis, alors qu'elles ne le sont pas du tout pour Marguerite. À partir du moment où le diagnostic est révélé, tout fait tout de suite sens, mais a, finalement, moins de charme. Attention, le discours exprimé à travers cette BD est vraiment intéressant, et le côté pédagogique bien fondu dans le récit. L'histoire ne s'arrête pas, elle prend juste un tournant plus classique et l'on voit très clairement qu'on nous fait une démonstration de ce qu'est cette forme d'autisme et de comment l'appréhender. J'ai appris beaucoup de chose et j'ai trouvé Marguerite très attachante, et cela rend les injustice dont elle est victime d'autant plus marquante et, pour certaines, douloureuses. J'étais par exemple offusqué de voir la réaction de certains (beaucoup!) des personnages face à la nouvelle du diagnostic qui lui a été livré. Beaucoup de membres de son entourage prennent ça à la légère et font comme si elle exagérait, qu'elle parlait d'une maladie imaginaire et pouvait même rire de son annonce. Je me suis tout de suite dit qu'il était absurde voire impossible que l'on puisse réagir avec aussi peu de tact et d'incompréhension, mais la BD a une grosse part biographique et une grosse dose de vécu. Et en lisant le dossier très enrichissant de la fin de l'album, on comprend qu'il y a effectivement un vrai problème dans la compréhension de l'autisme chez nous, même aujourd'hui, et qu'il faut impérativement aider les gens à connaître l'autisme, pour permettre à ceux qui le portent en eux de mieux vivre. Une BD qui se lit bien donc, avec une bonne approche pédagogique. J'en recommande la lecture.
A part quelques clichés – dont ceux véhiculés par le film « Rain Man » – je ne connaissais pas grand-chose de précis sur l’autisme. Et, bien sûr, absolument rien sur cette forme particulière qu’est le syndrome d’Asperger. Cet album assez épais se laisse lire, et permet, en présentant l’expérience et la vie de Marguerite, d’en savoir plus, sans pathos ni ennui. En cela le pari des auteurs est réussi, à savoir faire connaître ce handicap, ses manifestations, et l’aveuglement ou le mépris de la société vis-à-vis des personnes qui en sont atteintes. Et le dossier final complète bien cet album, pour une découverte intéressante. Ce n’est qu’après la moitié de l’album que nous découvrons – en même temps que Marguerite, ce qu’il en est de ce handicap. Avant cela, nous n’en avions que les symptômes, mais rien n’était nommé ni clair. Les auteurs ont su avec cet album faire passer un message. Si je ne me vois pas y revenir – et donc n’en conseille pas l’achat, c’est quand même un album recommandable, et qui pourra sans doute séduire au-delà des proches de personnes autistes.
Oui, c'est certainement une bd instructive qui aura le mérite de faire découvrir de nouvelles maladies et surtout de faire accepter la différence par les autres qui vivent dans la normalité avec ses codes et surtout ses normes. Il est vrai que le milieu professionnel est souvent assez cruel avec ces personnes en difficultés. En l'espèce, on lui dit qu'elle est obligé de rester en open-space car cela foutrait mal un bureau individuel vis à vis de ces collègues. Et puis, qui n'a pas eu envie d'échapper à ces soirées de groupe où chacun se jauge au bon mot ou à sa faculté de s'amuser ? J'ai très vite compris l'héroïne de ce quotidien à savoir Marguerite qui découvre bien tard ce dont elle est atteinte. C'est une bd bien construite qui peut se montrer parfois répétitive mais pour la bonne cause. J'ai découvert moi-même une nouvelle forme d'autisme sans déficience intellectuelle que j'ignorais. Le dossier consacré à cela à la fin de l'ouvrage est assez remarquable. Au final, une œuvre assez ludique mais également porteuse d'espoir pour les personnes atteintes. Cela permet en tout cas de mieux comprendre leur réaction et leur perception des choses. Bref, rendre visible l'invisible.
A éviter pour les hypocondriaques ! Documentaire sage et instructif, qui met en scène la vie d'une autiste atteinte du syndrome d'Asperger. Un dessin simple et sympathique, peu de couleur mais bien choisies. Un sujet original, et une construction du scénario efficace. Bref rien à redire, d'autant que le scénario a été écrit par une "aspie" et une mère d'"aspie", donc bien documenté. Mais je me demande si c'est bien rendre service à ces personnes un peu atypiques (qui n'aiment pas parler pendant des heures de sujets frivoles, qui ont tendance à ne pas comprendre les blagues, à éviter le bruit, à aimer la routine, à dire les choses franchement, sans se soucier des réactions) de les affubler de cette étiquette pathologique ? Ne peut-on pas tout simplement accepter cette différence ?
Un excellent ouvrage sur l'autisme, principalement l'autisme féminin que je ne connaissais pas trop vu que la première image que j'ai dans ma tête lorsque je pense à l'autiste et celle d'un jeune garçon et encore je ne vis pas en France où la situation des autistes est bien pire si je me fie à ce que dit l'album. J'ai vraiment eu du plaisir à lire ce documentaire qui montre la vie quotidienne d'une autiste. J'ai trouvé ce personnage attachant et j'ai ressenti de la peine pour elle. J'ai été particulièrement peiné lorsque la société la met mal à l'aise à cause de ses problèmes de communication, Ils ne cherchent pas à la comprendre et veulent qu'elle agisse 'normalement' alors qu'elle ne peut pas. Le fait que la scénariste soit elle-même autiste donne du réalisme aux situations et m'a aidé à mieux comprendre l'autisme. Le dessin est bon aussi. J'ai eu un vrai plaisir à lire cet album qui est selon moi à lire absolument.
L’idée répandue selon laquelle un autiste est « quelqu’un qui bave et se tape la tête contre les murs » est une grave déformation de la réalité. Car l’autisme recouvre quantité de formes, et le syndrome d’Asperger n’en est qu’une parmi d’autres, beaucoup moins visible et peu connue en France, autant du public que des professionnels de santé. Pour battre en brèche ces clichés, Julie Dachez, elle-même atteinte de ce « mal » qu’elle a réussi à dompter, est en quelque sorte devenue une militante de la « neurodiversité », et fait aujourd’hui référence à travers son blog et les conférences qu’elle donne régulièrement. A ce titre, le récit quasi-autobiographique qu’elle en a fait est très instructif. Et qui de mieux pour l’adapter en BD que Mademoiselle Caroline, qui elle-même a relaté sa dépression (autre affection « neurologique ») dans Chute libre, carnets du gouffre ? Avec son trait simple, élancé et rond et ses couleurs fraîches, la jeune auteure sait insuffler ce qu’il faut de légèreté et d’humour, évitant tout larmoiement. Celle-ci sait avec finesse rendre touchante le personnage de Marguerite, par sa maladresse et cette « tour d’ivoire » dans laquelle la confine « Asperger ». Les « Aspies » ressemblent à tout le monde en apparence, si ce n’est qu’ils sortent des codes sociaux dans leur façon d’agir et de s’exprimer. Le contact des autres et le bruit sont pour eux une source de fatigue, et sans être forcément ermites, ils se ressourcent plutôt dans la solitude et le silence. Hypersensibles, directs, maladroits, mal à l’aise avec les exigences de la vie quotidienne : autant d’autres caractéristiques qui les placent en marge d’une société obsédée par la norme, mais ce sont également des êtres passionnés, sans préjugés, et capables d’une concentration exceptionnelle (une qualité appréciée par les entreprises en informatique). Ainsi, « La Différence invisible » interroge chacun d’entre nous, de manière plus générale, sur son propre degré d’acceptation de l’autre et de sa différence. Une lecture recommandée, contre les préjugés et l’intolérance, avec cette phrase affichée par Marguerite sur la porte de son frigo et résumant assez bien le propos du livre : « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. »
Voilà une BD qui ne m'a pas laissé indifférent ! "La différence invisible" aborde un sujet trop souvent mis de côté dans notre société normalisée et policée d'une façon simple mais d'une grande efficacité. L'auteure, la première concernée, nous raconte en effet son difficile quotidien jusqu'à la découverte de sa différence, de son mal être : le syndrome d'Asperger. Cette forme d'autisme est en effet relativement méconnue de par sa faible visibilité et prise en charge, surtout en France. Julie nous narre simplement sa vie quotidienne compliquée, que ce soit au travail, en couple ou pour aller à une simple soirée entre copains. C'est à 27 ans qu'elle va découvrir qu'elle est atteinte de cette forme d'autisme et ENFIN mettre des mots et trouver des explications à sa perception perturbée de son environnement et ses difficultés sociales pour enfin trouver des solutions et adapter sa vie à son état. Reste alors à faire comprendre et accepter sa maladie à son entourage, ce qui, malgré ce diagnostic, est loin d'être une sinécure... Tout cela est magnifiquement traduit grâce au trait simple et tout en rondeur de Mademoiselle Caroline et à sa colorisation. Ce coup de crayon minimaliste surprend à l'ouverture de cet album, mais il se marie parfaitement au récit de cette tranche de vie et c'est rapidement qu'on se laisse embarquer dans ce parcours du combattant journalier de notre "déviante". Situations cocasses, affligeantes ou incompréhension de l'entourage s'enchainent et nous font appréhender cette existence différente mais pourtant tout à fait possible avec un minimum d'efforts partagés. J'ai beaucoup apprécié les transpositions graphiques des ressentis de Julie ; Mademoiselle Caroline a parfaitement su trouver des codes simples mais efficaces pour nous faire partager tout cela et rendre la lecture de cette BD fluide et intelligible. Ajoutez à cela en fin d'album un petit dossier simple et concis pour nous expliquer ce qu'est l'autisme et plus particulièrement le syndrome d'Asperger, qui n'a rien de rébarbatif, et vous sortez de votre lecture en vous sentant un peu moins con. Un album parfait pour faire découvrir cette maladie et nous ouvrir un peu plus sur la tolérance et l'acceptation de la différence.
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