ABC Warriors
Science Fiction de base : les gros robots canardent tout sur leur passage, on n'est pas là pour la finesse mais pour que ça pète! (Zenda a édité les 2 premiers tomes, Arboris les 3 derniers)
2000 AD Auteurs britanniques Baston Les petits éditeurs indépendants Robots
Sur une planète lointaine autour de laquelle gravitent trois lunes, sept robots super armés se regroupent pour former une bande afin de faire régner leur justice, celle du Khaos... En guise d’offrandes pour leur Dieu Hécate, ils prennent les têtes des plus forts symboles de l’Ordre : un percepteur, un aumônier, un magnat, un scientifique, un politicien, un colonel et un empereur. L’empereur de l’Ordre revient d’entre les morts pour éradiquer le Khaos et pour cela, il veut détruire les trois lunes, ce qui précipitera la planète dans la fournaise du soleil… La lutte sauvage peut commencer.
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Date de parution | Mars 1993 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
Les avis
Pour ma part je dirais que ça fait plaisir de voir des super robots qui ne sont pas des modèles de justice et de vertu mais sont juste là en bons soldats d'une noble cause : le chaos ! Malgré les apparences, et bien que le scénario de base soit on ne peut plus simple, le tout n'est pas aussi creux qu'il pourrait paraitre, et je me suis surpris à relire quelques passages pour bien comprendre les idées développées par les auteurs. A cela ajouter un dessin original et vraiment beau, qui colle parfaitement à cet univers SF, et vous obtenez ABC Warrior. Mention spéciale pour les robots Joe Pinneaples et Hammerstein qui crèvent la page en robots bodybuildés =). Petit bémol cependant : ne pas commencer la lecture si vous êtes déjà fatigué. On est loin du rythme d'une bande dessinée franco-belge, et personnellement ça m'a demandé plus de concentration (si si !). Entre les scènes de batailles énormes et les textes de Pat Mills on peut vite être déboussolé...
En relisant l’avis précédant, j’ai l’impression de ne pas avoir lu la même bande dessinée que JBT900 car j’en aurais dit tout le contraire. Pour commencer, si il y a une chose que l’on ne peut pas enlever à Mills c’est l’originalité de ses histoires et la richesse des univers qu’il a créé et interconnecté (si le manque d’originalité se réfère à « encore une histoire avec des robots guerriers », précisons ici que la première mouture des ABC warriors, « ro-busters », de Mills toujours, date quand même de 1978 ). Rien que dans les 10 premières pages du tome 1, on rencontre des nains « froïdes » dont le corps, paralysé la journée lorsqu’ils sont en éveil, est animé d’une activité nocturne violente et bestiale issue de leurs rêves, ainsi que des Fhookas, qui, à l’opposé des humains, absorbent leur nourriture par le bas et l’éliminent par la bouche. On rentre donc de plein pied dans ce monde régit par le chaos et la logique inversée devient alors évidente : ce sont les représentants de l’ordre (prêtre, collecteur d’impôts, scientifiques) qui deviennent les intrus à éliminer. On est ici au cœur d’un des thèmes les plus cher à Mills (le chaos comme force bénéfique à l’univers et les logiques inversées qu’il engendre) qu’il n’a de cesse de développer depuis de nombreuses années sur ses séries phares (Nemesis, Slaine et Requiem pour n’en citer que 3). Quant à la violence de ses univers, elle est justement toujours contrebalancée par un esprit second degré, qui me laisse à chaque fois un sourire béat sur le visage alors que je suis en train de lire une atrocité (et dieu sait qu’il y en a des wagons ici). Je pense qu’il souffrira d’ailleurs toujours du malentendu sur cette façon de procéder, et que l’on préférera le traiter paresseusement de « bourrin », plutôt que de reconnaître le second degré (c'est-à-dire ce qui sépare les scènes de pets de la soupe aux choux de celles de Terrence & Philip dans south park). A la décharge de JB, il est vrai que l’impression de fouillis peut être ressentie du fait que cette histoire n’est qu’un arc de la saga des A.B.C. (c’est le premier arc en couleur, d’où probablement cette première traduction française), et donc, la personnalité des héros et les raisons profondes qui les ont amenés à cette quête n’ont pas été approfondies comme il le faudrait pour le premier tome d’une saga. Mais c'est quand même peu dire que l’on suit avec délectation les pérégrinations de nos robots, à la recherche des sept têtes des représentants de l’ordre, qu’ils vont collecter au sens propre, pendant les 2 premiers tomes de l’arc. Les 2 tomes suivants, réuniront les guerriers 10 ans après pour combattre la menace impériale « Hellbringer ». Le dernier tome présente la genèse du leader historique Hammerstein ainsi qu’une présentation résumé de toute l’histoire de Nemesis, autre personnage séminale de l’univers de Mills (dont Deadlock est une incarnation), qui n’a jamais été publié en France (n&b oblige ?). Un nouvel arc des ABC est actuellement prépublié en périodique en Angleterre, mais je n’en connais pas la teneur. Maintenant, pour ce qui est du dessin peint, il est quand même largement au dessus de la moyenne. S’il est vrai que les humains ne sont pas tous très réussis, les robots quand à eux sont vraiment impressionnant d’élégance, et en imposent vraiment dès qu'ils sont présents dans une scène. "Spread the world !"
Pat Mills alterne le bon et le moins bon. Scénariste productif et reconnu outre manche, il a pas mal travaillé avec des dessinateurs français (le regretté Eric Larnoy, mais aussi Olivier Ledroit notamment). Ici associé à un Kevin Walker très imprégné de la culture comics américaine, ça aurait pu donner quelque chose de bien. De fait le dessin ne fait pas spécialement d'étincelles et les dialogues sont vraiment très stéréotypés. Normal me direz-vous pour des robots mais quand même, c'est très léger à l'image du scénario. Bon, quelques planches sont quand mêmes pas mal, notamment grâce à des couleurs flashy qui paradoxalement apportent de la vie dans ce capharnaüm complet. Inutile de s'attendre à de la finesse, de l'esprit, de l'originalité. On est ici en plein nanar mais au 3° degré on arrive à lire sans trop bailler. Bref, vraiment pas indispensable.
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