L'Âge de raison
Angoulême 2003 : Alph Art du meilleur 1er album. Comment vivaient nos ancêtres plus qu’ancestraux du temps de l’âge de la pierre (voire même avant) ? C’est à cette question que J-J Annaud a tenté de répondre en réalisant son film «La guerre du feu ». Avec « l’âge de raison », Bonhomme nous apporte sa propre perception des choses en « couchant sur papier » les aléas de la vie d’un être primitif à l’aube de l’humanité.
Angoulême : récapitulatif des séries primées Préhistoire
A l'échelle de l'humanité, c'est l'âge de l'évolution où le primate, une fois descendu de son arbre, s'est mis à prendre conscience de son état d'être humain et s'est sans doute posé pour la première fois, comme un grand garçon, ces trois fameuses questions : Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons nous ? Quel être raisonnable, en pleine possession de sa raison, ne s'est jamais dit que l'humanité avait perdu la raison ? En tout cas, ce n'est certainement pas ce sympathique primate, dont nous allons suivre les aventures, qui nous contredira. A la découverte de l'autre, des autres, du monde extérieur, des sentiments... les galères, les déboires d'une vie quotidienne bien plus redoutable que celle que nous connaissons. Notre primate va parcourir le monde, y découvrir l'amour, la haine, la souffrance et la joie, pour tout nous rapporter.. tout nous peindre sur des murs préhistoriques…
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Date de parution | Octobre 2002 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
2.5 Lu cet album par curiosité parce que j'apprécie bien Matthieu Bonhomme et disons que ça se voit que c'est son premier album juste en regardant le dessin. Il n'est pas mauvais, mais il fera bien mieux par la suite. Au moins les personnages sont bien expressifs et l'auteur a réussi dès son premier album à faire communiquer les émotions de ses personnages à travers leurs visages. Quant au scénario, ça se laisse lire sans plus. Ça se lit un peu trop vite et la préhistoire n'étant pas un période historique qui m'emballe, je reste indifférent à la vie quotidienne d'un homme préhistorique qui doit survivre dans un monde hostile. Le principal intérêt est de découvrir la première oeuvre d'un auteur et d'admirer le dessin. Alors si la préhistoire vous intéresse et que vous n'avez aucun problème avec les albums pratiquement muets, lisez ça !
Il y a toujours des titres qui ont échappé à ma lecture et que je finis par rattraper comme pour combler une lacune. Il faut dire également que j'aime bien le style graphique de Matthieu Bonhomme. L'âge de raison nous conte les premiers pas sur terre de l'homme alors qu'il n'était pas encore aussi civilisé. C'est une ère sauvage où il fallait lutter pour la nourriture et surtout pour rester en vie. Il y avait également les conflits avec les autres hommes sans compter les attaques des animaux sauvages. Au-delà de la peur et de la violence, il y avait également le contact avec d'autres êtres humains à commencer par l'amour qui nous caractérise. Le talent de l'auteur est sans doute de nous faire ressentir toute une palette de sentiments sans le moindre dialogue mis à part quelques grognements. Et puis, il y a ce final assez réussi dans le genre.
Cette histoire se laisse lire agréablement, et Mathieu Bonhomme réussit très bien à nous conter les aventures d’un homme préhistorique quasiment sans paroles. L’histoire est fluide, le dessin est lui aussi – mais cela deviendra une habitude pour Bonhomme – à la fois classique et bien fait. Quasi muette donc, à part quelques borborygmes et autres onomatopées, l’histoire, découpée en assez courts chapitres, se lit donc très vite, malgré les péripéties (rencontres plus ou moins violentes avec des animaux, d’autres hominidés, etc). Mais c'est lu trop vite, et c’est sans doute ce qui peut faire la relative faiblesse de l’album, que je ne relirai peut-être pas. Mais cette histoire, à mi-chemin entre « La guerre du feu » et Smart monkey est plutôt une chouette lecture, que je vous recommande. A vous de voir pour un éventuel achat. Note réelle 3,5/5
Voici une plongée dans les tréfonds de nos origines fort sympathique et originale ! Matthieu Bonhomme nous propose à travers plusieurs séquences centrées sur un même personnage, un aperçu très affuté de nos ancêtres préhistoriques. Des moments fatidiquement cruels (la survie, ça ne s'invente pas !), d'autres tristement drôles et quelques moments tout en finesse et poésie : ça balaye large, mais ça fonctionne ! Et le trait si particulier de Bonhomme fait le reste ! C'est précis, expressif, bien découpé. Certains pourront être surpris par la colorisation un peu spéciale de cet album, mais passé les premières pages, on se laisse bercer par ces couleurs basiques et contrastées. Au final, la seule petite déception viens de la rapidité avec laquelle notre lecture se termine, principalement à cause de l'absence de dialogue... Une bonne BD donc, qui retranscrit de façon intelligente les péripéties et pérégrinations d'un de nos lointains ancêtres.
Une surprise car je ne m'attendais pas à apprécier cette lecture. La simplicité des histoires et leur logique par le biais de l'humour m'ont convaincu. Certes le personnage principal a un côté toon car il se relève tout le temps malgré les déboires à répétition. L'auteur retrace efficacement de très nombreuses années d'évolution en la concentrant sur un seul personnage. Les histoires prises indépendamment sont complètes mais ensemble elle forme une aventure flirtant autant avec le burlesque et qu'avec le documentaire. Sur le fond comme sur la forme c'est bon. J'ai apprécié le dessin malgré les couleurs simplistes et peu contrastées. A découvrir, cette BD offre une lecture plaisante.
Sept chapitres d’une œuvre qui nous ramène aux âges les plus reculés de l’humanité. Sept «tranches de vie» dans l’errance d’un primate abandonné par les siens. Sept étapes dans l’histoire de l’évolution de l’homme. Avec L’âge de raison, l’auteur nous offre à la fois une paléo fiction originale et un pseudo docu-réalité sur notre préhistoire. Dans le rôle principal, un hominidé. Parce que différent, il a été rejeté par sa tribu, harde de primitifs brutaux et frustes. À présent seul, il suit son petit bonhomme de chemin, endurant les saisons dans un univers hostile, violent et cruel. Au gré de plusieurs épisodes, on le suit dans son dangereux quotidien, succession de rencontres, d’expériences, de découvertes ou de luttes élémentaires pour la survie qui vont constituer son parcours initiatique vers l’éveil. Un éveil intellectuel, spirituel et culturel. L’émergence d’émotions, la naissance d’une conscience, des marches qui, sur l’escalier de l’évolution, le mèneront à l’étage supérieur… La pseudo absence de dialogues (seulement des borborygmes ou onomatopées) conditionnant une lecture plutôt expéditive, cet album semble, au premier abord, manquer de souffle et laisse une certaine impression de vide. En fait, il est d’une incroyable richesse. Une relecture plus posée m’a laissé tout le temps d’en apprécier les détails, les expressions et les subtilités, mais également d’admirer sa beauté toute particulière. En effet, si les couleurs finissent par charmer, en premier lieu elles (d)étonnent. D’abord par leur choix: des tonalités fortes et contrastées, posées en de grands aplats. Ensuite par leur utilisation à contre-courant: des personnages bleus ou marron, un ciel rouge, de l’herbe jaune, une façon un peu «impressionniste» de renforcer les ambiances et les ressentis (marginalité du héros, rudesse du milieu…). Enfin dans l’économie de moyens: des vignettes à trois, quatre variations au maximum, peut-être pour faire écho au manque de nuances, au côté primaire de cette époque. J’aime beaucoup le ton légèrement décalé de l’ensemble. La cruauté constante, affichée ou sous-jacente, est contrebalancée par une «philosophie» suggérée et ironique assez savoureuse. Et puis, en dépit de son air mal dégrossi, le héros est vraiment très attachant. Souvent drôle (malgré lui) dans le tragique ou le pathétique des situations, émouvant dans ses irruptions d’humanité ou inquiétant dans ses accès de bestialité. Je clos par une mention spéciale pour la sympathique mise en abîme. Le primate «racontant» ses aventures par l’intermédiaire d’une peinture rupestre et reprenant point par point l’album de M.Bonhomme. Ne serait-il pas là en train de composer la première BD de l’Histoire ? À lire, relire et lire encore !
Note approximative : 3.5/5 On reconnait dans cette BD le dessin de Bonhomme, ce même dessin qui avec de très bonnes couleurs formera les superbes pages de la série Messire Guillaume. Ici, le trait du dessin est le même, il est donc bon. Mais les décors sont un peu trop épurés cependant, et surtout les couleurs sont quand même vraiment space. Dommage. Cela dit, cela reste assez joli, avec de belles compositions et des planches très fluide à la lecture. C'est d'ailleurs heureux puisque les personnages ne parlent pas autrement que par grognements et cris. Mais le dessin et la narration suffisent à rendre le tout très compréhensible malgré tout. Le récit nous montre les péripéties d'un homme préhistorique rejeté par son clan. Il raconte avec réalisme mais aussi avec une certaine dose d'humour, souvent de l'humour noir voire cruel d'ailleurs, les malheurs de ce héros fruste mais costaud. La vie était vraiment dure à cette époque et j'avoue y avoir été bien plongé au long de la lecture de cette BD. On s'y croirait. L'album se lit un peu vite pour son prix élevé mais ce fut pour moi une lecture agréable et assez exotique.
Mon avis ne sera pas aussi tranché que ceux de mes prédécesseurs : pas d’enthousiasme flagrant ni de rejet caractéristique. L’âge de raison est un bon album, surtout d’un point de vue strictement formel : Bonhomme est un très bon dessinateur, son trait est souple et vivant. Il est en plus un très bon coloriste, cherchant les effets colorés et la création d’ambiance plutôt qu’un quelconque réalisme. Côté scénario, c’est intéressant, il y a une vraie logique entre le premier chapitre et le dernier. Tout cela fait sens, mais n’apporte malheureusement pas grand-chose de plus sur la question que « La guerre du feu » de Jean-Jacques Anneau. A lire donc, mais pas forcément indispensable.
Les couleurs sont franchement rebutantes, et c'est un frein important à l'achat de l'album. Et pourtant on est entraîné dans l'histoire et on en ressort avec l'impression d'avoir lu un chef d'oeuvre, rien de moins. Les situations s'enchaînent avec un naturel désarmant, pourtant il s'agit d'un concentré de vie, ça pourrait paraître trop rapide. C'est parfois drôle, assez touchant, et même si ça n'a certainement pas une vocation "historique", on y retrouve les brides d'une leçon apprise en primaire...
Les dessins ne sont pas beaux, même s'ils sont intéressants, et le scénario est plutôt vide. Pourtant, je trouve que cette BD vaut le détour, peut-être en tant que exercice de style plutôt original : l'absence même de dialogue ou de fil directeur permet de mieux suivre encore les tribulations du primitif en vadrouille. Mais bon, c'est vite lu.
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