X-O Manowar
De l’An 402 à aujourd'hui : l'épopée d'Aric de Dacie.
Super-héros Valiant
En l’an 402 de notre ère, Aric est l’héritier du trône wisigoth, ce peuple arraché à sa terre de Dacie et contraint de lutter pour sa liberté contre l’empire romain. Une nuit, pensant prendre en embuscade des legionnaires, Aric est enlevé par une race alien très avancée, les Vignes, et réduit en esclavage avec plusieurs des siens. Captif dans l’espace à bord d’un immense vaisseau, il finit par briser ses chaînes et se lier à l’artéfact le plus sacré du peuple Vigne : l’armure Shanhara. Grâce à elle, il gagne des pouvoirs incroyables et est prêt à rentrer sur Terre pour exercer sa vengeance sur l’empire romain… Mais il découvre qu’au profit des lois de la physique, ce qui n’étaient que quelques années pour lui a représenté 1600 ans sur Terre. Aric se retrouve de nos jours, privé de sa terre et de son époque, dans une armure le rendant quasi invulnérable… L’adaptation risque d’être difficile ! (Bliss Comics)
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Date de parution | 09 Février 2017 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Il était une fois Rahan dans l'espace. Très bonne trouvaille que X-O Manowar, conte épique dessiné à plusieurs mains (Tomàs Giorello, Doug Braithwaite entre autres) qui retrace les circonstances d'une guerre interminable qui saigne à blanc la planète Gorin, étoile perdue au beau milieu de l'univers, loin, très loin de la Terre d’où a été arraché Aric de Dacie, le héros de l'histoire. Cette série est un "relaunch" d'un comic pré-existant, et le nouveau scénariste Matt Kindt a reçu carte blanche pour exploiter à loisir le personnage et l'univers qu'il y a autour. Le bougre s'avère très doué à la tache du "worldbuilding" (création de mondes imaginaires), et la planète Gorin nous apparait terriblement crédible avec ses luttes intestines et l'odeur du souffre de la guerre qui imprègne son atmosphère. Son protagoniste, un simple wisigoth téléporté dans ce monde qu'il commence à peine à apprivoiser, est un individu marqué par l'atrocité des batailles et des massacres, physiquement d'abord. Moignon à la place de la main gauche, balafres difformes sur le dos, l'abdomen et les bras, cheveux hirsutes, regard dur et désabusé, il a perdu le goût des armes et recherche dorénavant une vie paisible d'homme comblé dans sa ferme aux côtés de sa compagne. Un profil psychologique réminiscent de Thorgal Aegirsson, lui aussi guerrier nordique, lui aussi désespéré d'échapper à la laide réalité du monde dans une sorte de fuite en avant vaine et tragique. Cependant comme Thorgal, s'il fuit la guerre, la guerre se débrouille toujours pour le rattraper d'une façon ou d'une autre, tel un fatum implacable, tel l'ombre de la Mort dans les films Destination Finale. Et pour se "remettre en selle", le wisigoth peut compter sur l'étrange armure pensante X-O Manowar avec laquelle il entretient une relation ambigüe superbement mis en exergue par Kindt tout au long de l'histoire. Une relation d'attraction/répulsion car s'il répugne à s'en servir parce qu'elle symbolise tout ce qu'il exècre à ses yeux, il est suffisamment lucide pour savoir qu'il aura forcément besoin d'elle et de ses "vertus" inestimables lorsque la guerre viendra frapper à sa porte. Ce comic c'est aussi l'histoire d'une ascension sociale fulgurante. Aric, par la démonstration de ses qualités intrinsèques de stratège et de leader, passe de simple outcast au rang de capitaine incontesté et admiré par ses troupes puis au rang d'empereur absolu, une évolution qui l'amène de paysan à Iron-Man puis Napoléon Bonaparte. Les titres des différents tomes reflétant d'ailleurs cette promotion personnelle ("De soldat à général", "D'empereur à wisigoth"). En conclusion je dirais que je conseille X-O Manowar à tous les amoureux de Star Wars et à tous les nostalgiques de Flash Gordon, car l'oeuvre est une parfaite synthèse des deux. Rythmé, épique et graphiquement impeccable (même si le changement de dessinateur peut déconcerter quelquefois et que j'en préfère certains plus que d'autres).
Attention, voilà du lourd, au propre comme au figuré ! Car cette première intégrale comporte 750 pages, et ne semble ne contenir qu'une petite partie de cette série au long cours qu'est "X-O Manowar". Comportant les 22 premiers épisodes de la série-mère et les 4 premiers du crossover "Unity" (du nom d'une équipe de super-héros que l'on croise dans la série-mère), ce pavé propose une épopée comme on en a rarement lu, à cheval sur deux mondes et sur deux époques, de l'Antiquité à nos jours. C'est dense, très dense, mais curieusement fluide, on ne s'ennuie presque jamais, car Aric ne reste pas en place et se trouve souvent en situation de conflit, de dilemme ou de discussion. De même, le décalage provoqué par l'époque et la région dont est originaire Aric engendre des situations complexes, dont les Robert Venditti se sort plutôt bien, offrant à son héros une durée de vie augmentée. Sur le plan graphique c'est diversifié, puisque trois auteurs se relaient sur la série principale, avec des styles parfois très tranchés. Je dois dire que je prefère celui de Cary Nord, plus organique, aux autres. Deux kilos (oui, j'ai pesé le premier tome) qui feront date.
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