Ma guerre
Inspiré des épreuves vécues par son grand père pendant la seconde guerre mondiale, Tiburce Oger concrétise un projet qui murissait depuis 30 ans
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale École européenne supérieure de l'image L'univers concentrationnaire nazi
Voici le témoignage de Guy-Pierre Gautier, grand-père de l'auteur, survivant de Dachau. Engagé en 1943 dans la brigade Liberté des francs-tireurs et partisans de La Rochelle, il s'emploie à des sabotages de voies ferrées et au renseignement. La bravoure côtoie l'insouciance. À l'arrestation du réseau, les difficultés commencent avec les interrogatoires par la gestapo, une mutinerie de la prison d'Eysses, les fusillés. Le cauchemar s'installe lors du voyage infernal en wagons à bestiaux jusqu'à Dachau. Le courage masque alors à peine la frayeur.Le récit poignant d'un survivant, jour après jour, souffrance après souffrance, jusqu'à l'apparition de la silhouette immense d'un GI américain qui annonce la fin du cauchemar le 30 avril 1945.
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Date de parution | 22 Février 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Après 70 ans de silence Guy-Pierre Gautier a exprimé le besoin de transmettre une mémoire utile aux jeunes générations. C'est son petit fils, Tiburce Oger qui recueille et met en forme le récit poignant du résistant déporté. Oger livre un récit sobre et précis. A partir d'une scène initiale de remise de décoration, la chronologie remonte aux années 20/30 pour un bref rappel de la situation familiale de Guy-Pierre. La suite se déroule d'un façon simple en suivant la chronologie des événements. L'action résistante du jeune homme d'abord via des tracts puis des sabotages au sein des FTPF. Le récit ne fait pas dans l’esbroufe, la région n'est pas sous pression sauf sur la base sous-marine de La Rochelle et c'est presque avec surprise que l'on retrouve Guy-Pierre en prison (française). Les faits, les dates et les noms des amis sont là qui rendent la narration comme un quasi documentaire presque distant. L'intensité augmente un moment au moment des interrogatoires pour retomber quelque peu. Puis c'est l'épisode de Dachau à mon avis le plus marquant du récit. Personnellement c'est cette dernière partie qui m'a le plus saisi. Si les deux premières parties m'ont semblé en retrait par rapport à une œuvre comme Madeleine, résistante; la partie déportation est bouleversante et sincère. Là encore il y a beaucoup de précisions dans les dates, les organisations et le vécu au quotidien des prisonniers. Si le graphisme proposé par Oger n'est pas mon préféré il colle parfaitement bien au récit. C'est surtout vrai pour les scènes d'interrogatoires ou la partie sur Dachau. Ces visages meurtris et ces corps tordus et déformés rendent très bien les souffrances endurées. Une bonne lecture pour faire mémoire. Un bon 3.
Je ne savais absolument pas du tout sur quoi j’allais tomber avec cet album. La surprise fut colossale, dans le bon sens du terme. J’ai adoré même si je ne suis pas sorti indemne de cette lecture. Tiburce Oger nous relate comment son grand-père Guy-Pierre Gautier entre en résistance au tout début de la seconde guerre mondiale. On va ainsi suivre son parcours lorsque l’occupation allemande sera une réalité à la Rochelle en juin 40, jusqu’à sa déportation à Dachau en juin 1944. Ca secoue. Entre les interrogatoires brutaux, les tortures et les humiliations en déportation, les dégâts physiques et psychiques sont considérables. La solidarité et l’amitié seront les valeurs humaines qui lui permettront de sortir de ce camp concentrationnaire en avril 1945. Le témoignage livrée par Tiburce Oger, est particulièrement émouvant. Les faits ne sont pas édulcorés. La vérité vous saute au visage. La vie dans les camps est effroyables. Le graphisme est magnifique. L’utilisation des nuances de la couleur bleue est remarquable. Globalement cela reste sobre même si la violence est palpable. On a froid avec les prisonniers. La détérioration physique de Guy-Pierre Gautier au fil du récit est magnifiée sous le trait de son petit fils. Quel boulot ! Le déroulé de l’histoire se fait de manière chronologique. Pas de surprise de ce côté-là. Et au final c’est tant mieux. Album intime et personnel. Nous ouvrons un album de famille. Les émotions sont au rendez-vous. Je recommande vivement.
Tiburce Oger met ici en images les souvenirs de son grand-père, Guy-Pierre Gautier, l’album étant un très long flash-back (après la cérémonie de 2015 – 2015 seulement !!! – où il reçoit la Légion d’honneur). Je commence par le travail d’Oger donc. J’aime beaucoup son trait, à la fois réaliste et aussi avec parfois des corps à l’aspect quelque peu « courbés ». Un style semi réaliste bien fichu, et une colorisation elle aussi raccord avec le sujet, avec des tons grisâtres, bleu délavé et marrons qui dominent, bien évidemment. Pour le reste, nous avons là un témoignage poignant, terrible, à la fois simple et extraordinaire de l’engagement d’hommes (même si c’est évidemment centré sur l’action et les pensées de Guy-Pierre Gautier) qui ont fait le sacrifice de leur jeunesse, de leur vie, pour qu’eux-mêmes ou d’autres puissent vivre dignement, libres. Alors, c’est sûr, aucun scoop dans cette histoire, dont on peut deviner les grandes lignes, et qui recoupe d’autres témoignages. Mais cette « aventure de la liberté », que ce soit les actions de résistances, la vie, la survie du réseau, ou alors la simple survie au sein du camp de Dachau, est narré sur un ton simple, presque dépassionné (comme peut l’être parfois le témoignage de Primo Levi dans « Si c’est un homme ». Pas d’envolées lyriques ni de déclarations péremptoires, mais la relation à hauteur d’homme d’un engagement de tous les instants. Un album qui intéressera au-delà des amateurs d’action militaire.
C'est un témoignage fort utile d'un résistant et ancien déporté de la Seconde Guerre Mondiale. Il faut dire qu'en France, il y avait deux camps qui s'opposaient: ceux qui collaboraient avec l'ennemi nazi et ceux qui étaient prêt à se sacrifier au péril de leur vie pour la liberté. Inutile de vous dire que je suis plus qu'admiratif vis à vis de cette seconde catégorie. J'aime bien l'oeuvre de Tiburce Oger qui raconte ici l'histoire de son grand-père un certain Guy-Pierre Gautier qui a été très courageux dans cette période trouble. Le récit se compose en deux parties: l'une qui raconte les faits de résistance dans la France occupée et l'autre l'internement dans le camp de concentration de Dachau situé non loin de Munich. Il est décrit toute l'atrocité des crimes commis par les nazis. Cela remet les choses en perspective par rapport à d'autres souffrances. Oui, c'est un témoignage intéressant car ces faits se sont produits et peuvent malheureusement se reproduire un jour car l'Histoire est malheureusement un éternellement commencement en ce qui concerne les guerres et les massacres. On retrouvera les nostalgiques d'un certain régime inique. Il faut s'en doute s'y préparer malgré une certaine insouciance du temps. Et surtout, il ne faut jamais oublier. Les dessins et les décors sont véritablement bien retranscrits avec des cadrages parfaitement bien maîtrisés. La sobriété du propos sera également fort appréciée. Bref, c'est une oeuvre qui nous indique qu'au bout de l'horreur se trouve la vie et la liberté. Par conséquent, un message d'espoir.
Tiburce Oger met tout son talent au service des mémoires de son grand père, résistant et déporté. D'un point de vue formel, rien à dire, c'est de l'excellent travail : trait précis, couleurs remarquablement maîtrisées, découpage narratif au cordeau… L'auteur, dont les qualités ne sont plus à démontrer, est un professionnel aguerri et il sait raconter et dessiner. Je suis moins convaincu en revanche par son scénario. Il tient visiblement à rester scrupuleusement fidèle aux souvenirs de son aïeul, héros de guerre rescapé des camps. Mais ça l'amène à livrer un récit haché, constitué d'une succession d'anecdotes et de petits faits assemblés dans l'ordre chronologique. Si l'ensemble est poignant et criant de vérité, aucun de ces épisodes n'est assez développé pour offrir une histoire prenante, ni suffisamment original pour réellement surprendre le lecteur. Toute la première partie, consacrée à l'action du personnage dans la résistance se résume à une suite d'événement datés et précis, mais sans cohérence d'ensemble. En somme, il manque à ce bel album un souffle romanesque. Il s'agit donc d'un album-hommage, en forme de témoignage, brutal et réaliste, mais cela ne suffit pas à en faire un récit passionnant…
Tiburce Oger, qu’il n’est plus besoin de présenter livre ici un récit sur l’histoire de son grand-père résistant puis déporté pendant la seconde guerre mondiale. Il y décrit toutes les horreurs qu’il a vécues, et on s’en doute le sujet est dur. Il y a en fait 2 phases dans ce récit. Dans la première moitié, on découvre comment son grand-père est entré en résistance. De petit distributeur de tracts, il va connaitre une ascension progressive pour aller jusqu’à saboter du matériel ennemi. Cette partie a comme un petit coté romancé qui laisserait presque croire qu’on lit une fiction sur la seconde guerre mondiale. La seconde phase, celle qui se passe dans le camp de Dachau, est d’une autre dimension. Famines, brimades, humiliations, maladies, bref l’enfer. Tout ce qu’on peut imaginer de pire et plus encore est décrit ici. Impossible de rester insensible à ça. Ce récit a pour lui toute la sincérité et l’authenticité que lui confère son auteur. Le résultat est touchant. Mais le sujet a déjà été maintes fois traité en bande dessinée, et bien que la lecture soit émouvante sur le moment, elle ne me parait pas marquante sur la durée.
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