Ut
Dans un monde post-apocalyptique, Ut, une brute sentimentale doit tenir compagnie à un étrange personnage...
Après l'apocalypse... Auteurs italiens Les petits éditeurs indépendants
L'humanité n'existe plus… Des êtres étranges et d'apparence humaine survivent et s'entredévorent. Parmi eux Ut, une sombre brute sentimentale, est chargé de tenir compagnie à un mystérieux personnage en quête de ses origines. Mais voilà, Ut a comme principal souci de faire acquérir l'immortalité à son chat Léopold…
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Date de parution | Avril 2017 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Une oeuvre encensée il y a quelques années par la critique transalpine et un succès d'édition peuvent ils constituer un plaisir de lecture immédiat ? J'aurais bien aimé pouvoir par l'affirmative d'autant plus que je recherche et apprécie les oeuvre cryptiques, les bandes dessinées qui détournent les codes pour mieux me surprendre et me distraire. UT dispose à priori de tous ces éléments dans sa besace tout du long des 600 pages de cette histoire concoctée par l'écrivaine Paola Barbato et dessinée par le talentueux Corrado Roi tous les deux à l'origine d'une fameuse aventure de Dylan Dog (Mosquito) chez le même éditeur : Berceuse Macabre. Oui effectivement le dessin en noir et blanc est digne des meilleurs maîtres italiens et son personnage principal peut rappeler physiquement Hellboy. L'environnement gothique renvoie à l'imagerie macabre de Edgar Allan Poe voire d'un autre auteur tout aussi connu et toujours en vogue dont je me plais à taire le nom tellement il revient couramment et est parfois même un peu trop usité. Mais la mayonnaise n'a pas pris cette fois, l'ensemble de cette trilogie est nappée d'un verbiage incongru et bavard provoquant en moi de moult décrochages inopinés en cours de lecture. C'est bien simple, j'ai même eu la sensation que certaines pages étaient inversées par une erreur d'impression et de reliure alors qu'il n'en est rien : UT est incroyablement soporifique, on passe son temps à lire de pénibles conversations entre des personnages dont on n'éprouve aucune empathie discutant de tout et surtout de rien dans un univers irréel où les âmes perdues le deviennent réellement. L'histoire est cryptique et il me serait bien difficile d'en retenir une quelconque ligne. On va dire qu'un colosse aux traits masqués passe son temps à se promener dans une cité dangereuse avec un immortel semi amnésique pour un commanditaire manipulateur. Toute l'histoire n'est fait que d'allers et retours entre son point de départ et ses rencontres avec des personnages encore plus énigmatiques à la verve facile. L'intérêt se restreint au fur et à mesure alors que l'histoire demeure strictement incompréhensible et ce malgré une concentration assez importante et gâchant quelque peu le plaisir initial. On peut évidemment deviner certaines pistes sur un monde irréel où de curieux événements ont redéfini un monde post apo qui ne sera peu ou pas exploité. J'apprécie de me faire malmener dans des histoires surréalistes comme ont l'air d'apprécier mes 2 collègues aux avis plus généreux et c'est ce qui a motivé ma lecture complète des 3 tomes sans jamais en tirer une quelconque satisfaction. Reste le dessin semi réaliste et comics de Corrado Roi qui aurait pu sauver l'entremise. Mais usant de moult cadrages et d'un découpage anarchique, il en devient presque répulsif. Abusant de gros plans au mépris de décors pourtant intéressants, l'intérêt graphique s'efface aussi progressivement. Après avoir refermé péniblement le dernier tome, j'en ressors incroyablement frustré et agacé. Frustré car l'histoire n'est en aucun point satisfaisante et agacé par un sentiment incroyable de gachis. UT est certes un ovni mais surtout un cocktail bien frelaté. Surement une de mes plus grosses déceptions depuis bien longtemps. Je ne suis pas prêt de retourner dans un tel univers aussi hermétique. Le plaisir ne fut ni au rendez-vous ni immédiat et loin de moi l’idée de relire UT dans quelques années, j’ai plutôt envie de l’oublier à jamais.
Ce n'est pas une formule que de dire que je suis vraiment embêté avec cette BD, du moins les deux premiers tomes de ce qui est annoncé comme une trilogie. C'est sur les étagères du sieur Paco que j'ai aperçu ces couvertures magnifiques autant qu'intriguantes et un feuilletage rapide m'a vite convaincu qu'il fallait que j'aille y voir de plus près. Chose faite. Un dessin en noir et blanc magnifique et je pèse mes mots, pas un trait appuyé tel qu'on peut le voir dans Le Rapport de Brodeck par exemple, mais quelque chose de plus étouffé, comme si réalisé à la pointe de charbon il avait été ensuite essuyé. Non vraiment des planches sublimes avec un décor puissant et envoûtant. Des architectures à la Lovecraft d'où suinte une angoisse sourde comme aurait dit le maître. Le problème vient en fait du scénario, ai-je tout compris ? Sans doute que non, mais ce n'est finalement peut être pas le plus important. Je crois qu'avec ce récit il faut accepter de se laisser prendre, mais vraiment (donc lieu calme et apaisé pour faire cette lecture). D’emblée nous sommes plongés dans un monde fantasmagorique. J'ai beaucoup pensé à l'univers de David Lynch, période "Eraserhead" . Un monde un peu glauque qui pour peu qu'on le veuille bien vous emporte très très loin où vous perdez vos repères, ce qui semble d'ailleurs être le cas de la plupart des personnages. Rarement une BD m'aura fait cet effet, habituellement je suis dans le petit classement tranquille : j'aime beaucoup, bien, moyen, pas du tout. Là depuis ma lecture, des images, de manière obsédante, me reviennent, en lien avec ma culture, littéraire, cinématographique, etc.... et sans fumer la moquette au final je dirais que cette histoire et sa mise en images sont tout bonnement fabuleuses. Attention je ne fais pas une expérience mystique mais tout simplement quand une histoire vous fait cet effet là et au vu de ce que j'ai pu vous dire jusqu'à maintenant je ne peux faire mieux que cette note qui avec la conclusion de cette trilogie ne demande qu'à s'élever encore. Tes étagères sont sympas Paco.
C'est sur le stand de Mosquito à Angoulême que j'ai découvert les deux albums qui composent pour l'instant ce qui est annoncé comme une trilogie. Intrigué par les deux couvertures que je trouve magnifiques, ce n'est finalement que cet été que je suis retombé sur ces BD et que j'en ai fait l'acquisition. Et quelle claque ! Ils sont vraiment forts ces italiens pour le fantastique et le noir et blanc ! Roi et Barbato nous larguent dans un monde post-apocalyptique sans qu'on sache vraiment ce qui s'est passé. Nous y suivons Ut, personnage masqué dont on ignore également pratiquement tout, mis à part que le quidam est plutôt du genre costaud, qu'il sait se battre et qu'il est un brin sentimental. Interviennent alors au fil des albums une brochette de personnages tous plus hallucinants les uns que les autres, chacun étant une pièce de musée en soi. L'atmosphère est lourde, sombre et fantasmagorique à souhait, camouflant un lourd mystère sur les origines de cette apocalypse passée... Fan du genre, j'ai tout de suite été envouté par ce récit complètement barré au graphisme si singulier. Car cette aventure nous est servie par un dessin en noir et blanc somptueux (qui n'a pas été sans me rappeler celui de Battaglia en moins brouillon) qui donne toute sa consistance et sa puissance au récit. Noirs épais tranchants sur d'autres plus éthérés et charbonneux, Corrado Roi maîtrise parfaitement son noir et blanc et donne un élan surnaturel à son coup de crayon. Alors si comme moi vous aimez ce qui sort un peu des sentiers battus et que vous en pincez pour le mystère et le fantastique, que le noir et blanc vous fait frissonner quand il est pratiqué avec grand art, ne passez pas à côté de cette série étonnante ! J'attends pour ma part sa conclusion avec impatience.
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