Déserteur - Cafard - Dansker (Desertør - Kakerlak - Dansker)
Angoulême 2019 : Prix de la Série Dans Déserteur, l'auteur raconte à la première personne une jeunesse turque, celle de son père, à qui cette bande dessinée est d’ailleurs dédiée. Une jeunesse troublée par la mort et la maladie, la violence et la fuite, la torture et la haine.
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Prisonnier d'une geôle lugubre, le père de Halfdan Pisket se souvient du moment où il habitait ce village non loin de Kars dans la zone frontalière instable entre la Turquie et l'Arménie. Né dans une famille aisée, d'un père turc et d'une mère russo-arménienne, il y menait une vie d'adolescent presque normale même si les alentours sous tension étaient surveillés par les conscrits turcs - les « sans-visage ». Toutes les religions et coutumes cohabitaient en paix mais la terre sombre de ce pays recélait encore le souvenir funeste du génocide arménien. Les évènements dramatiques commencent à s'accumuler lorsque son meilleur ami est abattu par les « sans-visage », alors qu'il ne faisait que prendre du bois dans la forêt. Suite au choc émotionnel, rempli de haine, le jeune homme est terrassé par ses premières crises d'épilepsie. Alors qu'il est enrôlé de force dans l'armée des « sans-visage », il suffira qu'une visite à son père malade soit refusée par sa hiérarchie pour qu'il décide de prendre la fuite. Très vite repris, c'est de cette sinistre geôle qu'il nous raconte - quand il n'est pas torturé - son histoire chaotique, au rythme des crises d'épilepsie et des flash-back, créant ainsi une pulsation très singulière entre la réalité transcendée pleine de poésie et le récit historique. Basée sur des interviews du père de l'auteur et des anecdotes tirées de sa vie dans les années 60-70, cette histoire troublante d'une famille qui part en lambeaux est sublimée par un dessin intense, tourmenté et convulsif.
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Date de parution | 14 Février 2017 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
L'histoire d'un jeune Turc vivant dans un village près de la frontière Arménienne dans les années 70, à une époque de tensions militaires entre les deux pays. L'histoire s'entame alors qu'il est prisonnier et torturé, à priori par l'armée turc, et qu'il nous raconte comment il en est arrivé là en remontant à son adolescence, à sa relation avec son père, ses amis, et les soldats trucs stationnés près de son village. C'est un récit dur, noir et fortement introspectif, où le héros et narrateur se livre dans une mise en scène un peu décousue, comme dans un film d'art et d'essai. Le dessin en noir et blanc est assez raide, correct mais pas très engageant. L'histoire m'a ennuyé car je l'ai trouvée racontée de façon un peu pénible. Elle traîne en longueur comme ce héros qui traîne son malheur et son mal-être. Elle manque aussi fortement de clarté car on ne comprend pas bien la situation, que font là ces soldats et quelle est vraiment leur relation avec la population locale. Puis j'attendais que le récit me mène quelque part mais quand vient la fin de l'album, j'ai eu l'impression de n'avoir rien perçu de plus que ce que les premières pages du récit racontaient déjà. Je n'ai pas apprécié cette lecture. Il semble que ce ne soit que le tiers d'une trilogie mais je ne lirai pas la suite.
Comme le posteur précédent, je remarque que le dessin n’est pas « parfait », il est même plein de défauts – de perspective, entre autre, paraissant parfois « amateur ». Mais je dois dire que j’ai fini par l’apprécier, et que l’utilisation qui est faite d’un Noir et Blanc tranché, presque stylisé parfois m’a plutôt plu. L’histoire est très noire, et en fait pas très simple à suivre, en particulier pour situer précisément dans le temps et l’espace les événements retracés par le narrateur et personnage principal. Il n’y a quasiment aucun dialogue, tout est narré de manière indirecte, en voix off, hors phylactère, par un personnage emprisonné, torturé, et qui, via des flash-back qui se mêlent aux séances de torture, va nous donner des explications. Visiblement deux autres tomes sont prévus. J’espère qu’ils éclaireront davantage cette histoire – pas tant dans le ton, qui peut se comprendre, mais dans la narration. Pour le moment, la dictature en Turquie (l’auteur s’inspire de l'histoire de son père et cela se déroule en Turquie, près de la frontière avec l’Arménie), le souvenir du génocide arménien, et quelques non-dits au sein de la famille du personnage principal (entre lui, son frère mort et ses parents), tout cela reste trop obscure pour moi, et, même si cela se lit vite et sans trop de difficulté, je suis quand même resté sur ma faim.
Cette lecture assez sombre n'a pas été facile d'accès. Pourtant, le sujet m'intéressait au plus haut point. On se perd véritablement dans cette trame narrative assez pesante. Le dessin en noir et blanc assez gras n'est guère reluisant avec un encrage assez massif et de toutes petites cases. C'est un album expiatoire pour l'auteur pour laisser ressortir une certaine souffrance qu'on n'a pas forcément envie de partager. Point de pathos mais de la lourdeur dans la forme avec des choix graphiques assez oppressants. Le récit d'une grande dureté nous épargnera rien. Bref, il faut réellement en avoir envie.
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