Homicide - Une année dans les rues de Baltimore
En 1988, David Simon, le créateur de la série "the Wire", alors reporter au "Baltimore Sun"a passé un an au sein de la brigade criminelle de Baltimore qui compte 240 meurtres par an.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Documentaires Les coups de coeur des internautes [USA] - Nord Est
Son récit documentaire, adapté ici en plusieurs tomes par P. Squarzoni, raconte le quotidien des inspecteurs, très éloignés de la représentation qu'en fait Hollywood, et dresse un tableau minutieux de la violence urbaine américaine dans les quartiers en détresse.
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Date de parution | 25 Mai 2016 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
Les avis
Une série qui contient plusieurs choses qui me dérangent beaucoup habituellement : un dessin très froid qui ne donne pas envie de lire la BD, des personnages qui ont souvent la même tête et beaucoup de textes narratifs. Ce sont des éléments qui m'auraient embêté si on était dans une série de fiction et je pense que si cela avait été le cas j'aurais surement décroché avant d'avoir lu les 5 tomes. Comme cette série est un documentaire, cela a moins nuit à ma lecture parce que mon état d'esprit n'est pas le même et que le sujet de la série m'intéresse beaucoup vu que je suis un fan de true crime. Je pense toutefois que j'aurais fini par décrocher quand même si la série traitait d'un sujet qui me laisse indifférent alors pour moi c'est vraiment un documentaire de niche pour ceux qui aimeraient suivre le quotidien de la police, ce n'est pas un truc grand public comme ''Le monde sans fin'' qui est très accessibles même si on est pas fan de documentaire sur le nucléaire. C'est donc l'adaptation du livre d'un journaliste qui a côtoyé la police de Baltimore pendant un an à la fin des années 80. On peut donc dire que le décor est daté et qu'il s'en est passé des choses depuis aux États-Unis, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que j'ai trouvé que cette immersion dans le monde des flics captivants. On montre le quotidien des policiers affectés au homicides sans filtres et on aborde tout : l'inspection de la scène du crime, les techniques d'interrogation, le coté sombre de la police comme la racisme... Cela m'a semblé très complet. On peut regretter que le tout est un peu décousu parce que des affaires criminelles trainent des mois et entre temps il se passe autre chose, mais cela ne m'a pas dérangé et cela renforce le coté réel de l'œuvre.
Disons-le tout de suite : je n'aime pas le trait de Squarzoni. Son style correspond très bien au genre du documentaire, mais il est facilement possible de confondre les têtes de ses personnages, et l'ensemble est souvent assez froid et distant. C'est un genre qui arrive très bien à fonctionner pour le documentaire, mais qui est parfois lourd dans sa mise en place. Notamment ici avec quelques pages qui se lisent comme une seule page, les cases formant un tout continu entre la page de gauche et celle de droite, mais pas tout le temps. C'est perturbant, surtout dans les premiers volumes, mais on finit par s'y faire. Si je souligne cela, c'est que c'est pratiquement le seul point de reproches que je peux faire à cette BD. Je ne connaissais ni le roman d'origine ni la série qui en a découlé, mais Squarzoni transporte très bien l'histoire sur papier. A travers les yeux de la police criminelle, c'est toute une ville de pauvreté, de misère et de drogues qui se déroule devant nous. Le tableau est saisissant, entrecoupés de nombreux moments d'explications sur la façon dont travail la police criminelle ainsi que tout les outils qu'elle a à sa disposition. Un constat accablant, entre manque de moyens humains et techniques, manque de temps, manque de preuves. C'est aussi un constat d'échec des pouvoirs publics sur une ville rongé par la drogue et la misère humaine. De nombreux moments font ressortir toute la noirceur que cette misère engendre, et plusieurs fois c'est pathétique sur le plan humain. Parce que oui, il faut s'accrocher sur la lecture de cette BD. Déjà parce qu'il y a du texte, beaucoup de textes, et une flopée de personnages. Mais aussi parce que ça parle de crimes, et que c'est réellement dur parfois. L'humanité peut aller loin dans la connerie. C'est une série réellement bien faite, que je recommanderais à la lecture. J'attends de découvrir le dernier volume avec impatience, mais je peux déjà dire que j'ai apprécié ce point de vue plus réaliste sur la conduite de la police criminelle. A ne pas lire n'importe quand, mais conseillée quand même !
Je me rappelle avoir dû faire un effort pour rentrer dans cette bd mais après je ne l’ai plus lâchée parce qu’elle est vraiment intéressante et ce, jusqu’au 5ème et dernier tome. En effet, ce n’est pas une énième histoire fiction de policiers et de gangsters, ici c’est du réel, c’est adapté du livre d’un journaliste qui a passé un an avec la brigade des homicides de Baltimore. Donc on découvre le vrai quotidien des enquêteurs de Baltimore. Le dessin bichromatique de la série est bien vu, il renforce son côté réaliste et documentaire. Quelques écueils : comme c’est du réel, il y a diverses enquêtes simultanées qui s’entrecroisent, certaines aboutissant d’autres non, on peut facilement s’y perdre ; de plus, j’ai trouvé difficile de reconnaître graphiquement les différents intervenants, notamment les enquêteurs. Je conseille donc de lire les 5 tomes d’un coup pour que ce soit plus clair. Malgré ces défauts, j’ai vraiment aimé cette bd et cela m’a donné envie de regarder la série « The Wire » du même journaliste David Simon en 5 saisons sur la police de Baltimore et c’est vraiment une série topissime !
Voici une de mes bds préférées du moment. J'avais lu le premier tome il y a maintenant quelques temps, et j'ai enfin mis la main sur les deux suivants. Le récit raconte la vie des inspecteurs de la brigade des homicides de Baltimore, leurs enquêtes, leur routine, leurs difficultés. Bref, on est dans du assez classique, mais dans du bien fait, du réel. La bande dessinée se veut "réaliste", à mille lieux des clichés hollywoodiens des flics héros qui sortent leurs flingues à tout bout de champ, et elle y parvient assez bien. Ici, nous ne sommes pas du tout dans l'action, mais dans la réaction des enquêteurs sur un événement qui s'est toujours déjà déroulé. On alterne entre situations concrètes sur une scène de crimes, explications des habitudes des enquêteurs et du déroulement d'une enquête de manière plus générale et présentation des différents inspecteurs qui composent brigade. Cela donne un récit cohérent mais un peu décousu. Par exemple, Squarzoni va nous parler d'une enquête pendant 10 pages, puis expliquer les tenants et aboutissants d'un interrogatoire en expliquant comment les inspecteurs s'y prennent de façon générale pendant 15 pages, puis revenir sur une autre enquête (avec un autre inspecteur que la première) avant, enfin, de revenir à la toute première enquête. L'inconvénient de cela, à mon sens, est que le lecteur puisse se frustrer devant la lente progression de l'intrigue. Mais tout cela est fait si minutieusement, si intelligemment que ça marche. L'auteur parvient à éveiller de l'intérêt chez le lecteur sur plusieurs points, plusieurs affaires, ce qui fait que l'on a envie de continuer à lire pour avoir le plus de réponses possible. Alors certes, avec toutes les séries policières qui sont passées à la télé, on peut avoir un air de déjà vu, mais on est ici dans un documentaire, un vrai, avec une narration très efficace et un dessin magistral, qui colle parfaitement au propos. Le noir et blanc colle parfaitement, et certaines planches sont vraiment esthétiques. Un vrai plaisir pour les yeux. Personnellement, j'attends avec impatience le tome 4, vu le nombre d'enquêtes et de listes laissées en suspens dans les premiers tomes. MAJ après lecture du tome 4 Bon, ben c'est toujours aussi bien. Le tome 4 est dans la même veine que les autres, et le dessin réaliste est toujours aussi magnifique. Seul reproche que je pourrais faire sur celui-ci : les personnages sont parfois un peu durs à distinguer les uns des autres, et on ne distingue pas bien leur couleur de peau. Mais ce n'est au final pas très gênant. Certaines enquêtes s'enlisent, d'autres avancent et de nouvelles surviennent. Ça peut être frustrant car on devine que certaines ne seront jamais élucidées, mais j'ai ressenti une certaine satisfaction à chaque fois qu'une ancienne enquête était résolue. Le tome 4 est fait exactement de la même manière que les autres : successions d'enquêtes et, au milieu, explication détaillée d'un aspect du métier en particulier (le passage à la morgue dans ce tome là). Cette explication est un peu longue mais au final intéressante et toujours racontée de manière pertinente. Pour lire le tome 4, je me suis replongé dans la lecture de tous les tomes. J'ai été un peu gêné au début par le découpage des planches, alors que dans mon souvenir je n'avais pas eu de problème avec ça. On ne sait pas bien quand l'action se déroule sur une page ou sur deux. Au fur et à mesure, on s'y habitue. Cela n'a en rien gâché ma lecture, et j'ai pris beaucoup de plaisir à relire cette série. Je réactive donc mon coup de coeur, maintiens ma note et conseille de nouveau cette bd, dont au moins un tome est encore à paraitre. MAJ Tome 5 : Pas grand chose à dire de plus que tout ce que j'avais déjà dit, j'ai terminé la série que j'ai apprécié du début à la fin. Evidemment, quelques frustrations de laisser certaines affaires "en cours", mais j'ai beaucoup aimé l'aspect réaliste de la bd.
Lecture des tomes 1 et 2 : Après une échappée peu concluante vers la fantasy (Mongo est un troll), Philippe Squarzoni revient à un genre qu’il affectionne et pratique avec talent : le documentaire. De son trait sobre et réaliste, il met en images les textes de l’auteur américain David Simon, toujours avec ce même sens du découpage et de la précision affutés, nous faisant pénétrer un univers urbain à la violence sous-jacente, loin des clichés hollywoodiens et autres flics à Miami… Le quotidien de ces flics est plus dominé par la routine que par les poursuites en voitures (ou même à pied), inexistantes ici. D’ailleurs, reflétant bien tout cela, la colorisation a été réduite à un niveau quasi-monochromatique dans une palette désaturée, à l’exception du rouge pour les tâches de sang, ce qui permet de mieux se concentrer sur le propos. Ici, nous sommes à Baltimore, grande cité portuaire du nord-est des États-Unis qui n’invite pas spécialement au rêve. Et comme on est dans un documentaire, c’est une voix off qui accompagne la narration la plupart du temps, les dialogues restant assez rares. On y apprend qu’une enquête est souvent un travail de longue haleine (quand le meurtre est un « whodunit », à l’inverse d’un « dunker »), avec des indices souvent peu nombreux et durs à déchiffrer, et qu’il faut toute l’intuition et la persévérance de ces hommes pour identifier les assassins, face à la pression de la hiérarchie. « Homicide » saura passionner tous les adeptes de séries et de romans policiers, plus particulièrement ceux privilégiant l’intellect à l’action pure. Et malgré cette impression d’inertie visuelle, l’auteur sait insuffler ce qu’il faut de tension pour retenir le lecteur, fasciné par un univers où la mort semble s’amuser d’une partie de cache-cache interminable. Projet à la fois ambitieux et minutieux de Squarzoni, cette série est prévue en cinq tomes. Pour l'achat ? Pour l'instant oui, mais à confirmer quand la série sera terminée... ----------------------------------------- Après lecture du tome 3 : Si les deux premiers tomes pouvaient susciter l’intérêt de ce reportage dans le milieu policier de Baltimore, ce troisième volet n’apporte pas grand-chose à l’ensemble malgré une documentation toujours aussi fouillée. Bien sûr, on comprend que le travail des flics, face à une prolifération des meurtres pour lesquels les indices se révèlent trop souvent clairsemés, dans un contexte de pression des résultats avec des moyens humains insuffisants, peut s’avérer un véritable chemin de croix. On ne saura reprocher à Philippe Squarzoni la qualité de cette adaptation sur de nombreux points : d’une intelligence et d’une précision remarquables, avec un souci d’authenticité et de fidélité à l’œuvre originale, le tout renforcé par un cadrage vivant et pertinent. De même, Squarzoni se donne le temps pour coucher sur ses planches le propos de David Simon, en évitant soigneusement le piège du spectaculaire, ne montrant que la routine des inspecteurs, entre interrogatoires et lieux du crime où reposent les cadavres encore tièdes. . Le problème, c’est qu’à force de vouloir trop bien faire, on risque parfois de prendre une direction qui ne se révèle pas forcément la bonne. Dans le cas présent, « Homicide » a les défauts de ses qualités. L’abondance d'explications et de textes finit par diluer le tout dans une sorte de brume narrative un peu fastidieuse, et même si l’on sait qu’on est à des années-lumière des clichés hollywoodiens, on aurait pu espérer au moins un vrai moment fort dans ce troisième chapitre. Peut-être l’auteur aurait-il dû tout simplement faire plus court. Cela étant, il n’est pas dit que l’œuvre ne trouvera pas son public (si ce n'est déjà fait), au premier rang duquel les passionnés d’enquêtes policières ou les personnes attirées par les métiers dans la police. Au risque pour ces dernières de ne pas y trouver la motivation nécessaire, même si cela ne concerne qu’une ville américaine…
Sans le jury auquel je participe pour désigner la meilleure BD de l'année, je n'aurai sans doute pas prêté une attention particulière à cet album. Le pitch en quatrième de couverture souligne que ce récit policier est très éloigné des feuilletons américains que l'on connait. Je n'ai pas ressenti cette impression, au contraire. Au travers de ce documentaire en BD, j'ai retrouvé les stéréotypes des séries américaines policières : du policier chevronné et sage (Addario) au flic de terrain aguerri (Landsman), en passant par le pistonné (Pellegrin) qui se révèle un excellent enquêteur, rien de neuf sous le soleil de Baltimore. Le dessin de Squarzoni est très bon, voire un peu froid. En prenant le parti d'une voix off quasiment tout au long du récit, l'aspect documentaire et froid est accentué. Bref, je suis sans doute passé à côté de quelque chose, mais en tout cas je n'ai pas envie de connaître la suite.
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