Bâtard
La cavale musclée d'un surprenant duo de braqueurs. Prix du Polar SNCF 2018
Gangsters
May et son fils Eugene tracent la route, le coffre de leur voiture rempli de sacs de billets de banque. Ils viennent juste de participer à un " coup " exceptionnel : 52 hold-ups simultanés à la même heure, dans la même ville. La police n'a rien pu faire ! Commence alors la cavale musclée d'un surprenant duo de braqueurs.
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Date de parution | 07 Juin 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Sympa, ça fait du bien parfois ce genre de lecture avec un dessin et une narration minimalistes. C'est fluide, sans temps mort, on ne s'ennuie pas du tout. Les personnages sont attachants, particulièrement l'un d'entre eux qui apporte un peu de tendresse dans cette fuite intense de la mère et son fils. Il n'y a pas grand-chose d'autre à dire. Le découpage des cases et la mise en page sont agréables et parfaitement adaptés à ce type de dessin. Je suis resté un peu sur ma faim, m'attendant à plus d'intrigue et de développement des personnages. Bref, un peu plus de tout aurait rendu ce récit bien plus marquant. J'ai passé un bon moment, mais ça sera vite oublié.
Voilà une histoire assez étonnante (et improbable !), mais qui se laisse lire agréablement, et rapidement. On ne s’encombre pas trop de psychologie, ni d’intrigue trop fouillée. C’est une sorte de road movie assez violent, un frère et une sœur fuyant après un braquage (la police, mais aussi les chefs de leur gang, qui cherchent à les éliminer). La narration est dynamique, livre peu à peu quelques infos sur les personnages et leur histoire. En tout cas on n’a pas le temps de s’ennuyer, il n’y a pas beaucoup de pose, l’action prime. Petit album à découvrir à l’occasion. Sans prétention, mais une lecture sympathique.
Une vraie bonne histoire de road movie où l'action n'arrête pas sur 180 pages, sauf vers la fin ça se calme. On est embarqué avec une mère et son fils dans une cavale car leur couverture est grillée. Et le petit bâtard fait preuve d'une grande maturité pour son âge. Si l'histoire n'est pas totalement novatrice, le dessin épuré en noir et blanc avec peu de décors participe beaucoup à l'ambiance et à la dynamique de lecture. En fait l'ensemble m'a beaucoup rappelé Démon de Jason Shiga que j'ai adoré, à la fois sur le style de dessin et sur l'action incessante. Si je devais comparer à un film, il serait américain comme le lieu de l'action, du genre Kill Bill ou No country for old men. Je ne connaissais pas le travail de M. de Radiguès avant, chapeau. A la fin on a quelques auteurs amis, j'en connais pas la moitié non plus, qui ont dessiné des hommages.
Avec Bâtard, Max de Radiguès s’essaie au road-movie sanglant. Outre l’histoire, classique dans ses principes (une cavale suite à un casse qui tourne au règlement de comptes) mais moins par ses personnages, ce récit m’a surtout marqué par son découpage. Sur base d’un gaufrier extrêmement symétrique (6 cases carrées – 2 cases par bande – 3 bandes par page), Max de Radiguès explore les possibilités offertes par cette structure. Les planches ne comptent jamais plus de six cases mais peuvent n’en contenir qu’une. Cette structure offre une esthétique étonnante au récit car elle vient en total contraste avec la violence et le caractère anarchique de l’histoire. C’est étrange et, quelque part, fascinant… Bon, si ça se trouve, ça n’aura fasciné que moi, mais c’est déjà ça. Pour le reste, on retrouve le style très dépouillé de Max de Radiguès. C’est simple et toujours centré sur le sujet principal, les décors sont rares et peu fouillés, les perspectives sont parfois étranges, mais l’immersion dans ses albums est toujours au rendez-vous. Pour en revenir au récit lui-même, l’album vaut surtout par sa galerie de personnages. La violence de certains passages vient créer un énorme contraste avec le duo central et surtout avec Eugène, très jeune adolescent sensible mais qui peut se montrer d’une froideur extrême en fonction des circonstances. May offre elle aussi deux visages et en devient d’autant plus intéressante. Quant aux rôles secondaires, aucun n’est inutile mais l’on tombe alors souvent dans des profils plus simples, plus rapides à cerner. Seul Augustus, improbable chauffeur routier, offre un personnage plus complexe et attachant. Road-movie oblige, l’action est omniprésente et cette cavale s’avère extrêmement sanglante (ce que le dessin presque enfantin de Max de Radiguès vient fortement atténuer). On se croirait parfois dans un film de Clint Eastwood (le réalisateur plus que l’acteur) mais avec des acteurs belges, crédibles parce que un peu décalés.
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