Une Soeur

Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)

Un roman d’initiation qui parvient à capter le délicat passage à l’âge adulte.


Adolescence Bretagne Gobelins, l'École de l'Image Les prix lecteurs BDTheque 2017 Vacances à la plage

« – Y a beau avoir plein de monde, j'ai toujours l'impression d'être toute seule. – Même quand t'es avec nous ? – Non, avec vous c'est chouette. » Envacances avec ses parents, Antoine se consacre à sa grande passion : le dessin. Mais l'arrivée de la fille d'une amie de ses parents va marquer à jamais ses vacances.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Mai 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Une Soeur © Casterman 2017
Les notes
Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)
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08/05/2017 | Mac Arthur
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Par Solo
Note: 3/5
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Impossible de ne pas repérer la patte de l'auteur. Il suffit de lire une histoire dessinée par Bastien Vivès pour le reconnaître ensuite entre 1000. Le graphisme minimaliste, la bichromie appliquée, le corps et surtout les visages des personnages auxquels il manque les yeux/nez/bouche... Personnellement ça me plait beaucoup et c'est encore une fois en accord avec l'écriture. Je veux dire par là que le lecteur peut se concentrer sur le plus important : chaque prise de parole ou chaque narration est une clé au bon déroulement de l'intrigue, et les yeux sont visibles s'il est important de les montrer. Je ne trouve pas de place à la superficialité. A l'inverse d'ailleurs, il est aussi important de ne pas montrer les yeux s'ils n'ont rien à transmettre. Du moins c'est l'interprétation que j'en fais, et je trouve la manipulation habile parce-que ces absences volontaires, l'auteur semble en jouer pour laisser planer une sorte de mystère psychologique à ces personnages. Associé au mutisme des cases, présent régulièrement, l'association donne une petite merveille d'ambiance : le silence est encore plus pesant et ajoute tout ce caractère introspectif des personnages, qui semble si cher aux yeux de Bastien Vivès (à priori, car je l'ai ressenti avec Polina également). Petite parenthèse : Fabcaro utilise en partie le même moyen mais dans un but différent, qui est celui de faire rire. Et ça fonctionne aussi ! Fin de la parenthèse. Reste la question du scénario, son déroulé. Contrairement à Polina où l'on suit le parcours d'une fille sur une vingtaine d'années à travers plusieurs étapes clés de sa vie, ici on se concentre sur LE grand épisode de toute vie humaine : le premier amour. Ce jeune ado le rencontre à un âge où la sexualité est une idée abstraite qui excite l'imaginaire et que l'on souhaite mettre en pratique. Y parviendra-t-il ? Mystère et bubble-gum. Mais l'intrigue n'est pas vraiment là, ne pas s'attendre à un happy ending du genre "Champioooon mon gars !!". Non non, tout l'intérêt du récit est de suivre l'évolution de la relation et des sentiments avec authenticité, pudeur et élégance. Alors on comprend bien pourquoi Antoine est attiré par Hélène, car je la trouve en effet très belle (toute proportion gardée bien sûr, elle a 16 piges...) Après je dois dire qu'il n'y a pas que du tout bon... Je vais commencer par le petit frère d'Antoine. Pour moi, il sert essentiellement à accentuer l'ennui d'Antoine, qui a l'âge de ne plus s'intéresser seulement à ramasser des crabes à la plage. Il empêche aussi Antoine et Hélène de se désinhiber puisqu'il les suit partout et dort dans la même pièce qu'eux. Bref, y'a pas d'autres mots : il est casse-couilles ! Plus sérieusement, je trouve qu'il empêche au récit de prendre son envol. C'est très réaliste hein, et puis je m'y retrouve parce que j'ai définitivement vécu la même chose, mais cela bride un peu trop la fiction à mon sens. Les personnages centraux sont Antoine et Hélène. Leur situation et leur personnalité me plaisent, mais il y a beaucoup de choses qui restent sans réponse. Limite je trouve qu'il y a trop de mystères, trop de silences. Et enfin, l'épilogue ne m'a pas plu des masses. On se retrouve quand même sur un sacré cliché alors que le récit avait jusque là un ton beaucoup plus terre-à-terre. Et puis le drame ne me semblait pas nécessaire, en tout cas je n'en ai pas saisi le sens. Avec regrets je diminue à 3/5 (note réelle 3,5), essentiellement pour placer cet avis sous celui de Polina (4/5), histoire que j'ai vraiment appréciée de bout en bout. Mais l'approche de l'auteur reste audacieuse et authentique. On retrouve encore une fois ce caractère universaliste, qui peut déclencher quelque chose entre la nostalgie et la mélancolie pour un grand nombre de lecteurs. C'est définitivement un beau récit humain qui retranscrit ce grand moment où le garçon devient jeune homme. Note sévère, car cela conforte malgré tout mon intérêt certain pour cet auteur. A découvrir, ça ne plaira pas à tout le monde mais ça vaut carrément le détour !

08/02/2022 (modifier)
Par Ju
Note: 2/5
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Je ne peux pas dire que j’ai été convaincu. Pourtant, les romans graphiques, c’est un genre que j’affectionne. J’estime qu’il n’y a pas besoin qu’il se passe grand chose d’extraordinaire dans une bd pour qu’elle soit sympa et agréable à lire. En fait, ce qui compte dans ce type de bds, c’est le héros. Dans tous les romans graphiques que j’affectionne, le héros est attachant, on a envie de suivre son évolution, de savoir comment il va s’en sortir, comment il va réussir à surmonter les difficultés de la vie, qui sont celles auxquelles nous devons tous (ou presque) faire face. Par exemple, lorsque j’ai lu Le Combat ordinaire, j’avais envie de savoir comment Marco allait s’épanouir dans sa vie, gérer sa dépression et dans quelle mesure il allait faire des concessions pour assurer son propre bonheur. Pareil, dans Lou !, on veut savoir comment l'héroïne va passer le cap de l’adolescence, les premiers amours et comment elle va se construire en tant qu’adulte. Et on a envie de savoir parce que les héros livrent leurs sentiments, parlent de leur doutes. Ils sont entiers quoi, on les voit dans leurs moments de joie, de tristesse, etc. Or, le héros, ici, est inexistant : il ne sourit pas, il ne fait pas la tronche, il ne rigole pas, il ne pleure pas, on ne sait pas ce qu’il pense. Cela est dû tant à la narration (absence de description et personnage principal mutique) qu’au dessin (beaucoup de cases où le visage d’Antoine est vide, sans bouche, yeux ni oreilles, du coup il n’a aucune expression). Certes, ce héros plutôt fade est compensé par une héroïne un peu plus intéressante. Et encore. Antoine est donc un gamin timide qui se réfugie dans le dessin et dans l’ennui des mêmes vacances tous les ans dans la maison de famille. Mais arrive Hélène, de deux ans son aînée, et avec qui il va amorcer son passage vers l’âge adulte. Déjà, je rejoins Ro sur le fait que c’est un peu gros, la fille belle, gentille, qui s’intéresse au petit gamin un peu renfermé et pas du tout “cool”. Bon, après pourquoi pas, et je ne dis pas que l’histoire en elle même n’a pas d’atouts. L’amourette entre les deux ados est plutôt construite, les scènes de sexe sont à la fois pudiques et sensuelles. Mais bon, pas de quoi s’enthousiasmer, et comme je l’ai dit, des héros plus hauts en couleurs, et surtout plus expressifs auraient très bien pu porter cette bande dessinée. Mais vraiment, je les ai trouvés bien trop plats, même Hélène. Certes, c’est elle qui prend les initiatives, qui guide Antoine vers l’âge adulte, alors qu’elle même est un peu paumée, entre désir de se faire de vrais amis, et volonté de plaire aux autres et de connaître enfin les plaisirs de l’amour. Rajoutons à cela le drame initial (fausse couche de la mère) et il y avait de quoi faire quelque chose de très sympa à suivre. Mais les pistes ne sont pas assez exploitées, Bastien Vivès se perd à essayer de développer deux personnages (Antoine et Hélène) en même temps, et sans se concentrer totalement sur un. Quant aux personnages secondaires, le petit frère est assez insupportable (je pense que c’était le but, mais du coup il en vient à devenir horripilant même pour le lecteur) et les autres (ados et adultes) font seulement figures de décor. Je n’ai pas non plus été convaincu par la fin, je ne vois pas trop ce que ça vient ajouter, et surtout c’est un peu gros. Et je ne vois pas non plus l’intérêt de la toute dernière planche, ça fait quand même un peu (beaucoup) cliché. Et enfin, le dessin. C’est la première fois que je lis une oeuvre de Bastien Vivès, et il faut bien avouer que son style est vraiment particulier, et très original. Comme je l’ai dit plus haut, pour les scènes d’amour, il rend bien. Hélène est sensuelle, mais rien de vulgaire, c’est très pudique et ça convient donc très bien à un amour entre adolescents. Pour le reste, … le visage d’Hélène est très bien fait, quand il est dessiné. Quant aux autres, quand ils sont détaillés (une fois sur trois), ils sont assez moches. En particulier celui d’Antoine, qui a des grosses lèvres et un regard inexpressif au possible. En fait, ce sont les corps qui sont esthétiques avec ce style graphique. Mais ça ne me suffit pas. Les décors sont réduits au minimum, mais c'est plus le style général qui ne me convient pas. Mi abstrait mi réaliste, et qui fait que les personnages changent pas mal d'apparence selon les cases. Et, surtout, il y a cette colorisation si particulière qui vient compléter ce style, ce noir et blanc qui est plus un blanc/gris/noir, a forte dominante blanc. Au final, ça me donne une impression crémeuse, comme si il y avait trop de blanc, de la crème partout. C'est trop lumineux, du coup ça m'empêche de bien me concentrer sur la planche. Et le style "crème", ne me plait pas trop, j'ai l'impression que l'auteur en reste au stade de croquis, alors même que je reconnais qu'il a une belle patte, et que son trait est assuré. Je reconnais la particularité du bonhomme et son talent, et ça ne m'étonne pas que plusieurs y trouvent leur compte. Moi, malheureusement, je n'ai pas trop été convaincu, et je n’ai pas trop envie, pour l’instant en tout cas, de rouvrir une bd signée Vivès.

19/12/2019 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Le thème des premières amours dans le cadre des vacances familiales à Chmolduc-Plage est un sujet rebattu mille fois, le plus souvent au cinéma. Pourtant, à chaque fois, il y a toujours ce je-ne-sais-quoi d’irrésistiblement charmant, même lorsque le scénario ne vole pas bien haut, comme un goût de Madeleine de Proust sans doute. Bastien Vivès s’est-il replongé dans ses souvenirs - le jeune Antoine étant la plupart du temps affairé à griffonner dans son carnet de croquis - pour nous livrer cette histoire ? Dans « Une sœur », non seulement on retrouve tout cela, mais en plus, l’auteur parvient à susciter une belle émotion, évitant de tomber dans le romantisme teenager un peu niais. Vivès y a mis beaucoup de sensibilité et de tendresse, montrant davantage par son dessin épuré les corps, les gestes et les postures, que les regards, les yeux n’étant représentés que lorsqu’ils ont quelque chose à exprimer. Par exemple, l’insondable mélancolie adolescente d’Antoine. C’est donc dès le moment où il fait connaissance avec Hélène, jolie jeune fille de deux ans son aînée, que l’adolescent va peu à peu s’éveiller à la sensualité et au langage du corps. Entre cette dernière et lui-même va s’instaurer une intimité particulière, du fait d’une certaine ressemblance physique et de la timidité d’Antoine, dont la sensibilité à fleur de peau et l’aspect frêle en font presque un être androgyne. Les rôles vont alors en quelque sorte s’inverser. Hélène, intriguée et touchée par cette singularité, rare chez les garçons du même âge qui souvent préfèrent jouer les coqs, va prendre les commandes et l’accompagner de façon troublante, telle une grande sœur un peu incestueuse, vers les choses de l’amour. A ce « petit frère » lunaire et rêveur, elle fera un double cadeau. L’un marquera Antoine pour la vie, celui qu’elle n’aura jamais fait à tous les petits frimeurs qui lui tournaient autour et dont l’arrogance leur coûtera la vie... L’autre sera de sauver celle du jeune garçon, justement en lui interdisant de les suivre en traversant la baie à la nage… La façon dont Bastien Vivès amène son sujet est d’une intelligence rare et tout en retenue. Sans verbiage inutile, l’émotion, toujours suggérée, n’en est que plus forte. L’auteur, disposant de cette capacité à ne garder que l’essentiel, fait véritablement figure de dessinateur des sentiments et des émotions. Et nous offre ainsi une histoire que l’on quitte à regret, un peu comme l’amour de vacances à qui l’on dut dire adieu quand on était ado…

13/09/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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J'ai lu cet album uniquement parce qu'il figurait dans le thème des prix lecteurs BDThèque 2017. Ce n'est pas un récit qui va me donner envie de lire le reste de l'oeuvre de Vivès, mais au moins il a réussi à faire en sorte que je ne m'ennuie pas, ce qui est un progrès j'imagine. Cela raconte la vie d'un adolescent en vacances qui rencontre une fille qui va devenir son premier amour. Ce n'est pas le genre d'histoire qui me passionne, mais comme je l'ai déjà écrit l'auteur fait en sorte que je ne m'ennuie pas trop. La narration est fluide et le rythme est bon. Le scénario est sans réelle surprise, mais c'est pas trop grave. La fille est vraiment un gros fantasme masculin : elle va vivre avec le héros, elle est plus vieille et mature, elle est rebelle et en même temps gentille, elle est impudique et va faire des trucs sexuels avec le héros (cela reste soft quand même) et bien sûr elle est jolie et elle a des gros seins (enfin, on n'est pas au même niveau qu'un manga pour ados où les adolescentes ont des gros bonnets F qui bougent tout le temps, mais ils sont tout de même gros). Je pense que j'aurais plus accroché si je l'avais lu ado parce que j'aurais bien aimé voir une adolescente comme ça débarquer chez moi. Au final, un album qui ne m'a pas trop touché, mais ça se laisse lire.

24/02/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Le récit d'un gamin de 13 ans qui va passer l'été dans le Golfe du Morbihan avec sa famille et qui va avoir la surprise de passer une dizaine de jours avec la fille de 16 ans d'une amie de la famille qui les a rejoints. La fille est très jolie, très gentille et forcément cela va jouer avec les émotions et les envies du jeune héros. Je ne suis pas le premier à le dire mais ce récit ressemble beaucoup à un fantasme d'adolescent. Déjà la fille est super mignonne, un peu rebelle mais très bienveillante. Difficile d'imaginer une telle fille s'intéresser à un pré-adolescent de 3 ans de moins qu'elle. Sur ce plan là, je trouve que le récit n'est pas très crédible. Mais il est assez émoustillant pour un lecteur mâle. A côté de cela, il y a le dessin de Bastien Vives auquel je n'accroche toujours pas. Je reconnais son talent mais ses tics graphiques m'agacent. Force est d'avouer que son style est quand même très efficace au niveau narratif et que les courbes de ses personnages sont impeccables. Une fois cela dit, l'ensemble de l'histoire tient plutôt la route et se lit très bien. Les personnages sont bien rendus, le petit frère est casse-pieds sans être trop pénible, les parents sont un peu distants et ne vérifient pas trop ce que font les enfants, la population de l'île est assez crédible, bref on peut y croire et se laisser porter par l'histoire avec l'envie de savoir où elle va nous mener.

06/12/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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C'est toujours avec un certain plaisir que je suis les oeuvres d'un des auteurs les plus doués de sa génération. Encore une fois, c'est une réussite totale. Pourtant, les thèmes sont assez classiques et ont été maintes fois exploités dans la bd. Toutefois, c'est réalisé avec un certain brio. En effet, la qualité du dessin est remarquable avec cette pureté des traits. S'il n'y avait que cela, on ne crierais pas au chef d'oeuvre. Il y a également le récit qui est basé sur les moments clefs de l'adolescence mêlés de sentiment de peur, de solitude mais également de rire. Tout sonne vrai dans cette initiation à l'amour de vacances à la sexualité. Il y a une certaine sensibilité du trait et du scénario que j'aime bien. La retranscription est parfaite. On se reconnaît dans Antoine et Hélène si on pouvait remonter le temps. Qui n'a jamais vécu un premier baiser ou étreinte amoureuse avant de se terminer dans une séparation non voulue ? Un mot pour dire qu'il ne faut jamais emmené les cartes Pokémon sur une plage : ce n'est pas le lieu. En conclusion, une bouffée de jeunesse qui fait du bien au-delà de la banalité.

25/11/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
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Cela fait des années que je suis le travail de Bastien Vivès. Certains de ses albums m'ont franchement laissé de marbre, comme Le Goût du chlore ou Dans mes yeux, d'autres au contraire m'ont enchanté comme Polina titre étrangement absent des albums de Vivès cités en fin d'ouvrage. Dans ce one shot, Bastien Vivès nous livre une histoire douce amère d'adolescents, une belle chronique de vacances relatant la découverte de la sexualité par un adolescent de 13 ans (mais bien loin du style de sa bd Les Melons de la colère). Le tout, en évitant le côte "histoire à l'eau de rose" dans lequel il aurait pu tomber. C'est drôle comme l'on se retrouve dans cette atmosphère de vacances, on sent presque le vécu (les fêtes sur la plages, les bals,...) Mais ce qui fait la force de cet album réside dans le dessin épuré de Vivès (où seuls, parfois, les contours du visage sont esquissés). Bref, une œuvre tout en délicatesse, avec une dernière case toute empreinte de nostalgie. Superbe.

14/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je me retrouve quasiment intégralement dans l’avis de Mac Arthur. D’abord dans ses préventions. Moi non plus, je ne suis pas fan de l’œuvre de Bastien Vivès – même si j’ai bien aimé certaines de ses productions (comme Pour L'Empire). Je ne suis pas non plus friand de roman graphique. Mais, comme Mac Arthur, je dois dire que la manière qu’a eu Vivès de traiter un sujet assez casse gueule m’a convaincu. Pas de provoc, ni de longueurs niaiseuses, les premiers émois amoureux, jusqu’aux premières expériences « physiques » sont ici bien amenés. Peu de dialogues, cela se laisse lire facilement et rapidement. Peu de cases non plus – et celle-ci sont épurées. Comme une partie des visages d’ailleurs (c’est souvent le cas chez Vivès – et je ne suis pas fan du procédé). Sur le thème des amours de vacances, et des amours adolescentes, ce « Une sœur » est plutôt une réussite. Même si je ne sais pas si je le relirai (je l’ai emprunté, et ce n’est a priori pas le genre de chose que j’achète), c’est quand même un album que les amateurs de roman graphique peuvent acheter. Note réelle 3,5/5.

13/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je m’empresse de préciser que je suis loin d’être un fan de Bastien Vivès . Je dirais même qu’il y a dans sa bibliographie plus d’albums que je n’ai pas appréciés que l’inverse. En clair, la sortie d’un nouvel opus du petit chevelu ne fait pas briller des étoiles dans mon regard de velours. Tout ceci pour vous dire… que j’ai vraiment, mais alors vraiment bien aimé cet album. Un album que je trouve extrêmement culotté dans sa forme, très juste dans le ton, servi par un dessin épuré et parfaitement maîtrisé, prenant et vivant. Reprenons le bazar dans l’ordre. - Culotté dans la forme : cet album parle de la découverte de l’amour et de la sexualité par un adolescent de 13 ans, initié par une adolescente de 16 ans. Ce genre de sujet peut soit tomber dans l’eau de rose gnangnan sans intérêt, soit verser dans le scabreux démonstratif gratuit. Bastien Vivès parvient à éviter ces deux écueils. Les scènes érotique sont explicites mais jamais gratuites ni exhibitionnistes. Rien n’est caché mais ce qui se dégage de ces scènes, c’est l’innocence des personnages. Franchement, moi je dis chapeau bas !! - Juste dans le ton : les dialogues sonnent d’une manière très naturelle. J’ai vraiment eu l’impression de lire une biographie par moments, tant tout cela sent le vécu. C’est, je pense, très actuel dans l’image que le récit donne de la sexualité des jeunes adolescents d’aujourd’hui et universel par les sentiments qui traversent les différents protagonistes de l’histoire. - Un dessin épuré parfaitement maîtrisé : c’est vrai que Bastien Vivès va à l’essentiel dans son style. L’amateur de planches fignolées avec moult détails en sera pour ses frais. Mais quelle justesse dans les expressions, dans les poses, dans les regards ! Déjà dans Polina, j’avais beaucoup apprécié l’art de Bastien Vivès à saisir un mouvement, ici ce sont les sentiments des personnages qui sont parfaitement retranscrits avec très peu de traits. Là aussi, je m’incline respectueusement. - Prenant et vivant : et bien ce fut impossible pour moi d’abandonner ma lecture en cours de route. Il ne se passe peut-être pas grand-chose (on est dans du roman graphique pur jus) mais les personnages sont attachants et rapidement proches de nous. C’est simple mais touchant. Donc voilà, j’ai beaucoup aimé et je ne peux que vous inviter à découvrir cet album, surtout si vous n’êtes pas fan de l’auteur (les autres se jetteront dessus sans réfléchir, pas besoin de chercher à les convaincre).

08/05/2017 (modifier)