La Terre des fils
Grand prix de la critique ACBD 2018 2017 : Grand prix RTL de la bande dessinée. On ne sait rien de ce pays dévasté, hanté par quelques survivants presque animaux, sinon qu’il y a des usines abandonnées et des terres ravagées, des étendues d’eau où surnagent des cadavres de toutes espèces. On ne sait rien, sinon que les champignons y poussent encore et que les cochons s’y épanouissent dans la boue mieux que les hommes. C’est là la terre des fils. Un père et ses fils survivent.... (texte: Futuropolis)
Après l'apocalypse... Auteurs italiens BDs adaptées en film Grand prix RTL de la bande dessinée Grands prix de la Critique ACBD Les prix lecteurs BDTheque 2017 Nouveau Futuropolis
On ne sait rien de ce pays dévasté, hanté par quelques survivants presque animaux, sinon qu’il y a des usines abandonnées et des terres ravagées, des étendues d’eau où surnagent des cadavres de toutes espèces. On ne sait rien, sinon que les champignons y poussent encore et que les cochons s’y épanouissent dans la boue mieux que les hommes. C’est là la terre des fils. Un père et ses fils survivent. Mutique et brusque, il leur apprend à être invincibles en bannissant toute tendresse. Le soir venu, il griffonne un carnet que les enfants illétrés, ne peuvent pas déchiffrer. A sa mort, les jeunes garçons n’ont d’autre but que de trouver quelqu’un qui puisse leur lire les lignes mystérieuses. Confrontés à un monde ravagé où la violence est devenue le seul langage, les adolescents font l’expérience d’une nouvelle perception du monde. Sans nostalgie du monde d’avant, ils portent en eux pourtant l’amour et le respect de l’autre. Chaque rencontre est dangereuse, autant avec les jumeaux Grosse tête qu’avec les Fidèles, adeptes fous furieux du dieu Trokool qui croupissent et sévissent dans un monde néfaste et noir. Mais une caresse a le pouvoir de changer le cours de leur histoire. La Terre des fils marque un point de bascule dans l’oeuvre du grand auteur italien. Trois ans après Vois comme ton ombre s’allonge, La Terre des fils révèle une nouvelle écriture dans l’oeuvre de Gipi. Un livre riche, tant roman d’anticipation que roman d’initiation, La Terre des fils est une oeuvre ambitieuse, réflexion sur la langue et ode à l’amour seul capable de changer le monde malgré les pires fléaux. Pour ce magistral roman graphique, l’artiste renonce aux couleurs et au récitatif. Seuls les silences et le dialogue racontent, en noir et blanc, une histoire âpre et magnifique. Travaillant de livre en livre sur le passage d’un âge d’enfant à celui d’adulte Gipi interroge ici sur l’abandon et la mort mais surtout sur ce que nous laissons en héritage. D’une écriture minimaliste, il raconte une histoire d’épreuve ; celle de l’apprentissage de l’autonomie et de la connaissance de la réalité, illustrant de nouvelle manière l’allégorie de la caverne de Platon. Une aventure en zone étrange empreinte ici de ténèbres mais aussi de lumière et d’horizon. Incertain mais ouvert D’une écriture minimaliste, il raconte une histoire d’épreuve ; celle de l’apprentissage de l’autonomie et de la connaissance de la réalité, illustrant de nouvelle manière l’allégorie de la caverne de Platon. Une aventure en zone étrange empreinte ici de ténèbres mais aussi de lumière et d’horizon. Incertain mais ouvert. Texte : Futuropolis
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Date de parution | 09 Mars 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Deuxième album de Gipi que je lis alors qu'il est seul au scénario. Et je trouve à nouveau qu'il y a un truc qui ne va pas dans le récit. Le récit post-apocalyptique se concentrant sur deux jeunes hommes m'a rappelé Notes pour une histoire de guerre qui abordait les mêmes sujets mais pas les mêmes thématiques. Mais justement, les thématiques de la transmission, de la famille et de ce qu'on laisse sont présentes dans la BD, je trouve que peu de choses autres ressortent de cette BD assez dense mais finalement vite lue. Beaucoup de moments sans paroles laissent planer une tension permanente dans un monde où le danger semble roder partout, et pourtant je trouve qu'il manque quelque chose de concret pour que tout ça ressorte véritablement. La BD traite explicitement de la filiation et de la transmission, ce qu'on donne aux enfants qu'on laisse derrière nous lorsqu'on disparait. Mais si je comprends le propos tenu, que je trouve intéressant mais sans être sur d'être d'accord avec l'auteur (l'histoire semblant donner tort au père et ses méthodes), l'ensemble m'a surtout semblé trop long et vide. Les deux frères ne m'ont pas semblé sympathique, avec leur caractère violent et impulsif, malgré une fin qui semble privilégier les liens sociaux. Ce sont deux personnages que je n'ai pas aimé, et je pense que ça joue beaucoup dans mon ressenti. Avec son trait caractéristique, Gipi représente un monde post-apocalyptique dont le peu qu'on voit laisse place à bon nombre de spéculation. L'auteur ne cherche pas à expliquer celui-ci ni le décortiquer, il s'en sert juste comme toile de fond pour parler d'autre chose. C'est un choix qui se tient, mais du coup, n'étant pas très intéressé par l'histoire principale, je reste assez neutre devant cette BD. Pas mauvaise, même si j'ai du mal à être convaincu par le message, pas inoubliable surtout, "La terre des fils" m'a fait un peu le même effet que Notes pour une histoire de guerre. Je ne pense pas que je relirais la BD un jour.
Un album qui me faisait de l’œil depuis un bout de temps. Il possède beaucoup de qualités mais je dois dire que je n’en suis sorti qu’à moitié conquis. J’ai apprécié la narration et l’ambiance de ce monde en perdition d'une véritable cruauté, l’auteur prend son temps pour poser son récit. J’ai également bien adhéré à cette idée de « transmission » (ou d’absence) à la nouvelle génération, enfin la façon d’éduquer du père pour survivre sur cette terre, le titre est très bien trouvé. C’est le point fort du scénario, comme cette quête pour déchiffrer le journal du paternel. Une lecture fluide. Là où je suis moins hype, c’est que sorti de ce concept, l’histoire reste très linéaire et finalement peu originale, la fin m’a un peu fatigué et ne se démarque pas vraiment dans le genre. Je découvre également le dessin de Gipi avec cet album, je lui trouve assez peu de charme, efficace mais pas très esthétique malgré quelques belles cases. Du coup un ressentiment un peu mitigé, c’est bien mais il manque un truc, ce n’est pas le 4* que j’escomptais. Le fond m’a vraiment bien plu, je le trouve d’ailleurs bien plus réussi en bd que dans son adaptation cinéma. Mais une réalisation qui ternit un peu trop le résultat à mes yeux pour m’enflammer pleinement. Ça reste à lire cependant.
Histoire de fin du monde, La terre des fils rappelle très très fortement dans son cadre, sa thématique et un certain nombre d'éléments Un gars et son chien à la fin du monde, que je vous encourage à lire. Le monde est donc dépeuplé, et les survivants luttent. L'ancienne génération, qui a connu le monde d'avant, est en train de s'éteindre. Les fils sont la nouvelle génération, et un fossé sépare les deux. Tous les personnages luttent pour survivre, certes, mais les restants de morale de l'ancienne génération n'encombrent plus la nouvelle, pour laquelle seule la survie demeure, et qui sont débarrassés de tout scrupule. La perte de la civilisation, de l'éducation, du savoir, de l'Histoire est donc immense et très sensible. Je ne peux pas être d'accord avec les choix de ce père, qui à mon sens a confondu enseignement de la dureté avec absence d'enseignement (au sens de savoirs, à défaut d'éducation), mais soit. Dans l'ensemble, ce récit est lent. On prend le temps de tout montrer, de tout sentir, on sent le temps passer. Comme dans certains passages d'Aldobrando, Gipi excelle à cet exercice. Ce récit est aussi et surtout sombre, dur, violent et sans pitié. Au final la portée de cette histoire ne sera pas épique, on aura plutôt eu l'impression de voir un épisode de la vie de ces fils, ce qui en fait un moment de lecture certes prenant, mais auquel il manque probablement quelque chose.
Si vous en avez assez de lire une énième aventure des « Tuniques Bleues » ou de « Jeremiah », laissez vous tenter par cet album. Peut être ne serez vous pas enthousiasmé, mais il y a peu de chances que cet album vous laisse indifférent. « La terre des fils » est une histoire de survie. Deux enfants élevés à la dure par leur père tente de se faire une place dans un univers apocalyptique. Leur père a connu le Monde d’avant, c’est à dire le notre, celui où les gens savaient lire et écrire, s’exprimer normalement. Ses enfants eux manient un langage très approximatif, et ne savent pas lire. Le journal de bord de leur père est donc inaccessible pour eux. A la mort soudaine de ce père, ils veulent donc absolument trouver celui ou celle qui leur permettra de le déchiffrer pour enfin savoir ce que ce père parfois brutal pensait d’eux. Confrontés à des êtres plus barbares les uns que les autres, à la sauvagerie, à l’esclavage, c’est finalement vers la figure féminine qu’ils retrouveront cette humanité perdue. Gipi nous propose un pan de cette odyssée apocalyptique dans cette longue histoire en noir et blanc, avec un dessin désormais bien identifié par ses fans; un dessin sans fioritures, un dessin qui parle. On ne sait pas ce qu’il est advenu avant, on ne sait ce qu’il adviendra après, mais cette histoire de survie marque les esprits. « La terre des fils » c’est aussi une histoire de transmission, transmission de la lecture, de la culture, du langage, menacés de disparition après la « grande catastrophe ». Ce one-shot a bénéficié d’un succès critique certain: à la fin de lecture, on comprend aisément pourquoi.
J'avais lu il y a quelques années et relu récemment ce très bon ouvrage de Gipi. Le graphisme est plutôt épuré, peu de décors et en noir et blanc, j'aime beaucoup le trait griffonné de l'auteur. Il y a beaucoup de pages mais cela se lit assez rapidement. La Terre des fils est un récit post-apocalyptique, la planète s'est retrouvée contaminée par un poison ravageant quasiment toute la population suite à un événement inconnu et non daté. Un père élève seul ses deux fils adolescents. On comprend que le père, appelé 'Lui' par ses enfants, a connu la vie d'avant. Un peu plus tard on se doute que les fils devaient être encore en bas âge quand l'événement dramatique est survenu. Donc cela voudrait dire qu'en une quinzaine d'années les survivants sont revenus à un stade quasi préhistorique. Certains sont devenus sans pitié façon Mad Max et adeptes d'une nouvelle foi, la vie humaine n'a que peu de valeur et la solidarité semble faible laissant la place à la loi du plus fort. Le père élève ses enfants à la dure avec tout un tas de règles et d'interdits, ne répond pas à leurs questions sur la vie d'avant, sur leur mère et ne prend même pas la peine de les instruire afin de préparer le jour où il ne serait plus là. Les garçons parlent de façon un peu étrange. Ce langage est assez bien pensé par Gipi. Cette éducation ne résulte qu'en de la frustration et une absence d'empathie de la part des deux fils qui iront jusqu'à tuer, froidement. On peut être interloqué sur les choix de ce père et on aimerait en savoir plus sur l'avant mais aussi sur le futur de ces deux jeunes ; comment vont-ils s'en sortir sur cette planète désolée ? La fin de l'humanité semble toute proche. Gipi nous propose un très bon récit dans le genre, et au-delà plus largement sur la relation filiale.
C'est une lecture très personnelle sur des thèmes aussi rabâchés que le "Post-Apo" que Gipi propose avec La Terre des fils. Pas réellement attendu sur un terrain propice aux déclinaisons série B voire Z, Gipi abandonne bien vite les artifices du fantastique pour livrer un poignant récit de deux frères inexpérimentés en terre inconnue. La curieuse relation qu'ils entretiennent avec un père cruel et bourru en rappelle plein d'autres et sur différents médias : La Route de McCarthy pour son style épuré mais également le jeu vidéo "The Last of Us" ou "Le Livre d'Eli" des frères Hughes. Pour autant qu'on accroche au style épuré et hachuré en noir et blanc si typique de l'auteur, La Terre des fils laisse entrapercevoir quelques signes d'un espoir dans un monde vidé de toute substance vivante et où le dialogue est absent ou même carrément simplifié. L'ensemble se laisse lire avec une facilité déconcertante tant les pages s’enchaînent rapidement. Il n'y a pourtant peu de scènes dites d'action ou de suspens car Gipi s'attarde à écrire un quotidien somme toute banal malgré une jolie brochette de personnages violents ou dérangés. Le cahier d'annotations laissé par le Père conservera même une grande partie de ses mystères une fois le livre refermé. Cela aurait pu laisser un sentiment mitigé mais il est en réalité bien difficile de ne pas tout lire d'une traite. Pas forcément convaincu d'y trouver néanmoins du plaisir à la relecture, La Terre des fils reste un récit atypique bien plus original qu'il n'y paraîtrait. Une curiosité.
Je suis passé à côté de cette lecture. Je ne comprends pas le positionnement du père à l'égard de ses deux fils. Certes il l'explique à la sorcière, pour les endurcir. Mais il pouvait le faire tout en leur inculquant la capacité de lire, de comprendre mieux ce qu'il y a autour d'eux. Les deux fils, Lino et Santo sont antipathiques. Alors certes ils sont bêtes comme des pieds ce qui leur donne des circonstances atténuantes mais pas suffisamment pour nous les faire apprécier. Leur périple, lui aussi, ne m'a pas intéressé. Je ne l'ai pas vraiment compris. Je n'y ai vu aucun intérêt. Je ne prends pas de plaisir à les suivre. Les personnages secondaires, comme les jumeaux sont inutiles, ils ne rendent pas le récit intéressant car c'est cousu de fil blanc. Seule la communauté des fidèles amène un haussement de sourcil, qui s'évanouit immédiatement grâce à ce bourreau qui les libères on ne sait pas trop pourquoi (la lumière lui vient en lisant le cahier du père donc il avait des trucs à transmettre). Jérémiah a été évoqué et la comparaison est cruelle, j'y trouve aussi une similitude de fond avec Walking Dead dans le côté road movie à la rencontre de groupes barrés qui tentent de survivre voire qui s'organisent autour de l'horrible mais là encore, ça n'arrive pas à la cheville. Le dessin plutôt peu qualitatif ce qui ne donne pas ici encore le contrepoids aux défauts de l'histoire. Pas pour moi.
La Terre des fils est un récit post-apocalyptique qui n'apporte pas grand chose de neuf au genre. Petits communautés isolées survivant comme elles peuvent, décor marécageux avec quelques restes de l'ancienne civilisation, groupes de brutes fanatisées qui font régner leur loi par la violence... Tant de choses qu'on a déjà vu dans Simon du fleuve, Jeremiah et tellement d'autres séries des années 70 et 80 sur le même thème. La seule particularité de cet album c'est qu'il prend pour héros deux jeunes frères qui ont reçu une éducation à la dure et très fragmentaire de la part de leur père, ce qui implique qu'ils sont farouches et facilement violents, qu'ils ne savent pas parler correctement et qu'ils ne savent rien de l'ancienne civilisation. L'idée n'est pas mauvaise pour montrer comment, d'une génération à la suivante, le souvenir du passé peut disparaître et former une nouvelle population post-apocalyptique plus rude et moins civilisée. Mais j'avoue n'avoir pas compris et avoir été frustré par le choix de ce père d'avoir aussi mal éduqué ses enfants et de ne rien leur avoir transmis, ni amour ni culture, alors qu'il avait la possibilité de le faire. Pour le reste, le récit se laisse lire. Il est bien mis en scène et relativement crédible malgré quelques clichés comme notamment cette secte fanatique et idiote. Le comportement des personnages tient la route. Mais je ne suis pas captivé. Le dessin de Gipi ne me charme pas, à part ses scènes pluvieuses que j'ai trouvées jolies. Comme dit plus haut, le choix éducatif de ce père m'a agacé. Et au final, je ressors assez indifférent de cette lecture qui contient trop de déjà-vus pour moi qui ai lu beaucoup de récit post-apocalyptiques et trop peu de nouveautés et d'intérêt.
J'ai bien aimé la terre des fils alors que ce n'était pas gagné d'avance. Il faut dire que je ne suis pas vraiment un inconditionnel de l'auteur qui est pourtant l'un des plus grands en Italie actuellement. Je dois reconnaître qu'il signe là son oeuvre majeure par rapport à ce que j'ai pu lire dans le passé. Pour une fois, ces personnages ne sont pas tous laids avec des dents acérés et des nez crochus. Non, ils sont normaux bien qu'on rencontre des spécimens un peu spéciaux dans ce monde apocalyptique contaminés. Cela attire incontestablement de la sympathie et de l'intérêt. J'ai bien aimé la manière dont est présenté les personnages autour de ce père un peu bourru avec ses deux enfants mais qu'il souhaite protéger avant tout. A noter que bien que mourant, il s'octroie une dernière ballade nocturne avec la force d'un désespéré. Le récit est âpre et plutôt sombre à l'image de ce nouveau monde. Il y a une réelle portée psychologique qui se dégage de cette oeuvre.
Avec ce dernier album, Gipi tape fort ! Dans la lignée du roman "La route" de Cormac McCarthy, il nous largue dans un monde post-apocalyptique mystérieux où un père et ses deux fils essayent de survivre tant bien que mal. On est dans le minimalisme, l'économie, tant sur le fond que sur la forme. Très peu de survivants, mais souvent tous plus torturés les uns que les autres. Chaque objet a de l'importance dans ce monde où les sociétés ont été balayées. Même le langage en a fait les frais et semble anémié. Et c'est la force de cet album coup de poing qui nous saisit par cette relation complexe entre ce père qui semble avoir vécu la transition de ce monde et sa déchéance, et ses deux fils qu'il malmène "pour leur bien" ou tout du moins pour les rendre aptes à une survie incertaine. Sauf qu'entre la théorie et la pratique, forcément rien ne se passe comme prévu... Un conte noir et loin d'être optimiste, mais d'une rare puissance.
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