Le Jardin des Souvenirs (Potter's Field)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Mark Waid et Paul Azaceta proposent un thriller bien noir mettant en scène un mystérieux individu qui a décidé de rendre leur nom et leur dignité à des disparus anonymes enterrés au large de New York City.


Boom! Studios New York

Faisant appel à un réseau d’agents situés en dehors des circuits traditionnels qui ne se connaissent pas les uns les autres, un mystérieux individu s’assigne comme mission de découvrir le passé et le nom de ceux qui ont été injustement assassinés et enterrés dans ce jardin des souvenirs au large de New York City. Enquêtes, ruelles crasseuses, danger ! Du pur thriller porté par deux auteurs au summum de leur art.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Février 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Jardin des Souvenirs © Delcourt 2017
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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14/02/2017 | PAco
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Morts non identifiés - Ce tome comprend les épisodes 1 à 3 de la minisérie du même nom (en 2007), ainsi que l'épisode spécial Potter's field : stone cold (en 2009), soit l'intégralité des épisodes parus. La première page frappe très fort : un homme est en train de suffoquer sous les yeux du lecteur, étouffé par un sac en plastic serré autour de sa gorge, les cases de texte indiquent qu'il s'agit d'une mule (un passeur de drogues) qui souhaitait arrêter. Il est enterré dans un cimetière orné de plaques tombales sans nom, uniquement avec des numéros. Il ne s'agit pas d'une fosse commune, mais de tombes individuelles de morts non identifiés. le texte apprend au lecteur que ce cimetière accueille 125 cadavres par semaine, dont deux tiers de nouveaux nés ou de morts nés. Un homme s'est fixé pour mission d'identifier ces individus, un par un ; il se fait appeler John Doe (le nom générique donné aux individus dont on ne connaît par l'identité) et porte tout le temps des lunettes de soleil. Il n'hésite pas à recourir à la violence pour arriver à ses fins, mais ce n'est pas un justicier. Il n'a pas de pulsion le poussant à redresser les torts. Durant ces 4 épisodes, John Doe rétablit l'identité d'autant personnes : (1) une jeune femme de race caucasienne, entre 20 et 25 ans, décédée d'une chute d'un immeuble, suicide probable, (2) une jeune dame qui vient demander l'aide de John Doe suite à la mort de sa sœur, (3) un homme lié au milieu de la pègre, et (4) une série de cadavres défigurés aux empreintes digitales effacées. Boom! Studios est une maison d'édition de comics fondé en 2005 dont Mark Waid a été le responsable éditorial en chef de 2007 à 2010. Il a également créé plusieurs séries pour cet éditeur dont 3 en 2009 : Irrécupérable (avec Peter Krause), Incorruptible (en VO avec Jean Diaz)et The Unknown (en VO, avec Minck Oosterveer). Ce tome commence par une introduction dithyrambique de Greg Rucka sur le travail effectué par Mark Waid et Paul Azaceta (illustrations). Il est vrai que la scène de départ est exemplaire. le lecteur est plongé dans le mystère, l'horreur de la violence et l'injustice de ces tombes sans nom. Les dessins d'Azaceta sont sombres à souhait, tout en restant lisible. Waid utilise les dialogues et les commentaires avec parcimonie. Azaceta s'attache aux éléments principaux sans sacrifier les décors. L'ambiance de polar noir et urbain est très réussie. Passé les cinq premières pages, le doute s'insinue. Il est visible que Waid n'en dira pas beaucoup sur John Doe qui porte bien son nom : pas de passé, pas de présent si ce n'est son occupation, pas de personnalité, juste un deus ex machina qui sert à résoudre des énigmes. Effectivement John Doe se limite à ça et ses méthodes de travail avec coups et blessures cumulent un autre poncif du genre : le réseau d'informateurs serviables parce qu'ils doivent beaucoup au héros. Sauf que Waid est un grand professionnel et qu'il a concocté des points de départ très intrigants qui évite à l'histoire de se cantonner à des clichés des romans noirs. le lecteur est mené par le bout du nez par le scénariste qui déroule des trames d'enquêtes dont les évolutions surprennent à chaque fois. Il y a bien le cliché du dur à cuire résistant, avec un coup d'avance sur les entourloupes des criminels, sauf que l'absence de voix intérieure de John Doe évite qu'il s'apparente au détective privé à qui on ne la fait pas. Il y a bien à un moment une femme fatale, sauf que ses relations avec le héros sortent des clichés habituels. Il y a bien des bagarres, mais elle ne dégénère pas en affrontements surhumains, avec un héros résistant à un niveau de douleur impossible. Il y a bien des scènes d'action, mais le spectaculaire ne prend jamais le dessus sur la narration. Ce dernier point repose sur les illustrations en retenue d'Azaceta qui n'est pas là pour l'esbroufe. Il s'est mis au service du récit avec un encrage fortement appuyé qui convient à merveille à ces histoires. Les illustrations disposent d'un bon niveau de détails qui établissent chaque lieu de manière crédible et réaliste qu'il s'agisse d'une morgue, d'une pièce où un individu a été détenu pendant plusieurs années, d'un appartement, d'un bureau d'un caïd, ou de ce fameux cimetière. Les scènes d'action sont vraiment remarquables par leur efficacité, par l'agencement des cases et les points de vue qui racontent à eux seuls l'histoire lors des scènes muettes. La première se trouve dans le premier épisode quand John Doe inspecte un appartement à la lueur d'une torche électrique : mise en scène simple et terriblement suggestive, avec une ambiance pesante et tendue incroyable. le quatrième épisode comprend une course poursuite dans un grand hall de gare en passant par d'immenses escalators à couper le souffle. Cette lecture procure un vrai plaisir visuel, sans tomber dans la démonstration ou le m'as-tu-vu. Mark Waid et Paul Azaceta proposent un récit bien noir (certains crimes sont sordides et immondes) avec une forme de retenue dans la narration qui augmente l'impact du récit. le lecteur pourra éventuellement se sentir frustré de l'absence d'informations sur John Doe, et de la brièveté de ces aventures.

05/06/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Malgré une couverture inédite française plutôt moche à mon goût, ma curiosité avait pris le dessus et je me suis lancé dans la lecture de cet thriller dont le pitch m'avait bien accroché. En effet, un mystérieux personnage s'est donné pour mission de découvrir le passé et le nom de ceux qui ont été injustement assassinés et enterrés dans ce "jardin des souvenirs" situé sur une île au large de New York. Ce cimetière où les plaques de ces défunts inconnus ne portent que des numéros retrouve petit à petit quelques noms gravés au burin par cet étrange John Doe qui à l'aide d'un réseau d'agents agissant hors des circuits traditionnels et qui ne se connaissent pas pour redonner leur dignité à ces morts. Ce petit côté "cold cases" revu et corrigé en plus noir était des plus alléchant mais m'a laissé au final un peu le cul entre deux chaises. Le personnage central est intéressant malgré tout ces mystères qui l'entourent, le dessin un peu gras de Paul Azaceta colle parfaitement à l'ambiance du scénario de Mark Waid et malgré quelques maladresse, le découpage et l'encrage tranché donnent le ton à ce thriller de façon efficace. En fait, ce sont ces deux épisodes qui appelleraient une suite dont je n'ai pas compris si elle existe ou pas qui m'a le plus frustré en arrivant à la dernière page. Car des questions importantes restent en suspens et je n'ai pas l'impression qu'une relecture même si elle sera intéressante, répondra à toute ces interrogations. Alors, à moins d'une suite qui viendra éclairé ma lanterne, je resterai sur la note de 3/5.

14/02/2017 (modifier)