Nam-Bok
Nam-Bok revient dans son village d’Arctique pour raconter son périple qui le mena jusqu’aux Amériques. Les villageois partagés entre progrès et traditions vont jusqu’à mettre en doute son histoire.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Adaptations de romans en BD L'Arctique et le Pôle nord
Nam-Bok, jeune adolescent d’un village d’une vingtaine d’âme de l’Arctique, s’aventure à bord de son bidarka, une sorte de canoë, pour pécher et chasser le phoque. Pris dans une tempête, il dérive et se perd. Repêché par une Goélette, il vit à bord avec les marins. Après plusieurs temps passés au sein de l’équipage, lors d’une manœuvre risquée, le bateau s’échoue sur les côtes américaines. Ayant appris la langue sur le bateau, Nam-Bok est accueilli par une famille. Il continue son périple à travers le pays en rencontrant les habitants et en découvrant les avancées technologiques tels que les bateaux à vapeur ou encore les trains. Il décide de retourner dans son village pour raconter son périple et faire découvrir à son peuple tout ce qu’il a vu. A son arrivée, le chef du village se demande si Nam-Bok n’est pas une « ombre », un esprit revenant sur Terre, car personne ne revient vivant du souffle du vent qui pousse vers le large. Au fur et à mesure de son récit, Nam-Bok dépeint son périple, du bateau à voile plus grand que tous les canoës du village réunis, jusqu'à ce monstre de fer mangeant des pierres et buvant de l’eau. Malheureusement, il n’arrive pas à convaincre son village de ce qu’il a vu. Il hérite du doux sobriquet « le hâbleur », le menteur. Rejeté par son peuple, il ne lui reste plus qu’une solution : fuir.
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Date de parution | 06 Avril 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Adaptation d'une nouvelle de Jack London écrite en 1902, Nam-Bok raconte l'histoire d'un eskimo qui revient dans son village après avoir disparu au cours d'une tempête des années auparavant. Ce qu'il va raconter à ses anciens proches, qui n'ont jamais connu que leur village et ses environs, va les abasourdir car il va leur parler de ces hommes blancs, de leurs bateaux gigantesques, de leurs machines qui crachent de la fumée et de leurs villes qui montent jusqu'au ciel. Comment croire de telles absurdités et ne pas s'imaginer que Nam-Bok n'est rien d'autre qu'un hâbleur, un menteur qui leur raconte des histoires, voire même simplement un fantôme venu des ombres pour les berner ? L'adaptation et le dessin sont des Thierry Martin, dont j'avais déjà beaucoup apprécié l'adaptation du Le Roman de Renart. Son style graphique est ici un peu moins attrayant à mes yeux que dans cette dernière. Il est plus sombre, avec davantage d'aplats noirs. Mais on retrouve son trait agréable, notamment d'ailleurs dans ce renard qui ouvre et ferme le récit et dans ces décors naturels joliment épurés. La simplicité des planches et la sobriété des couleurs apporte en outre une belle élégance à l'album. C'est amusant car ce récit prend le contre-pied de celui de deux autres BDs, Minik et Groenland Manhattan qui racontait le déracinement d'eskimos amenés aux Etats-Unis comme des bêtes de foire. Ici, le héros se retrouve par pur hasard à découvrir la civilisation occidentale, il s'en émerveille et s'en imprègne pendant des années avant de pouvoir revenir raconter aux siens ce qu'il a vu. Il y a un côté un peu optimiste dans la vision positive qu'il a de ce qu'il y découvre, sans en voir (ou du moins sans en raconter) les défauts ni le moindre racisme envers lui. Mais le sujet n'est pas forcément là, mais plutôt sur la façon dont les siens vont appréhender son récit ébouriffant et s'ils vont réussir à l'accepter. La lecture se révèle un peu rapide mais elle est plaisante.
Un inuit (enfin je pense que c'est un inuit !) a disparu il y a quelques années et voilà un jour qu'il revient dans son village. Il va raconter ce qu'il a vu et les villageois n'en croient pas leurs oreilles. C'est un scénario intéressant sur un groupe coupé du monde qui ne comprend pas les choses modernes que Nam-Bok décrit. C'est tout de même dommage que le récit se lit aussi vite pour une histoire de 100 pages. Il faut dire qu'il y a peu de cases par pages. C'est le gros défaut de cet album. C'est trop court et on dirait que l'auteur n'a fait qu'effleurer les thèmes abordés dans ce récit et qu'il aurait pu aller plus loin. J'aurais bien aimé voir plus de pages où Nam-Bok parle de choses qu'il y a vu et comment les villageois essaient de comprendre ce qu'il a vu par exemple. En gros, c'est sympa, mais c'est trop léger pour être vraiment marquant.
Nam-Bok est tiré d’un roman d’aventures de Jack London assez méconnu. C’est bien de le faire connaître car il explore une thématique assez intéressante. En effet, il s’agit d’un groupe d’indiens esquimaux qui n’a jamais vu le monde tel qu’il est au-delà de la banquise. Comment imaginer des voiliers ou des trains à vapeur ? Nam-Bok revient dans son village natal afin de conter ses aventures au-delà du monde connu. Cependant, les villageois ne sont pas prêts à entendre ce discours sur le progrès ou la réalité du monde. On préfère se mettre des œillères et rester dans sa bulle confortable. Certains parlent même d’hérésie. Entre progrès et tradition, il faut trouver le bon équilibre. C’est une bd qui se lit assez rapidement. Sans doute un peu trop car le temps passe vite. Il ne se passe pourtant pas grand-chose. Cela reste par sa thématique une fable intemporelle. On aura sans doute dans un avenir proche le même problème en cas de contact avec une société extraterrestre plus avancée que la nôtre.
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