Les Losers
Le capitaine Storm, Johnny Cloud, Gunner et le Sergent font partie du commando des Losers : un quatuor formé au coeur de la Seconde Guerre mondiale et lancé dans les missions les plus périlleuses derrière les lignes ennemies. Des plages du Débarquement aux îles du Pacifique, les Losers traversent ce décor à la fois insensé et périlleux !
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale
Le capitaine Storm, Johnny Cloud, Gunner et le Sergent font partie du commando des Losers : un quatuor formé au coeur de la Seconde Guerre mondiale et lancé dans les missions les plus périlleuses derrière les lignes ennemies. Des plages du Débarquement aux îles du Pacifique, les Losers traversent ce décor à la fois insensé et périlleux !
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Date de parution | 02 Juin 2017 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Kirby, un univers graphique personnel et envoûtant - Ce tome contient les 12 épisodes des Losers parus dans Our fighting forces numéros 151 à 162, en 1973/1974. Ils sont écrits et dessinés par Jack Kirby, encrés par Bruce D. Berry (151, 152, 154, 155, 161 et 162) et Mike Royer (153, 156 à 160). Toutes les histoires sont en couleurs. Ces 12 épisodes forment 11 histoires indépendantes, une seule histoire est à suivre du numéro 157 au 158. le premier épisode comporte 20 pages, les suivants 18. Pour 8 d'entre elles, l'histoire se déroule sur 16 pages, plus 2 pages à la fin consacrées à des armements divers (un dessin de Kirby + le nom de l'arme, du véhicule ou de l'accessoire). 1 se déroule sur 20 pages (la première), 3 sur 18 pages. le principe est toujours le même. L'équipe des Losers est composée de 4 militaires : Capitaine Johnny Cloud, Capitaine Storm, Gunner et Sarge. Ils doivent accomplir des missions à haut risque pendant la seconde guerre mondiale : récupérer une pianiste concertiste dans un village occupé par l'armée allemande en France, survivre dans une autre ville occupée en attendant l'offensive alliée, permettre la destruction d'un énorme canon allemand sur rail, capturer un colonel japonais sur une île du Pacifique, faire sauter un pont en Yougoslavie, capturer un espion allemand à New York, démanteler une opération de trafic de matériels militaires au Panama, capturer un général allemand en Italie, remettre une lettre en zone occupée, se battre en Birmanie, survivre à un assaut dans une ville détruite en France. Une telle réédition intéresse de prime abord le lecteur souhaitant compléter sa collection de Jack Kirby des années 1970, avec un vocabulaire graphique bien établi, sur une série mineure et pas choisie par l'artiste. L'équipe des Losers a été définie et développée par Robert Kanigher (épisodes réédités dans Showcase presents Losers 1). Dans son introduction d'une page, Neil Gaiman estime qu'il s'agit d'une période faste pour le talent de Kirby et que la caractéristique principale de ces récits réside dans le fait qu'ils mettent en scène 4 hommes normaux (sans aucun superpouvoir), en situation de guerre. La réédition de DC Comics est remarquable : tous les traits sont d'une netteté irréprochable, les couleurs sont celles d'origine rafraîchies (pour éviter l'effet décoloration) sans être refaite. le papier est de type Papier journal en assez épais pour qu'on ne voit pas à travers, et pour reproduire le coté mat de l'édition originale. Il y a quelques crayonnés de Kirby (11 pages, le plus souvent des illustrations pleine page) qui permettent de se rendre compte de la qualité de travail des encreurs ayant respecté au plus près les crayonnés. Du point de vue des histoires, Kirby reste dans un registre simple. Les Losers doivent effectuer une mission pas trop générique, ils se battent contre les méchants allemands, ils réussissent la mission avec un prix à payer. À part pour une caractéristique physique qui permet de les reconnaître, les 4 personnages principaux sont interchangeables, totalement dépourvus de personnalité, si ce n'est le courage au combat. Les allemands constituent un ennemi générique, pas vraiment assoiffé de sang ou fourbe, juste belliqueux, un envahisseur soumettant les populations par la force. Les opérations évoquées n'ont aucun fondement historique, il s'agit juste de raconter une aventure plus ou moins exotique avec son quota d'action. Les dialogues sont très policés, et Kirby n'a pas recours aux bulles de pensée (il n'y en a aucune). Les dialogues sont brefs, ils n'envahissent pas les dessins et ils ne décrivent pas l'action. Par contre ils sont un peu formalistes (pas de juron, des phrases grammaticalement correctes, pas d'abréviation). Pour un lecteur d'aujourd'hui, ce sont des histoires très brèves et rapides, avec quelques surprises (une pianiste concertiste ?), mais peu sophistiquées. Il y en a 3 ou 4 qui sortent du lot par leur point de départ original (un développement romantique décalé entre le capitaine Storm et Panama Fattie), et 2 qui évoquent des sujets plus graves (les profiteurs de guerre, le sort des orphelins), mais toujours sous un aspect très viril et combatif. Kirby achève un tiers de ses histoires avec une forme de justice poétique, mais il ne construit pas son récit pour conclure sur une chute édifiante ou justifiant à elle seule l'histoire. L'amateur des dessins de Jack Kirby de cette période retrouvera ses caractéristiques habituelles : une capacité surnaturelle à rendre l'aspect de la roche (l'explosion d'un massif rocheux dans l'épisode 155) et du bois (les troncs d'arbre). Il retrouvera également une dextérité déconcertante pour gérer les arrières plans à l'économie. Pour certaines pages, il le gérera soit en insérant des personnages en arrière plan pour masquer l'absence de décor, soit en insérant des onomatopées, soit en faisant se découper le personnage sur fond d'une couleur unie plus vive insistant sur l'état d'esprit du personnage. le lecteur retrouve la propension des personnages a toujours être dans l'action, dans le mouvement, dans l'émotion exacerbée (un personnage sur deux a la bouche grande ouverte, les bras étendus). Il y a également cette manière très efficace d'impliquer le lecteur en faisant regarder les personnages droit dans les yeux du lecteur. Les soldats ont conservé cette manière de sauter en avant qui n'appartient qu'aux personnages de Kirby. Il y a aussi cette image un peu désuète des villages européens (pas toujours sortis du moyen-âge), à l'urbanisme très fantaisiste. L'amateur de Kirby retrouve également cette façon unique d'utiliser les variations d'épaisseur des traits pour rendre compte des visages marqués, des plis des vêtements, de la force du souffle d'une explosion, de l'énergie libérée (les Kirby dots, ou Kirby crackle). Il y a cette capacité impressionnante à donner une apparence spécifique aux personnages (sauf les soldats allemands qui sont vraiment génériques), de la pianiste concertiste à Geoffrey Soames le major anglais hanté par des visions terrifiantes, en passant par l'inoubliable Panama Fattie (quelle maîtresse femme !). Il y a ces scènes de destruction soufflant tout sur le périmètre dévasté. Autour d'une page, le lecteur découvre aussi des images saisissantes par leur étrangeté, ou par la force de l'émotion qu'elles font passer. Coté étrange décalage, il y a cette vision de fûts de canon, avec une chevauchée de valkyries dans le ciel, cet immense canon sur rail, ces silhouettes de combattants roumains dans la brume des montagnes, ce soldat américain courant au devant de l'ennemi, etc. Parmi les plus chargées en émotion, il y a cette double page dans laquelle des civils sont abattus par un peloton d'exécution, le regard de ces orphelins désirant le combat de tout leur être, ce colonel japonais résistant de toutes ses forces aux Losers, etc. Enfin, il y a ces cases qui semblent avoir été magnifiées par le regard caustique de Roy Lichtenstein, comme si Kirby voulait se réapproprier l'origine du pop art (c'est-à-dire un détournement de cases de comics). Cette case avec un fût de canon tellement épuré qu'il en devient presque abstrait, avec ces valkyries esquissées en arrière plan. Cette image de canon dressé en oblique vers le ciel reviendra à plusieurs reprises, à chaque fois plus conceptuelle que descriptive (peut-être inconsciemment phallique pour un effet subliminal). En regardant les images avec cette idée à l'esprit, il est possible aussi de distinguer des visages épurés au point d'en devenir un assemblage de traits abstraits si le lecteur les regarde trop longtemps. Ces histoires de Losers permettent à Kirby de sortir du carcan des superhéros pour se concentrer sur les hauts faits d'individus normaux. Les femmes n'ont pas beaucoup de place dans ces histoires, mais l'être humain se surpasse à chaque page pour triompher (ou parfois perdre) de forces militaires ayant pour objectif d'asservir la population. Jack Kirby fait preuve d'inventivité pour maintenir l'intérêt du lecteur, et ses dessins possèdent une force graphique peu commune. Durant cette période, il a également réalisé les comics suivants : Fourth World, The Demon, O.M.A.C.: One Man Army Corps, Kamandi, the last boy on earth.
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