Motorcity
Lisa Fosberg, jeune policière, mène une enquête sur la disparition d'un homme dans sa ville natale
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La BD au féminin
Fraîchement diplomée de l'école de police de Stockholm, Lisa Forsberg revient dans son village natal, où elle intègre le commissariat local Mais, adolescente turbulente, elle n'a pas gardé que des amis ici et, dès sa première enquête sur une disparition, elle est confrontée à toutes les rancoeurs et les vieilles connaissances de sa jeunesse. L'enquête navigue dans l'univers du « raggare », une culture fan de rock'n'roll, de bastons, de tatouages et de vieilles voitures américaines. C'est dans ce milieu, qu'elle semble bien connaître, que Lisa va devoir découvrir où se trouve Anton Wiger, lui qui n'aurait raté le rassemblement annuel du Motorcity pour rien au monde.
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Date de parution | 20 Janvier 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un polar « nordique » classique, qui déroule son intrigue sans anicroches. C’est efficace, sans rien révolutionner. Les amateurs de polars norvégiens ou du même type ne souhaitant pas sortir de leur zone de confort y trouveront leur compte, les autres sans doute un peu moins. Quelques clichés aussi, comme la jeune flic qui revient dans sa ville d’enfance, et qui du coup connait tout le monde durant son enquête (durant laquelle elle a quelques querelles avec un vieux flic…). Berthet, en grand fan des bagnoles américaines des années 50, a pu se faire plaisir dans la Suède contemporaine (l’intrigue se déroule au milieu de passionnés de ce genre d’ambiance rétro). Son trait ligne claire moderne est efficace (même si je l’ai trouvé un peu plus figé ailleurs). A emprunter à l’occasion. Note réelle 2,5/5.
Il y a un déséquilibre dans cette bd. Il est vrai que l’enquête est assez bien faite. On arrive bien à suivre les péripéties et les retournements de situations. Cependant, l’héroïne qui est loin d’être parfaite manque un peu de consistance. Il y a quelques scènes vers la fin qui essayent de donner de l’épaisseur au personnage mais cela fait un peu artificiel. Elle ressemble d’ailleurs au personnage phare de la série Millénium. Il est vrai que le happy end ne sera pas de rigueur pour une fois. Cela change un peu des trames assez classiques. Du coup, c’est vraiment glauque mais là encore, le graphisme très ligne claire et le dessin semblent être en décalage avec cette atmosphère voulue. Le récit se passe en Suède où il est question de jeunes qui sont fortement influencés par la culture américaine. C’est un phénomène bien connu en Suède qui a été surnommé « Les ragarres » avec un sens assez péjoratif comme pour désigner une sous-culture. Au final, un polar scandinave qui se lit assez bien mais au fond sans grande surprise.
Pour parvenir à nous offrir un cadre original dans cette collection dédiée à l’iconographie de l’Amérique des années ’50, Sylvain Runberg a recours à une astuce bien agréable. Du coup, nous nous retrouvons en Suède pour un polar à la fois étonnant et classique. L’univers, pour peu que l’on soit habitué aux récits policiers scandinaves, est assez prévisible. Le petit bled paumé, le secret de famille, les barjots du coin, la flic qui revient sur les lieux de son enfance : cela ressemble de plus en plus à un cahier des charges inévitable dès que l’on s’attaque au genre. Reste que l’on s’attendait à se retrouver en Amérique durant les années ’50 et que ce n’est donc pas le cas. L’intrigue, elle, se construit sur deux axes. C’est bien fait et Sylvain Runberg sait maintenir l’attention de ses lecteurs… mais c’est sans réelle surprise. Le dessin de Philippe Berthet reste égal à lui-même et convient parfaitement à cette collection. Je pense que l’artiste a pris son pied avec toutes ces carrosseries américaines à reproduire, ces personnages féminins séduisants et ces gueules masculines bien torchées. Son style en ligne claire est une garantie de lisibilité et Berthet parvient toujours à insuffler le dynamisme nécessaire à ce type de trait qui peut faussement paraître figé au départ. Au final, Motorcity n’est certainement pas un mauvais album et il ravira à coup sûr les lecteurs peu habitués à la trame des polars nordiques. Pour les autres, je crains que la résolution de l’enquête soit sans surprise, ce qui gâche quelque peu le plaisir de lecture. Je ne déconseille pas l'achat mais ne considère pas non plus qu'il s'agit là d'une priorité.
Un voyage en Suède, ça vous dit ? Après avoir joué les fins limiers du suspense avec Zidrou, Berthet, qui a roulé sa bosse et son trait dans pas mal de contrées, a trouvé en Sylvain Runberg (que nous interviewons, il y a peu), le meilleur guide qui soit pour découvrir la Suède. Un scénariste affûté qui a trouvé un thème en or pour le concepteur de la collection Série Noire: une culture alternative calquée sur le rock et la passion des belles voitures qui rutilent sur la Route 66. Un milieu de gros bras tatoués comme il faut, de pin-up, de mécaniques bien huilées et de cheveux gominés, qui possède aussi ses secrets. Et quand, à l'approche de l'événement Motorcity que tous les raggare attendent avec impatience, une étrange disparition est signalée, la tâche de la police ne risque pas d'être facilitée. Dans le sillon de leur héroïne tatouée et forte en caractère (celle qui crève l'écran ou est-ce la couverture?), Sylvain Runberg, Philippe Berthet et Dominique David nous emmène sous le soleil de la Suède, à l'heure où les blés dorés sont récoltés. Un véritable petit paradis sacrément bien rendu par le trait toujours aussi élégant et vintage (l'histoire se déroule de nos jours mais est suspendue dans le temps) de Berthet mais aussi par les couleurs de Dominique. Et si l'herbe, comme les feuilles de cannabis, est bien verte aux roues des caisses d'enfer des raggare, le sang aura tôt fait de la ternir. Et tout va déraper. Deux planches glauques à en faire détourner le regard du lecteur à l'appui! Maniant soigneusement son intrigue dans les virages, Sylvain s'appuie sur le style Berthet pour en faire sa locomotive vers l'enfer sur terre et... sous terre (vous comprendrez). Et si le fin mot arrive au bout d'une quarantaine de planches, il est plus épais qu'il n'y parait mais tout aussi crédible et glaçant. Glaçant à laisser raide mort certains de nos héros. Les auteurs n'ont pas peur des sacrifices et ça leur réussit formidablement!
Avec ce one shot publié dans la collection "Ligne noire" de Dargaud (pour le moment les titres sont assez intéressants), Sylvain Runberg nous entraîne dans un pays qu'il connait bien, la Suède. Il y situe aussi un de ses derniers albums Le Chant des Runes, que j'ai bien apprécié. Nous suivons ici un polar très classique : une enquête sur la disparition d'un homme, enquête menée par une jeune policière, affectée sur un poste de police de sa ville natale, qu'elle avait quittée depuis la mort de sa mère. L'originalité de cette histoire réside dans le milieu dans lequel elle se déroule : le mouvement "reggare"-inconnu pour moi-, qui rassemble des amateurs des années 50, de grosses cylindrées américaines, et de rock. Berthet, à son habitude, nous livre des planches nettes, claires et précises. On suit cette enquête avec plaisir, cependant avec le regret que le dénouement final soit un peu précipité. Aucun indice distillé dans l'album n'aurait pu nous mettre sur la piste de cette conclusion. Bref, un album honnête, mais auquel il manque un quelque chose pour nous tenir en haleine jusqu'à la dernière page. Un polar classique, somme toute mais qui, grâce au talent de Berthet, sort du lot.
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