L'Appel

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Une mère découvre la radicalisation de son fils, parti combattre en Syrie.


Terrorisme

Cécile reçoit un message de son fils Benoit. Il lui apprend qu'il est en Syrie, combattre aux côtés de Daech. Sous le choc, elle va chercher à comprendre ce qui s'est passé.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Novembre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Appel © Glénat 2016
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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11/03/2017 | Noirdésir
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Par sloane
Note: 4/5
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Excellente BD que cet Appel qui ausculte de manière quasi médicale la radicalisation d'un jeune français qu'a priori rien ne prédisposait à partir soutenir les rangs de l’État islamique. Bien sûr en écrivant cela je me doute qu'il y aura toujours des gens pour mettre en avant des circonstances atténuantes ( absence de père, quartier difficile etc, etc...). Et si la réponse n'était qu'un profond ennui couplé à l'avenir incertain. N'étant pas philosophe ou sociologue je n'irai pas sur ce terrain, je note cependant ce qui me semble dans ce récit être d'une grande justesse de ton. Et puis il est difficile de se mettre à la place de. Je ne sais pas si cette BD fait œuvre de salut public, mais il me semble tout de même que si elle peut faire qu'un dialogue se noue dans certaines familles alors elle aura fait son office. Une BD importante de par son thème avec un dessin simple ( il aurait été malheureux d'en faire des caisses! ), mais efficace.

19/01/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
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L’appel constitue mon gros coup de cœur du moment. Cela m’a beaucoup touché car il est vrai que cela reprend un thème d’actualité qui fait froid dans le dos. On sait que nos jeunes veulent combattre les valeurs de notre société contre un tyran sanguinaire en Syrie que nous soutenons indirectement par notre inaction. Cela s’appelle faire le djihad. Dans la plupart des cas, les parents tombent de haut lorsqu’ils apprennent que leurs chérubins ont rejoint le rang de l’Etat islamique. C’est souvent trop tard pour faire marche arrière. Ils partent en indiquant qu’ils vont faire du tourisme en Turquie et puis ils sont sur le théâtre des opérations avec une kalachnikov à la main si ce n’est pas un sabre pour couper les têtes des pauvres otages. Cela fait peur car les parents ne voient rien venir. L’appel est tout l’histoire d’une mère célibataire qui essaie de comprendre le parcours de son fils et de le faire renoncer à distance. Il y a tout d’abord les fréquentations mais également les accidents de vie comme l’absence d’un père ou les bavures policières liées à la brutalité de ce corps plutôt raciste. J’apprécie tout particulièrement cette exploration pour aller au fond des choses et comprendre pourquoi on se détourne de la société actuelle et de ses valeurs. Il y a bien des exploiteurs de faille qui arrivent à laver le cerveau à des êtres fragiles en devenir. Cette maman qui va perdre son fils est totalement impuissante et anéantie. C’est une immersion assez terrible. Le ras-le-bol sociétal ne doit jamais conduire à soutenir des gens qui nous détestent et qui détestent ce qu’on possède à savoir notre société de consommation ainsi que la démocratie. Au fond, ils envient nos libertés. Cette lecture peut permettre une déracalisation assez louable dans son principe afin de trouver une autre solution à la violence. Nul ne devrait donner sa vie pour une religion quel qu’elle soit.

20/03/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je suis généralement assez sceptique à propos des albums « de circonstance », qui évoquent ou surfent sur une actualité encore trop proche, quand bien même le mercantilisme et l’opportunisme n’y seraient pour rien. C’est donc avec circonspection que j’ai entamé cet « Appel », qui raconte l’histoire d’un jeune Français de souche, Benoit, radicalisé et parti rejoindre Daech en Syrie, sans que sa mère Cécile ne se soit aperçue de rien, jusqu’à ce qu’elle reçoive de son fils un message lui apprenant la terrible vérité. On suit donc la mère, dans ses démarches pour comprendre ce qui a pu pousser son fils à faire ça, mais aussi pour essayer de le faire revenir. Les questions que se pose cette femme, les démarches plus ou moins désespérées qu’elle mène (et qui nous permettent au passage d’avoir un portrait assez net de certains maux touchant les jeunes de « banlieue ») font de cette femme et de son désarroi le vrai cœur de l’album, peut-être plus que Benoit, qui n’est que l’absent le plus présent de l’histoire. Galandon traite le sujet sans pathos inutile, sans caricature non plus. C’est par petites touches que nous approchons – en même temps que cette femme – d’une réalité qu’on croit toujours ne concerner que les autres. Le dessin de Mermoux est bon, avec un Noir et Blanc accompagnant toutes les nuances de gris, c’est-à-dire des tons tout à fait adaptés à cette histoire. Un sujet intéressant mais casse gueule, ici traité avec suffisamment de retenue pour échapper à l’approche parfois malhonnête ou hystérique que certains médias ont trop souvent adopté ces derniers temps. Un album à découvrir.

11/03/2017 (modifier)