Mort aux Vaches
Après un casse, quatre truands se planquent dans une ferme perdue dans la cambrousse. Mais la campagne n'est jamais aussi paisible qu'on le croit.
Agriculture et élevage Ecole Pivaut, Nantes Gangsters Gays et lesbiennes Nouveau Futuropolis
Ferrant, Romu, Cassidy et José. Deux vieux gangsters homosexuels sur le retour, une nymphette et un monsieur muscle dans l’enceinte d’une ferme. Si le casse a réussi, ce n’est pas encore la vie de château pour les associés malfaiteurs. D’autant que le vieux cousin Jacky s’est improvisé éleveur bovin spécialiste en génétique, et qu’il cache ses bêtes atteintes de la vache folle. [Extraits du texte de présentation de l'éditeur]
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Date de parution | 15 Septembre 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Alors là, j'ai pris un pied incroyable à lire cette BD. Entre les gueules, le scénario qui fait polar noir immanquable, le déroulé qui oscille entre l'humour et le polar, les pirouettes surtout final, les personnages, c'est du tout bon d'un bout à l'autre ! Je pensais pas m'amuser autant, mais ce casse suivi d'une retraite rurale dans la propriété où tout semble s'enchainer de façon incontrôlable est parfaitement menée. Il y a un air de vieux film français, entre les dialogues à la Audiart, les gueules reprenant celles d'un cinéma français des années 60/70 (on reconnait sans peine Lino Ventura) mais aussi un ancrage dans la ruralité et une certaine façon de représenter la société qui m'a fait penser à plusieurs vieux films (genre Les démons de Jésus). J'ai senti que le découpage, les cadrages et même l'histoire sont construits cinématographiquement, avec un cadrage qui fait justement très cadrage de cinéma notamment dans les plans, quasiment tous de la même taille. Peu de pleines pages, quelques cases légèrement plus allongées, on sent le travail effectué sur le dessin et ça fait plaisir. Entre l'hommage et la reprise bien faite, je trouve que la BD navigue sur le fil et s'en sort parfaitement bien. C'est plaisant à lire de bout en bout, et je pense que je me la relirais de temps en temps avec plaisir, ne serait-ce que pour l'ambiance qui s'en dégage !
On trouve dans cet album tout ce qu'on s'attend à trouver. Dans le pur style des films de gangsters des années 60 / 70 (même si l'histoire ne se passe pas à cette époque). On sent effectivement l'inspiration tontons flingueurs and co. Le noir et blanc déjà, et puis cette sorte de huis clos où nos braqueurs s'engeulent gentiment dans la ferme pour savoir ce qu'il faut faire du magot. On sent la filiation, même si les dialogues ici sont moins hauts en couleurs et moins mémorables. Ca donne un album franchement pas mal, ça se lit agréablement même si on n'est pas tellement surpris par l'histoire. On sent qu'on va rester planqués dans cette ferme jusqu'au dénouement ou on espère une péripétie inattendue. Probablement qu'un des protagonistes va essayer de doubler les autres. Et en attendant que ça arrive, pour occuper le temps, il y a quelques péripéties qui agrémentent le récit : une rencontre avec les gendarmes, une soirée en boite, ou une inspection sanitaire. Ca fait patienter jusqu'au final, que j'ai bien aimé. Une lecture pas mal du tout, à défaut d'être originale et marquante.
Le pitch de l’histoire peut se résumer en quelques mots : nous suivons 4 personnages qui se planquent dans une ferme, pour se faire oublier après un braquage. Mais la planque pépère va se transformer peu à peu en bordel et tout va partir en couille. Voilà pour l’histoire, dont la lecture est fluide, accompagnée d’un dessin dynamique jouant sur un Noir et Blanc terne et les nuances de gris. Mais le principal intérêt de cette histoire, ce qui en rend la lecture encore plus intéressante et justifie mes 4 étoiles, ce sont les dialogues, vraiment bien fichus. Avec des réparties qui fusent, des bons mots balancés en rafale entre les protagonistes, dans une ambiance qui rappelle un peu certains dialogues d’Audiard. Cela rend vivante cette histoire et la fait sortir de l’ordinaire auquel elle semblait de prime abord promise. La petite pirouette finale agrémente d’une bonne petite cerise le gros gâteau que le lecteur vient de consommer – sans modération. Album à redécouvrir en tout cas.
Est il nécessaire de vous présenter les tontons flingueurs, ce classique du cinéma français de 1963 ? Avec mort aux vaches, je vous l’assure, vous allez plonger avec délectation dans un polar du même acabit. Album en noir et blanc - c’est une évidence – , un braquage, des gangsters plutôt sympathiques et des dialogues truculents . Voilà les ingrédients qui vous attendent. « Ils sont peut être des ploucs mais pas complétement cons… si tu leur mets un Pascal sous le nez, ils vont pas se demander qui l’a peint, mais d’où il vient et surtout s’il a des frangins… » « on dit plus soviet madame Lucienne, c'est fini ça le cécécépé ! » « ça fait une journée qu’on est là et on a déjà les poulets au cul » « dans une ferme c’est plutôt normal » Le récit se concentre essentiellement non pas sur le braquage en lui-même, mais plutôt sur les relations difficiles entre les différents protagonistes, entre les 4 braqueurs – deux homosexuels, une nymphette et un monsieur muscle -, les fermiers qui accueillent cette fine équipe, les flics, ou encore un réseau roumain de mariages arrangés. La galerie des personnages est fantastique. On se délecte de cette bande dessinée à chaque planche. Vous commencez la lecture… vous ne pourrez pas ne pas la finir en une seule fois. C’est hilarant à souhait cette bouffée de nostalgie. Voilà donc une BD hommage pour les polars signés Georges Lautner et Michel Audiard. Il est dommage que celle-ci soit passée inaperçue. Je recommande vivement.
Une bien bonne petite comédie policière qui lorgne du côté d'Audiard, notamment grâce à des dialogues savoureux qui n'en font cependant pas trop. Un dessin en noir et blanc qui propose un trait fluide dans un style réaliste avec un petite tendance à pencher vers la caricature. En même temps les personnages sont bien croqués avec de vraies gueules. Si l'histoire n'est pas totalement crédible, particulièrement avec ce gang de femmes russes, cela n'en reste pas moins très plaisant à lire. Certains détails, la scène dans la boite de nuit rurale, le "Gin Tonic" parlera à ceux qui ont eu la chance ou la malchance de passer une soirée dans ce genre d'endroit, pas totalement glauque mais pas loin. Au final voila une BD qui est tout sauf prise de tête et qui procure un très agréable moment de lecture, achat conseillé cela doit se trouver en vide grenier.
Cette série mélange allègrement les genres pour un résultat original. Il y a des braqueurs en cavale, il y a des bouseux de la campagne, il y a de l'élevage bovin et de la reproduction taurine élevés au rang de passion, il y a d'anciennes rancœurs familiales, il y a des putes roumaines et il y a un vieux couple d'homosexuels. Narration et dessin font dans la fluidité. C'est agréable à lire et bien raconté. Les personnages sont bien trouvés. Si le costaud un peu benêt et la jeune femme forte et indépendante sont un tout petit peu caricaturaux, les deux homosexuels sont fins et sortent des sentiers battus. De même, l'éleveur à la fois cul-terreux xénophobe avec son fusil à la main et passionné de génétique et reproduction animale est assez bien trouvé. De même que la relation familiale complexe dans cette ferme bien rurale. L'histoire est plaisante à lire et peu prévisible. J'ai bien aimé le petit retournement de situations en fin d'album, même si j'ai moins apprécié celui à la toute fin qui est un petit peu facile. J'ai également trouvé assez artificielle l'implication trop violente et peu justifiée de ces roumaines. Mais pour le reste, j'ai passé un bon moment de lecture.
Mort aux vaches, c'est un peu bienvenue à Plouc Land. C'est assez immoral mais la fin réussit toutefois à rester du bon côté de la loi et de la morale. Il est clair que cette expression injurieuse vise les forces de l'ordre qui essayent tant bien que mal de faire leur travail. Il y a certes des ratés mais il y a surtout beaucoup de travail à réaliser. Nous avons une divine comédie policière ayant pour cadre la campagne bucolique et ses culs-terreux. Il y a un petit côté Tontons Flingueurs mais sans les bonnes réparties qui ont fait le succès de ce film. J'ai bien aimé le graphisme dans un style semi-réaliste en noir et blanc. Le burlesque prend rapidement le pas sur le reste. Il faut aimer. On passe tout de même un bon moment de divertissement.
Une bonne comédie policière. L'histoire commence de manière assez normale et puis petit à petit les auteurs jouent avec les codes et au fil des pages je me suis rendu compte à quel point les personnages sont plus originaux qu'ils semblaient l'être au début et la situation devient de moins en moins sérieuse. Les dialogues sont bien écrits et certaines situations m'ont fait sourire quoique pas au point de me faire rire. Je ne dirais pas que c'est une oeuvre exceptionnelle, mais c'est un album sympa à lire, servi par un bon dessin et une narration fluide. La fin est bien vue.
Je suis pleinement en accord avec ce qu'a écrit Eric2Vzoul. Aurélien Ducoudray prouve, au fil de ses albums, qu'il est dans le top 5 des scénaristes de BD actuels. Chacun de ses albums est un plaisir coupable, et il sait diablement bien s'entourer de la jeune vague de dessinateurs parmi les plus talentueux. Cette fois-ci c'est François Ravard, avec lequel il a déjà collaboré, qui met ses pinceaux au service d'une histoire à la fois drôle et cruelle, une sorte de comédie noire qui rappelle en effet quelque peu des films des années 70, malgré son cadre historique qui se place en plein milieu des 90's... C'est plein de dialogues truculents, de situations bien trouvées, de personnages bien campés, qui se dévoilent petit à petit... Et comme souvent chez le scénariste, la fin n'est pas celle à laquelle on s'attendait. Côté graphique François Ravard fait des merveilles, il semble totalement dans son élément avec ces atmosphères en niveaux de gris et sa mise en scène au cordeau. Du grand art.
L'éditeur nous présente Mort aux Vaches comme un polar archi-classique, et comme un « hommage appuyé aux comédies policières des années 1970 ». C'est compter sans le talent et la malice d'Aurélien Ducoudray, qui n'en finit pas de m'étonner… En réalité, cet excellent one-shot est bien plus que cela ! Quatre truands se mettent au vert dans une ferme isolée, histoire de se faire oublier après un casse réussi. Mais les ploucs rugueux qui les abritent s'avèrent au moins aussi tordus et malhonnêtes qu'eux… L'histoire débute comme Canicule qu'Yves Boisset a adapté du roman éponyme de Jean Vautrin, en 1984. Mais la comparaison s'arrête là car le scénariste s'empresse de moderniser la situation et de se jouer des codes du genre. Il faut dire que l'histoire se déroule en 1996, alors que la crise de la vache folle décime le cheptel bovin français. Du coup le titre prend soudainement un double sens ironique. On réalise vite que les personnages ne sont vraiment pas conformes à ce que l'on attend dans ce genre d'histoire. Le quatuor de braqueurs est composé d'une nymphomane fleur bleue, d'un culturiste doté d'un cerveau et de deux vieux chevaux sur le retour qui filent le parfait amour. Le cousin agriculteur rustique, passionné de sélection génétique, est littéralement amoureux de ses bovins. Et si le gendarme local est bien l'emmerdeur matois que l'on imagine, il est aussi un bon vivant débonnaire que l'on ne peut détester. Bref, les personnages sont tous dotés d'une vraie personnalité qui les rend très attachants. Les dialogues méritent une mention spéciale… S'ils lorgnent ouvertement vers le style d'Audiard, on est bien loin des “hommages” lourdingues à la Chanoinat. Ducoudray multiplie les bons mots (extraits choisis : « Ils sont peut-être ploucs, mais pas complètement cons… Si tu leur mets un pascal sous le nez, ils vont pas se demander qui l'a peint, mais d'où il vient et surtout s'il a des frangins. », « – On dit plus “soviet” Madame Lucienne, c'est fini ça le cécécépé ! – Eh ben c'était bien la peine qu'on vote communiste pendant vingt-cinq ans pour que ça existe plus ! En tous cas, soviet ou pas, leurs bonnes femmes sont bien là ! Et une bonne partie mariée à des gars d'ici ! Y'a plus assez de femmes dans le coin ou quoi ? – Ben y'a plus que nous, Madame Lucienne ! Les jeunes elles font l'exode rural… », « – Franco du petit peuple ! – Ravachol de supérette ! – Guernica en carton ! – Mitterrandiste ! »…), mais ces aphorismes, il les remet au goût du jour ; l'ensemble est fluide, enlevé, souvent drôle… Bref, sur une base classique, le scénariste échafaude une histoire solide, pleine de personnages truculents et de rebondissements inattendus. François Ravard, déjà complice de Ducoudray pour Clichés de Bosnie et La Faute aux Chinois, reprend ses pinceaux et met ses dessins au lavis au service de ce polar rural. Son style un brin caricatural, moins réaliste que dans Les Mystères de la Cinquième République, colle parfaitement avec le ton du récit. A coucher dehors, l'autre publication d'Aurélien Ducoudray, qui marque la rentrée littéraire du neuvième art, occulte quelque peu la sortie concomitante de Mort aux Vaches. C'est dommage car cet album est une belle découverte, qui mérite d'être lu.
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