Duchamp Marcel, quincaillerie
Biographie de Marcel Duchamp, figure centrale de l'art moderne.
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Inventeur du ready-made, figure influente et incontournable de l’art contemporain, Marcel Duchamp a fait couler beaucoup d’encre, nourri bien des controverses, et continue aujourd’hui de hanter le monde de l’art. Il hante également l’esprit de Benoît Preteseille, jusqu’à venir le mettre en garde dans ses rêves, le sommant «de ne pas raconter n’importe quoi sur moi après ma mort». On le sent dès les premières pages de cette magnifique biographie: Benoît Preteseille aime Marcel Duchamp. Pas d’un amour transi, béat, sans nuances, non, mais plutôt d’un amour qui rend lucide, qui ouvre les yeux et l’esprit, un amour qui n’assujettit pas mais, tout au contraire, qui rend libre. Il aborde alors l’homme et son travail avec un respect mêlé d’une belle décontraction, sans complexe, et sans déférence, et beaucoup de liberté. (extrait de la présentation de l'éditeur)
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Date de parution | 14 Novembre 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une biographie sur Marcel Duchamp, un artiste que je trouve intéressant, mais que je ne connaissais pas trop en dehors de son oeuvre. C'est donc avec intérêt que j'ai lu cet album qui m'a appris bien des choses sur ce singulier artiste. Dommage qu'il manque quelque chose pour rendre le tout captivant à lire. Vers les trois-quarts de l'album, je commençais à m'ennuyer un peu (il faut dire que Duchamp arrête assez tôt de faire des œuvres et je trouve que les meilleures parties sont celles portant sur ses différentes œuvres). Cela reste tout de même meilleur que plusieurs biographies en bande dessinée que j'ai lues jusqu'à présent. Il y a des anecdotes amusantes que je ne connaissais pas comme ce tableau qui montre Duchamp se faire tuer. Le dessin est bon et la mise en scène est originale.
Benoît Preteseille, cofondateur et animateur des éditions Warum, publie une œuvre originale, dans une relative discrétion, puisque chez de « petits » éditeurs, même si Cornélius lui a déjà offert plusieurs jolis albums. Ici chez les Suisses d’Atrabile, il poursuit son œuvre sur son sujet fétiche. En effet, l’essentiel des albums de Preteseille tourne, plus ou moins directement, autour de Dada et surtout du surréalisme. Aussi n’est-il pas étonnant de le voir consacrer un album à celui qui, lui aussi relativement discrètement (même si son influence a été reconnue par les plus grands artistes du XXème siècle), par ses créations – voire leur absence – et sa personnalité, a exercé la plus grande influence sur l’art moderne : Marcel Duchamp. Pour qui s’intéresse à Dada et au surréalisme, Duchamp est incontournable – Breton a d’ailleurs dit à maintes reprises la dette qu’il avait envers son ami, qui n’a jamais cessé de le surprendre. Figure souterraine de Dada, dynamiseur et dynamiteur de l’art moderne, mais aussi lien entre les artistes européens et les Etats-Unis (où il a séjourné durant les années 1910 et durant la Seconde guerre mondiale, fécondant les deux rives de l’Atlantique), Duchamp est aussi une énigme. Plus que ses ready-made – qui posent encore question au quidam, ou que ses chefs d’œuvre qui n’ont pas encore livré tout leur potentiel éruptif (la Mariée…), c’est aussi quelqu’un qui, très tôt, au fait de sa « gloire », s’est arrêté, s’est mis en retrait, pour se consacrer aux échecs (il était un très bon joueur !), même s’il a continué à organiser aux côtés d’André Breton les expositions internationales du surréalisme. Voilà donc l’homme auquel Preteseille consacre cette biographie, avec son dessin habituel, une colorisation bicolore et quelque peu terne et une absence du gaufrier classique : ce dernier point fluidifiant finalement la lecture, qui pourrait peut-être paraître sèche l’accumulation de détails sur ce grand monsieur de l’art moderne, aussi modeste et drôle (son « double » « Rrose Sélavy » produisant des jeux de mots poétiques et hilarants que Desnos poursuivra). Le titre est en cela très fidèle à Duchamp, qui ne s’est jamais pris au sérieux, même s’il n’a jamais fait « n’importe quoi », comme certains le pensent faute de pouvoir accepter cette œuvre et cette personnalité hors du commun. C’est quasiment exhaustif, très clair, et l’on sent bien toute l’empathie – pour ne pas parler d’amour – ressenti par l’auteur à propos de son sujet. Toute la connaissance aussi, car c’est plus que solide (une petite bibliographie en fin de volume permet d’aller plus loin si on le souhaite). A lire avec les entretiens de Cabanne, les textes de Breton ou de Suquet par exemple.
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