Geronimo (Matz/Jef)

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)

Matz et Jef prolongent leur exploration des grands mythe américains et s'offre un détour par l'histoire. Voici leur interprétation du destin tragique du dernier chef amérindien : Géronimo.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Indiens d'Amérique du nord Les Apaches [USA] - Les déserts Nord-Américains

1850, Nord du Mexique. Sur les terres ancestrales des Apaches, un énième massacre. Un campement est attaqué par les soldats mexicains. Parmi les victimes, la femme, les trois enfants et la mère d'un jeune homme médecine réputé pour sa science et ses prémonitions : Goyahkla, « celui qui bâille ». Assoiffé de vengeance, Goyahkla réunit les différentes tribus apaches pour se venger du village où a eu lieu le massacre. Les grands chefs Cochise, Juh, Mangas Coloradas le suivent. Dans le combat homérique qui va suivre, Goyahkla va s'illustrer, gagner le rang de guerrier et un nouveau nom : Geronimo. Parce que les survivants mexicains en s'enfuyant invoquaient saint Jérôme. Mais si Geronimo a décidé de vouer sa vie à se venger des Mexicains, l'arrivée des Blancs va tout bouleverser. Les Apaches doivent affronter un ennemi encore plus nombreux et plus dangereux, que Geronimo va commencer par sous-estimer. C'est une lutte désespérée, que Geronimo va mener jusquà la limite de ses forces et de celles des siens, insaisissables pour l'Armée américaine. Geronimo était l'Indien proverbial, vivant en communion avec la nature. Il était le dépositaire des coutumes ancestrales des Apaches, connaissait son territoire mieux que quiconque, le dernier Indien libre.

Scénario
Dessin
Jef
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Mars 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Geronimo (Matz/Jef) © Rue de Sèvres 2017
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)
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07/03/2017 | pol
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai trouvé des qualités à cette série. Je ne suis pas un spécialiste des guerres indiennes et je ne connais pas grand-chose du parcours de Géronimo. Pour un néophyte comme moi, c'est l'ouvrage idéal pour entrer dans le sujet. Bien sûr c'est condensé et certains aviseurs trouvent que des passages clés ont été traités trop rapidement. Pour ma part, je trouve le récit de Matz bien équilibré où l'introduction explique bien le ressentiment de Géronimo contre les Mexicains et par extension contre tous les Blancs. D'ailleurs si les massacres, traitrises ou coup bas sont bien explicités, Géronimo n'est pas en reste dans la violence contre femmes et enfants. Le graphisme est en accord avec l'ambiance du récit. Jef a fait l'effort de peindre une multitude de visages (des tronches !) différents aux expressions haineuses bien reproduites. Ces trognes tordues et tourmentées portent bien la dramaturgie des événements qui ont ensanglanté l'Ouest. Les paysages de sierra ou de montagnes complètent le beau graphisme de la série. Une lecture facile et équilibrée pour aborder la thématique indienne.

05/12/2023 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

J'ai bien aimé cette biographie de Geronimo. Tout le monde connait ce nom sans savoir réellement les tenants et aboutissants de sa vie. On apprend l'origine supposée de ce nom, de saint Jérôme. On voit cet homme dans une quête de vengeance vis-à-vis des Mexicains qui ont sabré les siens, des années durant il mènera une guérilla. Et puis il se battait tout simplement pour son territoire sur lequel les siens avaient l'antériorité. Certains vont le trahir et épuisé il finira par rendre les armes, mais encore une fois dupé par ses ennemis. Le dessin est pas mal. Une bonne lecture qui sait se rendre attractive.

25/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Peu peu convaincu. Le dessin est parfois brouillon, certaines cases ou planches sont régulièrement "bancales". Côté scénario rien de bien transcendant non plus, pas mauvais mauvais mais pas bon non plus. Ca se lit et le personnage de Geronimo reste suffisamment fascinant pour que ça passe. Mais bof quoi, l'ensemble est je trouve très fade. bof bof bof

30/04/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Il n'y a pas si longtemps, j'avais lu Géronimo - Mémoires d'un résistant apache qui offrait une biographie très complète et détaillée de la vie du célèbre guerrier apache. En comparaison, cet album de Matz et Jef présente d'une part un dessin plus attrayant et plus travaillé, et d'autre part une biographie plus concise, se concentrant davantage sur les moments clés plutôt que d'être exhaustive. Les deux ont leurs avantages, la première étant plus instructive et complète, tandis que la seconde se lit plus agréablement et facilement. Je trouve le dessin très bon dans l'ensemble et j'aime sa colorisation et son ambiance. Je regrette juste des visages que je trouve un peu hésitants et parfois changeants. L'histoire se lit très bien, mais je trouve que le fait de connaitre les détails de la biographie de Geronimo grâce à mon autre lecture me permet de mieux comprendre des passages qui autrement m'auraient peut-être paru trop vagues, trop superficiellement expliqués dans cet album là. Et dans cette version là de sa biographie, je me suis senti un peu moins proche du personnage qui donne ici l'impression de s'enfermer obstinément dans une vengeance sauvage à tout prix, alors que le fait d'avoir présenté sa vie familiale d'avant le drame qui entame ce récit m'avait permis de ressentir bien plus fortement sa peine et sa tristesse dans son autre biographie. Bref, du plus et du moins dans cet album là que je n'ai pas pu m'empêcher de comparer avec un autre, mais cela reste une très bonne biographie, très lisible et bien dessinée.

18/09/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Geronimo est un bel album qui se veut réaliste dans sa retranscription historique du parcours d’un des derniers grands chefs indiens. Cet album se lit comme un western. Les indiens y ont le beau rôle, ce qui est on ne peut plus logique au vu du sujet. La narration est fluide et efficace, Matz évite parfaitement le piège de la biographie scolaire dans laquelle dates et faits historiques se suivent dans une longue énumération sans âme au profit d’une œuvre humaniste où l’accent est mis sur les personnages, leurs pensées et leur évolution au fil des épreuves qu’ils traversent. Le découpage en chapitres est bien pensé, chacun d'entre eux correspondant finalement plus à un stade d'évolution du personnage qu'à tel ou tel événement précis. Le côté « désespéré » de la résistance indienne touche forcément, mais les auteurs ont vraiment réussi leur coup avec des personnages au charisme certain. Le dessin est lui aussi de belle facture, renforçant encore un peu plus ce sentiment d’être face à un western de la grande époque. Ce trait réaliste fin et soigné est vraiment beau à voir. Au final, voilà un bien bel album que je recommande aux amateurs de western comme aux amateurs de récits historiques. En fait, je pense que tout amateur de bande dessinée est susceptible d’y trouver son bonheur… Donc foncez !

23/10/2018 (modifier)

Matz et Jef se retrouvent une nouvelle fois pour un nouveau one shot réussi et efficace. La vie de Geronimo a été extrêmement riche et longue, chose très rare pour l'époque et vu les dangers rencontrés par ce personnage emblématique. Le récit linéaire est à la fois clair et prenant, il est assez facile de se ranger du côté des indiens sans que cela soit manichéen. Je ne connaissais pas tous les passage de la vie de Géronimo, et à ce titre ce tome s'est avéré instructif. Du côté des bémols, j'aurai aimé que certains passages soient plus développés, certaines scènes ont expédiés en 2 pages, alors que ce sont des moments cultes pour cette période. Le dessin, avec une très belle couverture onirique à mon sens, est assez réussi, même si je rejoins une remarque sur les visages un peu raides.

13/11/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Le duo de Balles Perdues et Corps et Âme se reforme pour cette fois nous embarquer bien loin des thèmes qu'il explorait auparavant. Ici il est donc question de Geronimo grand chef indien qui est mort après des années de lutte au fin fond de la Floride bien loin de ses chères montagnes. En ce qui concerne le dessin je n'ai pas grand chose à dire sinon que le trait de Jef me convient parfaitement même si ici ou là, mais vraiment pour pinailler, je trouve un peu de raideur à ses visages. L'histoire linéaire est bien contée en collant au plus près de la réalité historique, c'est d'ailleurs plus un documentaire qu'une fiction qui mérite d'être lue, elle fait œuvre de mémoire sur l'un des plus important génocide de notre histoire contemporaine. A lire.

07/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Figure emblématique de la race indienne en général, et de la tribu Apache, symbole de la lutte contre les Blancs, défenseur acharné de la liberté pour son peuple, Geronimo méritait bien un bel album en BD, en l'occurrence un album de moyen format dont l'épaisseur compense ce format un peu hybride. Je dois dire que je n'ai rien appris de nouveau sur ce personnage puisque j'ai lu plusieurs biographies, et même les "Mémoires de Geronimo", petit ouvrage réédité en 1977 chez Maspero, écrit au seuil de sa vieillesse alors qu'il avait cessé tout combat. Inutile de dire que je conseille cet ouvrage à tous les passionnés comme moi du monde indien. Il y raconte toute sa vie, son combat perpétuel et même l'origine de la nation Apache. J'ignore si les auteurs se sont inspirés de ce livre, mais dans cet album, le récit prend à la source quand Geronimo n'était encore que Goyatleh (ici, nommé Goyahkla) auprès du vieux chef Mangas Coloradas (ainsi nommé parce que sa tunique avait des manches rouges). Toute sa vie sera celle d'un révolté, sa lutte continuera auprès de Cochise, et tout commence par le massacre de sa famille par les Mexicains, peuple que Geronimo va combattre farouchement et souvent de façon sanglante, sa vengeance sera continuelle, la plaie trop béante. Il se trouve ensuite un nouvel ennemi avec le gouvernement américain (qu'il nomme "les yeux clairs" pour les différencier des Mexicains). Washington ne peut en effet tolérer un tel débordement et une telle insoumission. C'est alors l'épisode de la trahison ignoble de Bascom sur Cochise, qui servit en passant à Charlier de point de départ à la saga Blueberry en 1963. Les auteurs ont le temps d'explorer d'autres épisodes comme celui de la réserve, où affamés par les soldats, les Apaches s'évadent et reprennent la lutte. Le piège d'Apache Pass est évoqué de façon plus succincte, je le regrette car c'est l'un des massacres les plus effroyables des guerres indiennes. Puis c'est la reddition finale au général Miles, et l'épilogue dans le train pour la Floride, qui est plein d'amertume en même temps qu'il reflète la fourberie de l'homme blanc, et les promesses non tenues ayant accablé la nation indienne qu'il n'a jamais respectée. Tout ceci est bien conté, sur un plan historique instructif pour les néophytes, car à travers la destinée de Geronimo, ça raconte le mensonge pratiqué par les Blancs envers ces peuples, et une partie du génocide indien en général. Le dessin est très bon, il y a de belles images, le visage de Geronimo est respecté et conforme aux photos que l'on connait de lui, de même que la mise en page est dynamique, notamment lors des scènes de massacre, et j'ai bien aimé les différents formats de cadrages ; d'ailleurs l'album s'ouvre par une très belle pleine-page. Seule la couverture me semble moyenne.

23/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Voici la seconde œuvre que je lis sur cet indien apache de légende après l'excellent Géronimo - Mémoires d'un résistant apache que j’ai récemment avisé. Cela raconte exactement la même histoire mais il est vrai dans des styles assez différents. Là, on s’éloigne un peu de l’aspect documentaire qui faisait travail sérieux. On apprend tout de même des choses assez intéressantes qui n’étaient pas forcément dans la biographie citée. Par exemple, les auteurs insistent sur le fait que Géronimo en voulait surtout aux Mexicains avant de combattre les yeux clairs. Cette bd a un caractère nettement plus dynamique. Pour autant, j’avoue avoir préféré l’autre concurrent qui m’a semblé aller plus en profondeur sur ce personnage. Le message est d’ailleurs mieux passé. Pour autant, c’est dommage de voir des auteurs s’emparer exactement du même sujet durant la même période d'édition et de parution. Il existe d’autres indiens de légende comme par exemple Winnetou si on reste chez les apaches. Il est vrai que ce dernier n’a jamais existé mais bon. Ce que je veux faire comprendre, c’est que la bd est si vaste que sortir dans la même période une œuvre sur le même personnage, ce n’est pas très cool. En l’occurrence, cela souffre d’une certaine comparaison que les lecteurs ne manqueront pas de faire. Pour autant, cette œuvre demeure tout à fait honnête.

12/06/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je suis passionné par le monde amérindien, et j’ai déjà lu pas mal de choses sur les tribus du Sud des Etats-Unis – en particulier sur les différents groupes Apaches. Géronimo, par la durée de sa révolte, parce qu’il fut le dernier chef à se rendre, en est devenu le symbole. J’avais donc un a priori favorable quant au sujet, mais un peu d’appréhension quant au traitement. Hélas, c’est la déception qui domine après la lecture de cet album. L’intrigue d’abord, qui veut suivre quelques moments importants de la révolte de cet homme, mais qui le fait maladroitement. Les dialogues et les commentaires en off semblent empesés, la lecture n’est pas toujours fluide, et quelques raccourcis ne sont pas forcément judicieux. Le dessin quant à lui ne m’a pas plu. Non qu’il soit mauvais. Mais je ne l’aime pas, les visages en particulier que je ne trouve pas beaux, ni suffisamment réalistes. Qui plus est Géronimo ne ressemble pas assez au personnage réel. Bref, c’est un album qui ne rend pas assez justice à un homme qui ne demandait pas autre chose que vivre, mais qui ne rentrait plus dans les plans d’une société mercantile et impérialiste – comme d’autres (Sioux et Cheyennes, Nez-Percés, pour ne prendre que des exemples de révoltes quasi contemporaines contre le rouleau compresseur américain). Note réelle 2,5/5.

21/03/2017 (modifier)