Voyage en tête de gondole
Timothée fait un stage d’été en tant que salarié dans les entrepôts d’un hypermarché Leclerc®. Il raconte son expérience et fait les portraits truculents de ses collègues.
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Le 3 juillet 2010, Timothée Ostermann pointe pour son premier jour de travail au sein de l’hypermarché Leclerc® alsacien où il doit exercer son stage d’été. Il est reçu par Gilbert, chef du service entretien, qui lui explique quelques règles de base, la mentalité familiale ambiante et lui fait signer son contrat de travail. Dès le lendemain, à 5h45, c’est Henry qui l’accueille et prend le relais. Il lui fait visiter le magasin, ses coursives et son entrepôt, puis il lui explique la tâche à laquelle il va être affecté. Il doit récupérer les chariots grillagés remplis de cartons vides et fourrer les cartons dans la compacteuse. Puis une fois qu’il y a un gros bloc, nouer le bloc avec les ficelles et transbahuter le tout avec un transpalette. Ses outils : des gants de protection, un cutter et un T-shirt Leclerc®. Thimothée a tout bien compris et il reproduit donc l’exercice pour son premier ballot, mais seul, cette fois. Or, dès son premier ballot, il y a un bourrage imprévu : la ficelle claque et le bloc de carton ressemble à un amas bordélique à la sortie de la compacteuse. Timothée a des sueurs froides : il doit déjà quémander de l’aide auprès de Guy, le préposé à la réception des camions. Or Guy est flegmatique. Il prend son temps pour arriver, ce qui met Timothée face à une file monstrueuse de chariots à traiter…
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Date de parution | 20 Avril 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est vrai que de nos jours, n’importe qui peut composer une bd sur n’importe quoi. Il suffit par exemple de faire un stage d’été dans la réserve d’un hypermarché Leclerc en Alsace pour voir paraître son œuvre sous la forme d’un documentaire. On retiendra surtout l’expérience vécu par l’auteur dont c’est d’ailleurs également sa première bd à 24 ans seulement. Honnêtement, il n’y a rien d’extraordinaire de faire une randonnée en Australie ou de faire magasinier à plier des cartons dans l’arrière-boutique d’une grande surface. Cela me rappelle un peu la démarche de Trashed de l’américain Backderf. Bref, un sujet peu intéressant sur lequel on essaye de broder en ajoutant plein d’anecdotes. Cela se passe tout près de chez moi d’où une certaine curiosité de ma part bien que je ne le savais pas en empruntant cette bd. Pour autant, j’ai failli presque m’ennuyer mais ce ne fut pas le cas au fur et à mesure de ma lecture bien qu’il y ait également des passages assez inutiles. A vrai dire, j’ai apprécié le propos ainsi que les réflexions de l’auteur qui crache un peu dans la soupe tout en développant des arguments intéressants et non dénués de réflexion. Si j’avais été DRH, je ne l’aurais jamais employé car c’est un manque total de loyauté. Pour le reste, cela s’apparente malheureusement à la vérité. Bon, il faut bien avouer qu’il ne perd pas grand-chose à moins d’avoir un procès en diffamation de la part du patron de cette enseigne. En même temps, il est dans le trio de tête des patrons préférés des français dans le numéro de capital de ce mois-ci. Cette lecture tombe bien pour resituer les choses à leur juste valeur. On se focalise très souvent contre le patron radin de la vraie vie face à celui qui lutte pour les petits prix pour les consommateurs. Cependant, ce n’est pas aussi simple dans les faits. Tout y passe. De ces petits chefs qui empoisonnent la journée des petits employés pour 5 minutes de retard ou un coup de fil personnel passé au travail. Je crois que le pire est la destruction des aliments non vendus et qui ne peuvent être consommé par les employés ou donnés à des associations telles que les restos du cœur. On verra des bouteilles de champagne Mumm couler dans le caniveau. Les rats seront contents. Par ailleurs, on verra également les caissières qui sont virés comme des malpropres pour avoir dérober un coupon de réduction. Parallèlement, il y aura les directeurs véreux qui ont trempé dans des magouilles qui partent avec un gros chèque de compensation après avoir fait tellement de mal à leurs employés. Inutile également de parler des cadres surpayés et des employés presque au salaire minimum avec des conditions de travail épouvantables. Cependant, on parlera de famille ainsi que d’esprit d’équipe tout en exhibant le petit magasinier qui a réussi sa vie en terminant directeur comme pour appâter la galerie. Chez Leclerc, on sait qu’on achète moins cher. Toute concurrence est laminée. Les producteurs souffrent également au vu du prix d’achat. Que dire également de ces clients aux comportements ignobles qui s’estiment être les rois dans ce royaume de la consommation. Inutile également de dire que c’est le 1% qui contrôle 99% des richesses qui donnent du travail à l’immense majorité de la population et qu’en échange, on leur doit au minimum de la gratitude qui peut être sous forme d’adoration ou de prosternation (au choix). Je vais souvent faire mes courses à Leclerc et non, ce n’est pas moins cher qu’ailleurs. Désormais, j’aurais sans doute un autre regard grâce à cette exposition des coulisses cachées de cet hypermarché qui aime bien nous donner des illusions. Bon travail réalisé avec un dessin simple et moderne mais efficace comme le propos non dénué d’humour.
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