Le Retour
Un roman graphique sur le thème de l'art, de l'orgueil et de la relation père-fils.
École européenne supérieure de l'image Le Meilleur de Bamboo
Sur une île volcanique imaginaire, le célèbre peintre Cristóbal meurt violemment dans un mystérieux accident de voiture. Sa notoriété et son action politique donnent à cette mort un retentissement tel que la police est contrainte d’ouvrir une enquête. Le peintre a en effet réussi à se créer une véritable collection d’ennemis parmi les investisseurs et les industriels locaux et étrangers. Un inspecteur reçoit alors la lourde charge d’aller fouiller le passé de l’un des hommes les plus puissants (trop peut-être ?) de ce morceau de lave perdu au milieu des océans. (Texte : Grand Angle)
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Date de parution | 01 Février 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai lu déjà deux BD de Duhammel et j'aime beaucoup l'intelligence qu'il met dans son propos, fustigeant une bêtise humaine qu'il se refuse de coller à une seule personne à chaque fois. Mais il me semble aussi adorer la thématique de l'individu en prise avec une société, montrant que ce n'est pas une question de trouver un arrangement, simplement que certaines situations ne peuvent pas s'arranger du tout. Je commence par cette petite précision parce que la BD "Le retour" est une sorte de banco de l'auteur. Je dirais facilement que c'est ma préféré jusqu'ici (et j'ai adoré #Nouveaucontact) parce qu'elle est parfaitement bien gérée. On a toute la vie d'une personne, son étrangeté et sa rugosité. Le personnage, par le dessin et le caractère, n'est pas sans me rappeler ceux qui parsèment déjà les autres BD qu'il a fait, mais aussi une sorte de miroir de l'auteur. Un artiste entièrement dévoué à sa cause, invivable, alcoolique parfois certes. Mais surtout un artiste qui se pose beaucoup de questions sur la portée de ce qu'il fait. L'histoire présente ici est d'inspiration réelle mais ne correspond pas à une réalité, et c'est tant mieux. Déjà parce qu'elle m'a donnée envie de découvrir le vrai personnage repris ici, mais surtout parce que je sens que l'auteur peut faire ici une réelle histoire qu'il tourne comme il veut. Je parlais plus haut de la bêtise humaine, elle est ici bien présente : corruption, intimidation, violence diverses, les personnages sont au cœur de bien des soucis. Mais en même temps quelque chose d'autre se dégage de tout ça : la volonté acharné d'un homme presque contre lui-même, l'art galvaudé par l'argent ou les drogues, l'écologie qui apparait timidement ... C'est plein de réflexions, plein de sens aussi dans les actions de chaque personnage. Et je dois dire que j'ai trouvé la recomposition de la vie minutieuse et importante. Elle finit par donner un portrait d'artiste étrange : fou, visionnaire, raté, violent, riche, malheureux, qui est-il vraiment ? Cette question a-t-elle seulement un sens ? Je trouve que cette BD soulève énormément de questions et beaucoup de réflexions. Celle que j'ai eu à la fin, c'est de savoir si l'humain pouvait protéger la nature sans devoir la considérer comme une œuvre d'art. Mais la BD est franchement très riche en réflexion et je suis déjà dans l'idée de la relire pour mieux la digérer. Une BD dense mais excellente, qui me fait réfléchir.
Je connaissais peu le travail de Duhamel et après avoir lu trois albums de lui en un après-midi, j'ai bien envie de lire tout ce que je n'ai pas lu de lui ! Le dessin m'a vraiment bluffé. C'est le style comique-réaliste (ou peu importe comment ça s'appelle) que j'aime. Dynamique, lisible et fluide. Le scénario est très bien construit. Un artiste riche et controversé est retrouvé mort et au cours de l'enquête on va apprendre sa vie à coup de flashbacks. Le coup de génie est de faire du protagoniste principal un personnage complexe qui a peut-être des bonnes intentions au départ, mais qui au fond ne semble pas si différent des gens qu'il combat. Surtout, le scénariste ne prend pas un ton moraliste et laisse le lecteur jugé si l'artiste a fait plus de bien que de mal ou l'inverse dans son ile. Certes, certains éléments du scénario sont un peu trop survolé (il y a de la corruption, mais ça parait pas vraiment), mais j'ai trouvé le personnage principal tellement fascinant que j'ai l'album d'une traite. Un scénario intelligent, qui brasse plusieurs thèmes et qui est captivant à lire.
Une lecture agréable. Remarque valable pour le dessin et la narration, tous deux très fluides. L'intrigue s'inspire d'un personnage réel. J'ai été vérifier sur le net ce qu'il en était, ce que Duhamel a changé. Le fait est que l'histoire de base est assez intrigante. Duhamel en fait le point de départ de plusieurs réflexions, autour du développement durable, de la fidélité à ses idéaux/ convictions. Le retour d'un artiste de renommée mondiale sur son île de naissance va bouleverser les équilibres instables et fragiles qui la régissent. Cet artiste aux idées visionnaires va se heurter à de nombreuses résistances, mais aussi à ses propres limites. Une lecture sympathique donc, mais dont j'attendais sans doute davantage. Des longueurs, mais aussi des aspects peu ou mal exploités (les relations du héros avec sa femme ou son père), et aussi un côté un peu facile (on accorde trop facilement les pleins pouvoirs à ce riche artiste, promu dieu vivant). Mais le positif prédomine.
Bruno Duhamel est vraiment un artiste selon mon goût et selon mon coeur. Il est capable de diversifier les scenarii d'une façon époustouflante. Il y a bien cette question directrice qui accompagne son œuvre : la solitude ontologique de l'homme face à sa libre destinée. Cette solitude est d'autant plus grande que cet homme est un artiste comme Cristobal. Incompris de son père et de ses concitoyens, il ne peut trouver refuge que dans son art et la nature. Je lis "Le Retour" presque comme une œuvre philosophique écologique. De plus j'aime le dessin et ses couleurs. Duhamel prend toujours autant de soin à ses décors. Ici il y a un méga-plus avec les dessins de sculptures qu'il nous propose. Si ces propositions de sculptures sont les vôtres, monsieur Duhamel lancez-vous !!! Vôtre « Esclave » et vôtre « Christ » sont d'une beauté saisissante. Je trouve tout beau dans cet album, la couverture, l'introduction, l'histoire où le présent est sans couleur et le passé si riche malgré cette part d'ombre. Seulement quatre étoiles mais tout mon coeur. Punaise je me sens l'âme d'un affreux touriste pour visiter Lanzarote.
Alors là je ne vois pas du tout, mais alors vraiment pas du tout ce que je dois retenir de cette histoire. J'ai commencé Duhamel par la lecture de #Nouveaucontact qui m'avait agréablement surpris pour son histoire originale et pour l'avoir intelligemment alimenté de clichés sociétaux à l'intérieur de ses mises en scène. Mais là... Déjà dès le départ, ça m'a pas plu. Scénaristiquement. L'espace-temps file à une vitesse folle. A peine apprend-on qu'une construction d'immeubles est en cours - étincelle prête à déclencher un tourisme de masse - que voilà ce sauveur Cristobal qui, en 2/3 planches, retourne la situation en sa faveur en imposant un monopole politico-économique. C'est abracadabrantesque, irréaliste. Il est aussi question de suivre les causes et responsable(s) de sa mort. Ca non plus, ça ne m'a pas emballé une seule seconde. Tous les individus interrogés ne lâchent aucune info et préfère conserver un mystère absolu sur l'homme et l'artiste... Ok, mais pour moi si une enquête n'a pas d'indice, alors à quoi sert l'enquête ? Si l'épilogue permet d'y répondre, cela conforte mon idée que j'ai lu plein de planches "pour rien". Je n'ai pas ressenti non plus l'ambiance de corruption, alors qu'à travers le récit elle se trouverait partout sur l'île. Et sur les idées qui s'en dégagent, je ne sais quoi retenir à vrai dire... Un vrai vide, une incompréhension. La place de l'artiste ? Mettre en avant l'extrémisme d'un mégalo? Nos convictions peuvent créer des dictatures? La corruption finit toujours par gagner? La création, d'accord, mais faut pas déconner ? Sincèrement, à l'aide... Allé, une chose qui passe bien, même si c'est pas le feu non plus: la relation avec son père. C'est plutôt bien monté du début à la fin et ça a toujours alimenté le caractère de Cristobal. Et puis je retiendrai le dessin, qui me plaît beaucoup. Ca parait accessible, enfantin, mais y'a cette petite chose en plus qui donne un rendu sérieux, j'aime bien cette contradiction. C'est très agréable. Mais je vote toujours pour Doug dans #Nouveaucontact ! Le dessin sauve la mise, pour le reste je suis passé vraiment à côté ...
En voilà une bonne surprise. Excellente même. Je ne m'y attendais pas. On parle souvent de "roman-graphique" pour certaines bd alors qu'il s'agit généralement simplement d'une bd pavé (comprendre : avec beaucoup de pages); et qui généralement tourne autour d'un thème nombriliste/autobiographique/ou d'une histoire complète qui prend son temps. Pour le coup, j'aimerais parler de roman graphique avec cette bd, car ça aurait pu être un roman. Cette bd comporte donc pour moi une dimension romanesque, par son intrigue de départ, la structure du récit, habile et souple, les personnages construits, cohérents (notamment par leurs contradictions, comme tout un chacun) et leurs relations entre eux... Et bien sur le nombre de thèmes qui sont traités avec subtilités, sans s'imposer, et qui font une ossature au récit, le rendant plus profond, et sans démonstration. Donc je trouve que cette bd est un vrai roman (graphique du coup). Cqfd, merci Kiki. Il y a de l'intelligence qui ressort à la lecture, du récit et des thèmes traités. Le tout sans aucune prétention. En fait je suis impressionné par la qualité de cette bd, qui se la raconte pas, et qui vole, je trouve, assez nettement aux dessus de bon nombre de nids de coucous.
Après la lecture de cet album mon sentiment est très mitigé. Les quelques BD que j'ai pu lire et s'attaquant au domaine de l'art ont toutes ce langage si particulier qui, si vous n'êtes pas du sérail, c'est totalement abscons. Du moins se nourrit-il de phrases, de mots qui vous feraient presque sentir comme un pithécanthrope face à un téléphone portable. Sans certains codes impossible de comprendre où l'auteur veut en venir, l'auteur et ce personnage Cristobal qui comme le dit Canarde dans son avis fait la même chose que les promoteurs honnis à savoir bétonner son île mais sous couvert, lui, de faire de l'art. Mouais je ne suis pas convaincu quand je vois certains trucs qui se vendent des millions (au fait ça vaut plus cher une BD dédicacée ou signée par Hergé...) Je n'ai pas grand chose à dire du dessin, correct mais qui ne révolutionne pas le genre. Je ne suis pas dans la cible de ce genre de BD, pas mal tout de même.
Je vais rejoindre le concert des bonnes louanges à propos de cette bd car elle le mérite amplement. C'est comme cela et pas autrement. Ce n'était pas gagné d'avance mais cette bd est intelligente. Je me suis également demandé si ce n'était pas une histoire vraie par rapport aux constructions touristiques des îles Canaries qui se sont vu complètement dénaturés par le tourisme de masse. Il est vrai que certains artistes à l'égo démesurée ont pu combattre cette idée de vulgarisation de la nature et de leur lieu de naissance. Bref, cela apparaît comme tout à fait crédible. Quant à la forme, rien à redire si ce n'est que j'ai bien aimé ce style graphique qui me va très bien. Il y a également une bonne utilisation des couleurs. Les personnages et les décors sont fort réussis. J'ai passé un agréable moment de lecture. Cela m'a apporté divertissement mais pas seulement. Le récit est d'une très grande profondeur avec la lettre du père qui constitue un vrai moment d'anthologie. C'est une bd bien construite qui mérite le succès ainsi que sa découverte.
Pas accroché. Lu jusqu'au bout, mais où voulait-il en venir? J'ai été séduite par le dessin, un peu ciblé adolescent (ne riez pas !) assez proche de la caricature, avec des couleurs peu variées mais plutôt douce à l’œil. Mais pour le scénario: Cet artiste contemporain, mégalomane et bienpensant qui retourne au pays et retrouve sa belle île bétonnée... Que fait-il ? la même chose que les promoteurs, il achète tout et fait des merdes en béton qu'il légitime par son point de vue artistique. Bref, quel est le message ? 1. l'art contemporain est dans l'impasse ? 2. On ne peut rien faire contre l'argent ? 3. En voulant se rebeller contre son papa, on finit par faire des conneries ? Je ne vois pas en quoi ces trois propositions son intéressantes et nous aident à vivre... Tout ça pour ça.
Cristobal se tue dans un mystérieux accident de voiture sur une route déserte, provoquant un deuil général dans son île natale. Cet artiste célébrissime n'y est revenu qu'après de nombreuses années. Il s'y est installé afin de la transformer tout en la protégeant de la rapacité des promoteurs immobiliers. Un flic mène l'enquête sur les circonstances de l'accident, ce qui permet de retracer le parcours de cette gloire locale à coups de flashbacks. Sous l'apparente simplicité d'un trait semi-réaliste et d'un scénario construit comme un biopic, Bruno Duhamel se livre ici à un exercice périlleux. Cristobal est très humain, très entêté, très autoritaire, très artiste aussi, ce qui ne le rend pas forcément sympathique, mais c'est un personnage que l'on n'oublie pas. Cette fiction est fortement inspirée de la vie d'un artiste réel, César Manrique, mais l'auteur admet dans sa préface qu'il a réinventé le personnage. J'avais apprécié les dessins souples de Duhamel dans Les Brigades du Temps. Il conserve ce trait, mais prend ici le temps de livrer de grandes cases très contemplatives. La mise en couleur, très habile, alterne les ambiances monochromes et les tons éclatants, en fonction des différentes époques, ou des états d'âme des personnages. Le retour est une réflexion qui enchaîne plusieurs thèmes. L'histoire de Cristobal est une peinture vivante traitant pêle-mêle du monde moderne, du progrès social, de l'hybris de l'artiste, du bien public, du pouvoir, de la protection de la nature, de la paternité… En somme, c'est une BD qui se lit d'une traite et très facilement, mais dont les thématiques sont bien plus complexes que sa forme ne le laisse paraître. Cet album atypique est surtout très intelligent, sans être pédant, ce qui est une qualité rare. Une belle découverte.
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