Gérard - Cinq années dans les pattes de Depardieu
Pas plus et pas moins que le titre.
Documentaires École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Rencontres et entretiens
Mathieu Sapin rencontre Gérard Depardieu en 2012. Il l'accompagne en Azerbaïdjan à l'occasion du tournage, pour Arte, d'un documentaire sur les traces d'Alexandre Dumas. Une relation unique se noue entre les deux artistes. Dès lors, Gérard Depardieu va inviter Mathieu Sapin à partager son univers, ses pensées (philosophiques ou triviales), ses coups de gueule, que ce soit lors de tournages, au Portugal ou aux quatre coins de l'Europe, d'un voyage exceptionnel en Russie ou, tout simplement, d'un repas dans la cuisine de son hôtel particulier parisien. (texte éditeur)
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Date de parution | 17 Mars 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une BD que j'ai lue plusieurs fois, et surtout que j'ouvre parfois à n'importe quelle page pour m'étonner, rire, réfléchir. J'ai toujours aimé le style de Mathieu Sapin, c'est son style petit bonhomme, on aime ou pas, c'est le même dans ses derniers volumes. Il sait en tous cas comme personne rapporter les détails insignifiants et pourtant tellement instructifs qu'il perçoit avec une grande sagacité. Clairement, avec Gérard il y avait de la matière à exploiter, tandis que dans "le Château", son passage à l'Elysée était très creux. Par contre, les deux BD se répondent puisque Gérard et François se croisent, ce qui est très fun. Gérard Depardieu, je ne suis pas dans son fan club, le personnage lui-même m'avait toujours rebuté (je ne l'apprécie que dans ses rôles comiques). Je dois dire que cette BD m'a permis de comprendre l'engin, c'est stupéfiant ce mélange de raffinement et de grossièreté, sa richesse intérieure, sa souffrance. Loin de tout voyeurisme stupide ou de toute starification, cette BD qui aurait pu s'appeler "dans la peau de Gérard Depardieu", nous fait voir autrement cet être, et tous les êtres humains. On en vient à comprendre toutes les contradictions de Gérard, ses phrases tranchées : on n'en tombe pas d'accord, mais on en comprend l'origine et on la respecte. Imaginez la vie d'un Pascal Brutal qui ne serait pas macho et qui serait tout en sensibilité, (et en puissance 10), et vous avez la vie de Gérard. Pour moi, j'y vois quantité de citations pénétrantes, philosophiques qui font échos avec d'autres lectures, il y a un second sens derrière chaque incongruité. Si vous lisez attentivement, vous apprendrez des détails très importants sur comment survivre dans ces conditions émotionnelles extrêmes, sur la relation aux autres, sur le plaisir. Le plus étonnant, c'est que je n'ai jamais autant prêté une BD à autant de monde, peut-être douze à quinze personnes, là où mon meilleur score devait être de trois prêts. Tout le monde voulait lire Gérard ! La plupart ont bien aimé et une minorité a détesté.
La difficulté avec ce type de BD c'est de ne pas juger l'homme dont on nous parle mais bien de la qualité ou non de l'ouvrage. Franchement je n'ai pas été emballé, tout d'abord par le dessin, alors certes cela est sensé être des croquis pris sur le vif mais que c'est brouillon. En plus cette manie de mettre des petites flèches pour nous exposer ce que l'on voit ici ou là dans la pièce, j'ai trouvé ça agaçant. Le meilleur exemple en est le salon de chez Depardieu avec des étiquettes pour nous indiquer de qui sont telles ou telles œuvres d'art. J'aurais largement préféré qu'une bulle me dise: "Dans le salon de nombreuses oeuvres d'art". Point. Après le reste est très, trop, foisonnant et cela devient vite redondant. Je ne juge pas la teneur des propos, après tout chacun pense ce qu'il veut, mais au final j'ai eu l'impression que ça partait dans tous les sens. L'homme Depardieu est sans doute comme cela et j'imagine que le travail de Mathieu Sapin n'a pas été simple mais je n'ai finalement trouvé que peu d’intérêt à l'ensemble. J'ai peur de me souvenir de cette BD uniquement parce que son sujet est très connu mais c'est bien tout.
Si ce n'est pour Cyrano et ses duos avec Pierre Richard, je ne suis pas un grand fan de Depardieu. D'autant moins avec les quelques saillies récentes dont nous ont fait part les médias ces dernières années. Mais je dois avouer que cette BD me l'a fait découvrir sous un regard assez neuf. Je ne suis toujours pas fan mais je suis intrigué et je dois reconnaître que c'est quand même un sacré personnage. Je n'aime pas non plus vraiment le style de Mathieu Sapin (décidément, je n'aime rien). Je trouve son dessin sans charme en plus de n'être pas soigné sur le plan technique. Ceci dit, l'album présente sur ses dernières pages quelques extraits de son carnet de croquis et de dessins faits sur le vif, et je trouve son trait nettement plus sympa. C'est comme si, entre le passage de ses croquis aux véritables planches de ses albums, il enlaidissait volontairement son dessin. Heureusement, la mise en scène est plutôt bonne et permet une lecture fluide. Mathieu Sapin se spécialise depuis quelques ans dans une sorte de BD reportage où il accompagne, comme un journaliste embarqué, une équipe (celle du journal Libération ou celle de la campagne présidentielle de François Hollande par exemple) ou une personne en particulier au jour le jour pendant des semaines, des mois voire des années, pour nous livrer son témoignage comme une sorte de documentaire authentique sur comment sont les gens, les lieux et comment des événements importants se déroulent vraiment de l'intérieur. Ce n'est pas toujours captivant mais c'est au minimum intéressant. Et ça l'est ici car ses discussions, voyages et (nombreux) repas avec Depardieu ont permis à ce dernier de se livrer sans fard, et au lecteur de découvrir un personnage truculent et étonnant. Une vraie force de la nature qui avale autant de nourriture qu'il délivre ses paroles, livrant à qui veut l'entendre des idées souvent érudites, très tranchées et qui, même si elles dérivent parfois vers des errements un peu inconsistants ou abscons, ne sont souvent pas bêtes du tout. Il a un tel vécu et a côtoyé tellement de personnes célèbres qu'il est capable de délivrer sur celles-ci une foule d'anecdotes incroyables et de se faire une idée assez nette de la nature humaine. Le personnage est complexe, à la fois débordant d'énergie, au point d'en devenir rapidement épuisant, et d'apparence aussi fort et inébranlable qu'on puisse l'imaginer, et en même temps on lui sent des faiblesses et des traumatismes profonds qu'il s'empresse de balayer du revers de la main en gueulant si jamais on tente de mettre le doigt dessus. Bref, cet album est intéressant car il permet de découvrir Depardieu avec un oeil neuf et sincère, et de réaliser de quel étonnant personnage il s'agit. Le témoignage de Mathieu Sapin s'étale cependant en longueur et comporte quelques passages peu passionnants ce qui entraîne une lecture inégale qui pourrait éventuellement lasser. C'est probablement la contrepartie de ce choix d'un témoignage sincère et aussi complet que possible.
Gérard Depardieu a commencé par être un acteur clivant avant de devenir un « monstre sacré » du cinéma, il est devenu maintenant un personnage médiatique clivant, suite à certaines frasques, ses démêlés avec le fisc, et ses amitiés avec quelques grands démocrates russes ou asiatiques. Même s’il a tourné dans quelques bouses, au cinéma ou à la télé, Depardieu est vraiment un immense acteur (il faut le voir dans les Blier, depuis « Les valseuses » par exemple), qui sait se remettre en question (voir les récents Delépine par exemple). C’est aussi une personnalité qui sort du formatage habituel du show-biz. Mais voilà, il s’est embourgeoisé, et je ne le suis pas dans ses prises de position sur le fisc (que serait sa carrière si ses premiers films n’avaient pas été subventionnés grâce aux sous de l’Etat alimentés par les impôts ?) ou ses déclarations d’amour à Poutine et autres dictateurs asiatiques (qui l’utilisent comme la Scientologie le fait de Tom Cruise). Bref, une personnalité forte, que Mathieu Sapin a eu l’occasion – la chance ? – de suivre sur une longue période, en saisissant quelques tics, une sorte d’envers du décor (même si nous ne savons pas ce qui a ou pas été censuré ou autocensuré, et ce qui pourrait relever de la simple com). Alors, qu’en dire ? Eh bien que ça se laisse lire, que le personnage de Depardieu est attachant (mais aussi repoussant ?), et que Sapin se présente ici de manière assez terne, ombre suivant le soleil, fayottant, comme un rémora sur le requin. Ça se laisse lire, mais sans que cela ne m’ait passionné plus que ça. Les nombreuses éructations de Gégé (qui ne cesse de grommeler, de téléphoner) sont un peu lassantes (comme finissent par être lassantes les notes fléchées décrivant le moindre détail dans les cases). J’ai le sentiment au final d’avoir lu un biopic qui renouvelle faussement le genre. De n’avoir pas appris grand-chose. Et que je n’en retiendrai pas non plus grand-chose. A emprunter, à l’occasion, pour les fans.
Gérard Depardieu est un acteur que je trouve bon et qui a joué dans plusieurs films que j'ai bien aimés. Dommage que ces dernières années il semble surtout faire parler de lui pour des choses controversées et qu'il a aussi joué dans plusieurs navets (en même temps c'est ce qui arrive lorsqu'on joue dans presque 10 films par année !). Mathieu Sapin a suivi l'acteur plusieurs fois au cours de ces dernières années et le résultat est pas mal. Depardieu est un personnage fascinant et hors de l'ordinaire qui semble être capable de manger et de boire tout le temps ! C'est dommage qu'à la longue cela devient un peu répétitif avec notamment Depardieu qui passe son temps à dire qu'il ne s'aime pas. J'ai d'ailleurs été surpris de voir comment il agit ici, il est assez différent de l'idée que je me faisais de lui après avoir lu son livre d'entretiens ''Vivant''. Il faudrait peut-être que je relise ce livre. En tout cas, c'est un album sympa, mais il faut aimer l'acteur pour apprécier je pense. Si vous êtes incapable de supporter Depardieu, c'est clairement pas cette bd qui va vous faire changer d'avis.
Pour les amateurs de Depardieu : inévitable. Pour les autres : sûrement un peu lassant... Après le De Funes, je m'attaque à un autre monument du cinéma de mon enfance à la télé. Moins professionnel, moins roi du ridicule, ce serait plutôt le roi de l'emportement, du mouvement qui se continue plus loin que nécessaire, plus loin qu'on pouvait l'imaginer. La puissance plutôt que l'accomplissement. La force de la nature, pas forcément réfléchie, mal assumée, démesurée. Ce témoignage, mi effrayé, mi affectueux, donne une image vraisemblable de Depardieu aujourd'hui. Il revient assez peu sur les tournages du passé, cela n'intéresse pas Gérard. Des moments de sa vie personnelle, des anecdotes indépendantes du cinéma sont évoquées. Le dessin de Mathieu Sapin, est simple et efficace, il n'est pas très fort pour les nanas. Le scénario est un peu répétitif, on est soûlé de toute cette logorrhée du gros Gérard, plein de contradictions, d'emportements, accueilli partout comme un dieu, ronronnant dans ses obsessions, parfois attentif aux détails, mais passant à coté de pans entiers de la réalité, quand elle est emmerdante. On a l'impression de grossir soi-même à chacun de ses repas ...
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