Une fessée et au lit

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Aventure onirique marquée par le surréalisme.


Les petits éditeurs indépendants Rêves Séries avec un unique avis

A l’école, une camarade de classe prête à Ludivine un mystérieux livre avec pour consigne de le lui rapporter dès le lendemain. « Juste pour ce soir ! ». Cette soirée, les parents de Ludivine la passent au cinéma et la jeune fille compte bien le montrer à Angèle, sa baby-sitter préférée. Après un jeu bizarre qui dégénère, c’est dans la pénombre de sa chambre d’enfant qu’elle se réconcilie avec Angèle, autour de la lecture du fameux livre. Ludivine s’endort et plonge dans un fantasme mêlant réalité et rêve avec pour toile de fond le dédale des égouts et ses habitants improbables.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Une fessée et au lit © The Hoochie Coochie 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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24/01/2017 | Noirdésir
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Contrairement à ce que son titre pourrait laisser supposer, cet album n’est ni un recueil bondage rempli de femmes soumises, et encore moins une historiette pour marmot en mal d’endormissement ! Résumer cette histoire n’est ni possible ni souhaitable, et je pense que l’auteur (que je ne connaissais pas avant de découvrir cette « fessée ») n’avait pas lui-même de trame, d’intrigue linéaire à suivre : c’est clairement livré au premier jet d’une écriture quasi automatique, sans les filtres de la raison ni du réalisme. En cela, mais pas seulement je vais y revenir, le surréalisme innerve cet ovni. S’il faut livrer quelques indices au lecteur friand de découverte, prêt à donner toute licence au rêve, je me résous à jeter quelques noms, quelques « proches », qui permettront aux amateurs de ces références de s’y retrouver. Le surréalisme bien entendu, avec quelques planches s’inspirant des romans-collages de Max Ernst (« Une semaine de bonté » y est même cité), un corps à corps menant à une « poupée » que ne renierait pas Bellmer, etc. Certains passages font aussi écho à « La liberté au l’amour ! » de Desnos. Mais cette « histoire » loufoque fait aussi appel à Lewis Caroll, et aux maîtres anglais du non-sens. Un érotisme et un humour tous deux en retenu, mais complémentaires de ce « récit de rêves » accompagnent une histoire des plus folles. Cet univers absurde est traversé par des personnages hauts en couleurs, du bébé très mature et grossier aux flics déjantés, en passant par une reine des égouts (bien en chairs et catcheuse à ses heures), des gays très « Village People », etc. J’ajoute que le dessin est très réussi, classique lui !, utilisant un beau Noir et Blanc (cases et gaufrier absents). Les éditions The Hoochie Coochie ont – comme bien souvent – osé prendre des risques, et l’on ne peut que les remercier de laisser encore entrouvertes les fenêtres du rêves, de laisser passer la poésie là où on ne l’attend pas. Mon conseil d’achat s’accompagne évidemment d’un conseil de feuilletage préalable, car on n’est pas dans le main stream, c’est clair. Mais les curieux et/ou ceux qui sont réceptifs à ce type d’œuvres, influencées par une forme de surréalisme, se doivent d’y jeter un œil.

24/01/2017 (modifier)