Mon Bataclan
Le récit de l’après-attentat témoigne de façon bouleversante, mais toujours digne, de sa vie en mille morceaux qu’il lui faut reconstituer comme un puzzle. Durant des mois, Fred a l’impression étouffante d’être encore prisonnier du Bataclan. Graphiste professionnel, il reprend peu à peu le crayon et le fil de ses idées.
Attentats du 13 novembre 2015 Autobiographie Documentaires Les petits éditeurs indépendants Terrorisme
Deux mains qui se tiennent du bout des doigts dans la pénombre. Baignant dans le sang des autres, Fred et celle qu’il prénomme Élisa. Nous sommes le 13 novembre 2015, dans la fosse du Bataclan. Ils étaient venus pour le concert des Eagles of Death Metal, mais l’ambiance bascule soudainement dans une tragédie historique. Deux heures durant, leur vie ne tient qu’à un fil. Fred s’emploie à réconforter sa jeune voisine blessée à la jambe. Comment sortir enfin du Bataclan, après l'attentat du 13 novembre 2015 ? Comment s'en sortir au sens propre et au sens figuré ? Comment reprendre le travail ? Comment gérer son rapport aux autres, son rapport à la vie et à la mort ? Fred Dewilde raconte en BD le temps qu'il lui a fallu pour s'en sortir...
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Date de parution | 18 Octobre 2016 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Dewilde a survécu au Bataclan mais malheureusement pas au traumatisme du Bataclan. Depuis le 13 novembre, il trouve refuge à son PTSD dans l’art et notamment l’art de la BD au travers duquel il a essayé de se reconstruire. Son dessin est très riche, précis et perçant, on peut ressentir les heures passées à repasser sur chaque trait comme un échappatoire. J’aurais aimé compté les louanges de son talent de narration mais malheureusement j’ai l’impression que l’œuvre est trop personnelle pour réellement entrer dedans, c’est une conversation dans la tête de l’auteur qui tend à montrer le va et vient de la mort dans son esprit et cela dans un format assez court ; un témoignage authentique.
L’auteur, Fred Dewilde (dont c’est je pense la première incursion dans le neuvième art), a eu la malchance de vouloir assister au concert des Eagles of Death Metal, un certain jour de novembre 2015, au Bataclan. Mais il a eu la chance de s’en sortir, quasiment sans séquelle – physique tout du moins. Il nous livre là son témoignage, dans un album hybride. La première moitié de la quarantaine de pages est un raccourci de ce qu’il a vécu à l’intérieur du Bataclan, en bande dessinée, tandis que la seconde moitié regroupe de courts paragraphes (avec uniquement du texte) reprenant ce témoignage, en l’élargissant à « l’après ». Un après immédiat, mais aussi évoquant les heures, les jours, et les mois qui ont suivi. Les derniers passages apportent aussi une analyse de l’auteur ces événements, lui qui cherche à comprendre – à l’inverse des médias qui ont abusé du sensationnalisme (sur le modèle BFMTV) – et qui nous livre là des propos assez intéressants (y compris sur la connerie des propos du leader du groupe évoqué plus haut). Un témoignage « de l’intérieur », que ce soit de l’événement, mais aussi du crane de l’auteur/victime. Même si cet album doit sans doute jouer un rôle cathartique pour l’auteur, c’est aussi un témoignage intéressant pour le lecteur lambda.
C'est une bd témoignage par l'un des rescapés de l'horreur du Bataclan. Le 13 novembre restera une date noire dans l'histoire de notre pays. Certes, on n'a pas envie de rire avec ce récit qui sera loin d'être léger dans un style malheureusement très réaliste. La bande dessinée, c'est également une ouverture sur ce qui se passe dans le monde sans être cantonné à la fonction divertissement pour oublier. Cela peut être également un canal pour véhiculer ses angoisses, ses peurs, et également son espoir pour l'humanité. On ne peut qu'admirer ce courage de témoigner avec la force des images en noir et blanc dans un premier temps puis celle des mots par la suite dans un petit carnet. Le propos se veut tout à fait honnête au-delà du simple drame intimiste. Ainsi, même le chanteur du groupe d'hard-rock Eagles of Death Metal en prendra pour son grade après ces déclarations polémiques. Comme le très justement dit l'auteur, il aurait mieux fait de fermer sa gueule. Après, c'est une réflexion qui nous conduit à voir ce que peut amener la haine. Du coup, le discours sera celui de la vie et non de la mort. On sait très bien les engrenages mortels qu'il ne faut pas prendre. Il ne faut sans doute pas rallumer des torches clivantes mais apaiser. Bref, c'est le récit bouleversant d'un rescapé en bande dessinée avec ses doutes ainsi que la culpabilité du survivant. Un seul défaut: une œuvre très courte avec ses 22 pages. Mais bon, c'est certainement suffisant au vu du sujet.
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