MPH
Une drogue donne de la super-vitesse.
Auteurs britanniques Image Comics Super-pouvoirs
Roscoe et ses amis ont grandi à Détroit avec un avenir misérable pour seul futur. Leurs destins prennent une tournure différente quand ils tombent sur une drogue, le MPH, qui leur donne une super-vitesse. Roscoe entraîne alors Rosa, Chevy et Baseball sur une série de crimes ultra-rapides à travers la nation. Mais les pilules de Mph viennent à manquer et les fédéraux sont à leur trousse. Texte: L'éditeur
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Date de parution | 13 Avril 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le capitalisme à toute berzingue - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Elle se compose des 5 épisodes, initialement parus en 2014/2015, écrits par Mark Millar, dessinés et encrés par Duncan Fegredo, avec une mise en couleurs et un encrage de Peter Doherty. Le récit commence en 1984, avec une course éperdue en vue subjective pendant 2 pages, les pensées intérieures du personnage (un certain monsieur Springfield) indiquant qu'il n'arrive pas à stopper sa course. Il finit par être arrêté par la police. En 2014, Roscoe Rodriguez travaille comme coursier pour un dealer local qui prône les vertus de la pensée positive (en particulier réaliser un poster sur lequel on colle des images de ses rêves, la voiture de ses rêves par exemple). Lors d'une livraison de coke, il se fait serrer car quelqu'un a vendu la mèche. Il se tient à carreau en prison ayant calculé qu'avec les différents types de remise de peine il en sortira dans 5 ans. Mais il finit par céder à la tentation de faciliter son séjour en prenant des psychotropes, des pilules dans un flacon marqué MPH. Les effets sont énormes. En cette première moitié des années 2010, Mark Millar revient en force aux comics avec des projets pour la plupart assez courts, illustrés par des dessinateurs de renom : Dave Gibbons pour The Secret Service: Kingsman, Goran Parlov pour Starlight, Frank Quitely pour Jupiter's legacy, Sean Murphy pour Chrononauts. Duncan Fegredo s'inscrit dans cette liste prestigieuse, où il a pleinement sa place, voir Hellboy: Darkness Calls ou encore Hellboy: The Midnight Circus. Le premier épisode est exceptionnel (comme il est de coutume dans les récits récents de Millar). Les 3 premières pages permettent d'établir la nature du superpouvoir en vue subjective irrésistible. La présentation de Roscoe Rodriguez le rend immédiatement sympathique en tant jeune homme bosseur, avec des rêves d'avenir normaux. Il devient encore plus sympathique en prison, alors qu'il conserve son sourire, son optimisme et ses rêves d'avenir. Duncan Fegredo réalise des dessins détaillés qui ne semblent jamais surchargés. Il rend compte avec habileté de la vitesse du coureur avec des lignes fuite. Les policiers qui interviennent disposent de tenues réalistes, avec un encrage un peu appuyé pour leur conférer plus de sérieux. Les endroits disposent tous de spécificités les rendant uniques. La mise en scène évite l'effet "tête parlante", en élargissant le cadre de la prise de vue, en montrant l'environnement et les gestes des interlocuteurs. Les acteurs ont des physiques normaux, mais une prestance qui permet de les identifier au premier regard, et qui révèle des détails sur leur personnalité. C'est donc entièrement conquis que le lecteur entame le deuxième épisode. le principe du récit est simple : Roscoe et 3 de ses copains utilisent un petit stock de pilules MPH pour s'éclater, c'est-à-dire se servir dans la caisse, investir des résidences secondaires dont les propriétaires sont absents, et faire les pitres avec leurs nouvelles capacités. Mark Millar écrit un récit au rythme rapide, débouchant sur une résolution satisfaisante. Il étoffe petit à petit la personnalité de Roscoe, moins celle des autres personnages. Il augmente progressivement le niveau spectaculaire des utilisations des superpouvoirs, de la course très rapide jusqu'à la possibilité de courir sur des parois verticales. Duncan Fegredo est vraiment très à l'aise pour donner à voir à la fois l'environnement ordinaire de Roscoe (sans en rajouter dans le misérabilisme), et dans la manifestation des capacités extraordinaires. le lecteur peut ainsi avoir l'impression d'être aux côtés de Roscoe en prison, ou sur le pas de la porte d'un minable pavillon de banlieue. Il se sent pris d'une envie irrépressible de visiter les somptueuses villas dans lesquelles squattent Roscoe et sa clique. Fegredo et Millar jouent avec cette capacité de courir vite. En fait le scénariste explique qu'il s'agit avant tout d'une modification de la perception du temps qui permet à Roscoe de se déplacer comme si le temps ne s'écoulait plus. Ce n'est donc pas tant qu'il va plus vite, mais plutôt qu'il se déplace en marchant ou en courant, alors que tout le reste du monde est ralenti à l'extrême. Cela permet à Fegredo de représenter soit en vue subjective (Roscoe se déplaçant au milieu d'individus et d'objets figés), soit en temps réel (Roscoe semblant apparaître et disparaître comme par enchantement). Le lecteur prend grand plaisir à voir Roscoe découvrir graduellement ce qu'il peut faire avec cette capacité, et satisfaire ses envies matérielles. le récit monte en puissance, les recherches se rapprochent de cette clique, les dissensions internes commencent à apparaître, et Millar a sous le coude quelques retournements de situation bien sentis. Un récit rapide, avec une narration visuelle adulte et sophistiquée. Pourtant en refermant le récit, le lecteur a l'impression d'avoir été embobiné par un expert en duplicité. Les dessins participent d'une approche très naturaliste rendant plausibles et naturelles les actions extraordinaires de Roscoe. À bien y regarder, le lecteur de comics se dit que Mark Millar a écrit son histoire de Flash (le superhéros avec une super vitesse de DC). Cela devient criant quand les capacités de Roscoe augmentent et lui permettent de marcher sur l'eau, ou même sur les gouttes d'eau, et sur les façades d'immeuble. La modification d'écoulement du temps n'explique en rien ces capacités de plus en plus merveilleuses. Cette impression rémanente de supercherie augmente encore en contemplant les dessins très concrets de Duncan Fegredo. Il met en scène avec talent ces individus en train de courir à toute vitesse. À nouveau le flou persiste entre une augmentation des capacités physiques du personnage principal, ou des modalités de perception du temps différentes. Quoi qu'il en soit, il devient vite évident qu'il dispose de superpouvoirs équivalent à ceux de Flash, avec les mêmes problèmes. En particulier l'augmentation de la vitesse devrait s'accompagner d'une augmentation de la friction, de l'échauffement, c'est-à-dire que les semelles de ses chaussures ne devraient pas résister longtemps, sans parler de l'impact de l'air sur la peau. D'un autre côté, l'acquisition de ces superpouvoirs est clairement annoncée sur la couverture, et le lecteur sait d'avance qu'il a accepté de suspendre volontairement son incrédulité sur ce point. Néanmoins Millar continue de tirer encore sur la corde quand il montre que cette capacité de vitesse ou d'écoulement du temps augmente l'intelligence de celui qui prend du MPH. Roscoe devient ainsi capable de hacker tous les comptes de son ancien employeur (sans pourtant disposer de compétences particulières), ou encore d'apprendre à jouer du piano tout seul. Une fois avalée ces licences romanesques supplémentaires, le lecteur considère à nouveau le récit que lui a servi Mark Millar : très bien raconté, très accrocheur, très agréable. Comme à son habitude, le scénariste sait insérer des ingrédients vendeurs, comme le petit jeune plein d'entrain mais né dans une position sociale défavorisée (comme Gary London dans Secret Service), les petits criminels cools qui se la pètent, les belles bagnoles (une Corvette Stingray), les signes extérieurs de richesse (les belles villas), etc. Comme à son habitude, Millar ajoute une pincée de références culturelles (des personnages qui lisent Karl Marx et Friedrich Engels, sans aucune conséquence apparente), et un personnage qui s'appelle Henri Troyat (comme l'académicien français, auteur d'une centaine de romans dont La lumière des justes : Les compagnons du coquelicot; La Gloire des vaincus; Les Dames de Sibérie; Sophie ou la fin des combats). S'agit-il d'une coïncidence improbable, ou d'un nom pioché au pif parmi les académiciens ? En tout cas difficile d'imaginer qui pourra repérer cette référence franco-française. Pour une fois, Millar évoquent les français de manière positive (par opposition à la première saison des Ultimates avec Bryan Hitch), sans se tromper sur les dates de François Mitterand à la présidence. Comme à son habitude, le récit de Millar véhicule une idéologie conformiste, masquée sous des dehors de rébellion. Certes les personnages finissent par redistribuer une partie de l'argent qu'ils ont volé comme des Robin des bois des temps modernes. Mais finalement Roscoe et les autres s'attachent surtout à posséder (avec vol qualifié) des biens matériels les plus onéreux possibles, en utilisant leurs pouvoirs extraordinaires. Puis vers la fin du récit, les gagnants sont ceux qui réintègrent le système capitaliste et qui y réussissent. Parmi la lente évolution des valeurs de Mark Millar, le lecteur peut repérer que l'éducation devient une valeur montante (ce qui est plutôt constructif), ainsi que la pensée positive. Mais à côté de ça, le scénariste continue de se reposer sur des clichés éculés comme le bon vieux pillage de banque pour récupérer des billets craquants. Avec un soupçon de recul, le lecteur se demande bien pourquoi Roscoe se fatigue à aller chercher des billets de banque pour remplir de gros sacs de sport, alors que dans le deuxième épisode il réussit à pirater les comptes d'un dealer avec une facilité épatante. Et puis reste-t-il tant de billets craquants dans les agences bancaires ? Il est impossible de détester MPH qui a de grandes qualités narratives visuelles, et écrites. Roscoe est un personnage à la normalité irrésistible, et aux rêves dans lesquels il est facile de se reconnaître. Duncan Fegredo réalise des pages impeccables, avec des séquences adultes dans le sens où son objectif premier est de raconter l'histoire avant tout, ce qui ne l'empêche pas de réaliser quelques cases mémorables. Il est impossible également de ne pas percevoir le côté conformiste de Mark Millar qui continue de présenter l'idéal capitaliste comme désirable, normal et prometteur.
... Hé ben ! C'est grave dépouillé, comme récit ! Le twist final est sympathique ; mais la sévère absence d'élaboration dramatique autour de ces comprimés-miracles me frustre un peu, d'un point de vue purement scénaristique : n'exploiter seulement que le côté bon enfant de l'idée originelle limite franchement la portée de cette mini-série. En même temps, la "super-pilule" est un cliché qui a été tellement exploré que cette version "light" peut facilement s’ auto-justifier. Ce choix de ne mettre en scène qu'un seul aspect du concept de départ -assez inusité, et pour cause !- abrège nécessairement les péripéties que vivent les personnages, et on arrive fatalement très rapidement à la conclusion -presque aussi vite qu'eux quatre, d'ailleurs ?! Absolument pas commercial, comme démarche ; et, donc, très surprenant. C'est néanmoins distrayant, sinon passionnant ; et le graphisme est à la hauteur de la formule : lisible, punchy et plein d'allant. Du Comic-Book pour se détendre.
Un comics qui se laisse lire... Mark Millar nous propose un scénario original où on va découvrir les premiers humains avec des super-pouvoirs, pour cela il suffit d'avaler une pilule, la MPH. Mais cette pilule a un effet temporaire, 24h00 et le stock n'est pas sans fin. Il va falloir réfléchir à son utilisation. Si l'idée de départ est intéressante, je n'ai pas été convaincu par la direction prise par le récit de faire de nos surhommes les nouveaux Robin des bois des temps modernes. Des facilités scénaristiques pour faire avancer l'histoire, mais surtout une histoire qui manque de profondeur, elle reste d'une banalité affligeante. De plus, les personnages sont sans épaisseur et manquent cruellement de charisme. La conclusion relève l'ensemble avec sa petite surprise, bien que je l'ai vue arriver de loin. Rien de transcendant ! Le dessin de Duncan Fegredo n'est pas désagréable à regarder, ses décors sont réussis, par contre je n'ai pas aimé les faciès des personnages, trop typés. Du classique comics pour les couleurs et et une mise en page assez neutre. Si vous n'avez rien d'autre à lire. Note réelle : 2,5.
MPH est une oeuvre assez intéressante concernant de jeunes acquérant le super pouvoir de la vitesse. On voit ce que cela donne dans le dernier film X-Men: Apocalypse avec le fils de Magnéto qui arrive à arrêter le temps en étant tout simplement très rapide dans ses actions. Bref, c'est le même concept. Là, il y a également toute une dimension psychologique qui est donné aux trois personnages principaux. C'est assez intéressant de voir l'évolution. Il y a également le contexte sur la faillite de la ville de Détroit par des financiers assez véreux. Il faut réparer toutes ces injustices en devenant une sorte de Robin des bois moderne. On passe un bon moment de lecture avec ce comics sans grande prétention.
2.5 Décidément, Millar écrit pleins de mini-séries. Encore une fois le sujet n'est pas des plus originaux : un prisonnier reçoit un jour une drogue spéciale qui lui donne de la super-vitesse et évidemment lui et ses potes vont commettre plein de crimes, la police les poursuit et tout ne se passe pas comme ils l'avaient planifié. J'ai eu un peu de difficulté à trouver l'histoire divertissante et il a fallu quelques rebondissements auxquels je m'y attendais pas pour y arriver. C'est de la pur BD pop-corn qui n'existe que pour divertir. Les personnages m'ont laissé un peu indifférent et le dessin est correct sans plus. Au final, une BD moyenne à conseiller uniquement aux fans de l'auteur.
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