J'ai tué John Lennon
Personnage ambigu, les motivations qui ont poussé Mark Chapman à assassiner l’une des plus grandes stars de la planète font encore débat. Rodolphe et Gaël Séjourné tentent de répondre à cette question d'une manière fictionnelle et romancée en nous proposant une possible version des faits.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Consensus sur une BD Les Beatles Les grandes affaires criminelles Musique New York Rodolphe
Samedi 6 décembre 1980. Un homme taciturne atterrit à l’aéroport de New York. Il s’appelle Mark Chapman, il dit être ingénieur du son et venir pour travailler sur le dernier album de John Lennon. En réalité, il espère secrètement rencontrer son idole devant la grille du Dakota Building, aux côtés des autres fans. En rêve, Mark s’imagine membre des Beatles, partageant avec eux les tournées, les paillettes et la gloire. Mais dans sa tête, la frontière entre l’admiration et la haine est mince. Pourquoi le destin a-t-il voulu que Lennon devienne une star, et lui un moins que rien ? S’identifiant au héros de l’Attrape-Cœur de Salinger, Mark se sent prêt à tout pour réparer cette injustice. Par le sang, s’il le faut.
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Date de parution | 01 Juin 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne connais rien à l’histoire de Chapman, l’homme qui a tué Lennon, mais semble-t-il les auteurs ont respecté la réalité, se contentant de combler les interstices, et de l’incarner avec quelques dialogues et situations plus ou moins romancés. Disons que le sujet n’est en soi pas captivant, et qu’il est traité sur un rythme assez pépère. Mais le personnage de Chapman est à la fois sidérant et intrigant, monstre d’aigreur, de mythomanie, un gros frustré qui va dégoupiller pour réparer l’injustice de son anonymat. Un type qui vit le réel au travers d’un roman de Salinger (que je ne connais pas non plus). Un grand malade donc, mais le manque de rythme et de densité m’a parfois anesthésié. Le dessin est par contre très agréable. Mon seul reproche est que les têtes des Beatles ne ressemblent pas suffisamment à celles des vrais. Note réelle 2,5/5.
Cette série concept J'ai tué... propose des sujets souvent pertinents. Celui-ci est instructif à défaut d'être passionnant, surtout pour un gars comme moi qui ne connaissait rien de ce Mark Chapman. En lisant cet album, j'ai découvert sa personnalité nébuleuse et son caractère obsessionnel, c'est le grand mérite de cette Bd. Le déroulé de son parcours est bien décrit, de même que sa motivation d'assassiner Lennon qui est floue au départ, voire totalement absurde, est bien saisie. Le récit est froid, un peu clinique, déshumanisé, à l'image de Chapman, et au final j'ai un peu de mal à comprendre ce type et ce qui a pu diriger son geste. L'essai est certes intéressant mais ça ne m'a pas réellement passionné, heureusement que le dessin est bon, ça m'a aidé à lire jusqu'au bout. Note réelle : 2,5/5.
Le meilleur one-shot que j'ai lu de cette collection jusqu'à présent. Il faut dire que les auteurs avaient un avantage : une seule personne a tué John Lennon et donc il y a pas de grand complot qui réunit une demi-douzaine de personnes dont il faudrait tous retenir le nom et leurs motivations. Ce que j'ai surtout aimé de cet album est qu'on suit le parcours de Mark Chapman de son arrivée à New York jusqu'à l'assassinat de Lennon. Ce n'est pas une de ces biographies chiantes et stériles où on voit la vie d'un personnage historique en accéléré, tout se déroule en seulement quelques jours. Le ton de l'album m'a fait penser à certains films de Martin Scorsese comme Taxi Driver et La Valse des pantins. Je ne connais pas Chapman et je ne sais pas à quel point cet album est romancé ou non, mais en tout cas j'ai trouvé que la psychologie du personnage était crédible et bien développée. Il manque juste quelque chose pour que ça soit vraiment captivant à lire. Il faut dire que l'on sait déjà comment ça va se terminer. Si c'était une oeuvre de fiction sur un personnage fictif qui veut tuer une vedette fictive, au moins on aurait un peu de tension car on ne saurait pas avant la fin s'il réussit ou non son coup. Le dessin est correct.
Si l'on est un fan des Beatles cet album risque d'être un peu douloureux car il retrace de manière chirurgicale les deux jour qui ont précédé le mort de John Lennon. Pour ce faire nous suivons les pas de son assassin Mark Chapman, déterminé mais aussi perdu dans son obsession. Il y a un petit côté voyeur à lire ce genre d'histoire car au final nous connaissons tous la chute, c'est le seul reproche que je ferais car ici le récit s'il nous livre des pistes ne va finalement pas très loin pour tenter de comprendre les tenants et aboutissements de l'acte commit par Chapman. Une lecture toutefois intéressante mais qui n'apporte pas grand chose.
Après avoir lu un bon nombre de bd sur les Beatles, je n'avais jamais rien lu sur la fin tragique de John Lennon le 8 décembre 1980 au pied de son immeuble à New-York. Nous avons là surtout une oeuvre sur Mark Chapman, l'assassin qui était pourtant fan du groupe au point d'épouser également à Hawaï une femme d'origine asiatique comme son modèle. Bref, l'attention est totalement focalisé sur lui. C'est un peu morbide comme démarche mais certainement utile pour comprendre ce que les fans essayent de percevoir depuis tant d'années. C'est vrai que cette folie fait peur. Les auteurs ont réussi à partir de faits historiques avérés de récréer le déroulé des événements en se projetant dans les délires d'un assassin. Celui-ci affirmera que John a également tué en son temps à Hambourg un jeune marin pour s'emparer de son porte-monnaie. On ne sera pas la vérité mais on sait qu'il y avait eu une altercation violente. Les Beatles n'étaient pas non plus des enfants de choeur. Cependant, rien ne justifie un meurtre de sang froid. Or, les limites s'estompent dans l'esprit de ce jeune gars complètement déstabilisé. Il voulait devenir célèbre. Il a réussi en tuant la plus grande star rock au monde. A noter que l'assassin purge toujours sa peine depuis près de 40 ans. Il a demandé des remises de peine ainsi que la liberté conditionnelle mais cela a été toujours refusé. On ne sait jamais. Il pourrait encore tuer d'autres membres du groupe. Au final, nous avons un album qui a bien été réalisé avec une trame classique mais qui ne sera pas vraiment transcendant. Cela demeure satisfaisant.
Dessin et narration sont on ne peut plus corrects. Le découpage est bon, lui aussi et pour peu que l’on ignore tout de l’assassinat de John Lennon cet album se révélera à coup sûr très instructif. Malheureusement pour moi, je connaissais un peu l’histoire de Mark Chapman (très bien représenté dans l’album, ceci dit en passant). Je n’ai donc rien découvert de réellement neuf, ce qui ne signifie pas que je n’ai trouvé aucun intérêt à cette lecture. Le caractère obsessionnel de Chapman le rend fascinant à plus d’un niveau. Ses motivations, son attrait pour Salinger et, plus particulièrement, l’attrape-cœur dont il se considère en quelque sorte comme le clone, tout cela interpelle et intrigue. Rodolphe et Séjourné livrent un récit solide et bien documenté et si vous ne savez rien de l’assassinat de John Lennon et que ce genre de tueur par dépit vous attire, l’album est certainement à lire. Sinon, c’est un bon album mais qui n’apporte rien de neuf par rapport à ce que l’on sait déjà.
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