Le Port des Marins Perdus (Il Porto proibito)

Note: 3.86/5
(3.86/5 pour 7 avis)

Abel, jeune naufragé est recueilli sur le navire "Explorer". Amnésique, il va vivre des aventures qui le mèneront vers son identité. A voir aussi : Les Filles des Marins Perdus


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Amnésie Auteurs italiens La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants One-shots, le best-of Treize Etrange Vieux gréements

Automne 1807. Un navire de Sa Majesté récupère au large du Siam un jeune naufragé qui ne se rappelle que de son prénom : Abel. Le garçon se lie rapidement d'amitié avec le premier officier, capitaine du navire depuis que le commandant s'est enfui avec le trésor du bord. Abel retourne ensuite en Angleterre où il loge dans l'auberge tenue par les trois filles déchues du fuyard. Alors que la mémoire lui revient peu à peu, il découvre quelque chose de profondément troublant sur lui-même, et la véritable nature des personnes qui l'ont aidé

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Juin 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Port des Marins Perdus © Treize étrange 2016
Les notes
Note: 3.86/5
(3.86/5 pour 7 avis)
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04/12/2016 | herve
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est vraiment une chouette lecture. Graphiquement parlant déjà, avec un dessin très fin, fluide et très agréable. Qui a de faux airs d’esquisses parfois, mais qui se révèle finalement très détaillé. Quant à l’histoire, on est rapidement embarqué dans l’intrigue, qui mêle une sorte d’enquête policière, du roman graphique pur, une histoire d’amour déchirante, et du fantastique, le tout très bien construit, on ne s’ennuie jamais. La tristesse qui s’invite en fin d’album s’accompagne d’un happy-end, sans que rien ne paraisse artificiel. C’est un tout cas un album très recommandable, assez épais, mais vite lu, car sans temps mort ni fausse note.

02/01/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Après avoir découvert leur extraordinaire Amour minuscule, je continue mon exploration du duo Teresa Radice et Stefano Turconi qui sait produire des œuvres marquantes, en tout cas qui me plaisent grandement. Nourri par les dessins et les histoires Disney, qui fut leur premier employeur, le couple semble s'être désormais consacré à leurs propres histoires, travaillées et poétiques. Ce deuxième opus que je lis me confirme l'idée que je dois continuer à creuser leur travail. "Le Port des Marins Perdus" est un ouvrage dense et long à lire, dont j'ai regretté deux choses : l'absence de grandes pages pour apprécier le détail dans chaque cases sur le bateau, et l'absence totale de couleur dans le récit qui reste en noir et blanc. J'aurais adoré quelques touches de couleur, juste des points temporaires pour faire ressortir certaines choses. Colorer Rebecca par exemple, ou le port dans le lointain aurait ajouté ce qu'il fallait pour l'onirique. C'est du pinaillage mais c'est vraiment dommage de ne pas avoir profité de cette opportunité qu'offre la BD. Le dessin est donc inspiré par du Disney (je n'ai pas vu Hercule mais je trouve que Rebecca a des airs de Megara), mais s'est clairement fait le plus précis possible sur la question des bateaux de cette époque. Sans parler des costumes, qui sont tout autant travaillés. C'est magnifique, rien à redire sur le dessin. D'autant que malgré la taille de la BD plutôt réduite, elle reste parfaitement lisible et dynamique, sans que je n'ai eu besoin de plisser les yeux pour distinguer quoi que ce soit. L'histoire en elle-même est un drame joyeux en quatre actes, chargé en poésie (peut-être même un poil trop à un moment) et qui joue sur des histoires de marins bien connues. Mais l'idée de l'histoire est de s'interroger avant tout sur la mort et le deuil, le sens de la vie tout en jouant sur la question de la famille et de la transmission. Le tout enrobé dans l'attrait pour la mer de tant d'humains. Une belle histoire, qui se développe dans le temps et pose son propos triste et grave qui reste pour autant tout le temps léger. L'influence Disney ? Alors certes, ça donne un peu un côté gentil et méchant, bonté absolue et méchanceté totale, mais soyons honnête, ce n'est pas déplaisant de lire ça de temps en temps. Et le récit est clair dans son intention et c'est tout à fait louable ! Après deux jours de lecture, je dois dire que je ressors de cette BD avec un petit envoutement qui reste. La tristesse et la mélancolie qui imprègne les pages marque, mais moins que la lumière et la poésie qui prédomine. C'est une très jolie BD, qui se laisse vivre et lire. Et si l'histoire peut sembler banal au premier abord, elle aborde de façon très sensible des thématiques qui m'ont plu. Je recommande très largement, c'est une très belle BD.

17/11/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Je découvre enfin cet album après avoir succombé à la série « Les filles des marins perdus » des mêmes auteurs. Un plaisir de replonger dans cet univers, l’histoire se place comme un préquel à la série précitée. L’aventure sera toute autre mais on croisera quelques personnages qui deviendront familiers par la suite, ça ajoute de la cohérence à ce petit monde. Nous allons suivre la quête d’Abel, jeune garçon amnésique secouru en mer, pour un chouette récit de marins. J’ai avalé d’une traite ce beau pavé, c’est d’une fluidité exemplaire, bien construit et rempli de moments de grâce avec une belle brochette de personnages attachants, la part fantastique m’a également beaucoup plu. De prime abord, l’absence de couleurs m’avait un peu déçu, le dessin sera moins solaire que par la suite, mais au final il est parfaitement adéquat avec le propos. Ça ajoute au charme léger et poétique de l’œuvre. En y réfléchissant rien de bien sorcier mais un récit qui m’a complètement happé et parfaitement réalisé. J’ai passé un excellent moment.

20/03/2023 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
L'avatar du posteur McClure

Ce gros pavé est une excellente surprise de mediatheque. Il présente malgré tout 2 gros biais qui m'empêchent de le mettre en coup de cœur. Mais on est vraiment sur du qualitatif. Le dessin est tout bonnement magnifique. Ce crayonné, parfois à la limite de l'esquisse, souligne à la perfection l'état d'esprit des personnages et celui dans lequel les auteurs souhaitent nous amener. L'expressivité des visages des personnages, tous aisément identifiables, est incroyable. C'est une dentelle de Bruges que nous offrent les auteurs. Les décors sont souvent rares, à dessein encore une fois. Ils sont bien présents quand il le faut, absent quand on doit se concentrer sur les personnages. Les scènes navales sont aussi réussies, même si on sent que là l'option choisie est de ne pas trop entrer dans le détail pour éviter l'erreur. Une grande réussite. L'histoire, elle, est plus classique dans sa trame, partant d'un jeune garçon amnésique naufragé qui va remonter sa pelote mémorielle au gré d'une quête de rédemption, de trésor et d'honneur. Comme pour le dessin, on nous sert ici un récit fin, lent, doux. Nous accompagnons Abel dans cette recherche avec délicatesse. Le twist de milieu de livre amène un soupçon de fantastique sans détourner pour autant le fil de l'histoire. Au contraire il le recentre pour nous guider. C'est un vrai travail de conteur qui nous est donné, notamment grâce au recours à la poésie et à des envolées très bien écrites. Les bémols, quels sont ils alors ? Déjà c'est bavard, très, trop. Les envolées lyriques cassent trop souvent un rythme déjà lent, n'apportant que trop peu d'intérêt sinon de vouloir renforcer le côté travaillé. Ces moments d'introspection textuelle allongent inutilement le bouquin qui pourrait gagner en concision, je dois avouer avoir pris 3 moments de lecture pour le terminer. Enfin, le twist nous amène rapidement à comprendre et anticiper la fin. De même qu'il introduit une erreur initiale incompréhensible du grand méchant. Je reste assez évasif pour ne pas dévoiler la trame, qui doit être découverte au fil des pages. Malgré ces biais, la somme de travail, la finesse du scénario et la beauté du dessin m'ont donné un grand plaisir de lecture.

06/10/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
L'avatar du posteur Josq

Pfffffiou ! Le Port des marins perdus est une très belle bande dessinée, oui... mais aussi très laborieuse. Le problème, c'est que Teresa Radice semble beaucoup trop s'écouter parler et que le récit disparaît alors au profit d'un verbiage interminable, à base de (beaux) poèmes qui, accumulés les uns aux autres, complétés par le texte déjà très dense de Radice, en devient extrêmement indigeste. Plus d'une fois, je me suis vraiment ennuyé à la lecture de cet album, alors même que j'en apprécie énormément l'ambiance, quel gâchis... Néanmoins, Le Port des marins perdus a beaucoup de qualités, à commencer par ce dessin à tomber par terre ! Le trait de Stefano Turconi est somptueux, et confère au récit le souffle qu'il peine à acquérir par la seule force des mots. Il a une ampleur incroyable, et touche constamment juste, qu'il s'agisse des séquences intimistes ou des grandes scènes d'action. Mais justement, puisque Turconi et Radice montrent à de rares reprises qu'ils maîtrisent totalement les scènes d'action (une ébouriffante séquence de bataille navale au début de la bande dessinée), pourquoi ne pas en avoir introduit davantage dans le récit ? Là, hormis la bataille navale de l'introduction et une scène de tempête, il n'y a quasiment aucune action. On comprend bien la volonté de développer chacun des personnages, mais on se demande un peu pourquoi avoir choisi de situer le récit dans un contexte très marqué "aventure", si c'est pour délaisser à ce point l'aventure... Reconnaissons-le, toutefois, les personnages sont effectivement très réussis. Tous attachants, on prend un certain plaisir à suivre l'évolution de chacun d'entre eux, et à découvrir peu à peu leurs fêlures intérieures, qui contredisent souvent les apparences. A ce niveau-là, c'est très réussi, et il se dégage une véritable émotion du récit, à plusieurs reprises, grâce à la force d'écriture de chacun de ces personnages. Et dans ces moments-là, le très bel onirisme du scénario et du dessin se révèlent tout-à-fait envoûtant. Au bilan, cette bande dessinée n'est pas du tout un raté, mais tout de même une petite déception face à l'énorme potentiel du scénario, sans grandes surprises (la seule potentielle surprise du scénario ayant été déflorée dès la 4e de couverture, bravo l'éditeur !) et surtout dénué de tout souffle épique, là où le genre s'y prêtait pourtant. L'intimisme de l'ensemble aurait été largement renforcé par la mise en place d'une vraie aventure, ample et grandiose. En l'état, Le Port des marins perdus n'est pas une mauvaise BD, mais elle se tire une balle dans le pied en reculant à ce point devant le grand spectacle au profit d'un verbiage envahissant. Passer de 312 à 150 ou 200 pages aurait sans doute été un bon moyen de ne pas se perdre...

14/04/2021 (modifier)

Il est des albums dont vous avez du mal à lâcher la lecture, sur lesquels une fois la dernière planche avalée vous avez besoin de tout relire sans précipitation pour profiter de la fluidité du trait et de la narration, desquels vous vous dites que noyés dans la production actuelle de toute façon le pauvre auteur sera perdu. "Le Port des Marins Perdus" est de cette catégorie, un récit de bateaux, de pirates, de lointain et de douceur aussi. Car contrairement aux très bons Long John Silver ou encore A bord de l'Etoile Matutine, ici il n’y a pas que de la peur, de la sueur et du sang, on peut y trouver aussi des sentiments et de la douceur. Le scénario suit un fil finalement classique, mais je ne me rends compte de ceci que maintenant lorsque j’écris mon commentaire. Les événements bien amenés permettent de désamorcer les indices trop gros qui avaient probablement intentionnellement été laissés, et le lecteur se prend au jeu des questions et de l’empathie pour les personnages. Le dessin, à première vue brouillon, déploie une aisance et une légèreté bienvenue pour nourrir le propos, et si aux premières planches on peut se demander si l’album final verra le jour, très vite l’âme du récit se nourrit des traits de crayons parfois avec pudeur parfois avec hargne. Vous l’aurez compris, cet album fait partie des très jolies surprises de ce trimestre qu’il faut connaitre même si les récits de gros pirates ne vous enchantent pas, car ici il n’est pas question seulement d’un univers spécial et sanguinaire, mais bien de grandeur de sentiments évoluant avec pudeur dans la mémoire et l’humeur du lecteur. Et si le récit échappe à la note ultime, ce n’est pas pour le sentiment merveilleux de l’après lecture, mais plutôt parce qu’il n’y a rien d’extraordinaire dans cet album, aussi bien dans une trouvaille scénaristique ou une prouesse graphique. Procurer un tel bonheur au lecteur par une fluidité et un excellent travail même classique montre un talent d’auteurs à découvrir

08/12/2016 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

J'étais passé à côté de cet album à sa sortie. Je suis tombé dessus par hasard à la médiathèque, et bien m'en a pris. Le parti pris des dessins crayonnés voire des esquisses peuvent rebuter certains mais le style de Stéfano Turconi est véritablement bluffant et donne un souffle épique que l'on attendait pas aux aventures maritimes d'Abel (le combat naval dans la première partie est magnifique!) Car si le récit de Teresa Radice est avant tout maritime, il allie toutefois histoires d'amour, histoire fantastique, et recherche au trésor. La narration reste fluide malgré le fait d'avoir le point de vue de plusieurs personnages. Mais le charme de cette épaisse bande dessinée (294 pages) réside dans la poésie qui plane tout au long du récit. On y cite aussi bien des extraits de Shakespeare, que des poèmes du poète William Blake, voire des extraits de la bible - ce qui est presque normal lorsque les principaux protagonistes se prénomment Rebecca et Abel- On peut rapprocher, sans commune mesure eu égard à son format, ce livre , au court récit intitulé En Mer de Drew Weing (2011) par sa poésie. Même si certaines pages sur les états d'âme de Rebecca ou de Nathan sont un peu lassantes, j'ai n'ai pas lâché ce livre avant d'en connaître la fin. Emparquez sur "l'Explorer" , vous passerez un très agréable voyage.

04/12/2016 (modifier)