Intempérie

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Au milieu de ces terres espagnoles ravagées par une interminable sécheresse, un jeune garçon effrayé fuit à travers les champs d'oliviers jusqu'à trouver refuge entre les racines. Sur ses traces, le shérif du village et ses hommes de main ratissent la campagne afin de le ramener chez son père.


Adaptations de romans en BD Aire Libre Auteurs espagnols Espagne

Mais pourquoi un enfant fuirait-il le domicile paternel ? Pourquoi préférerait-il subir les blessures d'un soleil porté au fer-blanc plutôt que de rentrer avec les siens ? Ces questions, le vieux chevrier nomade qui le recueille peu après n'en a cure. D'un caractère aussi rude que ces régions assoiffées, il prendra toutefois soin du fugitif et tentera vaille que vaille de le protéger de ces ombres lancées à sa poursuite. Et ce, même s'il faut lui apprendre que pour échapper à la violence, on se doit parfois d'en user en retour. Adaptation du roman de Jesús Carrasco, élu meilleur roman de langue espagnole en 2013.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Juin 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Intempérie © Dupuis 2017
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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20/06/2017 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un album vite lu, plutôt agréablement, même si j’aurais aimé une histoire plus longue et développée. Tout est sec ici. Que ce soient les paysages, le décors (une région déserte et aride d’Espagne ?), franchement rétifs à accueillir la vie. Et il faut dire que la vie qu’on nous donne à voir ici est des plus instables et fragiles. Un gamin, qui fuit les violences en tous genres de son père et d’un notable de son village, s’enfuit, et rejoint un vieux berger solitaire et son troupeau, qui va « l’escorter » et, sans trop parler ni lui manifester de l’empathie, ce vieux bonhomme va le sauver, lui transmettre son savoir et surtout une soif de vie nécessaire dans ce milieu hostile. Des solitaires taiseux, une intrigue minimaliste et des décors d’une région semi-raide, on a là quelque chose qui a priori peut rebuter. Mais comme un oued à sec, on est surpris de découvrir de la vie et de l’intérêt dans cette histoire, que j’ai aimée. Et le dessin de Javi Rey – proche de Gipi parfois – est raccord avec l’ensemble : sans fioriture, efficace.

29/08/2024 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
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L’histoire de la fuite en avant de ce garçon qui va croiser le chemin d’un vieux berger solitaire est prégnante. Les dialogues sont effacés pour laisser parler le trait de Javi Ray. Un trait simple, précis et incroyablement vivant. On peut d’ailleurs y déceler quelques similitudes avec celui de Mathieu Bonhomme. Le récit met donc bien en évidence la peur et les tourments qui tenaillent ce jeune fugueur dans l’aridité des plaines espagnoles. Pas beaucoup d’endroits pour se cacher et la quête de l’eau devient vite vitale. Tout cela, on le ressent, tout comme la pression mise par ses poursuivants. Un récit dur et implacable.

16/07/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C’est vrai que le titre pourrait faire penser à un cyclone dévastateur mais il n’en n’est rien. Je n’aime pas trop ces titres qui sont un peu éloignés du sujet. Là, le temps sera plutôt beau et sec avec comme décors les plateaux d’oliviers espagnols ravagés par la sécheresse. Le sujet ne sera guère réjouissant puisqu’il s’agit d’un enfant battu par son père qui décide de fuir cette condition de vie épouvantable. Il va se heurter à la puissance néfaste du désert. L’hostilité ne s’arrêtera pas à la nature puisqu’il aura également trois hommes à ses trousses qui sont bien décidés de le ramener dans le droit chemin. Fort heureusement, il bénéficiera de l’aide d’un vieux chevrier avec qui il sympathisera afin de survivre. Comme dit, il s’agit d’une tranche de vie qui se situe dans le seul moment de l’après-fugue. A la fin, nous ne serons pas vraiment ce qu’il advient de ce petit garçon en fuite. Il est vrai que j’aime bien les histoires aboutie. Là, il s’agit de respecter le principe. A noter un dessin tout à fait correct avec des couleurs chaudes qui soulignent l’aridité et le manque d’eau de la terre. Une œuvre âtre et parfois violente qui montre une certaine réalité des conditions de vie des enfants. Dans cette nature hostile et en ces temps-là, il n’y avait pas de services sociaux. Le vieux nomade constitue son seul recours. Le prix à payer sera difficile. Bref, un récit tout à fait maîtrisé.

11/09/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Un récit rude, voire violent, sur la dure vision d'une campagne espagnole sans âge, cuite par le soleil, où un enfant battu fuit son père et les autorités qui le poursuivent et trouve pour compagnon de sa fugue un vieux chevrier qui préfère ne pas lui poser de questions et éviter lui aussi les ennuis. Ce n'est pas gai, mais le récit est assez fort. C'est l'adaptation d'un roman récent du co-scénariste et cette adaptation est réussie car on ne sent aucun problème de rythme ou de texte trop présent. L'ambiance est bien posée. Les décors assez désertiques fonctionnent de paire avec cette atmosphère. On sent la sécheresse, la chaleur et l'oppression invisible que font peser les puissants sur les plus faibles comme cet enfant et ce gardien de chèvres. Le trait du dessin est bon. Il est efficace tant pour les décors que pour le dynamisme des personnages. J'ai cependant tiqué sur la manière de dessiner les dents, comme des chicots blancs en créneaux. Cela donne une allure bizarre au jeune héros, même si cela ajoute à son côté décharné. L'intrigue tient la route mais joue fortement la carte du combat fataliste des faibles contre les impitoyables méchants qui les entourent de toute part. Un peu trop de drame et de manichéisme à mon goût et la toute fin se révèle du coup légèrement convenue. Pourtant cela reste réaliste et bien mené, donc c'est une lecture de qualité quoiqu'on puisse en dire.

20/06/2017 (modifier)