Starve
Détournant avec brio les émissions de cuisine, Brian Wood et Danijel Zezelj nous immergent dans un monde étouffant, sombre et urbain, questionnant les limites morales de chacun. (texte de l'éditeur)
Bouffe et boisson Image Comics
Dans un monde où les inégalités ont achevé de fracturer la société en deux, puissants comme laissés pour compte se réunissent autour d'un programme de télé-réalité culinaire : Starve. Créé par le célèbre chef Gavin Cruikshank, Starve met en scène une série de défis tous plus obscènes les uns que les autres, de la préparation du dernier espadon pêché en mer à l'accommodation de la viande de chien pour la table des plus riches. En exil choisi depuis plusieurs années, le chef Gavin décide de revenir mettre de l'ordre dans son émission en enseigner à l'élite une leçon qu'elle n'est pas prête d'oublier.
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Date de parution | 14 Avril 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une bonne surprise. C'est en déambulant dans le rayon comics de la bibliothèque que j'ai été attiré par sa couverture accrocheuse. Un scénario qui sort de l'ordinaire. Une émission de télé réalité sur la cuisine, une télé réalité mode "hard". Le tout dans un futur proche où la pauvreté touche 99% de la population. Après quelques années à se la couler douce entre alcool, tabac et drogue, Gav créateur de l'émission Starve, se voit proposer un retour dans son émission. C'est surtout un moyen de se rapprocher de sa fille et de régler ses comptes avec ses anciens employeurs. Wood nous a concocté un récit aux petits oignons. Un scénario basé sur la vie privée de Gav, relations conflictuelles avec sa femme, rapprochement auprès de sa fille et vie professionnelle. Starve est devenu "les nouveaux jeux du cirque" du peuple. La description d'un monde désœuvré avec une pointe d'écologie tout à fait réaliste. C'est très violent. Et ben moi je trouve le graphisme de Žeželj très beau, il me rappelle un peu celui de Bill Sienkiewicz, avec son trait gras et ses visages taillés à la faucille. C'est noir mais que c'est bon. Les couleurs sombres de Stewart contribuent à accentuer cette atmosphère oppressante. J'ai aussi salivé sur le nom des chapitres : - sans filet - chair à saucisse et chair à canon - sur le grill..... Si vous êtes affamés. Note réelle : 3,5. J'ai hésité longtemps avec un 4.
J’ai bien aimé cette bd, je ne lui mets pas 4 mais un bon 3.6. Et pourtant, une histoire de téléréalité sur la cuisine… avec un dessin très sombre… bof rien pour me plaire au premier abord, mais on me l’a mise de force dans les mains ;-) et oui j’ai bien accroché, je l’ai quasiment lue d’une traite, c'est très rythmé, très original et on se fait vite au dessin sombre, ça colle bien à l’ambiance dramatique du scénario et du contexte social. De plus, je suis souvent déçu par les fins d’histoires, pas sur celle-ci.
Un genre de satire sociale qui se passe dans un futur encore plus inégalitaire que notre monde où les émissions de cuisine sont encore populaires. Un cuisinier de talent qui a disparu il y a des années revient et qui a créé une émission encore populaire veut foutre le bordel. Cela se laisse lire, il y a des bonnes idées et petit à petit j'ai fini par trouver ce chef provocateur et sa fille attachants, mais cela ne suffit pas à rendre le tout passionnant à lire. Les deux problèmes que j'ai avec cet album c'est premièrement le dessin ou plutôt la colorisation qui manque drôlement de vie. Le second c'est que je trouve que ce futur inégalitaire n'est pas très bien exploité à mon goût et qu'à la limite cela aurait pu se passer dans notre monde sans trop de changements. Donc ce n'est pas un mauvais album, mais les défauts que j'ai cités font en sorte que ce n'est pas un immanquable à mes yeux.
L’album s’articule autour de deux axes. Le premier nous fait découvrir un monde futuriste très proche du nôtre. Le fossé entre riches et pauvres n’a cessé de se creuser, la téléréalité fait loi et les émissions culinaires continuent de cartonner à la télévision. Enfin, pollution et surexploitation ont encore un peu plus appauvri notre biodiversité. Le second est celui d’un drame familial, avec un personnage central borderline, cuisinier de génie parti chercher l’oubli dans l’exil et qui, contraint et forcé de reprendre du service, va mettre tout en œuvre pour reconquérir l’estime de sa fille. Je regrette que le premier axe passe finalement au second plan derrière ce drame familial car il y avait là un énorme potentiel à creuser (d’ailleurs Brian Wood pose çà et là quelques bonnes questions qui donnent au lecteur matière à réflexion). Ceci dit, le récit est assez prenant même si le ton est outrancièrement dramatique. Au niveau du dessin, j’ai trouvé l’ensemble plutôt… moche. Différencier les personnages n’est pas toujours évident, la colorisation monochrome n’apporte pas grand-chose, la noirceur de l’ensemble dramatise un peu trop à mon goût un récit qui n’en avait pas spécialement besoin puisque la narration à la première personne s’en chargeait déjà avec un autre talent. Au niveau de l’histoire, comme je disais, le ton incroyablement dramatique donne un aspect surjoué (voulu, j’espère) à la narration. A ce rythme-là, éplucher un oignon devient un acte d’une violence mentale sans précédents. Mais le pire, c’est que ça marche ! J’ai rapidement eu envie de connaître le fin mot de l’histoire et je n’aurais pas su m’arrêter en cours de route. Je pense que cet album va diviser : soit vous adorerez cette ambiance dramatique, soit vous bloquerez sur l’aspect surjoué/provoc’ gratuite. A titre personnel, et sans crier au génie (je pense vous avoir détaillé quelques points qui me chipotent), je fais plutôt partie de la première catégorie. Pas mal, donc mais à réserver à un public amateur de ce type d’ambiance. A ne pas acheter les yeux fermés.
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