La Loterie

Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 11 avis)

Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, chaque année, au moins de juin, on organise la Loterie


Adaptations de romans en BD [USA] - Nord Est

Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, chaque année, au moins de juin, on organise la Loterie, un rituel immuable, où il est moins question de ce que l'on gagne que de ce que l'on risque de perdre à jamais.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Septembre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Loterie © Casterman 2016
Les notes
Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 11 avis)
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10/10/2016 | herve
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Loterie en juin, abondance de grains - Ce tome contient une histoire compète indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2016. Il s'agit de l'adaptation d'une nouvelle du même nom La loterie (1948) écrite par Shirley Jackson (1916-1965), et adaptée par son petit-fils Miles Hyman, pour le scénario, les dessins, les couleurs. La traduction a été réalisée par Juliette Hyman. Il commence avec une courte introduction de l'auteur remerciant les personnes grâce à qui ce projet a pu être mené à bien. Il se termine avec un trombinoscope des douze principaux personnages, un article comprenant sept illustrations pleine page, et un texte de huit pages, rédigé par Hyman, évoquant le seul souvenir qu'il reste à l'auteur de sa grand-mère, quelques éléments biographiques sur l'écrivaine et la description de la réception de sa nouvelle par le public, ainsi que sa postérité dans la culture américaine. Sans oublier la dédicace de Stephen King pour son roman Charlie (1980) : À la mémoire de Shirley Jackson qui n'a jamais eu à hausser la voix. Dans un petit village du cœur des États-Unis, alors que la nuit tombe, une voiture aux phares allumés avance tranquillement dans la rue principale. Elle roule à vitesse réduite, passant devant les maisons aux fenêtres éteintes, et arrive devant le magasin vendant du charbon, dont les lumières sont encore allumées. Harry Graves coupe le moteur et éteint les phares. Il sort de son véhicule et reboutonne sa veste. Il va taper au carreau du magasin. Joe Summers lève la tête, va prendre les clés à côté de la photographie de son épouse, au pied du calendrier qui indique la date du 26 juin. Il ouvre la porte. Les deux hommes se saluent en se serrant la main, Harry ayant retiré son chapeau. Il le pose sur une table et il retire sa veste, puis il emboîte le pas à Joe qui entre dans la réserve et allume la lumière. Ils regardent tous les deux une boîte un peu usagée posée sur l'étagère la plus haute. Joe monte sur une chaise pour l'attraper, et Harry aide à la porter pour déposer cette urne sur la table, avec une ouverture ronde sur le dessus. Joe et Harry vident un sac en papier sur la table : il contient des petits morceaux de papier blanc, tous de la même taille. Avec un air grave, ils les plient soigneusement en deux, avec application pour que chacun présente la même forme. Une fois cette tâche terminée, Joe en prend un qu'il place entre eux. Harry s'en saisit et noircit un cercle au milieu d'une des deux parties, avec un crayon noir. Il montre le résultat à Joe, et replie le papier de sorte que le cercle soit à l'intérieur. Tous les papiers sont remis dans l'urne. Joe met l'urne dans le coffre-fort, sous le regard d'Harry, et il verrouille le coffre-fort. Les deux hommes remettent leur veste et s'apprêtent à partir. Joe jette un coup d'œil à l'horloge : minuit dix. Il se tourne vers l'éphéméride et enlève la page du vingt-six pour faire apparaître celle du vingt-sept juin. le lendemain matin, Tessie Hutchinson passe le balai et jette un coup d'œil par la fenêtre : son époux Bill est en train de couper du bois dehors. Ce matin est clair et ensoleillé. Soit le lecteur connaît déjà la nouvelle et il s'attache à découvrir comment le petit-fils l'a adaptée, soit il découvre l'intrigue. Il commence par observer la très belle couverture avec cette urne qui va être déposée sur la table. Puis il découvre l'entrée du village à la nuit tombante, avec les maisons et la route qui semble encore en terre. Les couleurs sont foncées pour l'ambiance nocturne, de type pastel ou crayons de couleur, apportant une texture soutenue à chaque surface, ainsi que nuances qui transcrivent des surfaces présentant des irrégularités comme dans la réalité. Il prend le temps d'apprécier le paysage. L'artiste donne beaucoup de place aux illustrations : sur 136 pages de bande dessinée, il y a sept dessins en pleine page, huit dessins en double page. le lecteur observe quarante-et-une pages muettes, sans aucun mot, et une dizaine de plus avec seulement un mot ou deux. le lecteur constate que les pages se tournent rapidement : une narration à la fois dense, à la fois aérée, presque décompressée. de grandes cases, souvent de la largeur de la page, un maximum de quatre par page, plus souvent deux ou trois. Le lecteur peut donc jeter un coup d'œil rapide à chaque case et tourner aussitôt la page pour lire à une vitesse soutenue afin de découvrir le fin mot de l'histoire. Il se rend vite compte que paradoxalement les grandes cases et la faible densité en mots l'incitent à prendre son temps, à profiter du paysage, à regarder les personnages. de fait, les couleurs viennent compléter les dessins, évitant que dans certaines cases, un élément ou deux paraissent un peu naïfs ou pas tout à fait assez consistant. Au contraire son regard est attiré par des éléments visuels : la façade d'une maison en planches de bois peintes en blanc, le commodo de la voiture avec le levier de changement de vitesse au volant, le modèle de pompe à essence attestant de l'époque à laquelle se déroule récit (dans les années 1930 ou 1940), les bretelles de Harry et leurs attaches caractéristiques, le bois de l'urne, le modèle de coffre-fort, une batte et un gant de baseball, les plants de maïs, un silo, une montre à gousset, une cafetière, les modèles de pantalon, de robe, etc. Il s'attarde sur le visage des personnages, souvent fermés ou peu expressifs. Il prend le temps de comparer la famille Overdyke et la famille Percy, représentées en vis-à-vis comme dans un portrait de face l'un en page 88 et l'autre en page 89. Il pense à la fois au tableau American Gothic (1930) de Grant Wood (1891-1942), à la fois à la représentation iconique de l'Amérique dans les tableaux de Norman Rockwell (1894-1978) mais sans la joie de vivre associée. L'artiste montre des individus sérieux, impliqués dans ce qu'ils font. Il éprouve à la fois la sensation d'une lecture facile et rapide, à la fois une satiété visuelle peu commune, le sérieux des personnages colorant l'histoire qui en devient elle aussi sérieuse. S'il ne connaît pas le fin mot de l'intrigue, le lecteur se rend compte que cette narration essentiellement picturale a également pour conséquence de l'inciter à prêter attention à tous les détails, car il ne peut pas savoir lesquels seront signifiants pour le récit. L'urne ? Oui bien sûr. Les bretelles ? Peu probable. Tessie Hutchinson entrant dans la salle de bain et prenant un bain pour une séquence de quatre pages ? Sûrement, mais pour dire quoi… Il se produit alors un effet tout aussi étrange que pour la facilité de lecture de dessins : chaque événement, chaque accessoire relève de la banalité de la vie quotidienne, pourtant il est certain qu'ils apportent leur pierre à l'édifice, qu'ils ont un sens au regard de l'histoire. le lecteur sent bien que sa lecture devient plus participative, qu'il s'interroge sur ce à quoi il doit accorder de l'importance, sur ce qui est signifiant, ce qui confère à cet album une dimension ludique pour assembler les pièces du puzzle, car un drame va survenir, c'est sûr. En fait, il assiste à un quasi-reportage en temps réel, sur une tradition collective, appelée la Loterie, à laquelle tous les habitants du village participent. En passant, il est question de villages qui auraient abandonné cette tradition, et de la bêtise que c'est. Le dossier en fin d'ouvrage expose l'impact qu'eut cette nouvelle, l'avalanche de courriers reçus par l'autrice et son éditeur, soit de colère, soit d'incompréhension, soit de lecteurs ayant la conviction que l'histoire était basée sur des faits réels. En découvrant la scène finale, le lecteur prend conscience que Miles Hyman a joué franc jeu avec lui et qu'il a tout montré depuis le début, laissant présager la nature du dénouement. En fonction de son degré d'implication dans sa lecture, le lecteur dispose d'une vue globale sur ce qu'il vient de se dérouler, ou il peut revenir en début, feuilleter rapidement les pages et relever quelques phrases qui rétrospectivement en disent long. Il relève : À quoi bon changer les choses maintenant ? Ça n'aurait aucun sens. C'est le thème de la tradition séculaire, mais en même temps les pages 54 à 62 évoquent quelques évolutions dans cette pratique et se terminent sur la phrase : Mais avec le temps, cela avait aussi changé. L'autrice s'amuse à pointer du doigt que ce respect des traditions perpétue un rituel qui n'est en fait pas immuable. Plus loin, le vieux Warner évoque le fait que c'est sa soixante-dix-septième loterie et que : À écouter les jeunes, rien n'est assez bien pour eux. Bientôt ils voudront vivre dans des grottes, plus personne ne travaillera. Mais ils ne tiendront pas longtemps comme ça. Ou encore : Les gens ne sont plus ce qu'ils étaient. La tradition séculaire semble s'opposer au désir de changement de la jeunesse, mais en fait celle-ci participe de son plein gré à la loterie, sans velléité de la remettre en cause. L'horreur du dénouement, de la raison d'être de la loterie atteint le lecteur de plein fouet, en particulier le comportement de la foule où tout le monde participe, sans état d'âme. Mais en y repensant, il se demande si la préparation par Joe & Harry, en toute connaissance de cause, n'est pas encore plus monstrueuse. Ou le fait qu'il existe des règles très précises pour le tirage au sort : que faire en cas de plusieurs familles habitant sous le même toit ? La loterie est institutionnalisée, codifiée par des règles connues et acceptées par l'ensemble de la communauté. le conformisme des individus composant cette communauté est d'une uniformité terrifiante et sidérante : aussi bien de se soumettre de son plein gré à cette cérémonie, aussi bien d'en accepter l'issue quel que soit l'âge de l'individu tirant le papier avec le point, ou encore son acceptation par les jeunes générations dont l'élan naturel de changement ne va pas jusqu'à la remise en cause de cette pratique qui lie la communauté. le récit se termine sur un dessin en double page : l'entrée de la ville depuis la route en terre, avec le même cadrage que le dessin en double page d'ouverture du récit, mais à midi au lieu d'être en fin de soirée. le cycle est arrivé à son terme, et un autre cycle peut commencer à l'identique, la loterie se perpétuant d'une génération à l'autre, semblant immortelle pendant que les êtres humains vivent et meurent. Cette adaptation d'une nouvelle est remarquable en tout point. La narration visuelle est incroyable, riche et dense, les cases étant rapidement assimilées par le lecteur ce qui l'amène paradoxalement à lire moins vite. L'intrigue est respectée à la lettre, tout en aboutissant à une véritable bande dessinée, et pas à un texte illustré tant bien que mal. La force du récit est intacte, et il reste tout autant dérangeant.

22/06/2024 (modifier)
Par Maaroon
Note: 4/5

Il y a toujours deux aspects dans une bd: le scénario et le dessin (c'est pas nouveau) Pour le scénario, c'est très bon. La fin est très surprenante et dérangeante, j'en dis pas plus... C'est très original. Pour le dessin, il est simplement exceptionnel. Les paysages et les lieux si caractéristiques des États-Unis sont magnifiques. Ça nous met dans l'ambiance des tableaux de Hopper. Alors pourquoi ne pas mettre 5 étoiles? Parce que ce graphisme si travaillé ne se prête pas complétement à une BD. Les personnages donnent l'impression d'être un peu figés et peu expressifs. On a l'impression qu'ils posent justement pour un tableau et on a du mal à sentir de l'émotion pour les protagonistes. Je critique, mais bon, ça reste une excellente BD qui mérite au moins ses 4 étoiles!

03/10/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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La Loterie séduit par son graphisme très inspiré des tableaux de Hopper. Une représentation de l'Amérique du début du 20e siècle, avec ses villages paysans austères, ses devantures de magasins en lettres peintes, ses restaurants diners et son ambiance protestante guindée. Dans ce village s'organise une loterie où chaque famille va tirer un papier au hasard, avec un unique gagnant. Le rythme est très lent, très aéré, presque cinématographique mais le genre art et essais avec un minimum de dialogues et beaucoup de silences pleins de sous-entendus. Rapidement on constate que quelque chose cloche avec cette loterie et on croit deviner ce qu'il va se passer. Alors le reste de la lecture, les bons deux tiers de l'album quand même, consistent à se demander s'il va vraiment arriver ce qu'on pense avoir deviné, et si oui alors pourquoi ? Quelle est l'explication ? Mais voilà, arrivé en fin d'album, on constate qu'il se passe vraiment ce qu'on avait deviné, rien de plus, et pas d'explication du tout. Il s'avère que la nouvelle ainsi adaptée en BD avait créé le scandale au moment de sa création, au milieu du 20e siècle, et avait énervé beaucoup de lecteurs par son absence d'explication justement. De nos jours, elle choque beaucoup moins car le cinéma, la télé et les romans ont déjà imaginé des récits bien plus dérangeants. Mais le manque d'explication me frustre autant car je trouve cela gratuit et sans réel impact. Bref, je sors déçu de cette lecture alors que son dessin, lui, aurait pu beaucoup me plaire.

17/11/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album relativement épais, mais aussi très vite lu, car peu de cases, quasiment pas de dialogues, voire de texte, et une intrigue quasi inexistante, si ce n’est une lente montée en tension, vers la libération finale. Vite lu, cet album n’en laisse pas moins des traces, car l’histoire qu’il relate est des plus intrigantes. Elle est vraie – aussi incroyable que cela puisse paraitre (je ne spoilerai pas), et a été relatée dans une nouvelle de la grand-mère de l’auteur (qui l’adapte ici en bande dessinée). Il y a dans la cérémonie – à laquelle peut être assimilée cette « loterie » - quelque chose de brutal et d’immémorial : on touche là aux rituels que l’on croyait disparus depuis longtemps dans nos sociétés policées. Mais il est vrai que dans l’Amérique profonde et puritaine du début du XXème siècle – mais cela a-t-il complètement changé ? – certains aspects sclérosés de la société perdurent sans doute plus qu’ailleurs. Cela dit, c’est un album que je n’ai pas forcément envie de relire, et qui n’est pas non plus enthousiasmant. Mais qui relate une histoire originale – du moins j’espère !

20/08/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Adaptation d'une nouvelle que je ne connaissais pas et un truc intéressant c'est que le dessinateur est le petit-fils de la femme qui a écrit cette nouvelle. C'est une histoire où il y a peu d'actions durant la majorité du récit et donc pour apprécier il ne faut pas avoir peur des récits lents où on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose. On suit un village qui fait une loterie et ce n'est qu'à la fin que j'ai compris le but de l'histoire. La fin est pas mal et je comprends que cela ait choqué à l'époque, mais je n'ai pas aimé au point de trouver que c'était un chef d’œuvre. Pour qu'une fin comme ça me choque profondément, il faudrait que je m'attache aux personnages ce qui n'est pas arrivé. Je les connais à peine et si avec leurs paroles et leurs gestes on peut deviner leurs personnalités, je ne serais pas capable de faire des descriptions plus complètes que 'le type là c'est le doyen du village et il est.. euh... ben le doyen du village'. Le dessin est pas mal au niveau du décor et des couleurs, mais je ne suis pas trop fan des visages des personnages. Donc c'est une histoire qui m'a laissé un peu froid la majeure partie du temps et qui a une bonne fin, mais ce n'est pas assez pour que je trouve que cela soit exceptionnel. Peut-être que je vais apprécier mieux un jour après une relecture. J'ai d'ailleurs essayé de relire l'album tout de suite après avoir lu la fin, mais cela m'a ennuyé et je n'ai pas continué.

28/05/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai jamais aimé jouer à la loterie. On a toujours plus de chance de perdre que de gagner. Le grand gagnant est toujours l'Etat. Là, il s'agit d'une loterie digne d'un Hunger Game et non d'un bingo loto pour club du 3ème âge. Il ne faut surtout pas tirer le mauvais bulletin. Le cadre est celui de l'Amérique puritaine des années 50 dans un village reculé. C'est une bd assez contemplative avec des scènes toute simples qui se répètent inlassablement pour un résultat final assez décevant. On peut très vite s'ennuyer. On n'a d'ailleurs pas le temps de faire connaissance assez avec les personnages pour avoir peur avec eux. On devine très vite quel est l'enjeu de cette loterie annuelle qui se pratique depuis plusieurs générations dans cette Amérique profonde. Pour autant, je serai indulgent dans ma notation car la thématique principale tirée d'une adaptation d'un classique de la littérature américaine demeure intéressante. C'est juste un peu mal exploité...

11/02/2017 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
L'avatar du posteur Canarde

Terrible ! Le dessin et l'histoire y forment un couple parfaitement ajusté. Difficile de vous dire quoi que ce soit du scénario sans nuire gravement à votre plaisir de lecture. Simplement c'est le petit fils de l'auteur de la nouvelle qui l'adapte en BD. C'est comme une longue macération, sur plusieurs générations, qui aboutit à l'éclosion parfaite... L'image est lumineuse et douce, cernée de traits veloutés qui se confondent avec les ombres. Cela donne un aspect abstrait, sans saleté, sans angle aigu, ni trait fin, une sorte d'égalité de traitement pour toute chose: les vêtements, les maisons, les visages, les pierres... Tout y est décrit dans un calme qui devient suspect au fur et à mesure de la nouvelle. Les visages sont précis, on y lit leur soumission, leur inquiétude, leur force, leur solidarité. Cette histoire qui a fait scandale à sa parution aux États-Unis en 1948, se retrouve en résonance singulière avec l'air du temps : "le retour aux valeurs". Le coté village tranquille au delà de tout soupçon, de bonnes gens qui suivent la règle. Pas de détail, de situation historique ou géographique précise, de signes sociaux que l'on pourrait identifier : c'est la force de la nouvelle : seulement le principal, l'Humain. Très peu de mots : des regards plissés sous le soleil, des postures, la place glaçante des enfants. Une belle angoisse, qui pose beaucoup de questions, une fois le livre refermé.

29/01/2017 (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
L'avatar du posteur Montane

Tout démarre de manière très paisible dans cette histoire. Un petit village perdu des États Unis. Une population rurale qui vaque à ses occupations paysanne. Très peu de dialogues, des scènes de la vie quotidiennes dessinées ou plutôt peintes serais je tente de dire tant on a le sentiment d'avoir sous les yeux des tableaux de Hopper. On a en effet plus le sentiment de contempler de superbes tableaux avec un dessin plutôt figé, et beaucoup moins une succession de cases comme dans une BD classique. Et puis un événement de prépare, une loterie en occurrence organisée chaque année. On a le sentiment que c'est l'événement majeur dans ce coin perdu des États- Unis. Le tirage à lieu et curieusement le vainqueur ne semble pas en éprouver la moindre satisfaction. Et c'est la qu'un véritable coup de théâtre intervient, quelque chose que le lecteur ne peut voir venir. Un basculement dans l'irrationnel, dans l'incompréhensible. À chacun de se faire son avis. On ressort de cette lecture avec un vrai sentiment de malaise, mais c'est aussi la force de cette histoire outre la qualité du dessin: surprendre le lecteur, l'obliger à s'interroger sur un final particulièrement dérangeant. Alors, on aime ou on n'aime pas, mais je ne vous pas comment on pourrait rester indifférent à une telle histoire.

08/11/2016 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5

L'Américain Miles Hyman adapte en bande dessinée la célèbre nouvelle de Shirley Jackson, sa grand-mère. Un des textes les plus intrigants, dérangeants et mystérieux de l'histoire de la littérature américaine. L'apparente quiétude de ses images, la douceur de ses couleurs, l'intimité que le dessinateur accorde à ses personnages avant l'horreur restituent en image toute la force de cette métaphore puissante de la cruauté de toute société humaine.

13/10/2016 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 1/5
L'avatar du posteur DamBDfan

Je n'ai pas trouvé cette BD extraordinaire. Quand je vois certaines critiques BD si élogieuses sur le net de soi-disant spécialiste, je me pose des questions. Alors, oui il y a de très beaux dessins rappelant Edward Hopper, une certaine ambiance, de beaux cadrages, mais qui dit BD dit aussi scénario (si ce n'est que pour contempler des dessins autant prendre un livre d'art), hors celui-ci est quasi inexistant et pour le peu qu'il y en a, ce n'est franchement pas terrible, rien n'est fouillé, ça s'étire inutilement et surtout, ça ne raconte finalement rien grands-choses, presque insignifiant. Miles Hyman n'avait donc rien d'autres dans ses tiroirs (?) plutôt que d'adapter cette nouvelle qui paraît-il était scandaleuse à l'époque de sa sortie. A la limite je veux bien le croire même si pour ma part cela s'est révélé sans aucun effet, mais franchement aujourd'hui, avec tout ce qu'on voit, regarde, lit...Il n'y a vraiment pas de quoi en faire tout un fromage surtout à 23 € la bête. En plus de cela, j'ai même trouvé le récit assez confus par moment avec de sérieuses lacunes de découpage, traductions (?) : Page 49 : Qu'est ce que fait le personnage de Joe avec sa main dans l'urne ? Cette image prend une grosse partie de la page et semble avoir de l'importance. On verra par la suite qu'il n'en est rien. De la page 102 à 107 je n'ai pas compris ce qu'il se passait et ce qu'il se disait. Les phrases/séquences sont très confuses, mal traduites (?) avec une désagréable impression de désordre qui cassent la fluidité de lecture. Une déception et une belle arnaque.

11/10/2016 (modifier)