Proies faciles
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Polar social mené tambour battant par un Miguelanxo Prado habité plus que jamais par son sujet. Un réquisitoire contre le cynisme ambiant.
Auteurs espagnols Espagne Troisième âge
Espagne, aujourd'hui un homme est retrouvé mort dans son appartement : meurtre, suicide ou simple arrêt cardiaque ? L'inspectrice Tabares et son adjoint prennent l'affaire en main. Ils sont vite dépassés quand surgit chaque jour un nouveau cadavre, sans lien apparent avec les précédents. Seraient-ils face à un cas de tueur en série ?
Scénario | |
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Date de parution | 11 Janvier 2017 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
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3.5 Une série de polar qui fait la part belle au sociale. Le principal intérêt selon moi n'est pas de découvrir le coupable, surtout lorsque l'auteur montre rapidement qui sont les coupables comme dans le tome 2, mais la manière dont Prado décrit des problèmes sociaux du monde moderne. Il y a beaucoup de cynisme et on voit à quel point des gens peuvent s'en prendre à des plus vulnérables pour de l'argent. Les histoires sont bien faites et le dessin de Prado est élégant. J'aime particulièrement les couleurs. Le seul défaut selon moi est que les deux personnages principaux ne sont pas particulièrement attachants ou intéressants. Ils sont même un peu clichés, sortant de n'importe quelle série policière aux personnages et scénarios interchangeables.
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Ils sont insatiables ! - Ce tome contient une histoire complète et indépendante. Il est initialement paru en 2017, écrit, dessiné et mis en couleurs par Miguelanxo Prado. Cet artiste est également l'auteur de Trait de craie (1992), Après l'amour (1996), Chroniques absurdes, et d'autres. En février 2013, un couple de personnes âgées se donne la mort en avalant une dose létale de médicaments. Ils venaient de recevoir un mandant d'exécution d'ordre d'expulsion. le lundi 10 mars 2014, l'inspectrice Olga Tabares et son adjoint Carlos Sotillo se rendent sur le lieu d'un crime : un appartement de célibataire, appartenant à la victime Juan Taboda Rivas 37 ans, commercial à la banque Ovejero, empoisonné à l'arsenic. Alors que Sotillo raccompagne Tabares en voiture, la radio évoque la mort accidentelle de José Manuel de la Villa, directeur général de Bancamar, écrasé par une voiture. le lendemain, c'est une femme, directrice de l'agence de la banque Bancanova, qui est retrouvée morte dans un café. Puis c'est Juan Luis Sanchez président de la banque Caixatlantica, qui est retrouvé mort sur une plage. L'adjoint Sotillo est persuadé qu'il s'agit de l’œuvre d'un tueur en série. L'inspectrice est plus circonspecte. Ils se rendent sur la plage où le dernier cadavre a été retrouvé, alors qu'il faisait son footing. Alors qu'ils examinent les lieux du décès et qu'ils interrogent le voisin qui l'a retrouvé, un nouveau décès soudain est annoncé : une contrôleuse financière de la banque Banco Consignatario, morte dans son bureau. le mercredi Tabares et Sotillo font le point avec le commissaire et les représentants de la police scientifique. Il n'y a pas beaucoup de possibilités : un tueur en série, ou un groupe terroriste, peut-être des mafieux éliminant leur réseau de blanchiment d'argent. Si le lecteur a choisi de se plonger dans cet ouvrage, il y a de grandes chances pour qu'il connaisse déjà le mobile de ces meurtres. S'il lui prend l'idée de lire l'introduction de 2 pages écrite par Miguelanxo Prado, son idée aura été transformée en certitude. Dans tous les cas, le récit positionne le lecteur aux côtés de l'inspectrice et de son adjoint, et il les accompagne pendant leur vie professionnelle. Il n'y a aucun élément ayant trait à leur vie privée. Mises à part les 2 pages d'introduction relatives à la mort du couple de vieux, le reste du récit se déroule de manière chronologique avec ce seul point de vue. le lecteur prend donc connaissance des développements de l'affaire, en même temps que les 2 protagonistes. Il ne lui manque que le contexte politique et social de l'époque. Là encore, il peut tout ignorer de ce qui a fait les gros titres de la presse à cette époque, ou au contraire très bien se souvenir de l'affaire qui a indigné l'opinion publique. Quoi qu'il en soit, il se rend compte que l'auteur joue honnêtement le jeu de raconter une enquête. Les crimes ont été inventés pour le récit, mais le mode opératoire de la police est le plus réaliste possible. Miguelanxo Prado inscrit donc son récit dans le genre du polar. L'histoire personnelle des 2 enquêteurs n'est pas développée. Seules une partie des convictions politiques de l'inspectrice Olga Tabares sont évoquées, plutôt de gauche, sans être militante ou extrémiste, sans que cela n'interfère avec son travail. En se calquant sur un schéma réaliste, l'auteur ne peut pas s'appuyer sur le sensationnalisme, ou sur des effets de manche. Les enquêteurs sont informés d'une mort suspecte puis d'une autre. Il se rendent sur place, observent les lieux et savent qu'ils devront attendre un peu de temps pour disposer des rapports scientifiques. Ils interrogent quelques personnes d'intérêt, en se rendant à leur domicile, ou plus rarement en les convoquant au commissariat. Ils savent pertinemment qu'ils n'obtiennent que des réponses partielles et pas toujours très précises. L'auteur a bel et bien abandonné les artifices propres au récit policier. Les meurtres ne sont pas spectaculaires. Les discussions sont banales et basiques. Les indices sont banals, à l'opposé d'une intuition géniale ou d'une révélation subite. En plus ils ne s'assemblent pas bien entre eux, laissant planer des doutes, et supposant des actions improbables. Cette narration dédramatisée et naturaliste déconcerte le lecteur car visiblement l'intérêt du récit ne se situe pas dans la personnalité des protagonistes, pas dans un suspense qui irait crescendo, ni même dans les réflexions pénétrantes sur la société. Les dessins sont tout autant modestes en apparence. Les personnages ont des morphologies normales, sans tenues vestimentaires extraordinaires, sans musculature surdéveloppée, sans visage de demi-dieu, avec des expressions de visage mesurées. Miguelanxo Prado réalise des dessins avec des traits de contour assez fin et précis, d'une épaisseur égale. Il habille chaque surface avec des nuances de gris, donnant l'impression d'être tramée. le relief de chaque surface peut être rehaussé par des variations dans les nuances de gris. L'artiste s'attache à représenter les décors dans chaque page, mais pas forcément dans chaque case pendant les dialogues. Lorsque la séquence le nécessite, il représente les décors dans le détail : les façades lors des déplacements dans les rues, l'ameublement de la chambre du vieux couple, les modèles de voiture, les arbres en bordure de plage, l'aménagement d'un bar, le décor d'un club pour personnes du troisième âge, le bureau de l'inspectrice. Sinon, il peut se contenter de planter le mobilier fonctionnel du commissariat, juste une table et quelques chaises, sans plus s'attarder sur les accessoires. Il s'agit donc d'une approche visuelle naturaliste qui ne cherche pas à épater le lecteur, qui reste à un niveau fonctionnel, sans esbroufe. Malgré tout le lecteur habitué des BD policières se rend bien compte que cette simplicité et cette évidence ne sont qu'apparentes. Dans une enquête policière sans scène d'action, le récit progresse essentiellement par des scènes de dialogue. Or ce type de scène est assez pauvre sur le plan visuel. Il faut un vrai talent de metteur en scène pour que des dialogues deviennent visuellement intéressant, à commencer par des variations régulières d'angle de prise de vue, pour montre l'environnement, une bonne maîtrise du langage corporel, une construction intelligente du récit pour que les dialogues ne soient pas trop longs, tout en en disant assez. Effectivement, Miguelanxo Prado maîtrise ces différentes composantes de la narration visuelle, et le lecteur ne ressent pas une impression d'enfilade de cases uniquement occupées à des têtes en train de parler. le déroulement de l'enquête n'a rien de sensationnel, mais il n'est pas ennuyeux pour autant. le lecteur voit les personnages bouger, et les scènes ne s'éternisent pas. En fin d'ouvrage, Miguelanxo Prado remercie le commissaire principal Luis Garcia Maña pour l'avoir aidé à rester dans un registre naturaliste, avec un déroulement d'enquête conforme aux pratiques réelles. du coup, l'intérêt de cette bande dessinée n'est pas à rechercher dans le divertissement qu'elle peut apporter, ni dans des séquences d'action (il n'y en a pas), ni dans un portrait psychologique, et pas même dans le mécanisme de l'enquête, ou dans l'originalité de l'intrigue. En fait, ce récit raconte comment l'inspectrice et son adjoint parviennent à identifier l'instigateur de ces meurtres, et expliquer des comportements ou des circonstances qui ne semblent pas faire sens. Il y a également le motif de ces crimes. Celui-ci est indiqué dans l'introduction par l'auteur, signalant par là qu'il ne s'agit pas de l'intérêt premier de cette lecture, et il est évoqué lors qu'une discussion en page 23 du récit, c'est-à-dire à la fin de son premier tiers. Finalement, ce récit fait acte de témoignage et d'indignation. Miguelanxo Prado ne rentre pas dans le détail des malversations qui ont conduit des personnes à vouloir se venger. Mais il évoque cette affaire en Espagne dans les années 2012/2013 et les victimes. Au travers de cette affaire, il rappelle que le monde de la finance n'obéit qu'au profit, sans morale aucune. Cette bande dessinée permet de laisser une trace de cette affaire, de ne pas oublier, et même de questionner la possibilité d'une justice populaire s'exerçant à l'encontre des individus qui ne font que leur travail dans un système capitaliste, sans penser une seule minute aux conséquences pour les individus bien réels qui sont pris dans ces manigances financières. Le ton du récit n'est pas tant celui de la vengeance, que celui de la colère froide contre un système échappant au contrôle, et contre des individus qui participent à ce système pour peu qu'ils en tirent profit. La forme de récit choisie par Miguelanxo Prado est un peu déroutante car elle ne permet de ressentir l'émotion des victimes, elle n'explique pas la nature de l'affaire et les mécanismes de l'abus de ces proies faciles. L'enquête ne repose pas sur le suspense, et les policiers effectuent un travail sans beaucoup d'éclat. Par contre, le devoir de mémoire est accompli avec respect et élégance.
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Prado est un auteur éclectique, mais que j’aime bien. Dans cet album, on a un polar social, dont l’aspect « social/politique » prend rapidement le pas, au point que l’intrigue purement policière passe presque au second plan, bien qu’elle occupe tout l’album. La présentation du contexte par Prado en préface donne le ton, mais révèle en même temps les ressors et quasiment les coupables des crimes qu’il va falloir élucider. Les amateurs d’énigmes policières en seront pour leurs frais. Mais ça ne veut pas dire que l’histoire perd tout intérêt, bien au contraire, j’ai trouvé qu’elle restait agréable à suivre, et intéressante sur le fond. J’aime bien le dessin de Prado, ici un trait semi réaliste. L’omniprésence du gris donne le ton à cette histoire, qui parle de cheveux gris, mais aussi d’une société de prédation triste à regarder. Au final, voilà un album que j’ai apprécié.
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J’ai hésité à lire cette BD. En feuilletant rapidement les pages, je trouvais le graphisme trop en mode crayonné. Du genre je dois rendre ma copie à l’éditeur et je n’ai fini à temps, ben tant pis je lui donne mes planches à l’état brut et cela fera l’affaire. Pas de colorisation. Pas d’encrage. Allez zou je suis trop à la bourre et puis c’est à prendre ou à laisser. J’ai bien fait au final de me procurer cet album et de passer outre mon ressenti visuel du début car au final cela le fait et cela se prête bien à l’atmosphère ambiant du récit. Nous sommes en Espagne dans les années 2013 2014. Le gouvernement déploie des efforts d’imagination pour amoindrir les retraites. Les banques pour augmenter leurs revenus proposent des produits spéculatifs complexes à tous sans toujours avertir des risques encourus. La misère s’installe lentement. Les retraités deviennent de plus en plus vulnérables. Nos séniors endurent la conjoncture économique en silence. Ils glissent inexorablement dans la précarité. Et tout le monde s’en fout ! Voici donc un polar social dans lequel le cynisme est très présent. Une diatribe sur la crise financière et les conséquences sur de nombreuses victimes innocentes. Les dérives des banques sont dénoncées. Au-delà de ce réquisitoire, il y a des meurtres et une enquête. Des cadres bancaires sont empoisonnés ! Le rythme n’est pas très trépidant mais on ne s’ennuie pas une seule seconde. Les nombreux personnages sont travaillés. C’est assez poignant. Le scénario réaliste est machiavélique. Et notre gang de retraités tient la route. Le graphisme, je l’ai déjà précisé, ressemble plus à du crayonné. Les nuances noires et grises sont donc omniprésentes. A noter que les visages des personnages sont très expressifs. C’est bien joué ! Au final c’est plutôt bien et cela colle parfaitement au climat voulu par les auteurs pour mettre en exergue le drame que vive nos ainés. Les assassinats ne sont pas spectaculaires. Pas de scènes d’actions du tout. Cet album est plutôt un témoignage d’une époque pas encore révolue et malheureusement encore d’actualité. Finalement ce polar social est une belle surprise et un bon moment de lecture. A découvrir.
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Sans aucun doute Miguelanxo sait dessiner. Et le thème de l'enquête est bien dans l'air du temps. Mais il y a à mon goût trop de maladresses dans ce récit. Tout d'abord, on comprend trop vite les ressorts de l'intrigue. Il n'y a pas réellement de suspense, on attend simplement que les enquêteurs dénouent ces meurtres. Mais leur méthode d'investigation semble si peu crédible, ça gâche la lecture. Puis les dialogues et les relations entre les personnages sont mal menés, peu réalistes. Dommage, il y avait sûrement matière à en faire un grand polar moderne.
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Le célèbre dessinateur espagnol Miguelanxo Prado signe ici une sorte de fable sociale voire un réquisitoire sur le système bancaire de son pays. Les abus et les manigances des banques pendant la crise conduiraient les gens au meurtre. Les meurtres des indignés. Bien entendu, j’adhère peu au discours anti-capitaliste même si je reconnais que les inégalités doivent cesser de croitre. Après tout, on peut imaginer qu’un jeune banquier puisse diriger un jour un pays démocratique. J‘ai plutôt la haine contre tout ces vieux épargnants qui nous ont laissé une économie en ruine tout en profitant des trente glorieuses et de la retraite à 60 ans. Voilà, pour le principe, on peut avoir une pensée différente et moins d’égard. Son héroïne n’est pas du tout sympathique. Elle exploite son collègue dans un jeu de séduction en l’obligeant à l’appeler chef ou de la vouvoyer ou encore de lui payer son repas alors qu’elle doit certainement gagner plus que lui. Bref, une horrible femme qui se la joue moderne. Le rythme de cette bd est plutôt très lent. On n’assiste pas aux exécutions. Il y a beaucoup de dialogue. On arrive toujours après l’action comme si celle-ci était totalement absente de cette enquête policière qui privilégie la procédure. Par ailleurs, la conclusion ne m’a absolument pas convaincu. Je sais que l’on crie au génie par rapport aux œuvres de cet auteur. Moi, j’ai un autre regard. Je n’ai rien contre lui ayant aimé la plupart de ses bd. Mais là, ce n’est pas très convaincant car trop classique. Même graphiquement, la sobriété sera de mise avec une absence de décors au profit des têtes de personnage d’une laideur certes convaincante dans une grisaille expressive. Non, je suis déçu car l’ennui prime véritablement.
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Dans un contexte international où l’économie et la sacro-sainte finance semblent toujours primer sur le bien-être de l’humanité, ce polar social est une pierre de plus dans le jardin des cyniques et des puissants. Car il faut rappeler ce constat alarmant martelé par le fameux mouvement des Indignés : 1 % de la population mondiale possède davantage que les 99 % restants ! Et le mouvement ne fait que s’accélérer ! Citoyen espagnol, Miguelanxo Prado a déversé sa légitime révolte dans cette fiction qui d’une certaine manière vient venger toutes les victimes de la gigantesque arnaque immobilière qui avait entrainé l’expulsion de leur logement une grande partie de ses concitoyens. L’histoire est menée à la façon d’une enquête policière ordinaire : meurtres en série, interrogatoires des suspects, fausses pistes et prises de têtes, jusqu’à l’aveu du coupable lui-même, au-dessus de tout soupçon. Tous les codes de la série policière sont quasiment respectés, avec comme personnages principaux un duo de flics, l’inspectrice en chef assistée de son fidèle collaborateur, liés tous deux par un rapport quelque peu ambigu où le jeu de la séduction interfère parfois avec la stricte rigueur professionnelle… Malheureusement, malgré l’irruption d’un sujet d’actualité hautement passionnant, le récit pêche par une volonté de trop coller au genre et perd son impact en oubliant de ménager ses effets. On est à peine surpris lorsque le coupable vient se livrer de lui-même aux inspecteurs, c’est dire... On sent pourtant bien la sincérité et la révolte de l’auteur qui se retrouvent dans les aveux du meurtrier, et on se prend d’empathie pour lui. Mais ces confidences arrivent un peu tard car pendant les premiers trois-quarts du livre, le lecteur aura été noyé dans des détails plus ou moins anecdotiques liés à l’enquête, avec trop peu de respirations, et in fine c’est l’ennui qui prend le dessus. Un peu à l’image du dessin à la fois réaliste et expressif, quasi maintenu dans son crayonné matriciel, ce qui est loin d’être déplaisant mais ne fait que renforcer cette impression de grisaille narrative. Pour autant, ce n’est pas mauvais, tant s’en faut, mais alléché par un tel pitch, on pouvait s’attendre à quelque chose de beaucoup plus marquant, de plus percutant.
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Nous sommes en pleine crise du secteur immobilier en Espagne en 2013. Des petits emprunteurs ont effectué des investissements douteux. Leur épargne s'envole, et ne pouvant rembourser leurs emprunts, les maisons sont saisies. Dans le même temps une série de morts suspectes concerne des cadres de grandes banques; celles la même qui ont conduit à la ruine de ces particuliers. Le lien entre les deux parait évident, et deux inspecteurs de la police espagnole mènent l'enquête avec minutie, un jeune officier et sa supérieure, Olga. On sent d'ailleurs qu'il existe entre eux une attirance larvée, mais à peine effleurée. Avec ce polar social, en prise avec l'actualité récente, Prado nous livre une enquête de qualité où ceux qui ont commis ces meurtres se retrouvent moins blâmables que leurs victimes. Un album où l'intérêt ne réside pas tant de savoir qui sont les meurtriers potentiels, que comment ils ont pu commettre ces assassinats. Je n'en dirai pas plus et je laisse le soin aux lecteurs intéressés de lire cet album. Le dessin de Prado est comme toujours superbe, tout au long des 90 pages de cet album dépourvu de couleurs puisque seuls le noir, le blanc et le gris sont utilisés. Une belle lecture qui ravira les fans de cet auteur espagnol qui ne choisit jamais la facilité.
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Cet album est un polar qui allie une bonne petite enquête policière avec une chronique sociale assez acerbe sur le monde de la finance d'aujourd'hui. L'auteur dénonce les dérives d'un milieu que rien n'arrête malheureusement lorsque il y a des euros à gagner. Il est question de plusieurs meurtres. Initialement rien ne les relie. Mais lorsque les enquêteurs commencent à voir le début d'un lien, et qu'ils comprennent que tous ces gens occupaient une place dans l'organigramme type des grands établissements bancaires, le puzzle se met en place. Les pistes qu'ils suivent, la façon dont les éléments s'emboîtent, la progression de cette enquête, tout cela est bien mené et crédible. Il y a là tout ce que les amateurs de polars réalistes aiment retrouver. A coté de ça, cette intrigue est également un prétexte pour dénoncer le coté sombre et malsain du système bancaire espagnol. Ou comment des banquiers sans scrupules n'ont pas hésité à sacrifier les économies de milliers de personnes âgées en leur faisant miroiter des bénéfices et qu'en réalité ils ont tout perdu. Ces pratiques ont fait beaucoup de dégâts ces dernières années en Espagne. Prado en dit ici tout le mal qu'il en pense. Si parfois le message est un peu trop appuyé pour paraître 'neutre' dans l'intrigue, l'idée générale passe plutôt bien et est tout à fait au service de l'intrigue policière. Ce mix est réussi et on obtient un album plaisant.
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