Le Pélican
Le Pélican est un café où les paumés du quartier viennent se retrouver autour de la jolie Elsie, qui par sa bonne humeur et ses danses endiablées, met un peu de gaieté dans leur vie.
Au bistrot Echo des Savanes Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs
L'immeuble de Lhoste vient d'être sévèrement endommagé dans un incendie. L'un de ses voisins, Frank, un veilleur de nuit qu'il connaît à peine, lui propose un toit pour la nuit. Lhoste accepte. Les deux hommes s'installent donc chez Elsie, la copine de Frank, pendant son absence. Lhoste n'est pas très rassuré de devoir partager un appartement avec ce quasi-inconnu hospitalier mais aux manières plutôt brusques et inquiétantes. Elsie ne tarde pas à rentrer chez elle. Lhoste est séduit par cette jeune femme sensuelle, et s'aperçoit rapidement qu'il n'est pas seul. Au Pélican, le bistrot du coin, où elle va danser pour se détendre après le travail, Elsie est un peu le rayon de soleil de tous les paumés du quartier : Joris, le simplet qui fabrique des poupées à son effigie ; Paul, l'aveugle, qui se fait décrire tout ce qui arrive par sa compagne ; Bob, qui rêve d'être marin et se construit un bateau avec des matériaux de récupération...
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Date de parution | Septembre 1994 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voilà un album sans trop de prétention, mais qui se laisse lire assez agréablement. Qui ressemble à certains films, qui éclairent quelques tranches de vie (comme peuvent le faire dans leurs films Cédric Klapisch ou Agnès Jaoui je trouve). Ici, nous suivons sur quelques jours les habitants d’un quartier, dont le point de ralliement est un café, Le Pélican – qui donne donc son titre à l’album. Tous les habitués du bistro sont un peu fêlés. Dans tous les sens du terme d’ailleurs, certains cachent plus ou moins maladroitement une fêlure, une blessure intime, tandis que d’autres incarne une certaine forme de la folie, du dérangement, de l’inadaptation à la société, le microcosme du Pélican étant finalement le seul lieu où ils peuvent vivre sans craindre le regard des autres. En tout cas, la galerie de personnages que nous dresse Jean-Claude Denis n’est pas un zoo, un freaks show : il y a de l’empathie pour chacun, et aucun n’est non plus complètement improbable. Ils sont juste un peu décalés. C’est en tout cas une petite histoire sympa à lire, à emprunter. Voire plus si affinité.
Après L'Ombre aux tableaux, récit tragi-comique remarqué en 1990, J. C. Denis récidive un peu dans le même style en 1994 avec ce Pélican, du nom d'un bistrot dans un quartier populaire de Paris, rendez-vous des paumés de toute sorte et des clients les plus excentriques. Je me souviens très bien quand je lisais ça dans l'Echo des Savanes, mais j'ai préféré le relire en album pour la continuité. Le héros central en est Lhoste, jeune gars mal dans sa peau, mais il est finalement assez en retrait face à de nombreux autres personnages attachants qui se retrouvent tous à un moment ou un autre au "Pélican". Il y a d'abord Frank, un type torturé par des démons intérieurs, René le barman, Bob un pseudo-capitaine qui retape un vieux bâteau, Monsieur Paul l'aveugle, à qui Madame Thibaud décrit tout, Joris un doux dingue qui fabrique des poupées, Irène une vieille putain philosophe, Monsieur Sophie, un fan d'Elvis qui hélas connaîtra une fin tragique. Et puis, il y a Elsie, officiellement copine de Frank, mais dont le coeur balance pour Lhoste, et véritable pôle d'attraction du "Pélican". Denis décrit merveilleusement les agissements de ces personnages avec leurs âmes à la dérive, et en vrai créateur d'ambiance, orchestre une chronique du quotidien intéressante, soutenue par son trait doux très Ligne Claire, où la narration compte autant que le graphisme. Voir pour l'achat qui peut ne pas être indispensable, sinon bibliothèque.
Mon avis penche un peu plus vers celui d'ArzaK que vers celui de Cassidy. En effet, l'histoire manque un peu d'épaisseur, surtout à cause de ses personnages, légèrement dérangés, mais mal exploités. Franck, par exemple, aurait pu être mieux exploité. Mais Elsie, ah Elsie... Ses tee-shirts ras-la-touffe (excusez-moi Mesdames et demoiselles), ses passages inoubliables sur les sièges... C'est un peu elle qui sauve l'album, malgré le style très "ligne claire" (encore plus que d'habitude ?) qu'utilise JC Denis... Un album tout juste lisible, sans grosse prise de tête.
Plutôt déçu. L'intrigue peine à décoller et la galerie de personnages dressée par Denis manque de vraie originalité. Les usagers du café "Le Pélican" sont tous un peu timbrés mais pas trop. Plus intéressant en revanche, le personnage de Elsie et la manière dont elle aguiche tout le monde avec ses airs de sainte-nitouche, mère de la douleur... Malheureusement, le propos ne va pas bien loin, on pense aux trop grosses similitudes avec d'autres histoires (des films surtout)… et finir le récit sur la mort d'un personnage dont le lecteur n'a rien à faire, c'est aussi facile qu'un peu vain...
Jean-Claude Denis semble avoir trouvé une recette efficace : un homme a l'esprit tourmenté, une jolie jeune femme toute simple aux formes généreuses, une histoire d'amour contrariée entre les deux. Et si le résultat n'est pas toujours aussi épatant que dans Quelques Mois à l'Amélie, jusqu'à présent aucun des albums que j'ai lus ne m'a déplu. "Le Pélican" n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une petite histoire sympathique remplie de personnages attachants. On passe un bon moment avec, même si ça ne laisse pas un souvenir impérissable.
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