Des espaces vides
Un premier livre en grande partie autobiographique qui évoque de façon pudique la transmission filiale
Auteurs espagnols Espagne La Guerre civile espagnole Mirages
Quand un père d’origine espagnole, dessinateur de son état, raconte à son fils de 5 ans les souvenirs familiaux liés à son grand-père et à ses parents, cela donne un magnifique ouvrage sur la transmission. On y parle de la guerre civile espagnole, du franquisme, de l’exil en Argentine, de la création, de gens étranges que l’on rencontre, du hasard et de jolies femmes Texte : éditeur.
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Date de parution | 25 Janvier 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n’ai pas accroché. Je trouve le début du récit assez brouillon. J’ai eu du mal à comprendre qui était le narrateur. Un coup, c’est l’auteur, un coup, c’est son père. Ça s’améliore au fil des planches mais ça n’a pas été suffisant pour récupérer le coup. Ensuite, et même si je peux comprendre le besoin de l’auteur de nous parler de ses parents et grands-parents, la vie de ceux-ci ne m’a pas passionné. D’autant moins que l’auteur -peut-être inconsciemment- crée une attente chez le lecteur dans l’évocation d’un passage de la vie de son grand-père. Mais, faute d’éléments probants, il ne peut finalement pas lever le mystère sur ces années d’exil passées en Amérique du Sud. L’aspect le plus intéressant aura donc été l’évocation de la guerre d’Espagne… mais je n’ai pas découvert grand-chose que je n’avais déjà rencontré par ailleurs. Enfin, dernier point : l’auteur tel qu’il se décrit est à l’opposé du gars avec qui j’ai envie de passer du temps. Deux passages m’ont particulièrement dérangé. Dans l’un, il se moque sans retenue du surpoids d’une jeune femme obèse avec laquelle il vient de coucher. Dans l’autre, il se plaint de son travail avec ce que je considère être un manque de maturité. Donc bof… (Mais le trait de l'auteur est très agréable, expressif et bien lisible).
Avec "Des espaces vides" Miguel Francisco nous livre un récit plus ou moins autobiographique sur sa famille. Ou tout du moins essaye-t-il. Car ce sont justement ces vides, ces trous de son histoire familiale qu'il va essayer de combler. L'auteur en se mettant en scène, nous montre comment l'absence de paroles et de discussions sur le parcours laborieux de sa famille à travers l'histoire mouvementée de l'Espagne du XXe siècle lui pèse. C'est pour mieux se comprendre, son père, ainsi que son grand-père qui fuira même jusqu'en Amérique du Sud, qu'il tente de reconstituer ce puzzle afin d'éviter de reproduire les malaises que lui ressent face à cette absence d'histoire. Pour cela, on suit notre personnage dans son histoire de dessinateur qui part s'installer et travailler en Finlande. Entre quotidien, flashbacks sur sa jeunesse et sa quête de souvenirs, l'histoire se recompose petit à petit en pointillés, avec les regrets de ne pouvoir combler ces trous pour parfaire cette mémoire fragile. Pour une première BD, je dis chapeau, le tout est plutôt assez bien maîtrisé même si je n'ai pas vraiment réussi à ressentir une réelle empathie ; dommage quand on traite un tel sujet, avec pour toile de fond la guerre civile espagnole et la dictature qui a suivi. Reste que le dessin, semi réaliste est très bien géré, avec une petite touche personnelle qui pointe déjà son nez ; la mise en couleur un peu surprenante au début, ajoute encore à son originalité. Alors, sans avoir vraiment réussi à me toucher, il n'en reste pas moins que Miguel Francisco a du talent et que je vais suivre avec attention ses prochaines productions.
Avec cette œuvre semi-autobiographique, l’auteur espagnol Miguel Francisco a tenté de percer le secret de ses origines – une question qui le hante depuis longtemps et continue à le hanter malgré la distance géographique le séparant de son pays - en établissant un pont entre son propre présent en Finlande et le passé espagnol de son père. Ce père dont la vie semble avoir été plombée par les silences découlant d’une douleur trop vive pour être exprimée en paroles… Témoin d’une guerre civile sanglante précédant l’arrivée au pouvoir de Franco, ce père finira par se livrer à son fils, aboutissant à un constat lucide empreint d’amertume et de regrets… On remontera encore plus loin dans le temps avec l’évocation par le père du parcours du grand-père et de son exil en Argentine. L’auteur a-t-il réussi cette tâche difficile de mettre en lumière le passé enfoui de ses aïeux et combler ces « espaces vides » ? On peut au moins dire qu’il y est parvenu partiellement. Dans l’écriture tout d’abord, qui permet de sentir à quel point Miguel Francisco avait besoin d’exposer cette blessure qu’on ne lui avait pas infligée et qui pouvait « continuer à infecter d’autres générations ». Comme souvent, les mots libèrent les maux de l’âme, et ceux de son père, à défaut de le guérir lui-même car peut-être trop tardifs, constituent malgré leur amertume une exhortation sans nul doute salvatrice. Le père affirme pudiquement qu’il agirait différemment s’il devait revivre ces événements, sans préciser de quelle façon. Car oui, « la vie n’est qu’un souffle de moineau… » et que d’après lui, on se doit de la vivre pleinement. Incontestablement, « Des espaces vides » recèle une certaine profondeur. Le dessin dans son style semi-réaliste reste plaisant et accompagne raisonnablement cette quête introspective. Par sa rondeur, il vient également adoucir la douleur inhérente au sujet développé, à savoir l’Histoire espagnole au XXe siècle. Pourtant, quelques lacunes surnagent après lecture du récit. Peut-être très absorbé par sa tâche, l’auteur, malgré toute la sincérité de la démarche, semble avoir négligé la narration qui semble par moments tourner un peu à vide. De même, ce roman graphique sur la transmission doublé d’un hommage aux aïeuls peine à émouvoir, ce qui est un peu dommage, et le mode de traitement laisse une vague impression de déjà vu, sans rien dégager de vraiment marquant. Cela ne signifie pas que l’objet ne soit pas digne d’intérêt, notamment pour les remarques évoquées plus haut, mais c’est comme si, pour reprendre le titre, des espaces restaient encore à remplir… C’est toutefois avec une certaine attention que l’on suivra cet auteur, qui signe ici sa première BD. A défaut de l'acheter, on pourra l'emprunter en médiathèque.
Miguel Francisco signe ici sa première BD, il est illustrateur et surtout directeur artistique pour le jeu vidéo, c'est lui le concepteur des personnages du jeu Angry Birds. Ce premier album nous propose un récit sur l'histoire de sa famille. Il y parle de son grand-père, de guerre civile espagnole, de franquisme et d'exil en Argentine. Son dessin est vraiment sympa, plein de rondeurs et d'expressivité. Les personnages ont des mines joviales, il y a un coté cartoon vraiment très agréable. Ce style nous embraque dès les premières planches. Vraiment j'ai adoré ce dessin. Malheureusement on ne peux pas dire que l'histoire soit du même niveau. C'est un père qui raconte la vie de sa famille (grand-père, arrière grand-père) à son fils d'environ 5 ans. Le récit est une suite de souvenirs ou d'anecdotes datant des années 20 et des années 30. Il y est question des conditions de vie difficiles de l'époque, de la faim, de la guerre. Mais il manque vraiment un fil rouge, un élément conducteur qui viendrait romancer le tout, apporter un semblant de suspense qui donne envie de poursuivre la lecture en se demandant ce qu'a bien pu être la vie de l'époque. Cette lecture sera peut être émouvante pour le fils dans quelques années, mais c'est au final assez quelconque pour le lecteur lambda.
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