McQueen

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

New York, 1967. McQueen, un détective privé aux méthodes douteuses, n'a pas son pareil pour attirer les coups et les femmes fatales… [Quatrième de couverture]


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs néérlandais Couleur de peau : bleu Détectives privés New York Paquet

Lors d’une séance de psychanalyse, le détective privé McQueen (qui souffre de troubles psychologiques suite à un grave accident), revient sur sa dernière enquête... Un antiquaire nommé De Crécy, colonel à la retraite, l’a chargé de retrouver sa nièce, Millie. Elle se serait enfuie avec François Bonnard (le secrétaire du colonel) en emportant une précieuse statuette. Obsédé par une autre affaire, le détective charge son associé, Pepe Fregasol, de ce cas. Le soir même, la police lui annonce que Fregasol et Bonnard ont été assassinés dans une chambre d’hôtel de Chinatown. Bouleversé par la mort de son associé, McQueen enquête dans le quartier chinois. Sur le lieu du crime, en compagnie du « fantôme » de Fregasol, McQueen découvre une piste pouvant le mener à la statuette…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Septembre 2014
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série McQueen © Paquet 2014
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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26/04/2017 | Eric2Vzoul
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L'avatar du posteur Agecanonix

Je me souviens de la série Les Enquêtes Auto de Margot, mais comme les dessinateurs étaient trois, je ne sais plus quelle était l'implication réelle de Van der Zuiden ; toujours est-il que dans ce polar, il change de style graphique, tout en restant dans une sorte de Ligne Claire un peu plus épurée, adoptant un style qui rappelle un peu celui de Philippe Berthet. Sa mise en page alterne un découpage à la fois classique et moderne, avec des grandes cases, des pleine-pages ou du gaufrier à 9 cases, ça se démarque vraiment d'autres polars modernes, ce qui fait que ce genre de bande lorgne carrément vers le comics, c'est curieux, je pensais vraiment avoir à faire à un comics en la lisant, d'autant plus que l'époque choisie (les sixties), le style de l'enquête, le fonctionnement du personnage... tout ceci donne un cachet rétro à cette histoire qui reprend tous les clichés imaginables des polars noirs et même des films noirs américains de la grande époque. Quand on en a lu et vu un paquet comme moi, ça peut laisser indifférent, mais quand on est néophyte dans ce domaine et qu'on n'a pas trop vu de ces films bogartiens, ça doit être encore plus exaltant. C'est un polar mouvementé de style hard boiled qui reprend tous les codes du genre et qui joue parfaitement des rebondissements inattendus pour surprendre et étonner ; on y trouve des bagnoles, des actions violentes, des péripéties incroyables, des passages à tabac, des tronches patibulaires, des belles pépées bien carrossées, bref tout l'attirail immuable de ce genre de récit. Le scénario n'a rien de très original puisqu'il se nourrit de tout un tas de clichés, mais on s'immerge bien dedans, la narration est plaisante et bien élaborée, l'ambiance est très réussie, bref c'est très efficace pour tenir en haleine. Le personnage de McQueen est curieux, sa peau bleue et son faciès simiesque lui donnent une étrange originalité, caractériellement, il est plus proche des privés genre brutasse comme Mike Hammer que des privés plus éduqués comme Marlowe, j'aime bien ce gars, même si son apparence physique me fait bizarre. Au final, un polar très sympathique.

30/07/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Tiens, c’est étonnant que cette série soit si peu avisée ou lue. Car, dans son genre, c’est plutôt une réussite. Rien d’hyper original, mais tout me parait bien fait (à l’exception de deux bémols signalés plus loin). Emilio van der Zuiden (que je découvre avec cette série), nous a concocté un bon polar classique, situé dans les années 1960, avec un privé récemment « retraité » de la police, plusieurs affaires qui se croisent, des coups tordus auxquels des ripoux sont mêlés, et des nanas très très sexy, à forte personnalité (et forte poitrine !). Le scénario est efficace, et réutilise très bien tous ces clichés : les deux albums de ce qui n’est au départ qu’un premier cycle sont très rythmés et réussis. Et le dessin est lui aussi très chouette (seule la colorisation manque peut-être de nuance) Finalement, je n’aurais que deux petits reproches à faire au scénario de van der Zuiden. D’abord le visage simiesque, avec une couleur de peau bleue de McQueen n’est ici ni expliqué ni justifié, et il m’a parfois un peu gêné. Ensuite l’acolyte de McQueen, Pépé Fregasol est trop rapidement tué. Le fait qu’il soit ensuite réutilisé en apparaissant, tel un fantôme, montre bien que van der Zuiden avait besoin de lui. J’aurais préféré le voir rester en chair et en os, comme une sorte d’« Huggy les bons tuyaux » au côté du héros, il y avait là un bon potentiel pour un side-man bien utilisé (cela pouvait aussi raccrocher au scénario ses amitiés dans les ghettos blacks) Bref, un chouette diptyque. Aucune nouvelle depuis, il est donc à craindre que Paquet ne publie pas d’autre cycle (à moins que l’auteur n’en veuille pas). C’est vraiment dommage, car j’aurais bien vu d’autres aventures de notre détective, accompagné de sa bombasse de Cherry. La fin du deuxième album ne clôt d’ailleurs pas toutes les intrigues, et laisse deviner une suite possible (j’aurais bien aimé en savoir plus aussi sur la psychiatre – même si elle peut n’avoir servi que comme outil de narration).

03/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Je n'ai découvert cette série qu'à la parution du deuxième album, qui clôt le cycle des Trois petits singes. Il faut reconnaître qu'au premier abord, elle m'avait semblé trop convenue. Une histoire de privé à la Bogart, un peu séducteur, un peu alcoolo… Un personnage zoomorphe comme dans Blacksad… Tous les poncifs du roman noir mis en scène dans le New York de la fin des années 1960… Bref, une grosse sensation de déjà vu. Par ailleurs, le fait que l'album paraisse chez Paquet ne plaidait pas forcément en la faveur de McQueeen. Cet éditeur se complaît souvent dans la reproduction nostalgique des ambiances pré-soixante-huitardes, sans forcément que la qualité d'ensemble suscite un enthousiasme forcené (voyez par exemple Une Aventure de Jacques Gipar qui lorgne vers Gil Jourdan, et comparez les deux séries…). L'auteur, Emilio Van der Zuiden a déjà participé à la dispensable série Les Enquêtes Auto de Margot, dont le dessin efficace n'est guère mis en valeur à cause de scénarios médiocres. Bref, si je me suis intéressé à McQueeen, c'est grâce à la couverture du second album, que je trouve particulièrement réussie. Et grand bien m'en fit… Car cette série est réussie à plusieurs titres. D'abord, l'ambiance de roman noir, avec son histoire classique de détective privé qui est manipulé par son client et par les femmes fatales qu'il croise, est fort bien et intelligemment mise en scène. L'auteur croise avec bonheur les codes du genre avec l'ambiance particulière de la blaxploitation, qui donne un dynamisme jazzy à ce récit. Le héros est une brute tourmentée, plus près d'un John Shaft que de la sophistication affectée d'Humphrey Bogart. Quant aux femmes, elles sont certes fatales comme on s'y attend dans cet univers très macho, mais sans les mimiques de bourgeoise hautaine de Lauren Bacall ; elles sont plutôt du genre baby dolls à (très) forte poitrine, ce qui ne les rend pas moins attachantes, d'autant plus qu'elles ont des personnalités explosives. En somme, Emilio Van der Zuiden joue habilement sa partition dans l'univers du polar, en restant très fidèle au genre, mais sans tomber dans le plagiat. Et puis, il y a le dessin, surprenant. L'auteur manie un style précis, très net, dans la veine de la ligne claire. Les décors et les personnages sont soignés. Mais ce qui rend son travail intéressant, c'est qu'il se lâche dans le découpage des planches, donnant des effet particulièrement réussis, qui ne sont pas sans rappeler le travail de Will Eisner lorsqu'il réalisait ses fameuses planches d'ouverture pour Le Spirit, excusez du peu. Regardez les pages 35, ou 43 à 46 du tome 2 qui justifieraient presque à elles seules la lecture de cette série. Le premier cycle est clôt, mais s'achève sur l'annonce d'une nouvelle aventure car McQueen a encore du pain sur la planche. J'attends donc avec impatience la suite de ses pérégrinations et j'invite vivement les amateurs de bonnes histoires policières à découvrir cette série.

26/04/2017 (modifier)