Collaboration horizontale
Une adolescente se plaint de ses histoires d'amour foireuses à sa grand-mère, et celle-ci se met à raconter la sienne...
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale La BD au féminin
Lorsque Virginie confie ses peines de cœur à sa grand-mère, Rose, elle ne se doute pas de ce que la vieille dame va lui révéler. Sous son apparente bonhomie et derrière des décennies de mariage se cache un secret dont le souvenir est toujours douloureux. Replonger en Juin 1942 et tout raconter à sa petite fille va lui donner l'opportunité de soulager une peine toujours vive.
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Date de parution | 25 Janvier 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La période de l’occupation allemande de la France durant la seconde guerre mondiale a déjà donné lieu à pas mal de séries. Cet album s’en distingue quelque peu, en n’étant pas spécialement centré sur la résistance, ou la collaboration en tant que telles. Nous suivons une douzaine de protagonistes, habitants d’un immeuble. Il y a un peu de tout (en termes d’âge, d’idées, de personnalité), ce qui permet au scénario de ne pas ennuyer le lecteur. Car le cœur de l’intrigue est l’histoire d’amour vécue par une de ces habitantes, dont le mari est prisonnier en Allemagne, et qui a eu le coup de foudre pour un officier allemand. La narration est fluide, et les interactions entre les personnages, dans un quasi huis-clos, sont bien agencées. Le dessin est lui aussi simple et très lisible. Navie a eu la bonne idée je pense d’éviter les happy-end pour rester conforme à une époque de merde, où les salauds et les lâches (donc les cons) avaient la haute main pour nuire aux autres. Une lecture agréable, sur un sujet relativement tabou de l’histoire de France (la collaboration et la « tonte » de quelques dizaines de milliers de femmes à la fin de la guerre).
Tiens, une autre bande dessinée qui se passe durant la seconde guerre mondiale ! L'originalité du récit est qu'on suit les habitants d'un immeuble, surtout les femmes d'ailleurs. Le traitement est pas mal, les personnages sont tous mémorables et ont un rôle distinct. Certains passages sont émouvants (même si le destin d'un des personnages principaux est facile à deviner) et la narration est fluide. Ça se lit bien et le dessin est très bon. Alors pourquoi seulement 3 étoiles ? Et ben je sais pas trop. J'ai passé un bon moment, mais c'est tout. Il manque quelque chose dans le récit pour que je le trouve formidable. Peut-être que je m'attendais à ce que cela tourne au tragique spectaculaire et le final est banal. En fait, c'est le quotidien banal de gens dans une situation qui n'est pas banal (l'occupation allemande). Je pense que c'est l'état d'esprit qu'il faut avoir lorsqu'on lit cet album, ce n'est pas un récit de guerre remplit d'action.
J'aime beaucoup le trait de Carole Maurel, et découvrir ses BD est toujours un petit plaisir personnel. J'aime bien le trait assez lumineux qu'elle arrive à faire passer, souvent au service d'histoire douce-amer, jouant sur la mélancolie, la tristesse et la joie. Bref, une auteure selon mon cœur ! Cette BD n'a pas dérogé à la règle et je me suis beaucoup plu à lire cette histoire d'amour dans une France occupée, une histoire secrète et qui a marqué la vie de cette femme. J'ai surtout été étonné par la façon dont l'histoire ne se concentre pas uniquement sur cette dame mais fait le tour de tous les habitants de l'immeuble dans une sorte de portrait d'habitants, permettant de voir bien des façons de vivre la guerre. Et surtout tous les travers de l'être humain, exacerbés par les situations. Le final est, à ce niveau-là, triste sur ce point. L'humain sait être diablement con lorsqu'il le veut vraiment, et j'ai trouvé que cette note finale va totalement dans le sens de l'histoire. Pour autant, il y a tout de même quelques notes d'espoir qui parsèment l'ouvrage et apportent ce mélange de genre que je retrouve dans les autres livres de Carole Maurel. Niveau dessin, l'auteure n'en est plus à faire ses preuves et j'apprécie toujours autant. Elle transmet quelque chose de doux et plaisant, certains personnages sont adorables par la façon dont elle les représente (je pense à l'aveugle, notamment, et le rendu de sa perception des choses). C'est coloré, et très vif. Un petit régal à lire, mais je ne suis plus du tout objectif là-dessus. Ce n'est pas le meilleur album de l'auteure, à mon goût, mais il a ce petit truc qui fait qu'il reste en tête, à travers l'histoire et le dessin. Une petite pointe d'interrogation, quelques cases qui flottent dans la mémoire ... Bref, un album que j'ai aimé et que je relirai avec plaisir.
J’ai plutôt bien aimé cet album. J’ai trouvé le récit très fluide, bien servi par un dessin d’une grande lisibilité. Après, lire le titre suffit à deviner le thème principal du livre et donc la surprise n’est pas vraiment au rendez-vous, mais les auteurs ont su étoffer leur intrigue en s’intéressant à l’ensemble d’un immeuble plutôt qu’à la seule histoire d’amour interdite qui nait entre le personnage central du récit et son beau sous-officier allemand. Le microcosme formé par les multiples habitants de l’immeuble permet de présenter différents personnages dignes d’intérêt. On tombe certes sur des profils assez classiques mais la formule est efficace. Les rôles principaux sont octroyés aux femmes mais cette œuvre n’est pas spécialement féministe. J’ai eu ce que j’espérais… et même un peu plus. Le personnage central a su me toucher, et j’aurais aimé pouvoir un peu plus suivre certains seconds rôles. L’album remplit donc parfaitement mes attentes. Ce n’est certes ni original ni novateur mais c’est efficace. Un bon album, en résumé.
J'ai franchement bien aimé cette histoire se passant dans le Paris de l'Occupation. Dans un contexte de guerre, je trouve que c'est bien de montrer que l'amour entre deux êtres n'a pas forcément de frontière. Certes, les mauvaises langues pourront objecter qu'aimer un officier nazi peut parfois poser problème mais nous savons tous que tous les soldats allemands n'étaient pas forcément des membres de la Gestapo recherchant activement tous les juifs de France. Il y avait des nuances que les auteurs ont déployé en dépassant tous les clichés et en évitant le manichéisme. Cette idée m'a fortement séduite. J'ai alors eu un regard plutôt attendrissant sur cette oeuvre au demeurant fort bien dessinée et avec une certaine grâce. Certaines femmes tondues devraient obtenir réparation morale car elles ont permit quelque fois d'éviter le pire à leur entourage grâce à la collaboration horizontale. Cependant, comme montrer dans la bd à travers une scène assez poignante, c'est vite oublié dans l'euphorie de la victoire. La gratitude n'est parfois pas une qualité chez les humains.
Cela fait un moment que je suis le travail de Carole Maurel qui avec L'Apocalypse selon Magda (avec Chloé Vollmer-Lo) et Luisa, Ici et là avait attiré mon attention et m'avait agréablement surpris. Son dessin est toujours aussi bon et l'atmosphère de l'occupation est parfaitement mise en relief. Même si le Paris occupé n'est rigoureusement pas décrit dans cet album, j'ai retrouvé un peu l'ambiance du "Dernier Métro" de François Truffaut. En plus de l'histoire d'amour de Rose, c'est toute la vie d'une petite communauté d'un modeste immeuble que nous suivons, avec ses rancœurs, ses rivalités et ses non-dits. Toute une galerie de personnages, que l'on a pourtant du mal à bien cerner au début de l'album. Il m'a fallu, en effet, repartir quelques pages en arrière à plusieurs reprises, pour voir les liens qui unissaient les principaux protagonistes, surtout les femmes (normal les hommes étant, guerre oblige, "occupés" ailleurs). Un album très intéressant, sans manichéisme, et qui, à travers les deux lettres de la fin, bouleverse quelque peu l'ordre des choses établies au début de l'histoire.
Le tire-larme parfait On dirait du Zidrou mais avec un peu plus d'effort sur la complexité du scénario. Un dessin proche de Roger ou de Jordi Lefevre, dans des couleurs assez tristes. Un petit coup de cœur pour la première et le dernière de couve qui sont vraiment belles, composées aux petits oignons. La grand-mère qui se confie, l'époque tragique et finalement la "collaboration horizontale", ce titre qui semble presque graveleux, comique, découvre en fait l'histoire terrible d'une tondue à la libération, racontée par elle-même. Les larmes coulent à flots vous dis-je, donc on peut dire que c'est réussi. Mais il manque un petit quelque chose, l'étonnement, l'aventure, l’ambiguïté. Cela reste sur le mode univoque de ce que l'on sait déjà. Le grand amour impossible qui n'explique rien et justifie tout. On ne comprend pas du tout comment il nait, ce n'est pas lui qui nous touche, c'est le destin tragique et la peur rétrospective d'avoir échappé à ce traquenard de l'histoire.
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