Groenland Vertigo

Note: 3/5
(3/5 pour 8 avis)

Invité à participer à une expédition danoise au Nord-Est du Groenland, Georges Benoît-Jean, dessinateur maladroit et angoissé, va devoir s'adapter aux situations les plus rocambolesques


Ecole Emile Cohl Groenland

Invité à participer à une expédition danoise au Nord-Est du Groenland, Georges Benoît-Jean, dessinateur maladroit et angoissé, va devoir s'adapter aux situations les plus rocambolesques Attention, le vertigo arctique n'est jamais bien loin ! Une comédie d'aventure inspirée de faits réels qui rappelle autant la fantaisie des Racontars de Jorn Riel que l'intemporalité d'Hergé.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Janvier 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Groenland Vertigo © Casterman 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 8 avis)
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30/04/2017 | herve
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai beaucoup apprécié ce récit de voyage et d'aventure à la sauce Tintin. Enfin presque car Tanquerelle la joue en anti-héros pour son Georges accumulateur de bévues, empoté, maladroit et suiveur peu enthousiaste de ses camarades aventuriers. Je ne connais pas les Racontars de Jorn Riel mais les références au héros d'Hergé sont nombreuses, drôles et décalées. Tanquerelle pousse l'hommage en parodiant certains passages de l'étoile mystérieuse ou de Tintin au Tibet, entre autres, mais aussi le lettrage et le graphisme des personnages présents. Seul le graphisme des très beaux paysages aquarelles se démarque des ouvrages du célèbre reporter. La mise en couleur est aussi très moderne et accompagne le scénario de façon très agréable. Le scénario est assez linéaire sans réelle intrigue. C'est le désarroi de notre bon George, "un peu neu neu" dans chaque situation nouvelle qui est le principal moteur comique du récit. Toutefois Georges retombera moralement sur ses pieds à la fin de l'aventure : alcool détruit, Kloster sain et sauf un bilan moral digne des meilleurs Tintin. Une lecture très divertissante qui apporte le sourire et la bonne humeur des amateurs de Tintin.

04/07/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue boy

Pour mieux apprécier toute la saveur de « Groenland Vertigo », il conviendrait d’avoir d’abord lu les Racontars Arctiques, même si cela ne gêne en rien la compréhension de l’histoire. Tanquerelle signe ici une histoire entre la fiction et l’autobiographie, conjuguée à un hommage conjoint à Jørn Riel et à Hergé, dans une sorte de double mise en abyme. Pour narrer ses souvenirs de cette fameuse expédition, il s’est inspiré des écrits de Riel, avec toute leur truculence si caractéristique, aux vagues effluves de tord-boyaux, seul remède pour affronter la solitude des étendues glacées… De même, d’un point de vue graphique, l’auteur fait clairement référence au créateur de « Tintin », ce qui n’est pas pour nous déplaire. Pour ce voyage en Arctique, Tanquerelle s’est quelque peu identifié au célèbre reporter à la houpe même s’il n’y a guère de ressemblance physique, tandis que l’écrivain Jørn Riel — rebaptisé Jørn Freuchen pour les besoins de la fiction — apparaît comme un sosie du capitaine Haddock, avec ses airs de vieux loup de mer, qui plus est amateur de whisky plus que de raison… Quant aux autres protagonistes, ils ont tous l’air de sortir d’une BD de Tintin, à commencer par l’artiste Kloster, qui rappelle sous certains aspects le professeur Tournesol avec ses colères noires. En plus d’orienter son pinceau vers la ligne claire, l’auteur a même poussé le vice jusqu’à reprendre la fameuse typographie hergéenne lorsque les personnages sont censés s’exprimer en anglais. Ce faisant, Tanquerelle ne s’est pas limité à faire bêtement un copier-coller du style de l’auteur belge. Pour mieux souligner le clin d’œil, il a conservé sa propre police de caractères pour les passages où il s’exprime en français. Mais l’autre excellente surprise de ce one-shot, ce sont ces très belles planches à l’aquarelle et au lavis représentant ces incroyables paysages arctiques, qui sortent du cadre très ligne claire du récit et marque peut-être chez son auteur une velléité de mettre un pied dans l’art pictural. Hervé Tanquerelle parvient donc à nous assurer un dépaysement total avec ce roman graphique, qui, faut-il le préciser, est davantage une suite d’anecdotes délicieusement burlesques qu’une véritable aventure classique (et sur ce plan, rien à voir avec Tintin). Et pour quelqu’un qui n’aime pas voyager, ce n’est pas rien que d’’arriver, par la magie d’un dessin inspiré de ses souvenirs, à immerger le lecteur dans des contrées encore largement méconnues sur cette planète. Et si on pense beaucoup à « L’Etoile mystérieuse », ce n’est pas par hasard, puisque lorsqu’il était au Groenland, l’auteur a dit avoir eu l’impression de se retrouver dans cette histoire.

08/03/2020 (modifier)