Le Pays des Purs
Une immersion sous-tension dans le hors-champ du reportage photographique, vu sous toutes ses coutures.
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Le 27 décembre 2007, la ville de Rawalpindi, au Pakistan, est la proie de violentes émeutes, suite à l’assassinat de Benazir Bhutto, principale opposante au régime en place. Dans la foule, Sarah Caron, photographe française, saisit avec son appareil les moindres détails de la scène. Mais très vite, la jeune femme est repérée et se retrouve poursuivie, craignant pour sa vie. Un mois plus tôt, Sarah rencontrait Benazir Bhutto afin de réaliser une série de portraits commandée par le magazine Time. Une entrevue difficilement décrochée et qui, par un pur hasard, survenait le jour même de l’assignation à résidence de l’opposante. Une aubaine pour Sarah : pendant 4 jours, elle se retrouvait aux premières loges de l’actualité ! De jour, elle mitraillait les lieux, de nuit, elle transférait ses clichés. En immersion totale et au gré des commandes, la jeune femme passe cette année-là du monde de l’élite pakistanaise à celui des talibans, avec l’aide d’un fier guerrier pachtoune. Son objectif est une arme dont elle se sert pour frapper les esprits et franchir les frontières, qu’elles soient physiques ou culturelles, et ce malgré le danger des lieux et des situations. Texte : Editeur.
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Date de parution | 10 Mai 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai été captivé par ce reportage/témoignage du travail de la photographe Sarah Caron. Le Pays des Purs nous rapporte son travail durant les quelques semaines où elle se trouvait au Pakistan fin 2008. Le récit mélange témoignage et reportage d'une période courte mais au combien intense. Par opportunité et grâce à son professionnalisme madame Caron va pouvoir être la témoin d'un "Flash-Protest", interviewer Benazir Butto, être enfermée 4 jours avec l'ex-première ministre et son entourage, pénétrer la zone tribale interdite des Talibans et se retrouver au milieu des manifestants à la mort de Butto. C'est le côté reportage qui est magnifié par le témoignage vécu. En effet les actes posés s'inscrivent dans la vraie vie où son statut d'étrangère, de femme et de journaliste occidentale peuvent lui valoir l'angoisse de la prison, du kidnapping voire de l'exécution au coin d'une rue. C'est très bien exprimé en plusieurs points du récit. D'autre part, l'auteure ne cache pas les très belles rencontres sans lesquelles rien n'aurait été possible. Hubert Maury connait très bien le pays, ce qui lui permet d'être raccord avec l'histoire de Sarah. Son récit est assez didactique avec des explications sur l'hospitalité et ses limites qui sont vraiment fluides et importantes pour comprendre le pourquoi des actes des uns et des autres. Les auteurs sont sans concession pour la caste politique souvent corrompue, Butto comprise, et montrent le regard déformé des occidentaux loin des réalités d'un peuple dégoûté. Il y a quelques passages très fins et amusants qui montrent la puissance d'une photo pour renforcer ou décrédibiliser le discours d'une personne politique. L'ouvrage commence avec quelques photos de Sarah Caron prises à ces moments. Le dessin en bichromie est de type reportage qui met l'accent sur le dynamisme de l'action et les sentiments des intervenants. Les enchaînements sont bien pensés et la lecture est très fluide. Aucun besoin d'être un spécialiste pour comprendre immédiatement. La conclusion du récit est sans illusion ce qui montre que le reportage avait peu de chance de modifier les choses. Une lecture plaisante toujours d'actualité tellement cette partie du monde influence la politique internationale pour longtemps.
Un documentaire pas mal quoiqu'il m'a pas trop marqué. Le sujet est intéressant, surtout que je connais pas trop le Pakistan, mais comme l'écrit Alix on est plus dans le carnet de voyage que dans le reportage et c'est là le problème pour moi, parce que je m'attendais à quelque chose de plus profond, alors qu'au final on touche les sujets de manière un peu superficielle. Par exemple, on sait pas trop pourquoi et comment Benazir Bhutto est une politicienne importante du pays avec des supporters et des ennemis. Bref, je m'attendais à autre chose. De plus, c'est le genre de documentaire où mon intérêt variait selon les sujets discutés. Il y a des parties que j'ai aimées et d'autres moins. Le dessin est correct. Bref, cela se laisse lire, mais c'est pas trop marquant je trouve.
J'aime beaucoup de type de bd documentaire sur le théâtre des opérations par une journaliste. Ils risquent leur vie pour nous apporter de l'information. Autant dire que cette bd a eu une certaine utilité. Il est vrai qu'on est façonné pour penser cela ou autre chose à propos de tel homme ou figure politique dans le monde. C'est parfois à raison mais également à tort. Ainsi, on apprendra des choses que l'on ignorait sur Benazir Bhutto et sa famille notamment son "charmant" mari qui lui a succéder à la tête de l'Etat pakistanais peu après l'attentat qui lui a couté la vie en 2007. On se rend compte que tout le monde n'est pas pur dans le pays des purs. Mais cela, on aurait pu facilement le déceler. C'est une oeuvre qui nous plonge dans un monde cruel et sans aucune pitié notamment pour les femmes. C'est également un bon boulot de reporter de terrain très bien retranscrit en bande dessinée car la forme est assez plaisante à la lecture. Cela nous apporte un autre regard sur l'actualité récente du Pakistan, pays détenteur de l'arme nucléaire.
« Le Pays des Purs » propose un témoignage vraiment intéressant sur une période trouble du Pakistan: l’assassinat en 2007 de Benazir Bhutto, et les émeutes qui ont suivi. Sarah Caron, photographe française, se retrouve prise dans la tourmente, et tente tant bien que mal de faire son travail. Elle ne se pose pas du tout en héroïne et défenseuse des opprimés. Non, elle a un boulot à faire, des « deadlines » à respecter, et elle balance, parfois cyniquement, le ratio risque/valeur des photos prises. Son histoire est à ce titre assez personnelle, et plutôt un « carnet de voyage » qu’un reportage complet et informatif. Hubert Maury, qui signe ici sa première BD, retranscrit parfaitement son témoignage en BD. Le style graphique est adapté au genre, et la narration est parfaitement maitrisée. A noter que l’album débute avec une sélection de photos vraiment magnifiques… Quel dommage de ne pas les avoir utilisées dans la BD même, façon Le Photographe. Je réalise bien que c’est un choix artistique des auteurs, mais quand même. Un chouette album en tout cas !
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